29.07.08 | 17h05
Une coalition de 64 organisations de défense des droits de l'Homme appelle mardi la communauté internationale à accroître les pressions sur les groupes armés qui, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), poursuivent leurs exactions contre les civils.
"Les femmes et les jeunes filles ont été particulièrement touchées par cette violence. Plus de 2.200 cas de viols ont été enregistrés au mois de juin 2008 dans la seule province du Nord-Kivu, ce qui ne reflète qu'une petite partie du nombre total d'agressions", affirme dans un communiqué reçu à Kinshasa la Coalition pour un plaidoyer pour le Congo (Congo Advocacy Coalition, CAC).
Créée en juillet 2008 pour suivre le processus de paix, cette coalition d'associations internationales et congolaises reprend des accusations déjà formulées par d'autres organisations comme la Mission de l'ONU en RDC (Monuc) et Human Rights Watch (HRW) contre les milices armées qui ne respectent pas l'accord de paix signé en janvier 2008 à Goma (capitale du Nord-Kivu).
Confrontés aux violences dues aux violations du cessez-le-feu, "beaucoup de déplacés trouvent refuge dans des familles d'accueil (...) pendant que d'autres cherchent la sécurité dans des camps pour les personnes déplacées. Le taux de malnutrition aiguë atteint le chiffre alarmant de 17% dans certaines zones, ce qui est bien au delà du seuil d'alerte."
Les attaques se succèdent contre les convois des humanitaires qui veulent aider les déplacés, au nombre de plus d'un million.
"Des organisations humanitaires ont essayé d'étendre leurs programmes depuis l'avènement du processus de paix, mais elles ont subi un nombre croissant d'attaques de divers groupes armés et de bandits. Au moins 36 attaques ont été enregistrées depuis janvier 2008 et prennent pour la majorité la forme d'embuscades armées sur les routes au moment où le personnel humanitaire tente d'atteindre les populations vulnérables", poursuit le texte.
La coalition demande notamment à la communauté internationale de "pousser publiquement tous les groupes armés à respecter les obligations de l'Accord de Goma" et "d'indiquer clairement que les abus contre les civils ne seront pas tolérés et seront passibles de sanctions".
Le programme Amani (paix en kiswahili) a été lancé après l'accord de Goma. Il porte sur un "acte d'engagement" prévoyant un cessez-le-feu immédiat puis un désengagement progressif des troupes sur le terrain avant leur démobilisation.
Mais, selon le coordinateur du programme Amani, l'abbé congolais Apollinaire Malu Malu, ce désengagement n'a pas été accepté par tous les groupes, notamment le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda, acteur majeur de la crise dans le Nord-Kivu, et les Forces révolutionnaires fédéralistes (FRF, regroupement de banyamulenges).
Congo Advocacy Coalition
Point sur la Protection des Civils dans le Processus de Paix à l’Est du Congo
Le 23 janvier 2008, le gouvernement congolais a signé l’accord de cessez-le-feu avec 22 groupes armés à Goma dans la province du Nord-Kivu, avec l’aide de l’Union européenne, des Etats-Unis, de l’Union Africaine et des Nations Unies (voir ci-dessous). Cet Accord faisait suite au communiqué de Nairobi de novembre 2007 entre le gouvernement congolais et le gouvernement du Rwanda. Il avait pour objet d’aborder le problème des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé rwandais dont les combattants avaient aussi attaqué des civils congolais.
Ces deux accords s’ajoutent aux recommandations de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement au Nord et au Sud Kivu qui avait été organisée par le gouvernement au début de l’année 2008. Tous deux forment les bases du programme de paix du gouvernement congolais pour l’Est du pays, mieux connu sous le nom de Programme Amani, et dirigé par le coordinateur national, l’Abbé Apollinaire Malu Malu. Ces accords ont apporté un important fondement pour la paix. Les signataires se sont engagés au cessez-le-feu et ont accepté de protéger les civils, de respecter les droits de l’Homme ainsi que le droit international humanitaire.
