Dans un document préparé pour une session spéciale sur les femmes et la guerre, l’actuel président du conseil de sécurité de l’ONU, un Américain, s’étonne que le nombre de femmes présentes au niveau décisionnel lors d’un règlement de conflit ou d’instauration de la paix n’augmente pas, malgré une résolution en ce sens votée en 2000.
Le représentant américain souligne aussi que très peu de femmes sont observatrices militaires, membres de la police civile, envoyées et représentantes spéciales du secrétaire général. Bref, les missions de maintien de la paix de l’ONU sont essentiellement une affaire d’hommes.
Le viol généralisé, organisé et systématique continue de se pratiquer, même dans les zones de conflit où les parties impliquées se sont engagées dans un processus devant mener à la paix, constate l’ONU. Pire, depuis les huit dernières années, malgré l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1 325 sur les femmes, la paix et la sécurité, « les violences sexuelles en tant qu’arme de guerre ont pu être perpétrées dans une impunité presque totale », écrit le représentant américain.
Dans la seule province du Sud-Kivu de la République démocratique du Congo, le secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, John Holmes, a recensé plus de 32 000 cas de viols et autres formes de violence sexuelle.
Deux fois plutôt qu’une
Les femmes subissent souvent doublement la violence : d’abord par les bandes de soldats qui les violent et leur causent en plus souvent de graves blessures, ensuite par la population de leur propre communauté, leurs familles les abandonnant avec leurs enfants et le reste de la communauté les mettant en quarantaine.
Plusieurs femmes ont tellement honte d’avoir été violées qu’elles ne rapportent pas les sévices qu’elles ont subis. Il faut dire que la perspective d’être publiquement humiliées et le peu de foi qu’elles ont envers la justice, ne les incitent pas à dénoncer leurs agresseurs.
Les scandales de casques bleus ayant eux-mêmes agi en bourreau envers des femmes, voire des fillettes, se sont ajoutés à une situation déjà extrêmement compliquée.
Bref, qu’on me pardonne ce mauvais jeu de mots, c’est pire que le bordel !
Il faut davantage de femmes
Une des solutions que propose le représentant américain est de faire intervenir de plus en plus de femmes lors des opérations de l’ONU. Un modèle donné en exemple est le groupe de la police civile indienne au Libéria, composé uniquement de femmes.
Il faut qu’il y ait davantage de femmes soldats de l’ONU, davantage aussi de femmes dans les éléments civils des missions de maintien de la paix, ce qui pourrait amener une amélioration des mécanismes de suivi, de notification et d’intervention en cas de violences sexuelles. Les femmes violées pourraient plus facilement se confier à une autre femme plutôt que devoir le faire, comme c’est pratiquement la règle actuellement, à un homme.
Une autre piste est de tenir responsables les commandants locaux des parties en conflit qui ne prennent pas des mesures pour empêcher les violences sexuelles ou qui ne punissent pas ceux qui les ont commises.
Tout cela est plein de bon sens, sauf que le passé laisse entrevoir peu d’espoir de changement.
À quand une femme à la tête de l’ONU ?
Lettre datée du 4 juin 2008, adressée au secrétaire général par le représentant permanent des États-Unis d’Amérique auprès de l’Organisation des Nations unies (PDF).
http://www.un.org/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/2008/364&referer=http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=41301&Lang=F
Ban Ki-moon dénonce la « guerre silencieuse » dont sont victimes les femmes et les filles
19 juin 2008 – Huit ans après l'adoption de la résolution historique 1325 du Conseil de sécurité, le Secrétaire général, Ban Ki-moon, a dénoncé ce matin la « guerre silencieuse » dont sont victimes un nombre croissant de femmes et de filles dans les pays en conflit ou sortant d'un conflit.
« La violence à l'égard des femmes a atteint des proportions indicibles et pandémiques dans certaines sociétés qui essayent de se relever d'un conflit, » a-t-il déclaré ce matin à l'occasion d'une réunion du Conseil de sécurité sur les femmes, la paix et la sécurité.
« Les survivantes sont tellement stigmatisées qu'elles peuvent à peine espérer reprendre une vie normale », a-t-il lancé, pour ensuite dénoncer l'échec des systèmes de justice qui laissent les agresseurs libres, nourrissant ainsi une « culture de l'impunité » et laissant les femmes encore plus vulnérables.
