vendredi 9 mai 2008

AFEDE asbl : Lancement d'une campagne de sensibilisation contre les violences sexuelles à ARU

Fathya Waberi / MONUC 05 mai. 08 - 09h18
La section de l’Information publique/Aru, en partenariat avec le Bureau Genre, Famille et Enfant, le Forum des Mamans d’Aru et plusieurs ONG œuvrant sur la question des violences sexuelles, a initié, le 2 mai 2008, une campagne de sensibilisation dans le territoire.

Le programme a débuté dans le camp Odro, situé à 5 km d’Aru et quartier général de la 1ère Brigade de l’Ituri. Trois heures durant, quelque 150 éléments des FARDC - soldats, officiers et sous-officiers - ont suivi une séance de vulgarisation de la loi du 20 juillet 2006 relative aux violences sexuelles, ses innovations, la description des infractions et les peines encourues.

L’attention des militaires a été particulièrement attirée sur le fait que leur mission, très honorable de protection du territoire et des populations, a pour corollaire qu’ils soient souvent passibles de peines plus lourdes devant l'Auditorat militaire... par rapport à celles qui seraient infligées ailleurs aux civils pour les mêmes violations.

Après les interventions des sensibilisateurs, la question du relèvement de l’âge des victimes de violences sexuelles, passé de 14 ans à 18 ans dans la nouvelle loi, a longuement suscité le débat. Les militaires ont fait valoir que cette partie du texte entrait en conflit avec les coutumes de plusieurs groupes ethniques au Congo. Et spécialement en territoire d’Aru, où la plupart des communautés ne réprouvent pas ouvertement d’épouser ou d’avoir des relations avec une fille de 15, 16 ou 17 ans.

Sur ce volet, Maitre Jean-Louis Nzokana, membre de la Synergie contre les violences sexuelles-section d’Aru, s’est montré très clair en précisant que le consentement d’une mineure n’est jamais reconnu par le législateur, et que tout contrevenant s’inscrirait de facto dans une démarche hors-la-loi. Dans un second temps, il s’est aussi voulu rassurant, ajoutant que la loi émane de Congolais, et qu’elle est destinée à régir cette société. Il demeure donc parfois possible de se marier avec une mineure, si toutefois il existe un consentement parental, et si le tout est avalisé par le juge, en l’occurrence ici le Tribunal de paix.

Cette journée de sensibilisation à l’adresse des militaires sera suivie par deux autres dans la cité d’Aru. Lundi 5 mai, le groupe d'organisateurs ira à la rencontre des policiers dans leur quartier général, et mercredi 7 mai une conférence-débat réunira les leaders d’opinion et religieux, les chefs de quartiers, les responsables d’institutions scolaires et universitaires, sans oublier la société civile. Par la suite, le convoi contre les violences sexuelles prendra la route pour poursuivre la campagne dans les huit collectivités du territoire: Ondolea, Ariwara, Ingbokolo, Otsé, Yuku, Adranga, Biringi et Mado.

A. Doss à Mbandaka: Il n'y aura pas de développement sans Etat de droit et bonne gouvernance
Jean-Tobie Okala / MONUC 08 mai. 08 - 20h15

Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nation Unies en RD Congo, Alan Doss, a effectué, le 8 mai 2008, sa première visite officielle à Mbandaka, Chef-lieu de la Province de l’Equateur, depuis sa prise de fonction en janvier 2008. Le but de cette visite était d’abord de prendre contact avec les autorités provinciales; mais aussi de s’imprégner des réalités et des conditions de travail du personnel onusien dans cette Province.

Au menu de cette visite, quatre grandes étapes: une rencontre avec le Gouverneur intérimaire de Province, une autre avec l’ensemble du personnel de l’équipe intégrée des Nations Unies à l’Equateur (MONUC et Agences du Système des Nations Unies), une allocution devant l’Assemblée provinciale, une visite à l’Hôpital Général de Référence de Wangata de Mbandaka où M. Doss a procédé au lancement officiel des activités de mobilisation sociale pour la campagne de vaccination contre la Poliomyélite et la supplémentation en Vitamine A. Il y remettra aussi un important lot de médicaments et de matériel.

