mercredi 13 août 2008

Une centaine de soldats indiens de l'ONU en RDCongo soupçonnés d'abus sexuels

Des soldats indiens ayant fait partie de la mission de maintien de la paix l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc) pourraient être impliqués dans des cas d'abus sexuels, ont indiqué mardi les Nations unies.
Dans un communiqué, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon se dit "profondément troublé" par les informations rapportées par des enquêteurs des Nations unies qui ont révélé "un début de preuve" selon laquelle des soldats indiens ayant servi au sein de la Monuc "pourraient être liés à des cas d'exploitation sexuelle et d'abus".

Un responsable de l'ONU proche des enquêteurs a expliqué, sous couvert de l'anonymat, que cette affaire concernait des "abus sur des jeunes filles et dans certains cas sur des jeunes garçons par au moins 100 soldats indiens de la force de paix (de la Monuc) sur une période de plusieurs années". Ces soldats ont depuis regagné l'Inde, selon ce diplomate.

M. Ban "réitère, de la manière la plus ferme possible, qu'une telle attitude, si elle est prouvée, est totalement inacceptable et qu'une action disciplinaire aussi forte que permise par les lois indiennes devrait être entreprise dès que possible contre ceux qui ont été impliqués dans ces mauvais agissements", indique l'ONU.

Le document ajoute que le gouvernement indien a assuré l'ONU que ces "allégations allaient rapidement et minutieusement être examinées et que, si elles s'avéraient justes, une action exemplaire et sévère serait entreprise dans les limites permises par la loi". L'Inde est avec le Pakistan le plus important contributeur aux force de l'ONU de maintient de la paix.

"Les mauvais agissements de quelques-uns ne doivent pas diminuer l'énorme contribution et sacrifice du plus grand nombre des Casques bleus qui servent la cause de la paix", a ajouté M. Ban, qui a fait part de son "respect pour les soldats de maintien de la paix d'Inde et d'autres pays contributeurs, qui servent avec honneur et engagement".

En mai, la Mission de l'ONU en RDCongo avait annoncé avoir ouvert de nouvelles enquêtes sur des allégations d'"exploitation et d'abus sexuels" impliquant des Casques bleus au Nord-Kivu (est).

Ces allégations font l'objet d'enquêtes approfondies par le Bureau des services de contrôle interne de l'ONU (BSCI), avait ajouté la Monuc, sans donner plus de précision.

Selon des informations obtenues par l'AFP de sources onusiennes et locales, ces enquêtes concerneraient notamment un réseau de prostitution enfantine présumé à Masisi, localité située à environ 60 km au nord-ouest de Goma, la capitale du Nord-Kivu.

La Monuc a été éclaboussée par plusieurs scandales impliquant ses personnels, civils et militaires, dans des affaires d'abus sexuels ou de trafics de minerais, depuis son déploiement en RDC en 2001. La Monuc est composée de quelque 16.000 soldats venant de 18 pays.

Kinshasa, 13/08/2008 (AFP/MCN, via mediacongo.net)

Les FARDC s'en vont en guerre contre les viols et les violences perpétrés par leurs éléments
Bernard Kalume / MONUC 12 aoû. 08 - 17h41

Le mardi 12 août 2008, le Général Mayala et le Colonel Kahimbi, respectivement commandant de la 8ème région militaire et commandant chargé des opérations au Nord Kivu, ont invité la MONUC, la presse et les medias pour annoncer la décision de la haute hiérarchie des FARDC (Forces Armés de la RDC) de lutter contre les viols et les violences perpétrés par leurs éléments, ceci à travers des comités de suivi qui seront instaurés au sein de toutes les régions militaires du pays.

Ces comités de suivi, constitués d’un officier de l’auditorat militaire, d’un officier de commandement de région et de la MONUC seront chargés spécialement d’assurer la surveillance des violations des droits de l’Homme par les FARDC, la prise en charge des victimes pour les premiers soins et surtout d’assurer le suivi des procès, des sentences prononcées et l’exécution de ces dernières.

