La société congolaise est devenue plus consciente de la nécessité d’éliminer les inégalités de genre dans le pays et cela s’est traduit dans l’article 14 de la nouvelle Constitution :
« La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat garantit la mise en oeuvre progressive de la parité homme-femme dans lesdites institutions. »
Il y a cependant une réelle difficulté à évaluer l’ampleur exacte des inégalités hommes/femmes dans la société congolaise, et de s’assurer qu’elles sont effectivement en voie de réduction. Or, il est vital de pouvoir suivre et évaluer l’impact des politiques visant à réduire les disparités entre les hommes et les femmes. L’Observatoire de la parité veut combler cette lacune et a pour mission d’assurer le suivi des progrès de la parité en RDC au niveau du pouvoir social, du pouvoir économique et, dans un premier temps, du pouvoir politique en surveillant et en stimulant la mise en œuvre effective de la parité. L’Observatoire de la parité est un mécanisme de vigilance et de suivi effectif de la parité et de l’égalité entre les sexes et de la promotion de la femme, à travers deux instruments : un Indice de la parité et un Tableau de bord. Ces deux outils serviront de base à des actions de Plaidoyer et de Sensibilisation.
Questions/Réponses sur l’Observatoire de la Parité
http://www.observatoiredelaparite.org/spip.php?page=sommaire
Q : Espérance Mawanzo, vous êtes la Directrice de l’Observatoire de la Parité qui vient d’être créé à l’occasion du 8 mars, Journée Internationale de la Femme. Pourquoi avez-vous mis en place cet Observatoire de la parité en RDC ?
E.M. : La société congolaise est devenue plus consciente de la nécessité d’éliminer les inégalités entre hommes et femmes, les inégalités de genre dans notre pays et cela s’est traduit dans l’article 14 de la nouvelle Constitution : « La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat garantit la mise en oeuvre progressive de la parité homme-femme dans lesdites institutions. »
Il y a cependant une réelle difficulté à évaluer l’ampleur exacte des inégalités hommes/femmes dans la société congolaise, et de s’assurer qu’elles sont effectivement en voie de réduction. Or, il est non seulement vital de pouvoir faire l’état des lieux mais aussi de disposer d’un moyen efficace de suivi et d’évaluation de l’impact des politiques visant à réduire les disparités entre les hommes et les femmes en RDC. Ce moyen n’existait pas. L’Observatoire de la parité veut combler cette lacune et a pour mission d’assurer un suivi permanent des progrès de la parité en RDC au niveau du pouvoir social, du pouvoir économique et, dans un premier temps, du pouvoir politique en surveillant et en stimulant la mise en œuvre effective de la parité.
Q : Que va faire concrètement l’Observatoire de la parité ?
E.M. : L’Observatoire de la parité, dont l’instrument principal est le site web www.observatoiredelaparite.org est un mécanisme de vigilance et de suivi effectif de la parité entre les sexes et de la promotion de la femme congolaise à travers deux instruments : un Indice de la parité et un Tableau de bord d’évaluation de l’action de l’Etat dans ce domaine. Ces deux outils serviront eux-mêmes de base à des actions de Plaidoyer et de Sensibilisation.
Q : Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est l’ Indice de la parité ?
E.M. : L’indice de la parité va permettre de fournir des données précises, chiffrées et des informations statistiques relatives à l’égalité entre les sexes en RDC. Il mesure, dans différents domaines, l’écart entre la condition des hommes et des femmes en RDC et met à la disposition des décideurs, des spécialistes sur les questions de genre, des ONGs, etc. un instrument de suivi efficace, valable, fiable et facile à utiliser. _Dans un premier temps, dès le démarrage de l’Observatoire, l’indice de la parité se concentre prioritairement sur le « pouvoir politique » et évalue si les femmes ont les mêmes possibilités que les hommes d’occuper des postes de responsabilité dans les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire au niveau national mais aussi au niveau provincial et local. _Dès à présent, on peut trouver sur le site www.observatoiredelaparite.org des statistiques sur la participation des femmes à la vie politique et plus précisément si les femmes ont les mêmes possibilités que les hommes d’occuper des postes de responsabilité.
Le premier indicateur du degré de parité est le nombre de sièges détenus par les femmes et donc la proportion de femmes au parlement national, Assemblée nationale et Sénat. Cet indicateur sera complété prochainement par le nombre de femmes présidentes de commissions et de comités parlementaires.