Trois principaux messages ont été délivrés par le Représentant spécial à ses différents hôtes. D’abord, que la Province de «l’Equateur et l’Ouest de la RDC en général ne sont pas ignorés ou oubliés». Comme en témoigne sa visite de ce jour. Si, a-t-il affirmé, pour des raisons évidentes, la MONUC concentre à l’Est du pays l’essentiel de ses moyens, l’Est n’est pas la RDC; dès lors, l’Ouest et l’Equateur ne devraient pas y voir une forme d’abandon par la mission onusienne. Ensuite, Alan Doss a beaucoup insisté sur la bonne gouvernance et l’Etat de droit. Pour lui, «il n’y aura pas de développement économique et social au Congo sans Etat de droit et sans bonne gouvernance, conditions nécessaires à l’établissement de la confiance».

Le temps de la guerre armée est terminé, a lancé A. Doss, est venu maintenant celui de la guerre du développement. Se disant résolument optimiste sur l’avenir de l’Afrique et du Congo, le Représentant spécial a déclaré que pendant plus de quarante ans, l’Afrique a beaucoup souffert: maintenant, c’est le tour du Congo et de l’Afrique, lesquels regorgent de tant de potentialités. Mais pour réussir le pari du développement, il faut créer un climat de confiance pour attirer les investisseurs. Une confiance qui passe donc nécessairement selon lui, par l’instauration de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance. «Sans cela, aucun investisseur ne viendra à l’Equateur ou même au Congo», a-t-il conclu.

Troisième et dernier message délivré aux Equatoriens par le Représentant spécial: la lutte contre les violences sexuelles faites à la femme et à la jeune fille. Profitant de la remise d’un important lot de médicaments à l’Hôpital général de Référence de Wangata à Mbandaka, Alan Doss a fermement condamné toutes formes de violences sexuelles à l’égard des femmes. Il a demandé aux hommes et aux autorités de protéger les femmes, et a affirmé que «les Nations Unies sont derrière les femmes dans leur lutte contre ce fléau».

Citant quelques exemples de cet appui des Nations Unies, le RSSG a rappelé, entre autres, l’Initiative Conjointe de Lutte Contre les Violences sexuelles, réponse coordonnée de la communauté internationale face à cette barbarie des temps modernes, et sa présence en ce jour à l’Hôpital général de Wangata pour la remise de médicaments.

Les autorités provinciales se sont dites satisfaites de cette visite qui honore la Province, car ont-elles souligné, l’Equateur a été choisi pour la première sortie officielle du Représentant spécial dans l’Ouest du pays. Diverses doléances ont été adressées à Alan Doss, notamment la lancinante question des démobilisés dont la prise en charge tarde, avec tous les risques d’insécurité que cela génère et la manipulation dont ces (anciens) soldats peuvent être l’objet; la pauvreté endémique qui ronge les populations, alors que la Province regorge de tant de ressources (eau, foret, minerais…), avant de demander une assistance accrue des Nations Unies dans leurs efforts de reconstruction de cette Province qui a payé un lourd tribut à la guerre civile des années 90-2000.

Le Représentant spécial a aussi rencontré les responsables de l’équipe intégrée de l’ONU à l’Equateur, composée de la MONUC et des Agences du Système des Nations Unies (UNICEF, PAM, PNUD, OMS, UNFPA et FAO). M. Alan Doss a pu ainsi s’informer des conditions et de l’environnent dans lesquels ces Agences travaillent, des résultats obtenus mais aussi des leçons apprises et des défis à venir. Puis, il a échangé avec l’ensemble du personnel de cette même équipe intégrée qu’il a félicité pour les résultats obtenus à l’Equateur, dans des conditions de travail parfois difficiles. Il l’a exhorté à «continuer dans ce sens pour aider la RDC à retrouver sa place aussi bien en Afrique que dans le monde».

Le RSSG a clôturé cette rencontre par un appel à tout le personnel des Nations Unies, quel qu’il soit, à afficher un comportement exemplaire en tout lieu et tout le temps, dans la stricte application de la politique des Nations Unies de tolérance zéro en matière d’abus et d’exploitation sexuels

RDC : L’avocate Kazadi Ditabala et la juge Bokashanga Kwete expliquent comment le viol fait partie de stratégies militaires

jeudi 1er mai 2008 Botowamungu Kalome (AEM)

