(AFP) – Il y a 2 jours
NEW YORK — Le secrétaire général de l'ONU a dit vendredi réfléchir à la création d'un poste de haut responsable chargé de lutter contre les violences sexuelles, et a pressé l'Assemblée générale de mettre en place une institution consacrée aux droits de la femme.
"Malgré les progrès effectués ces vingt dernières années, les agressions sexuelles visant délibérément des civils continuent à grande échelle et de façon systématique", a dit Ban Ki-moon au Conseil de sécurité des Nations unies lors d'un débat intitulé "Les femmes, la paix et la sécurité".
M. Ban a illustré ses propos en mentionnant les cas des conflits qui font actuellement rage au Tchad, en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan, où le viol est communément utilisé par les combattants.
Il a exhorté le Conseil de sécurité à autoriser la mise sur pied immédiate d'une commission indépendante chargée de se pencher sur les violations des droits de l'homme, mettant l'accent en particulier sur ces pays.
Selon un rapport établi par les Nations unies, 3.500 femmes auraient été violées depuis le début de l'année dans l'est et le nord-est de la RDC, théâtre d'affrontements fréquents entre groupes armés et de violences récurrentes contre les civils.
M. Ban a dit être en discussions avec les "partenaires des Nations unies pour nommer un haut responsable chargé de lutter contre les violences sexuelles".
"J'ai parlé avec des victimes de violences sexuelles. Leurs témoignages me hantent", a-t-il dit.
En sus, il a pressé l'Assemblée générale de créer "une institution chargée de promouvoir l'égalité entre les sexes et les droits de la femme".
De son côté, l'ambassadrice américaine aux Nations unies Susan Rice a estimé que "l'ONU, ses pays-membres et les médiateurs devraient inclure la lutte contre les violences sexuelles dans tous les processus de paix actuels et dans les négociations de paix à venir".
M. Ban et Mme Rice s'exprimaient lors d'un débat du Conseil de sécurité sur les modalités d'application d'une résolution adoptée l'an dernier qui élève le viol et la violence sexuelle au rang de crimes de guerre lorsqu'ils sont perpétrés durant une offensive
La France, par la voix de son ambassadeur adjoint à l'ONU Jean-Pierre Lacroix, a dit "soutenir le principe d'une commission d'enquêtes qui proposerait des mécanismes plus efficaces pour poursuivre les responsables de violences sexuelles".
M. Lacroix a indiqué que Paris était également en faveur de la nomination d'un haut responsable au sein de l'ONU "pour mener la lutte contre la violence sexuelle".
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