En juillet 2008, une coalition d’ONG locales et internationales a constitué le Congo Advocacy Coalition afin de contrôler l’avancement de ces engagements particulièrement dans les zones les plus en difficulté. Cette coalition a décidé de porter spécifiquement son attention sur six engagements clés liés à la protection des civils qui ont été formés par les différentes parties. Ceux-ci incluent :
• Mettre fin aux attaques contre les civils et leurs biens
• Mettre fin à tout nouveau déplacement des populations et aider au retour des déplacés et des réfugiés
• Le désarmement, la fin de l’enrôlement et la démobilisation des enfants soldats
• Le retrait des barrages routiers et la liberté de circulation
• Faciliter l’accès du personnel humanitaire
• La responsabilité des accusés des violations graves des droits de l’Homme
1. Mettre fin aux attaques contre les civils et leurs biens
Les attaques ciblées contre les civils et leurs biens se sont multipliées à une vitesse alarmante durant les six mois qui ont suivi la signature des différents accords de paix. Les estimations des différentes organisations alors établies à l’Est du Congo indiquaient que la population civile subissait encore des attaques ciblées, des violences sexuelles, des pillages et des travaux forcés.
Plus de 200 civils ont été tués lors de tirs indiscriminés par des groupes armés ou lors d’exécutions sommaires dans le Nord-Kivu, et plus particulièrement à Masisi et à l’Ouest du territoire de Rutshuru.
Les violences sexuelles sur les femmes et les filles restent une préoccupation majeure et aucune amélioration de la situation n’a été notée depuis la signature de l’accord de paix. Femmes et filles ont été violées autant par des combattants de groupes armés que par l’armée congolaise, ou même des civils. Plus de 2.200 cas ont été enregistrés en juin 2008 dans la province du Nord-Kivu. Une communauté située à Rutshuru a rapporté plus de 150 cas de viol pour le seul mois d’avril.
2. Mettre fin à tout nouveau déplacement des populations et aider au retour des déplacés et des réfugiés
Les combats et les attaques ciblées contre les civils on conduit au déplacement de près de 100.000 civils pour le Nord-Kivu depuis le mois de janvier 2008 ainsi que de 50.000 autres pour le Sud-Kivu. L’ONU estime à 1,1 million le nombre de personnes actuellement déplacées pour les deux provinces réunies, incluant ceux qui ont fui les conflits précédents. Au Nord-Kivu, près de la moitié des personnes déplacées récemment ont fui le Bukombo groupement dans le territoire de Rutshuru. De nouveaux déplacements ont été enregistrés à Masisi et au Sud du territoire de Lubero, c’est à dire toutes les zones dans lesquelles ont éclaté des combats.
Beaucoup de déplacés ont exprimé leur désir de retourner dans leurs villages à condition d’y être en sécurité, mais très peu ont pu le faire. Ceux qui sont rentrés ont souvent passé la nuit dans les forêts proches de leurs villages en guise de protection. Certains d’entre eux ne sont rentrés que temporairement, fuyant à nouveau quelques jours ou semaines plus tard.
On a constaté peu de retour des réfugiés du Rwanda, de l’Ouganda ou du Burundi au Nord et au Sud-Kivu. Le gouvernement congolais et le bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) n’ont pas encore signé d’accord tripartite avec le Rwanda, l’Ouganda ou le Burundi pour faciliter le retour des congolais réfugiés de ces pays. En juillet dernier, un groupe de travail a été constitué pour mettre en place cet accord tripartite avec le Rwanda et planifier ces retours dès que la situation le permettra.
3. Le désarmement, la fin de l’enrôlement et la démobilisation des enfants soldats
Le recrutement de combattants dans les rangs des groupes armés au Nord et au Sud Kivu, qu’ils soient volontaires ou non, n’ont pas cessé malgré le cessez-le-feu et se sont même intensifiés durant ces trois derniers mois. Certains de ces groupes étaient inactifs avant les pourparlers de paix. D’anciens soldats et combattants démobilisés ont été à nouveau enrôlés, remettant ainsi en question l’efficacité et la durabilité des précédents programmes de démobilisation.