De gauche à droite : Honorine Christine Boshakanga Kwete, juge au tribunal de commerce et Bestine Kazadi Ditalaba, avocate et écrivaine(Photo : AEM)
Dans les plénières et les allées du « Congrès international de la femme noire », organisé la semaine dernière à Paris, deux femmes de conviction ont été brillantes et convaincantes dans le plaidoyer en faveur de la femme congolaise, victime des violences sexuelles dans les zones de guerre : Bestine Kazadi Ditabala et Honorine Christine Bokashanga Kwete, soutenues par Olive Lembe Kabila la femme du président congolais. Dès que la question est évoquée, les deux dames ne contiennent pas leurs passions. La première, avocate et écrivaine, est un esprit vif, une intelligence alerte, dotée d’un phrasé qui crépite… le genre d’avocat qui, quelque soit la solidité de son dossier, mieux vaut l’avoir comme son conseil plutôt que de le voir dans le camp d’en face. Charmante et coquette, Maître Bestine Kazadi Ditabala ne laisse nul temps à ses interlocuteurs de s’appesantir sur son irrésistible beauté : elle a l’incroyable talent de fixer toutes les attentions sur les sujets qu’elle développe avec passion et humour selon que le sujet est grave ou léger. Quant à Honorine Christine Bokashanga Kwete, juge au tribunal de commerce de Kinshasa/Matete, allure élégante et indolente, son accent chantant des Anamongo apaise sans atténuer la force de son propos. Dans un entretien croisé avec Afriqu’Echos Magazine (AEM), les deux dames évoquent la femme congolaise, les droits de l’homme et l’avenir de la RD Congo.

AFRIQU’ECHOS MAGAZINE(AEM) : Voudriez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Maître BESTINE KAZADI DITABALA (BKD) : Je m’appelle Bestine Kazadi Ditabala, je suis avocate au barreau de Kinshasa et écrivaine.
HONORINE CHRISTINE BOKASHANGA KWETE (HCBK ) : Je suis juge au tribunal de commerce de la commune de Matete à Kinshasa.
AEM : Maître, j’ai suivi votre intervention et j’ai le sentiment que, pour vous et pour d’autres oratrices qui vous ont précédée, le combat des femmes ne concernerait que les femmes et qu’il n’y aurait pas d’homme féministe…
BKD : Non pas du tout, nous sommes venues participer à un congrès qui concernait la consolidation du leadership féminin de la femme noire d’Afrique et d’Amérique, c’était vraiment un moment privilégié puisque c’était la rencontre entre l’Afrique et l’Amérique noire des femmes mais à côté des hommes. Notre souci était de montrer l’importance d’un réseautage, la pertinence également dans les échanges des expertises et des expériences dans nos pays respectifs. Nous voulions également identifier les femmes qui sont des leaders dans leurs pays dans leurs domaines respectifs. Les hommes étaient les bienvenus, d’ailleurs ils étaient à côté de nous et nous ont couvertes de leurs encouragements et félicitations.
AEM : Vous avez évoqué le leadership féminin en RDC où l’on parle beaucoup de cinq chantiers du président Joseph Kabila, le sixième chantier « oublié » ne serait-il pas celui des droits humains pour ce pays qui sort d’une longue et pénible guerre précédée par une dictature inouïe ? À ce propos, Madame la juge, y aurait-il un apport féminin spécifique dans l’action de la magistrature en RD Congo ?
HCBK : Dans les cinq chantiers il y a le social, et dans le social la femme, l’enfant et leurs droits sont concernés. Quant à la magistrature, il faudra noter la quête de la justice qui est permanente chez la femme, une quête très prononcée dans le contexte particulier d’aujourd’hui dans notre pays. Et je parle ici de la justice dans son acception la plus large dont on a besoin jusque dans des choses d’apparence banale dans la vie de tous les jours jusqu’au sein de la cellule familiale.
BKD : En ce qui concerne les droits de l’homme, nous sommes venues là également pour prêter notre voix à Madame Olive Lembe Kabila qui est très sensible aux questions de la violence faite aux femmes et aux violations des droits de l’homme, c’est ainsi que dans mon intervention j’ai demandé à l’assistance de rendre hommage à toutes ces femmes et jeunes filles connues ou anonymes qui ont donné de leurs vies et qui donnent toujours de leurs vies pour la consolidation de la paix. Vous savez en RDC, les femmes sont les principales victimes de toutes les violences, particulièrement les violences sexuelles. Comme je l’ai dit et répété, et comme je le répéterai jusqu’à la fin de ce massacre, c’est quelque chose d’indescriptible utilisé comme une arme de guerre contre la femme au quotidien. En venant à ce congrès, c’est ce message de paix au monde entier que la première dame de la RDC nous a recommandé de faire passer, car ces violences empêchent les hommes, les femmes, la nation de se construire. Et comme vous le savez, sans la paix il ne peut y avoir sécurité, et sans sécurité il ne peut y avoir développement. Dans un cadre de guerre, on ne peut sécuriser l’investissement et cela empêche la productivité de rehausser le niveau de vie.