En plus de cela, ils devront établir des rapports destinés aux hautes hiérarchies des FARDC et de la MONUC pour d’éventuelles prises de décisions complémentaires, nécessaires pour aider à éradiquer définitivement ces fléaux des esprits des troupes gouvernementales.

Pour cela, une sensibilisation profonde et continue s’impose pendant que les comités de suivi seront à pied d’oeuvre.

Les statistiques sur les viols perpétrés par les FADRC sont effrayantes, comme l’a reconnu le Colonel Kahimbi.

Les FARDC de la région de Haut Congo sont responsables de plus de 30% des cas de viols perpétrés dans cette région tandis que leurs confrères du Nord Kivu sont coupables de plus de 26% de cas de viols enregistrés dans la région où ils sont déployés.

Pour le Nord Kivu , le comité de suivi est composé de personnalités suivantes : le Général Mayala, le Colonel Kahimbi ,le magistrat de l’auditorat militaire Kyanga Mbilika, l’officier de renseignements Hamuli, et trois officiers de la MONUC (Celui des droits de l’homme,de la protection de l’Enfant et du contingent).

Les rencontres sont prévues deux fois par mois au sein de la 8eme région militaire mais le comité peut se réunir à tout moment, selon l’urgence.

« Nous sommes tous soulagés et encouragés par cette décision noble et salutaire du ministre de la Défense et du chef des états majors des FARDC pour le respect des droits de l’Homme par les militaires. La MONUC a pour mission ici de soutenir tout effort visant la protection de la population, surtout de la femme et de l’enfant. Notre soutien à ces comités est inconditionnel», a dit Alpha Sow, le Coordinateur de la MONUC pour la Région Est, qui était présent à cette cérémonie.

Bukavu : l’Eglise catholique relance le barza communautaire
Sud Kivu | Développement | 13 Août 2008 à 17:16:01

La commission justice et paix de l'Eglise catholique initie un atelier de 2 jours au centre Olame de Bukavu. Objectif : réfléchir sur la manière de promouvoir la paix et la réconciliation à la base. Cet atelier regroupe une quarantaine de participants venus de tous les territoires du Sud-Kivu dont les administrateurs de territoire, les chefs coutumiers et les différents acteurs dans la paix et la réconciliation, rapporte radiookapi.net

Pour la première journée de ce mercredi, les participants ont été repartis en travaux de carrefour au cours desquels chacun a été invité à inventorier les différents obstacles à la paix, à la réconciliation et au développement de chaque territoire du Sud-Kivu. Plusieurs facteurs ont été cités, notamment les conflits fonciers et communautaires, la persistance des groupes armés, les barrières, l'impunité et autres. L'exemple de la partie sud de la province où règnent les conflits ethniques, tribaux et l'abus de pouvoir. Pour Idelphonse Masumbuko Songolo de l'organisation Arche d'Alliance d’Uvira, il faut aider les communautés a reprendre le dialogue dans les structures traditionnelles qu'il faut renforcer : « Il y a des structures qu’on appelle des Lubunga, ce sont des structures où toutes les communautés pouvaient se rencontrer et se parler mais actuellement ces Lubunga n’existent plus, je pense qu’il faut les recréer afin que les communautés puissent se parler; ce sont des structures qui existaient depuis très longtemps, depuis les époques anciennes » La commission justice et paix entend ainsi renforcer les structures à la base, après avoir mené cette réflexion profonde sur les causes de la guerre et des conflits qui ont émaillé l'Est du pays. Après les deux jours de réflexion sur les obstacles et les stratégies d'une paix durable dans les communautés de base, il sera procédé au lancement de ce programme de réconciliation et de reconstruction communautaire, partant des réalités de la base.

lundi 11 août 2008

5 millions USD pour la paix

Kinshasa, RD Congo - L'ambassadrice au ministère suédois des Affaires étrangères, Lena Sundh, en visite en RD Congo, a annoncé, dimanche à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, l'octroi d'un don de 5 millions de dollars US par son pays, en appui aux efforts des Nations unies et du gouvernement congolais pour la stabilisation de l'Est de la RDC.