Le Secrétaire général a exhorté les autorités nationales à faire preuve d'initiative et d'établir des stratégies précises pour renverser cette tendance, tout en engageant les membres du Conseil à adopter des résolutions comportant des dispositions très claires sur les femmes et les enfants dans les conflits. Composés ainsi, ces textes permettent aux Nations Unies de réagir avec encore plus de vigueur, a-t-il fait remarquer.
Le Secrétaire général a également annoncé qu'il allait prochainement nommer un messager de la paix chargé du plaidoyer des violences faites aux femmes.
Ban Ki-moon a aussi évoqué le rôle important que peuvent jouer les femmes pour rétablir la stabilité dans les pays ravagés par la guerre.
 cet égard, le Secrétaire général a cité en exemple le groupe de la Police civile indienne au Libéria qui est entièrement constitué de femmes. Cette initiative qui a été couronnée de succès est un excellent exemple de ce que le personnel féminin peut apporter, a-t-il dit.
« En créant une culture qui punit la violence et élève les femmes au rôle qu'elles méritent, nous pourrons établir les bases d'une stabilité durable où les femmes ne seront plus les victimes de la violence, mais des agents pour la paix ».
Ban Ki-moon a également engagé les pays contributeurs de troupes à mettre œuvre des programmes de formation pour prévenir la violence sexuelle.
« Soyons clair : les Nations Unies, et moi-même, sommes fermement engagés à appliquer une politique de tolérance zéro à l'égard des actes d'exploitation sexuelle ou d'abus perpétrés par des membres de notre personnel », a-t-il averti.
Cette réunion du Conseil de sécurité a été convoquée à la demande des Etats-Unis, qui assurent la présidence du Conseil pour le mois de juin.
Condoleeza Rice, la Secrétaire d'état des Etats-Unis, y a rappelé que le viol a des incidences graves non seulement sur la santé des femmes mais aussi sur la stabilité des pays touchés.
Elle a particulièrement dénoncé la brutalité « incroyable » qui frappe les femmes dans des pays comme le Myanmar, ainsi qu'en République démocratique du Congo et au Soudan.
Le Conseil de sécurité a adopté la résolution1325 en 2000 pour protéger les femmes et les filles de violences sexuelles pendant les conflits armés et assurer une plus grande participation des femmes au règlement des différends.
Goma : lancement de la campagne « Zéro enfant associé aux groupes armés »
Nord Kivu | Politique et Citoyen | 21 Juin 2008 à 13:07:56
L’Unité d’exécution du Programme national de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion, UEPN-DDR, a lancé ce samedi matin cette campagne, sous l'égide de l'épouse du chef de l'Etat, Mme Olive Lembe. Cette sensibilisation concerne au moins 3 000 enfants encore dans les groupes armés du Nord et du Sud Kivu alors que ces derniers s'étaient engagés à les libérer, conformément aux accords d'engagement de Goma, rapporte radiookapi.net
Le recrutement d’enfants dans les groupes armés est un crime contre l’humanité. C’est le mot d’ordre de cette campagne lancée ce samedi à Goma par le représentant du gouverneur du Nord Kivu, en présence de plusieurs représentants de la communauté internationale, de ceux des groupes armés du Nord Kivu et de plusieurs dizaines d’enfants vêtus pour la circonstance en couleurs de l’UEPN-DDR et de l’Unicef. C’est dans l’ambiance que discours officiels, saynètes et chansons ont appelé les groupes armés à libérer tous les enfants encore dans leurs rangs. Tous les intervenants n’ont eu qu’un seul message : que chaque groupe armé respecte ses engagements pris le 23 janvier 2008 à Goma et que d’ici la fin 2008, qu’il n’y ait plus d’enfants dans aucun groupe armé. Certes, les moyens doivent suivre. C’est ce qui a expliqué la présence des représentants des organisations comme l’Unicef, la Banque mondiale ou la Monuc.