Alors qu’il n’existe aucun signalement d’enrôlement massif d’enfants depuis la signature de l’Accord de Goma, certains groupes ont néanmoins continué de recruter de façon sporadique. On n’observe de minces progrès en termes de désarmement pour les quelques 2.500-3.000 enfants qui restaient dans les rangs des groupes armés et de certaines unités de l’armée Congolaise. Les organisations de protection de l’enfant ont commencé un travail de recherche d’enfants soldats parmi les troupes à la mi-avril, mais leurs activités ont été bloquées à cause des problèmes de coordination entre les agences onusiennes, et ces activités n’ont repris que début juillet. Après deux missions conjointes, 47 enfants ont été séparés des groupes armés. Au delà de ces missions, au moins 507 enfants ont été démobilisés depuis janvier. En juin, le gouvernement a lancé un programme national de « tolérance zéro » pour le recrutement et l’utilisation des enfants par les groupes armés et s’est engagé à agir davantage en faveur de la démobilisation des enfants soldats.
Bien que le recrutement continue, 1.200 combattants au Nord Kivu ont répondu à l’appel pour déposer les armes. Selon les officiels à Goma, du mois de janvier au mois de mai 2008, 282 combattants du CNDP, 800 Maï Maï et PARECO combattants, ainsi que 156 combattants du FDLR se sont rendus. Certains ont été envoyés dans les centres de réintégration de l’armée (connu comme le « brassage »), mais d’autres, tels que 334 combattants Maï Maï Mongols de la ville de Bambu, ont été laissés sans aucune assistance pendant des mois. Les programmes d’aide aux combattants démobilisés ne sont pas entièrement opérationnels, conduisant ainsi à de sérieux retards dans la démobilisation des combattants. Certains de ceux qui s’étaient rendus ont été envoyés dans la prison militaire de renseignements de Goma, au lieu d’être dirigés vers les programmes de démobilisation. Beaucoup on été détenus pendants des mois sans chef d’accusation et ont subi des traitements cruels et dégradants ; certains ont été torturés.
Des efforts ont continué à encourager les 6.000 combattants FDLR de l’Est du Congo à abandonner les armes et à retourner au Rwanda. Depuis le mois de janvier, 301 combattants FDLR ont été démobilisés. Après des négociations avec le gouvernement congolais à Kisangani à la fin du mois de juin, un groupe dissident des FDLR, Ralliement pour l'unité et la démocratie (RUD), a accepté de démobiliser 400 hommes et de les rapatrier au Rwanda, avec l’option de les installer temporairement au Congo.
4. Le retrait des barrages routiers et la liberté de circulation
Les civils ne sont pas autorisés à circuler librement et rencontrent souvent sur leur route des barrages improvisés par les groupes armés ou l’armée congolaise et se font alors voler leur argent. Les civils sont forcés de donner de l’argent ou bien un pourcentage de leurs produits au barrage, lorsqu’ils vont au marché ou qu’ils retournent à leurs champs, en guise de « taxe ». Les soldats de l’armée et les groupes armés leur extorquent également de l’argent en leur confisquant les cartes électorales (qui font aussi office de pièce d’identité au Congo) qu’ils ne peuvent récupérer qu’en payant une somme d’argent.
5. Faciliter l’accès du personnel humanitaire
Au moins de 36 attaques sur le personnel humanitaire ont été enregistrées dans la Province du Nord-Kivu depuis la signature des accords de Goma. La plupart prenaient la forme d’embuscades armées sur les routes principales et secondaires. Quinze humanitaires au total ont été blessés dans ces attaques et deux d’entre eux ont été blessés dans des échanges de balles lors de l’attaque d’un groupe armé sur le camp de déplacés de Kinyandoni dans le territoire de Rutshuru. L’activité humanitaire est temporairement suspendue dans certaines zones suite à ces attaques.
Malgré la persistance de ces affrontements, certaines zones précédemment bloquées ont désormais accès à l’aide d’urgence. Malgré tout, d’autres zones restent inaccessibles particulièrement sur les fronts et dans les zones tampons. Le paysage n’est pas statique et le degré d’accessibilité change généralement selon le niveau d’activité militaire ou criminelle qui éclate sur les axes clés.