Selon la diplomate suédoise, ce montant sera consacré à la construction de logements pour les agents de la Police nationale congolaise (PNC) qui auront été déployés à l’intérieur des provinces du Nord et du Sud-Kivu, dans le cadre de ce plan de reconstruction.

L’ambassadeur ajoute que le gouvernement suédois pourrait aussi envisager d’intervenir dans la réhabilitation des routes provinciales ayant un intérêt certain pour la restauration de la sécurité.

"En appui aux efforts de l’ONU et au gouvernement, la décision a été prise d’appuyer les efforts pour déployer la Police nationale à l’intérieur. Et, pour ça, du côté de la Suède, nous avons fait un financement de 5 millions de dollars pour la construction de logements de la Police, soit au Nord-Kivu, soit au Sud-Kivu.

Mais, ça dépend aussi des conditions, comment arriver à une situation qui va permettre la construction et le déploiement de la Police. Nous avons aussi l’intention, mais là on n’a pas encore une décision formelle, d’un appui pour la construction des routes".

Mme Lena Sundh, qui a regagné son pays dimanche soir, est une ancienne représentante adjointe du Secrétaire général des Nations unies en RD Congo, rappelle-t-on.

Selon la Mission de l’ONU au Congo (MONUC), la paix est encore lointaine dans les deux provinces de Kivu, où il y a régulièrement des affrontements entre différentes factions des rebelles hutus rwandais et où se produisent à tout moment des incidents opposant les milices de Laurent Nkundabatware soit aux Maï-Maï, soit à l’armée régulière du Nord-Kivu.

L’Est de la RDC est, en outre, caractérisé également, à en croire la MONUC, par les recrutements forcés des enfants par les Maï-Maï à Kamanyola et à Uvira ainsi que par des attaques contre les positions des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).

Kinshasa - 11/08/2008 Pana

Violences sexuelles - le FNUAP au secours à quelques hôpitaux de Bukavu
Sud-Kivu | 11 Août 2008 à 11:04:23

Un lot de médicaments et équipements médicaux, don du Fonds des Nations Unies pour la population , FNUAP, a été remis vendredi dernier à quelques formations sanitaires de la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu. Ce lot était composé, notamment, de lits d'accouchement, du matériel chirurgical, des couveuses et des divers produits pharmaceutiques, rapporte radiookapi.net

Cette assistance s'inscrit dans le cadre du projet conjoint de prévention et réponses aux violences sexuelles dans la province du Sud-Kivu, cofinancé par le FNUAP et la Coopération canadienne. Les structures sanitaires bénéficiaires de ce don dont le coût total est estimé à 30 000 USD, n'ont pas caché leur satisfaction. Selon le Docteur Robert Nyamugaragaza, médecin coordonnateur provincial au PNSR, Programme national Santé de la reproduction, les produits remis ne sont pas spécifiques aux victimes de violences sexuelles. Ils concernent l'ensemble du secteur de la santé de reproduction. De son côté, la représentante nationale du FNUAP souhaite que les violences sexuelles en RDC s'arrêtent. Pour Dr Margaret Akamana, le vœu de son organisme, il faut que les équipements qu'ils donnent ne servent que les femmes et leurs enfants, et non pour prendre en charge les victimes de violences sexuelles. Cela pour signifier que celles-ci n'ont pas de place dans la société. Par conséquent, elles doivent cesser.

Pour rappel, le FNUAP assiste la RDC dans divers secteurs, notamment celui de la santé, depuis 2005.