AEM : Vous qualifiez les violences sexuelles d’arme de guerre, pensez-vous que c’est une stratégie militaire pensée, délibérée ou simplement une folie criminelle qui s’est emparée des hommes, la guerre faisant et à force de côtoyer et de vivre intimement, matin et soir, avec la mort et la violence ?
BKD : Je pense que c’est conscient et planifié. Vous savez, je travaille beaucoup avec des femmes de l’Est à travers des ONG et associations, je prête souvent mon expertise pour réfléchir sur les dispositions légales à prendre pour empêcher l’impunité. Les récits de personnes que je rencontre, les rapports que je lis, attestent que ces hommes sont conscients et le font exprès pour enlever la part d’humanité à la femme, pour la rendre petite, pour affaiblir également les hommes. Vous savez quand on touche à une femme, on touche en même temps à la mère, à la sœur, à l’épouse… du coup l’homme est fragile, fragilisé. Ce n’est pas une folie meurtrière qui s’est emparée des gens, c’est un plan étudié contre la femme, contre le Congo. Au congrès j’ai insisté encore sur le fait que le monde entier reste muet face à ces violences qui sont intraduisibles par des mots… C’est comme si on violait, on endeuillait le visage de l’humanité.
HCBK : Je suis complètement d’accord avec Maître Kazadi et je souligne que ces violences sont un crime contre l’humanité. Les violences sexuelles sont une arme de guerre car, lorsqu’une femme est violée, elle est démoralisée et son mari qui est au front l’est tout autant et perd du coup la rage de se battre, de défendre son pays. Rendez-vous compte que certains violeurs vont plus loin en utilisant des objets métalliques, contondants sur les parties intimes de la femme. A ce congrès, nous sommes venues également dire aux femmes du monde entier que, chaque fois qu’on viole une femme au Congo, ce sont toutes les femmes dans le monde entier qui doivent se sentir violées.
Concernant l’arsenal juridique congolais, il me paraît adéquat mais notre préoccupation c’est l’application effective des jugements et arrêts que nous rendons.
BKD : La question de l’impunité soulevée par Madame la juge est essentielle, il faudra que bourreaux et victimes sachent que ces crimes odieux ne resteront pas impunis. La réforme, récemment, du code pénal nous a beaucoup aidé avec la qualification du viol qui nous permet, nous praticiens du droit, de pouvoir l’utiliser comme outil pour poursuivre et pour dire aux femmes victimes de violences sexuelles qu’il y a une sanction a la clé contre les auteurs de ces drames.
Quant aux violences utilisées à des fins militaires, il faudra que la communauté internationale prenne conscience de ce génocide face auquel elle ne doit plus détourner son regard. Nous ferons tout pour cela et nous sommes heureuses de pouvoir compter sur un soutien sans relâche de Madame Olive Lembe Kabila qui y consacre des moyens conséquents.
AEM : Sur la sécurité dans tout le pays, les perspectives sont-elles rassurantes ?
BKD : Les décideurs y travaillent, vous savez le retour de la paix ce n’est pas du jour au lendemain. Il faut mettre des moyens forts pour arriver à atteindre la paix et je pense que la paix ne pourra sortir que d’une démarche collective des Congolais réunis autour d’une table car sans la paix, il sera impossible d’atteindre le développement.
HCBK : Il y a lieu d’être optimiste, moi qui suis juge au tribunal de commerce, je constate notamment qu’il existe des dispositions légales qui sécurisent les investissements nationaux et étrangers. Il faut croire au Congo.| Interview réalisée à Paris par Botowamungu Kalome (AEM)

Etats-Unis: Nous sommes préoccupés par les abus de libertés individuelles

Nina Yacoubian / MONUC 30 avr. 08 - 18h08
L’Ambassade des Etats-Unis en RDC a organisé, le 29 avril 2008 dans la Maison des droits de l’Homme du Centre Carter à Kinshasa, un forum d’échange avec des représentants d’organisations de la société civile de défense des droits de l’Homme en RDC. Lors de cet échange, l’Attaché politique de l’Ambassade américaine en RDC, Steven Kenoyer, a expliqué le rôle des Etats-Unis en matière de droits de l’Homme en RDC.