Grands Lacs : la MONUC accompagne les efforts régionaux contre la violence sexuelle
16 juin 2008 – Une Consultation Régionale de haut niveau sur «l'éradication de la violence sexuelle et l'élimination de l'impunité dans la Région des Grands Lacs» a débuté aujourd'hui à Goma, en République Démocratique du Congo (RDC).
Organisée par la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) et appuyée, entre autres, par la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC), cette Consultation vise à accélérer la mise en œuvre de réponses urgentes au problème de la violence sexuelle, et d'assurer ainsi la prévention, la protection, l'accès aux soins et à la justice des femmes et des enfants de la Région des Grands Lacs, indique un communiqué publié aujourd'hui par la MONUC.
Jusqu'au 18 juin, des décideurs de haut niveau examineront, entre autres, les aspects sociaux, culturels, économiques et politiques de la violence sexuelle, ainsi que des questions liées à la réintégration des victimes de viol, la sensibilisation des jeunes et des hommes, l'accès à la justice et l'autonomisation des femmes.
Les organisateurs espèrent que cette Consultation permettra de forger le tout premier Plan d'Action Régional pour l'Eradication de la Violence Sexuelle et l'Elimination de l'Impunité, et de provoquer ainsi une réduction substantielle, voire l'éradication, du crime de violence sexuelle dans tous les pays de la région.
Cette Consultation est une étape stratégique cruciale en préparation du prochain Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs.
Nord-Kivu - Des tambours font résonner la paix dans les Grands Lacs
Le Potentiel (Kinshasa) Publié sur le web le 16 Juin 2008 Kinshasa
Congolais, Rwandais, Burundais ont joué du tambour et dansé tous ensemble lors du festival des tambours - Pamoja Kungoma - au Nord-Kivu, montrant à tous ceux qui venaient les voir que la cohabitation pacifique est possible dans la région.
L'esplanade de la paroisse congolaise de Minova, à 50 km de Goma sur la route de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu, ne cesse d'accueillir du monde. Des gens arrivent de partout, tous âges confondus. Hommes, femmes, jeunes et enfants se bousculent. Chacun se faufile dans la foule pour se frayer un chemin jusqu'aux premiers rangs. Sur l'esplanade, devant une petite tribune occasionnelle couverte de bâches en plastique, les danseurs traditionnels se succèdent. Ils sont Rwandais, Congolais, Burundais et viennent se produire à Butare (Rwanda) et à Goma (République démocratique du Congo), chef-lieu de la province du Nord-Kivu.
Ici à Minova, l'ambiance est au rendez-vous, ce matin d'avril, et le public ne cesse d'applaudir les danseurs entrant en scène au rythme des tambours. Des groupes hunde et havu, deux tribus majoritaires à Minova, se succèdent en premier sur le podium. Le tambour vibre et vibre encore. Le rythme des pas de danse enflamme le public qui en oublie la situation de guerre qu'il vient de traverser. Personne ne résiste à cette ambiance sans pareil.
C'est au tour des groupes burundais et rwandais. Ces derniers sont composés essentiellement de femmes, en tenue traditionnelle rwandaise; jaune, bleu et vert. Leurs pas ressemblent à ceux des défilés militaires. Les danses s'appellent Umugenedo, Umusuko, Ynumvo, Umuerero : des noms qui signifient notamment qu'une seule main ne peut rien faire, qu'ensemble, l'on peut mieux.
«LE CONGOLAIS AIME LE RWANDAIS»
Depuis l'année dernière, le Centre Lokolé, situé à Bukavu et créé par l'Ong internationale Search for common ground, organise des tournées de groupes traditionnels de danse pour consolider les efforts de paix et de cohabitation entre les communautés de la région des Grands Lacs. «Nous souhaiterions aller au plus profond des villages où les populations sont victimes de conflits. Avec le travail déjà abattu, nous restons optimistes quant à son impact sur les relations entre les peuples de la région en général et de chaque pays en particulier», a rappelé Lena Slachmuijlder, directrice du Centre Lokolé. L'optimisme semble, en effet, partagé par tous. «Il est très significatif de voir Congolais, Rwandais et Burundais se produire ensemble. C'est un exemple pour nos peuples», explique Primo Bauma, chef du groupement de Kamuronza, à Sake, au Nord-Kivu
TAMBOUR, SYMBOLE DE PAIX
Ces messages sont allés droit au coeur de l'assistance. A Butare (Rwanda) et à Goma, Minova et Sake en RD Congo, la population se réjouit de cette production commune. «C'est une façon de consolider les efforts de paix et de cohabitation pacifique dans nos régions, où il n'existe pas de différends profonds entre nos populations. Ce sont les politiciens qui cherchent à les manipuler», ajoute Primo Bauma.