Par Editeur Web

Bas Congo : les femmes sensibilisées aux élections municipales
RDC | Politique et Citoyen | 10 Août 2008 à 12:46:23

Les femmes de Luozi , Mbanza Ngungu et Kisantu ont été encouragées à participer massivement aux prochaines élections ainsi qu’à l’enrôlement des nouveaux électeurs. Cette sensibilisation a été organisée par le bureau de représentation provinciale de la commission électorale et indépendante, CEI , et la section électorale de la Monuc /Bas-Congo, rapporte radiookapi.net

Mariama Souley Touré, chargée de la sensibilisation à la section électorale de la Monuc/Matadi, explique le choix porté sur les femmes dans le cadre de cette sensibilisation : « La constitution donne à la femme une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. Mais dans la réalité, les femmes ont une représentation négligeable à tous les niveaux des postes électifs politiques et de responsabilité. Cette situation de la femme doit changer. Au regard de son poids démographique de 52 % de la population totale au Congo. A part cela, vous savez que la femme est innocente et dite manipulable. Il faut éviter les achats de conscience. C’est pourquoi on a préféré prendre une longueur d’avance avant que le lancement sur la sensibilisation ne commence. »

L'ONU appelle son personnel à respecter les droits de l'Homme en RDC

New York, Etats-Unis - L'ONU a demandé aux soldats de maintien de la paix en République démocratique du Congo (RDC) de respecter les règles internationales régissant les droits de l'Homme, indique un communiqué de presse publié jeudi à New York.

L'appel a été lancé à Kinshasa par le représentant du Secrétaire général de l'ONU, Alan Doss, annonçant le renforcement des mesures destinées à diminuer les violations de droits de l'Homme par le personnel de l'ONU.

M. Doss a invité les soldats de maintien de la paix dans la région à suivre strictement le code de conduite de l'ONU lorsqu'ils sont en mission.

Il a promis de discuter avec une commission d'experts, dont les membres internationaux et congolais, sur les voies et moyens de garantir le respect des droits de l'Homme par la mission onusienne de maintien de la paix.

M. Doss a souligné la nécessité de trouver des mesures qui pourraient prouver la responsabilité des soldats de paix en cas de violation des droits de l'Homme.

New York - 08/08/2008 Pana

Où en est-on avec le désarmement des FDLR ?

