9 février 2010 – La nouvelle Représentante spéciale du Secrétaire général chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés, Margot Wallström, s'est engagée mardi à se battre de manière plus cohérente et plus efficace contre le fléau, qualifiant sa tâche de « mission irrésistible ».
« La violence sexuelle contre les femmes n'est pas culturelle, elle est criminelle », a-t-elle dit lors d'une conférence de presse à New York « Ce n'est pas une question proprement féminine, c'est une question de droits de l'homme », a-t-elle dit.
Introduisant la nouvelle Représentante spéciale, une politicienne suédoise qui défend depuis longtemps les droits des femmes, la Vice-secrétaire générale des Nations Unies, Asha-Rose Migiro, a estimé que cette nomination était une étape majeure dans la protection des civils, dans les situations de conflit comme de post-conflit.
« Faire cesser les violences sexuelles dans les situations de conflit reste une priorité pour le Secrétaire général qui a appelé à des actions plus fortes de la communauté internationale pour prévenir la violence, protéger les individus, punir les coupables et soutenir les victimes », a-t-elle ajouté.
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Alain Le Roy, a souligné que « dans la plupart des missions, nous sommes confrontés à cette très grave question des violences sexuelles ».
En République démocratique du Congo (RDC), par exemple, les Nations Unies combattent ce fléau en intensifiant leur présence sur le terrain, en escortant les femmes dans les marchés ou pour aller chercher du bois et de l'eau, en développant des systèmes d'alerte et en travaillant avec les maires locaux.
« Toutefois, ce n'est pas assez », a-t-il reconnu, mais dans des provinces comme les Kivus, où vivent 10 millions de personnes, « nous ne pouvons pas être derrière chaque arbre ».
Margot Wallström a indiqué que la RDC était l'un des premiers pays qu'elle visiterait et souligné que son principal défi serait d'être à la hauteur des attentes placées en elle, pour un mandat particulièrement large de seulement deux ans.
Elle s'est dite honorée, abordant cette nouvelle fonction avec humilité et enthousiasme. « C'est une tâche difficile et le mandat est court, mais c'est mission irrésistible pour moi en ce moment », a-t-elle confié.
Lancement d'une campagne contre l'impunité pour les violences sexuelles
(AFP) – Il y a 6 jours
LUBUMBASHI — Des ONG des Nations unies ont lancé mercredi à Lubumbashi (sud-est) une campagne de lutte contre l'impunité pour les violences sexuelles dans le sud-est de la RD Congo, où plus de 1.200 cas ont été recensés en 2008.
La campagne dénommée "Ne restons pas sans réagir" s'étendra de février à juillet dans 12 territoires de la province du Katanga où le Bureau conjoint de l'ONU pour les droits de l'Homme a noté en 2009 "une recrudescence des cas de violences sexuelles", a déclaré lors d'une conférence de presse à Lubumbashi (chef-lieu de province) la coordinatrice du projet, Ashraf Sebbahi.
A la différence d'autres provinces dans l'est du pays, comme le Nord et le Sud-Kivu, en proie à des conflits armés où rebelles et soldats congolais sont souvent accusés de commettre des violences sexuelles, le Katanga est une province pacifiée.
"En 2009, 30% des actes de criminalité était des cas de violences sexuelles" au Katanga, a-t-elle ajouté, citant le ministère provincial de l'Intérieur, sans donner d'autres chiffres pour cette année là.
D'après une étude menée en 2008 par une ONG locale de lutte contre l'impunité, au moins 407 cas de violences sexuelles ont été enregistrés pour la seule ville de Lubumbashi, dont plus de 90% ont été commis par des civils.
"Dans certains territoires, les croyances magico-fétichistes, l'ignorance d'une grande partie de la population et l'inaccessibilité de la justice" ont notamment favorisé l'augmentation des cas chaque année, a expliqué Mme Sebbahi.
Cette campagne financée par l'Unicef vise à réduire le taux de violences faites aux femmes, mais aussi à "inciter" les victimes "à sortir du silence" en dénonçant leurs bourreaux, a-t-elle souligné.
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Plus de 8.000 femmes violées en 2009 par des combattants dans l'Est
8 février 2010 – Une nouvelle estimation du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) évalue à 8.000 le nombre de femmes violées l'année dernière par des combattants dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), une région où la violence sexuelle est devenue endémique.
Même si les milices hutues, connues sous le nom de Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui sévissent en RDC depuis le génocide rwandais de 1994, en sont les principales responsables, des membres de l'armée nationale (FARDC) sont aussi coupables de violences sexuelles dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Le FNUAP note que les agences humanitaires ont salué les efforts du gouvernement congolais pour faire cesser les viols commis par ses soldats mais souligne que beaucoup plus pourrait être fait pour mettre fin à l'impunité.
En outre, l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), une milice ougandaise connue pour enlever des enfants afin d'en faire des soldats ou des esclaves sexuels, continue ses attaques contre les civils dans la province Orientale, dans le nord-est du pays.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique qu'en 2009, la LRA aurait tué 849 civils et enlevé 1.486 personnes, dont 185 enfants, selon les données actuelles.
De même, OCHA rapporte que le 27 janvier, deux enfants ont été enlevés de leur village près de Niangara, dans la province Orientale, alors que la même nuit non loin de Dungu, dans la même province, une personne avait trouvé la mort et cinq maisons avaient été réduites en cendres dans une attaque.
mardi 9 février 2010
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