Depuis mi-juin, l’accès à Masisi depuis Goma est sérieusement entravé suite à plusieurs attaques à main armée contre des humanitaires sur la route principale. On estime que 186.000 personnes vivant au long de cet axe ne reçoivent aucune assistance. Parmi eux il y a 33.000 personnes déplacées qui habitent dans des camps, et des milliers d’autres qui se sont refugié dans des familles d’accueil.
Dans le territoire de Rutshuru, plusieurs milieux enclavés à l’intérieur de la zone de Bwito, à l’Ouest de Nyanzale, sont des accès particulièrement dangereux et problématiques. La population civile de ces zones est souvent trop effrayée et au lieu de passer la nuit dans les villages, elles préfèrent se cacher dans les forêts avoisinantes pour la nuit.
6. La responsabilité des accusés des violations graves des droits de l’Homme
L’impunité face aux violations des droits de l’Homme est très répandue à l’Est du Congo. Depuis le mois de janvier, seul un petit nombre des auteurs de crimes ont été arrêtés pour violences sexuelles et très peu de soldats et policiers congolais ont été jugés et poursuivis pour leurs crimes. Beaucoup de femmes ne demandent pas justice pour les crimes dont elles ont été victimes car elles ont peur que leurs bourreaux ne les visent à nouveau s’ils s’évadent de prison. Celles qui vivent dans des zones reculées n’ont souvent pas accès aux structures judiciaires.
Aucun officiel haut gradé n’a été poursuivi pour les crimes graves que lui-même ou les troupes sous ses ordres auraient commis.
Recommandations
Le Congo Advocacy Coalition formule les recommandations suivantes aux signataires des Accords de paix, aux facilitateurs internationaux, aux coordinateurs du processus de paix et aux bailleurs de fonds internationaux :
1. Les facilitateurs internationaux doivent pousser, tant publiquement qu’en privé, les parties aux différents Accords de paix à respecter scrupuleusement leurs obligations de protection des civils et à respecter le droit international humanitaire ainsi que les droits de l’Homme. Déclarer publiquement que les coupables de violations des droits humains seront passibles de sanctions.
2. Les facilitateurs internationaux, en accord avec le coordinateur du programme Amani, l’Abbé Appolinaire Malu Malu, doivent nommer un conseiller spécial indépendant de haut niveau sur les droits humains pour l’Est du Congo pour que le sujet ne soit pas oublié et s’assurer que des mesures sont prises pour garantir la protection des civils, en particulier les femmes et filles menacées de violences sexuelles. Les bailleurs de fonds internationaux doivent soutenir cette initiative politiquement et financièrement.
3. Les bailleurs de fonds internationaux doivent appuyer les efforts de méditation en finançant les programmes visant à construire une paix durable, à travers le désarmement, la démobilisation et les programmes de réintégration permettant aux combattants de trouver afin des alternatives durables à la violence.
4. S’assurer de la participation des femmes et des déplacés au Programme Amani afin qu’ils contribuent et influencent les décisions qui les concernent.
5. Le gouvernement congolais et les bailleurs de fonds internationaux doivent fournir une assistance technique et financière à l’Observatoire de la bonne Gouvernance et à l’Observatoire National de Réconciliation, établis par le Programme Amani, pour les aider à s’attaquer aux causes du conflit à travers les initiatives de paix, la réconciliation et la résolution des conflits fonciers.
6. Les coordinateurs du programme Amani doivent mieux communiquer sur le processus de paix et le programme Amani pour toucher les communautés, et s’assurer que cette communication est transparente et objective.
7. La communauté internationale doit encourager la MONUC à déployer ses troupes sur les zones à haut risque pour les civils et de fournir un environnement sécurisé permettant l’apport d’aide humanitaire.
8. La MONUC et l’armée congolaise doivent considérer la protection des civils comme la priorité et faire en sorte que les déplacements de population soient limités lors d’éventuelles opérations militaires à venir.