Quant à Pendeki Bulondo, une vieille dame de la tribu tembo, déplacée par la guerre, elle témoigne : «Ma joie est grande de voir les Congolais jouer à côté des Rwandais et des Burundais. Il y a peu de temps, nous nous battions. Ces danseurs et leurs tambours prouvent qu'il faut aspirer à la paix, se parler et cohabiter.» Même message du groupe burundais, qui porte les couleurs nationales du Burundi (vert, rouge et blanc) : «Le tambour, qui est un symbole de paix en Afrique, ne peut être joué que là où il y a la paix.»
Malgré cet enthousiasme, tous n'oublient pas leur sort actuel. «Nous voulons que la guerre cesse définitivement, que Nkunda et ses hommes quittent le Masisi et le Rutshuru pour qu'enfin, nous rentrions nous occuper de nos champs, nourrir nos familles et scolariser nos enfants», souhaitent ardemment des nombreux déplacés venus assister aux spectacles
Tanzanie: Bukavu - les associations féminines réfléchissent sur les avancées de la déclaration de Dar es Salaam
Le Potentiel (Kinshasa)Publié sur le web le 9 Juin 2008 Raymonde Senga Kosi
Kinshasa
Cette déclaration de Dar es Salaam est axée sur la paix, la sécurité, la démocratie et le développement dans la région des Grands Lacs. Selon la secrétaire exécutive de COFAS ( Conseil des organisations des femmes agissant en synergie), la déclaration signée en novembre 2004 par 11 chefs d'Etat et de gouvernement de la région des Grands Lacs n'a pas contribué complètement à la stabilité dans les pays concernés, radiookapi.net Cependant, le COFAS encourage les signataires de la convention de Dar es Salaam à ne pas se décourager. Selon cette organisation, la recherche de la paix, la sécurité, la démocratie et le développement est un processus. Prudence Shamavu s'explique : « Dans des processus pareils, malheureusement, il y a toujours ce qu'on appelle des agendas cachés.
Quelque part, cela dénote d'une certaine collaboration avec des niveaux qui ont plutôt d'autres intérêts que nous semblons ignorer. C'est à ce moment-là que la population saura que les politiciens sont en train de faire leurs histoires. Nous, ces choses, on ne les connaît pas. C'est ce qui est dangereux parce qu'à un certain moment, la population peut se fatiguer et se dire, nous nous époumonons pour rien, il y a des choses que nous ne connaissons pas. Il ne faut pas faire des choses jusqu'à faire à ce que les communautés commencent à se méfier des décideurs. Et là, ça ne marche pas ».
Sud-Kivu - Baisse des cas de viol à Panzi
Le Potentiel (Kinshasa)
Publié sur le web le 12 Juin 2008 Regine Kiala Kinshasa
La secrétaire d'Etat française chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme a visité lundi l'hôpital de Panzi dans Bukavu. Rama Yade a, à cette occasion, décoré le médecin-directeur de cet hôpital comme activiste des droits de l'homme.
Le docteur Denis Mukwege dont l'hôpital traite de nombreux cas des femmes violées au Sud-Kivu note que les cas de viol sont en baisse, rapporte radiookapi.net. En revanche, souligne-t-il, les cas non traités sont beaucoup plus nombreux que ceux enregistrés et suivis par les médecins : « actuellement, les cas de viol sont en baisse. Par contre, les femmes qui ont été violées il y a quelques années et qui n'ont jamais accédé aux soins continuent à se compter en milliers et, aujourd'hui je pense que nous n'avons pas encore soigné la grande partie.
C'est le constat que nous faisons dans les villages lorsque notre équipe mobile s'y rend. C'est vraiment dramatique, puisqu'il y a pratiquement des villages où toutes les femmes vous disent qu'elles sont violées».