Le deuxième indicateur est le nombre de ministres y compris vice-ministres qui sont des femmes. Cet indicateur sera complété par un autre qui mesurera le nombre de femmes ministres dans des ministères autres que ceux voués aux questions sociales (santé, éducation, affaires sociales, emploi, etc.) ainsi que le nombre de femmes qui occupent des postesde directrices de cabinet ou de secrétaire générale dans divers ministères. Le nombred’ambassadrices sera inclu dans ce dernier indicateur
Q : L’Observatoire de la parité va-t-il se limiter à fournir des données seulement au niveau central ?
E.M. : Non, pas du tout. La parité, en effet, ne doit pas se construire qu’au sommet mais doit aussi être décentralisée. Un troisième indicateur qui exige davantage de recherche, est également déjà disponible. Il s’agit du nombre de femmes qui siègent dans les assemblées provinciales ainsi que dans les fonctions exécutives provinciales (Gouverneur, Vice-Gouverneur, Ministres provinciaux). Cet indicateur est d’autant plus important que, en RDC, la décentralisation et le développement local sont à l’ordre du jour (Députés provinciaux) .
Le quatrième indicateur, que nous sommes en train de finaliser, est celui de la proportion de femmes actuellement dans l’administration territoriale (Administrateur de territoire et Administrateur de territoire adjoint). Il devra dans quelques mois être complété par un autre indicateur, celui du nombre de femmes qui siègeront dans les assemblées locales après les prochaines élections au scrutin direct organisées à ce niveau, ainsi que dans les fonctions exécutives locales (Maire, Bourgmestre, Chefs de Secteurs et de Chefferies, etc.) après les élections au scrutin indirect. Cet indicateur est d’autant plus important que les élections au niveau des entités locales décentralisées sont aussi à l’ordre du jour en 2008 et que rien ne permet d’être optimiste sur la proportion de femmes qui seront élues dans ces entités locales décentralisées. (Conseillers de Secteur et de Chefferie)
Q : L’Observatoire de la parité ne s’intéressera qu’à la proportion de femmes élues dans les institutions nationales, provinciales et locales ?
E.M. : Non pas du tout. Nous publions déjà d’autres indicateurs comme celui du nombre de femmes dans le pouvoir judiciaire , donc de magistrates dans les cours et tribunaux civils et militaires.
L’Observatoire rendra aussi public le nombre de femmes directrices dans la fonction publique et dans es entreprises publiques.
D’autres indicateurs enfin mesureront le nombre de personnes désagrégé par sexe dans les organes dirigeants des partis politiques ainsi que dans les composantes de la société civile. : les ONG, les associations à base communautaire, les confessions religieuses, les syndicats, les associations d’employeurs, les associations de professions libérales, etc
Q : En quoi consiste le Tableau de bord ?
E.M. : Le Tableau de bord complète l’Indice de la Parité. Ce Tableau permet de faire le suivi des progrès réalisés par le gouvernement et de mesurer l’efficacité des politiques nationales de genre et de mise en œuvre de la parité - prioritairement la mise en oeuvre progressive de la parité homme-femme dans des institutions nationales, provinciales et locales - et leur impact sur la démarginalisation des femmes. _Le Tableau de bord examinera essentiellement les mesures que le gouvernement a prises ou n’a pas prises concernant le pouvoir d’action politique des femmes et leur présence dans les institutions. Il indiquera les domaines dans lesquels le gouvernement aura réalisé des progrès et les domaines de mise en œuvre dans lesquels il existe des lacunes. Il sera le bulletin d’évaluation du respect des engagements pris et attribuera une cote positive ou négative en fonction du respect ou non de tous ces engagements. L’Observatoire de la Parité publiera périodiquement les résultats de cette évaluation et mettra également en évidence les meilleures pratiques.
Q : L’Observatoire de la parité va-t-il se limiter à faire des évaluations et à distribuer des bons et des mauvais points ?
E.M. : L’Observatoire de la parité n’entend pas se limiter à une observation passive et critique mais se veut dynamique et constructif en développant des Actions de plaidoyer qui auront pour objectifs principaux l’insertion dans les lois particulières de dispositions mettant en œuvre la parité. Il fera aussi un plaidoyer actif pour la promotion des nominations de femmes dans les institutions.
L’Observatoire entreprendra également des Actions de sensibilisation du grand public, principalement par des campagnes à travers les médias, et qui favoriseront la sensibilisation aux questions liées à l’égalité entre les sexes, et présenteront des alternatives sous forme de bonnes pratiques tant nationales qu’internationales. Elles permettront également aux femmes de s’exprimer sur les questions d’inégalités entre les sexes en matière de participation politique, économique, sociale ainsi que de répartition des rôles masculin et féminin dans l’éducation et dans la vie familiale et sociale.
vendredi 22 août 2008
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