Les signataires de l’Accord de Goma sont: Le gouvernement congolaise, CNDP, PARECO/FAP, Mai Mai Kasindien, Mai Mai Kifuafua, Mai Mai Vurundu, Mai Mai Mongol, UJPS, Mai Mai Rwenzori, Simba, FRF, Group Yakutumba, Groupe Zabuloni, Mai Mai Kirikicho, PARECO/SK, Raia Mutomboki, Mai Mai Ny’kiriba, Mai Mai Kapopo, Mai Mai Mahoro, Mai Mai Shikito, Mudundu 40, Simba Mai Mai, et Mai Mai Shabunda.
CONGO ADVOCACY COALITION
Update on Protection of Civilians in Eastern Congo's Peace Process
The Congo Advocacy Coalition, made up of local and international nongovernmental organizations, was established to focus attention on the protection of civilians and respect for human rights in eastern Congo’s peace process. The coalition advocates that the parties to the Goma Agreement, the Nairobi Communiqué and the Congolese government’s national Amani Program live up to their commitments to respect international human rights law and ensure protection of civilians. The coalition will regularly publish updates with respect to these commitments. The following organizations are members of the coalition’s steering committee: ActionAid, ENOUGH, Human Rights Watch, International Rescue Committee (IRC), Mercy Corps, Norwegian Refugee Council (NRC), Oxfam, Conseil Régional des Organisations Non Gouvernementales de Développement (CRONGD) - North Kivu, Promotion et Appui aux Initiatives Féminines (PAIF) – North Kivu, Initiative Congolaise pour la Justice et la Paix (ICJP) – South Kivu, and Association des Femmes Juristes du Congo (AFEJUCO) – South Kivu.
Other signatories:
International NGOs: Agency for Technical Cooperation and Development (ACTED), Amnesty International, Beati I Costruttori di Pace (Blessed are the Peacemakers), Global Witness, International Alert, La Benevolencija, Premier Urgence, Refugees International, Save the Children – UK, Scottish Catholic International Aid Fund (SCIAF), Trocaire, War Child Holland, World Vision
Congolese NGOs: Action de Promotion et d'Assistance pour l'Amélioration du Niveau des Vies des Populations (APANIVIP), Action Paysanne pour la Reconstruction et le Développement Communautaire (APREDECI), Action pour la Promotion et la Protection de l'Enfant et de la Femme (APPEF)/Nord Kivu, Action pour les Personnes Déshérites et victimes des exactions (APDEV), Action Sociale et Conseil pour le Développement et la Paix (ASCODEPA), Action Sociale pour la Paix et le Développement (ASPD), Alfa Ujuvi, Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme (ASADHO)/Sud-Kivu, Association des Jeunes pour la Défense des Droits de l'Enfant et la Lutte contre la Racisme et la Haine (AJERH), Association des Volontaires du Congo (ASVOCO), Association pour le Développement des Initiatives Paysannes (ASSODIP), Blessed Aid, Campagne Pour la Paix (CPP)/RDCongo, Centre d’Appui pour le Développement Rural Communautaire (CADERCO), Centre de Recherche sur l'Environnement, la Démocratie et les Droits de l'Homme (CREDDHO), Centre d'Etudes et de Recherche en Education de Base pour le Développement Intégré (CEREBA), Centre pour la Paix et les Droits de l'Homme - Peace and Human Rights Center (CPDH-PHRC), Change Agents Peace Program (CAPP), Children's Voice, Coalition to Stop the Use of Child Soldiers (Coalition Pour Mettre Fin a L’utilisation d’Enfants Soldats)/RDC, Collectif des Associations des Femmes Pour le Développement (CAFED)/Nord-Kivu, Comité d’Appui au Développement Rural Endogène (CADRE), Construisons la Paix et le Développement (COPADI), Dynamique des Femmes Juristes, Encadrement des Femmes Indigènes et des Ménages Vulnérables (EFIM), Groupement Féminin Nyamulisa, Groupes des voix de sans voix (GSV)/ Uvira, Heritiers de la Justice, Ministère de l'Eglise du Christ au Congo pour le Réfugies et les Urgences (ECC MERU)/ Sud Kivu, Promotion de la Démocratie et Protection des Droits Humains (PDH), Reseau des Associations Intègres dans les Droits Humains (Reseau AI/DH), Reseau d'Initiatives Locales pour le Développement Durable (REID), Réseau Femme et Développement (REFED)/Nord-Kivu, Réseau Provincial des ONGs de Droits de l'Homme (REPRODHOC)/Nord-Kivu, Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral (SOFEPADI)/Nord-Kivu, Solidarité pour la Promotion sociale et la Paix (SOPROP), SOS Grands Lacs, Synergie des Femmes pour les Victimes des Violences Sexuelles, Union des Eglises Indépendantes du Congo au Sud-Kivu (UEIC), Villages Cobaye (VICO)