Une vidéo de Panzi il y a quelques mois sept 2007: http://www.youtube.com/watch?v=cXEObkrwVsI
Pour diffusion immédiate: LA FONDATION STEPHEN LEWIS OCTROIE 300,000 $ À L’HÔPITAL DE PANZI AU CONGO
Back to Current News June 9, 2008 by Stephen Lewis Foundation
Le 9 juin 2008 (Toronto, Canada) – La Fondation Stephen Lewis (SLF) a annoncé aujourd’hui un octroi additionnel de 300,000 $ à l’Hôpital de Panzi dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) afin qu’il puisse accroître sa capacité de traiter les femmes brutalement violées – souvent avec des armes et des outils de guerre – et qui, à la suite de ces actes, ont contracté le VIH et autres Maladies Sexuellement Transmissibles. La Fondation a aussi annoncé qu’elle réunira des experts de la RDC, du Zimbabwe, du Rwanda, du Kenya et de l’Afrique du Sud plus tard ce mois-ci pour créer un plan d’action afin d’appuyer les efforts de l’hôpital en vue d’offrir des services psychologiques aux patientes.
« Un Haut Représentant des Nations Unies a décrit l’Est du Congo comme étant le pire endroit au monde pour les femmes » disait Stephen Lewis, président du Conseil d’Administration de la Fondation Stephen Lewis. « Des actes innommables et atroces sont perpétrés sur les femmes de la RDC. Elles vivent dans la terreur d’être violées, torturées, mutilées et infectées par le VIH.»
On estime que 5,4 millions de personnes ont été tuées dans la RDC depuis 1998 – le plus haut taux de mortalité de tous les conflits depuis la Deuxième Guerre Mondiale - et des centaines de femmes et de jeunes filles ont été violées par les multiples forces armées.
L’Hôpital de Panzi offre des soins médicaux gratuits aux victimes de la guerre; on y a traité quelques 15,000 survivantes de la violence sexuelle depuis 1999. On estime que 10% de ses patientes sont infectées du VIH. « L’hôpital est né de la souffrance », disait le Docteur Roger Luhiriri, chirurgien à Panzi, qui est à Toronto ce mois-ci pour suivre un cours sur les droits des femmes. « Pour détruire une nation, on commence par détruire ses femmes. »
La Fondation Stephen Lewis a commencé à financer l’Hôpital de Panzi en Novembre 2007. Le nouvel octroi de 300,000 $ permettra à l’hôpital d’accélérer les tests pour le VIH et autres infections transmises sexuellement, d’accroître sa portée aux communautés pour amener les survivantes de viols à l’hôpital dans les 72 heures afin qu’elles aient accès à des traitement prophylactiques suite à une exposition, en plus d’acheter du matériel chirurgical, d’augmenter les stocks de sang non contaminé, et de fournir de la nourriture aux patientes prenant des médicaments antivirus.
L’équipe de six chirurgiens de Panzi opère près de soixante patientes par semaine. Les médecins effectuent des chirurgies reconstructives pour réparer les systèmes reproducteurs des femmes, mais une seule psychologue est sur les lieux pour leur prodiguer des conseils suite au traumatisme. « Souvent, les femmes sont violées devant leur famille ou les membres de la famille sont forcés de violer l’une des leurs. Les histoires sont déchirantes », expliquait le Dr Luhiriri. « En tant que médecins, nous œuvrons à réparer et guérir le corps des femmes, mais le soutien psychosocial est absolument critique afin que les femmes se rétablissent et soient en mesure de réintégrer la société. »
Pour répondre au besoin urgent de conseils en matière de traumatisme, la Fondation Stephen Lewis (SLF) organise à Toronto une réunion qui aura lieu du 30 juin au 2 juillet et qui réunira des experts d’organismes de femmes africaines qui prodiguent des conseils aux femmes dans un contexte de violence, de VIH/SIDA et de troubles civils pour discuter des façons de venir en appui à l’hôpital de Panzi. Le Girl Child Network (GCN) est un organisme regroupant 700 clubs de jeunes filles à travers le Zimbabwe. GCN aide les jeunes filles à faire face à l’impact de la violence basée sur le sexe et à obtenir des conseils et des soins médicaux et à amener les auteurs de ces atrocités devant la justice.