«Nous contribuons au financement des ONG nationales. Nous pensons que la société civile a un rôle très important dans le renforcement de la démocratie et le développement de la culture congolaise», a affirmé M. Kenoyer.

L’Attaché politique américain a réitéré l’engagement des Etats-Unis dans le domaine de droit de l’Homme. «Les droits de l’Homme font partie de notre culture et nous sommes votre partenaire dans ce domaine», a-t-il dit.

M. Kenoyer a exprimé la préoccupation des Etats-Unis sur divers sujets touchant aux droits de l’Homme, notamment les crimes de guerre, les violences sexuelles faites aux femmes et le recrutement des enfants par les groupes et forces armés. A cet effet, il a rappelé que le Département d’Etat américain publie chaque année sur son Site Internet un rapport sur les droits de l’Homme en RDC, et que le plus récent date du mois dernier: http://www.state.gov/g/drl/rls/hrrpt/2007/100475.htm

M. Kenoyer a également rappelé l’appui des Etats-Unis lors de la Conférence de paix à Goma en janvier dernier. «Nous sommes ici pour aider la RDC. Nous avons des programmes de bonne gouvernance, de lutte contre la corruption, de santé publique, de formation des militaires et surtout des programmes pour la formation des procureurs et de magistrats militaires congolais en vue d’enquêter sur les crimes de violence sexuelle», a-t-il dit.

Le diplomate américain s’est également dit préoccupé par les abus de libertés individuelles. «Nous sommes en train de dialoguer avec le gouvernement congolais pour les encourager à voter une nouvelle loi sur la liberté individuelle conformément à la Constitution. Pour le moment, il y a un vide entre ce que la Constitution dit et la loi congolaise en vigueur», a-t-il dit. «Nous sommes en faveur des réformes, mais, parce que la RDC est un pays souverain et indépendant, nous ne pouvons que faire des recommandations et il revient aux Congolais de mettre en place ces réformes».

Interrogé pourquoi les Etats-Unis n’ont pas ratifié le Statut de Rome qui a institué la Cour pénale internationale, M. Kenoyer a expliqué qu’il n’y a aucune garantie ni aucun mécanisme pour éviter d’éventuelles poursuites contre les soldats américains qui sont engagés dans certains actions militaires à travers le monde.

Lorsque interrogé sur le rôle des Etats-Unis dans la mort de l’ancien premier ministre Patrice Lumumba en 1961, l’Attaché politique américain a expliqué que c’était pendant la guerre froide où les mentalités et le contexte politique étaient différents. «Malheureusement, il y a eu des fautes et des erreurs et nous devions sortir de ce contexte de guerre froide et nous en sommes sortis», a-t-il dit.

A ce sujet, il a invité les Congolais à se concentrer sur le présent qui est caractérisée par l’engagement des Etats-Unis en faveur des droits de l’Homme et de l’appuie à la démocratie notamment en RDC.

Finalement, sur les allégations concernant la responsabilité des Etats-Unis dans l’émergence du terrorisme avec sa politique d’«écrasement» des pays faibles. M. Kenoyer a répondu que son pays n’est pas responsable du terrorisme dans le monde. «Il faut plutôt voir la situation en rapport avec la pauvreté et la manipulation de la religion ainsi que les systèmes politiques qui ne sont pas toujours des systèmes libéraux», a-t-il dit.

L’Ambassade des Etats-Unis alloue chaque année la somme de 100.000 dollars pour promouvoir les actions des ONG congolaises de défense des droits de l’Homme et le développement de la démocratie.

Cette conférence diplomatique intervient dans le cadre des activités périodiques que la Maison de droit de l’Homme organise dans le but de mettre en rapport la société civile congolaise avec les représentations diplomatiques et les ambassades présentes à Kinshasa.

La Maison des droits de l’Homme du Centre Carter, inaugurée à Kinshasa le 11 mars 2008, a été financée par le gouvernement du Pays-Bas en collaboration avec le Centre Carter. Elle a pour objectif de servir comme centre d’information et de ressources pour l’ensemble du public ainsi que pour renforcer les capacités organisationnelles, institutionnelles et opérationnelles des ONG des droits de l’Homme et de la société civile.