La MONUC appuie la justice congolaise dans l'enquête sur les atrocités commises à Lieke Lesole
Codjo Houegniglo / MONUC 29 juil. 08 - 16h01
Du 21 au 26 juillet 2008, le bureau de la MONUC Kisangani a conduit une mission conjointe à Lieke Lesole, dans le district de la Tshopo en Province Orientale. Le but était d’aider la justice congolaise dans son enquête sur les viols massifs, pillages et sévices corporels perpétrés dans cette localité en juillet 2007 par un groupe de miliciens Maï-Maï.
C’est une mission en appui aux investigations en cours à Lieke Lesole, composée de la Monuc qui intervient dans le cadre de son mandat d’accompagnement des autorités congolaises dans la lutte contre l’impunité ; d’une équipe médicale dont le rôle est d’examiner sur place les victimes afin d’aider la justice dans la consolidation des éléments de preuve ; de magistrats de l’auditorat militaire de garnison de Kisangani afin de consigner toutes les plaintes et procurations pouvant permettre l’ouverture de dossiers de justice dans la poursuite des présumés auteurs, et de deux avocats qui avaient pour mission de conseiller et assister les victimes dans la défense de leurs droits.
C’est ce que l’on appelle aujourd’hui l’affaire Lieke Lesole, un dossier que la justice congolaise veut fixer devant le tribunal pour juger et condamner les coupables.
Dans la nuit du 21 juillet 2007, un groupe de miliciens Maï-Maï, avec à sa tête un certain Colonel Thoms, a assiégé le village de Lieke Lesole, situé à 363 km au nord-est de Kisangani dans le secteur de Yawende Loolo, lesquels Maï-Maï se sont livrés à des pillages, à des tortures et à des viols massifs de femmes et de jeunes filles sous le sceau de l’opération « Etakata » (nettoyage ou ville propre) inventée par ces derniers pour des motifs jusqu’ici inavoués.
«Notre village a été humilié. Aucune maison n’a été épargnée,» raconte Marcel Lokua Lesole, chef du secteur de Yawende Loolo, les yeux larmoyants.
«C’est une situation tellement grave que la justice doit faire son travail,» précise de son côté le capitaine Thom Mutombo, auditeur militaire de garnison de Kisangani et du district de la Tshopo.
Ainsi, quatre jours durant, tous les habitants de Lieke Lesole et ses environs ont été fortement mobilisés pour témoigner des atrocités dont ils ont été victimes lors du passage de ces miliciens Maï-Maï. Chacun a raconté son cas à la MONUC, à l’équipe de synergie de la lutte contre les violences sexuelles et aux auditeurs militaires.
«72 cas de violences sexuelles dont quatre femmes enceintes violées, ce qui a provoqué chez elles des fausses couches, tortures et blessures graves sur des hommes. Voilà le résultat de nos examens. Et pour quelle raison ces actes ont-ils été commis ?» s’interroge le docteur Akim Mumeme, responsable de l’unité médicale de cette mission et point focal du volet médico-sanitaire de la synergie provinciale de lutte contre les violences sexuelles.
«Au vu de ces examens, témoignages et plaintes recueillis, tout est prêt désormais pour saisir le tribunal militaire pour que justice soit rendue,» a indiqué le capitaine Mutombo Thom qui informe par ailleurs que les miliciens Maï-Maï déjà arrêtés par l’armée congolaise dans le cadre cette affaire seront soumis à des tests VIH.