« Nous croyons que le viol dans la RDC doit arrêter. Ces actes tuent les femmes et les jeunes filles et paralysent le pays » disait Betty Makoni, Fondatrice du GCN, qui se prononçait lors d’une conférence de presse avec M. Lewis et le Dr Luhiriri aujourd’hui au MaRS Collaboration Centre à Toronto. « Depuis dix ans, le GCN offre aux jeunes filles des lieux sécuritaires, les aide à se transformer de victimes à survivantes et, éventuellement, à devenir des leaders communautaires. Nous sommes engagées à appuyer nos sœurs au Congo.”
Au total, la Fondation a fourni 650,000 $ pour venir en aide aux survivantes de la violence sexuelle dans la RDC. De concert avec V-Day, le mouvement global visant à mettre fin à la violence contre les femmes, la Fondation Stephen Lewis appuie également la construction d’une « City of Joy », un complexe d’habitation de transition pour 150 survivantes du viol et de l’abus où elles y seront formées pour devenir des leaders communautaires.
Personne- ressource Montréal
Michèle Poitras
Media Profile
514-750-0886
michele@mediaprofile.com
Personnes-ressources Toronto
Media Profile
1-888-504-8464/416-504-8464
stephanie@mediaprofile.com
erin@mediaprofile.com
La Fondation Stephen Lewis travaille à alléger la souffrance du VIH/SIDA en Afrique. Pour de plus amples informations, visitez www.stephenlewisfoundation.org. SLF tient à remercier MaRS Centre et Media Profile pour avoir généreusement offert leurs services.
Contre la violence au Congo : Avec S.A.F.E.R. les canadiens et canadiennes lèvent leurs voix
Il est dit que la violence au Congo constitue la première Guerre Mondiale de l'Afrique, avec environ 5 millions des congolais sont morts à cause de la violence et de l'absence d'un système de santé efficace. Et pour les jeunes filles ou les femmes congolaises en général, le conflit porte un nom :l' horreur. Les femmes sont utilisées comme un outil de guerre, de chantage et de diffamation. Pour conséquence, elles subissent les viols brutaux, peu importe leur âge. Nombreuses d'entre-elles ont lancé le cri de détresse aux gens de bonne volonté à travers le monde pour assistance.
Y -a-t-il des gens qui les écoutent? Les atrocités qu'elles continuent à subir jusqu'aujourd'hui leur font croire que personne ne semble être à leur secours.
Cependant, plusieurs personnes de bonne volonté à travers le monde notamment, un grand nombre de canadiens et canadiennes, le silence à ces crimes n'est plus une option.
Initiative canadienne
Un petit groupe, commencé vers la fin de l'an 2004, s'est décidé de léver sa voix en vue de soutenir ces femmes violées par des actions concrètes. Pour cette raison, S.A.F.E.R.-Student Aid For the Elimination of Rape/Etudiants Contre le Viol-travaille avec l'hôpital Panzi à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu ,en République Démocratique du Congo où le docteur Denis Mukwege traite les femmes victimes de viols, malgré le climat d'insécurité et d'instabilité politique. Il a développé son expertise ainsi que sa clinique grâce à des fonds européens.
Depuis l'origine du groupe, formé par des étudiants et professionels en collaboration avec quelques membres de la communauté congolaise de Toronto, S.A.F.E.R. a développé des liaisons avec des organisations clés. L'Ambassade du Canada à Kinshasa a accordé un don au groupe d'une valeur de $5,000 CAD, pour l'achat de matériels médicaux de première nécéssité dont l'hôpital Panzi a besoin impérativement. Nous citons notamment, les outils de chirurgie, comme pinces, des fils de sutures, des aiguilles épidurales et un moniteur oxymètre, ont été déjà envoyés à l'hôpital Panzi par le canal de l'Ambassade à la fin du mois de mars 2006.