Ceci pour permettre à la justice de connaître leur état sérologique, avant l’ouverture des audiences foraines à Lieke Lesole qui permettront de situer clairement les responsabilités.
Tous les villageois, hommes et femmes, ont exprimé leur reconnaissance à la MONUC dont l’appui devrait aider à faire passer rapidemant en jugement les auteurs de ces actes innommables.
Les femmes leaders en formation sur la négociation et la communication politique
Le Potentiel (Kinshasa) Publié sur le web le 29 Juillet 2008
St. Augustin Kinienzi Kinshasa
Il s'est ouvert, hier lundi 28 juillet 2008 au centre Béthanie de la paroisse Sacré Coeur de la Gombe, les travaux de l'atelier de formation des femmes leaders sur le leadership, la négociation et la communication politique.
Organisées avec l'appui financier du Fonds des Nations unies pour la femme (UNIFEM), ces assises se clôturent le jeudi 31 juillet 2008. Elles visent à contribuer au renforcement des capacités des femmes politiques et de la Société civile sur le leadership et les techniques de communication; renforcer le savoir, le savoir-faire et le savoir-être des femmes leaders sociales et politiques, pour un rôle porteur de changement; amener les femmes à construire des passerelles solides, pour devenir des forces incitatrices du changement social.
Dans son allocution, M. Jean-Claude Mwenda, représentant de l'UNIFEM en RDC, s'est félicité d'avoir financé la tenue de ces assises qui se justifie, selon lui, du constat selon lequel les élections organisées en République démocratique du Congo en 2006 n'ont pas tenu leurs promesses en matière de promotion de la femme congolaise. « Les attentes n'ont pas été réalisées, les femmes n'ont pas suffisamment été portées à des postes de responsabilité; peut-être parce qu'elles attendent le dernier moment pour se décider », a regretté le représentant de l'UNIFEM/RDC.
Pour contourner cette difficulté, le bureau sous-régional de l'UNIFEM basé à Kigali a approuvé et financé un projet présenté par Cause Commune, lequel vise le renforcement des capacités des femmes politiques et celles de la Société civile.
Pour sa part, la coordonnatrice de Cause Commune, Mme Marie-Madeline Kalala, a indiqué que depuis plus d'une décennie, les femmes congolaises se sont engagées à marquer de leur présence l'espace public en RDC.
Cependant, les impératifs relatifs au contexte socio-politique actuel poussent les femmes à s'interroger et à explorer de nouvelles pistes susceptibles de renforcer le leadership de la femme. Aussi s'imposent-elles une réflexion profonde tant au niveau individuel que collectif pour consolider leur action dans les sphères publiques et politiques. Car, a argumente Mme Kalala, «le Congo a besoin de se relever avec des femmes et des hommes capables d'exercer un nouveau type de leadership empreint d'éthique». Raison même de la tenue de ces assises qui, espère-t-elle, permettront aux femmes de dynamiser leur participation à tous les niveaux de la vie socio-politique et de devenir des forces d'impulsion du changement attendu par tous.
Enfin, elle a rappelé aux participantes que la portée de cet exercice de réflexion leur impose assiduité et interaction. Et ce, avant de prononcer la traditionnelle formule d'ouverture des travaux de l'atelier.
Une Equipe de Foot des Femmes Violées à Oïcha (Beni)
26-07-2008
Dear friends and colleagues,S'il vous plait, prenez quelques minutes pour lire ce court message :
Une équipe féminine de football appelée « BIJOU SPORT » et composée entièrement de filles mères et de survivantes de crimes de violences sexuelles est entrain de remporter toutes lesjoutes depuis le début de la compétition et gagnera certainement la coupe du tournoi. L’auteur du message renchéri en disant que BIJOU SPORT remportera bientôt la coupe de la Ligue congolaise!Bravo pour les Bijoux Sport de Oïcha, Territoire de Beni, Province du Nord Kivu »Transmis par Pascal Kambale, Beni-Lubero Online
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