En plus, Droit et Démocratie, fondé à Montréal, est devenu un lien important pour informer les canadiens et canadiennes à travers le pays de tout ce qui se passe au Congo. En collaboration avec Droit et Démocratie, l'année passée, S.A.F.E.R. a effectué la levée des fonds dont la valeur était de $3000 CAD; fonds qui ont permis à l'achat de presque deux milles fils de sutures spécialisés pour la chirurgie gynécologique. A la fin de juin, les fils de sutures sont arrivés à l'hôpital Panzi grâce à l'Ambassade du Canada à Kinshasa.
L'hôpital Panzi
L'hôpital Panzi était construit par un ONG Suédois (PMU Interlife), grâce à des dons accordés au ONG par The Swedish International Development Agency (SIDA) et The European Commission Humanitarian Office (ECHO). Il est ouvert depuis 1999, et l'année dernière, plus de trois milles femmes blessées par la violence sexuelle ont été traitées. Malheureusement, on ne sait pas si le don de L'ECHO, représentant une partie substantielle du budget de fonctionnement de l'hôpital, sera renouvelée cette année.
Le dévouement de l'hôpital Panzi à la santé des femmes étend son aspect médical à l'aspect social. Pour cela, il est un outil considérable pour accélérer le changement culturel requis dans l'isolement des femmes violées, aussi bien pour arrêter le cycle de la violence sexuelle en RDC. Avec l'assistance des ONGs européens, les femmes qui arrivent à l'hôpital Panzi apprennent des habilités manuelles, comme la couture, pour assurer leur indépendance économique.
Un jour, Dr. Mukwege souhaite qu'un grand Centre Pour Les Femmes soit établi à l'hôpital. Le centre aurait pour but de créer des services de réhabilitation, de rééducation et de réintégration sociale des femmes congolaises traumatisées par les viols sexuels et par la suite qui ont perdu leur confiance en elles. Une fois établie, le centre aura besoin de professionnels qualifiés pour accomplir ces services: notamment des conseillers médicaux, des psychologues,des travailleurs sociaux, etc.
Un mouvement global
Pendant que les fils de sutures envoyés par S.A.F.E.R. ont été acheminés vers le Congo, une autre campagne contre la violence des femmes au Congo grandit rapidement. Une nouvelle initiative pour la levée de fonds avait commencé à Toronto: C'est la vente des disques de frisbee. Cent disques ont été déjà vendus, et en même temps, un autre lot de cent était commandé par des gens en Allemande. L'explosion du soutien pour la campagne en allemande était une grande surprise. Maintenant quelques gens en Italie ont exprimé leur intérêt aussi. Le succès européen du soutien accordé à la campagne indique que la cause que nous défendons devient une affaire globale.
A venir
Et aussi au Canada, l'intérêt pour l'hôpital Panzi s'accommode avec quelques hôpitaux Ontariens qui voudraient bien offrir une collection d'équipements médicaux encore en bon état et qui ne sont plus utilisés ici. Pour l'hôpital Panzi, qui se maintient grâce à des fonds étrangers et le volontariat des organisations locales, chaque équipement médical collectionné serait le bienvenu.
Un contact récent avec un ONG Norvégien, le CRN (Christian Relief Network), a commencé une autre collaboration pour faciliter les efforts du S.A.F.E.R. Le CRN est en train de construire un ajout à l'hôpital Panzi qui peut accommoder un surplus de cent patients. Avec leur assistance, il sera possible de fréter quelques équipements les importants.
S.A.F.E.R. continue de faire la campagne et la levée de fonds pour atteindre ses quatre objectifs principaux : 1) Augmenter la capacité chirurgicale de l'hôpital Panzi; 2) Documenter les données statistiques sur l'origine de la violence sexuelle dans la Province du Sud -Kivu; 3) Attirer l'attention de la communauté internationale sur la guerre et la violence faite aux femmes en République Démocratique du Congo; 4) Arrêter le silence.
Vous êtes invités à contacter S.A.F.E.R. ou de participer à ses événements prochains. Un film sur l'hôpital Panzi et les efforts jusque là consentis par le groupe seront exposés bientôt au public.
Le groupe S.A.F.E.R., prend soins des autres.
Pour tout contact :
Cathy Nangini
Brad MacIntosh
Simon Lunkebila-Mayeto
Mike Tambwe-Lubemba
S.A.F.E.R.
www.medicalreform.ca/congo
congo@medicalreform.ca
mardi 15 juillet 2008
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