Après la lancement officiel des opérations d’identification, de désarmement volontaire et regroupement des combattants hutu Rwandais présents sur le territoire congolais le jeudi 31juillet 2008, plus de suite… Les congolais se demandent que sont devenus les FDLR que les habitants de Mambasa ont refusé d’accueillir dans le camp de cantonnement de leur territoire? Quelle idée d’avoir ériger un camp de transit à Mambasa en Province Orientale pour des rebelles qui doivent rentrer au Rwanda ? La parade du 31 juillet 2008, était-elle seulement pour une consommation médiatique ?
Le Ministre des Affaires Etrangères, Antipas Mbusa Nyamwisi, qui est chargé des rebelles étrangers dans le projet Amani ( notez que c’est l’abbé Malu Malu qui est chargé de la relation avec les Mai-Mai, les Kasindiens, PARECO, etc.) avait présidé au lancement de la campagne. Une centaines de rebelles étrangers se sont rendus sur des milliers pour ceux qui en connaissent les chiffres. Les leaders des rebelles étrangers avait fait le déplacement du Nord-Kivu en provenance de capitales occidentales et africaines sans que la CPI ne les arrête comme le Mwana mboka J.P. Bemba. Et pourtant ils sont responsables de 5 millions des morts congolais. De Goma à Kasiki ( Luofu), ces leaders des rebelles, qui sont en fait des terroristes, étaient sous bonne escorte de la Monuc et des Fardc. Leur présence ponctuelle au rendez-vous du lancement officiel de la campagne démontre s’il y en avait besoin que nul n’ignore où vivent ceux qui commanditent l’insécurité et la mort des milliers des congolais. Leur présence aux côtés des officiels congolais et de la Monuc démontre que le mouvement de rebelles étrangers n’est pas une nébuleuse comme souvent on le présente. Pour ne citer qu’un cas : le leader des FDLR Ignace Murwanashaka mène depuis 2006 une vie paisible en Allemagne où il était arrivé de Kampala ( pas de Kinshasa) avec un passeport ougandais, c’est-à-dire comme citoyen ougandais (Africa Research Bulletin, Political, Social and Cultural Series, Vol. 45, Issue 1, (February 2008), 17375A –17377C). Un chef d’un mouvement terroriste que sont les FDLR se la coule douce dans un pays dit des droits de l’homme. Ce fait comme plusieurs autres prouvent que les FDLR existent en R.D. Congo par la volonté de certains qui les utilisent pour faire aboutir leur projet. C’est pourquoi, quelles que soient les atrocités que ces derniers commettent, ni Kigali, ni Kinshasa, ni Kampala, n’a demandé leur arrestation. Les leaders des rebelles étrangers ne sont recherchés par aucune police internationale. Ce traitement spécial peut expliquer pourquoi les rebelles étrangers ne sont jamais devenus la cible réelle du feu de l’armée congolaise aidée par la MONUC. Même certaines grandes puissances qui se disent lutter contre le terrorisme de par le monde n’ont pas les FDLR sur leurs petites listes de personnes dangereuses. C’est ainsi que le leader actuel des FDLR peut vivre tranquillement en Allemagne pendant que son mouvement continue de tuer les congolais. Il peut venir participer à une parade à Luofu, retourner calmement en Allemagne après avoir démobilisé pour le besoin de la cause une petite poignée de rebelles pour distraire l’opinion et internationale. En effet, depuis la parade médiatique du 31 juillet à Kasiki (Luofu), plus de nouvelles du cantonnement des rebelles étrangers. Comment pouvait-il être autrement quand on sait qu’aucune nouvelle force ou unité chargée de ce travail tant attendu n’avait pas été mise sur pied. Laisser ce travail à la Monuc avec toutes les accusations qui pèsent contre celle-ci dans sa relation aux rebelles étrangers, était une acceptation tacite de l’immobilisme sur ce dossier.
On ne le dira jamais assez, pour ramener la paix à l’Est du Congo, il faut changer plusieurs acteurs chargés actuellement du dossier des rebelles étrangers, au niveau national et international, en l’occurrence la Monuc qui s’était proposée de faire appliquer l’accord de Goma mais qui ne l’a jamais fait ou qui le fait à sa manière particulière. Avec des acteurs neutres et nouveaux, une force dissuasive nouvelle, il faudra élaborer un calendrier d’activités, une feuille de route avec des échéances, des sanctions contre les récidivistes, etc.
Beni-Lubero Online

dimanche 10 août 2008

L'artiste américain Wycliff Jean parle du Congo

Chers Amis,

Voici un example de comment nous pouvons advocate pour notre cher pays le Congo. Regardez le clip du concert de Wyclif, Akon and Sean Paul a TOronto, ou un patriote a glissé un mot dans les mains de Wycliff sur le Congo et a touché son coeur. Ceci doit nous servir d'exemple car beaucoup d'entre-nous pensons qu'il faut se casser en deux pour faire entendre la voie des nos Martyrs.

Bravo à la personne qui a eu cette initiative and j'espere que beaucoup d'entre nous fairons pareil pour que l'histoire du Congo ne soit jamais oubliéee et que nous retrouvions la paix, la prospéritée et surtout la dignité de note peuple.

Nita Evele


http://youtube.com/watch?v=fMJVoc5svKM

L'Assemblée adopte une loi d'amnistie pour les faits de guerre au Kivu

L'Assemblée nationale de la République démocratique du Congo (RDC) a adopté samedi une loi "portant amnistie" pour des faits de guerre commis dans les deux provinces du Kivu (est), en proie à des troubles armés depuis des années.

"L'Assemblée adopte la loi accordant à tous les Congolais résidant au Congo ou à l'étranger une amnistie pour les faits de guerre et insurrectionnels commis dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu", a déclaré le président de la chambre basse du parlement, Vital Kamerhe, à l'issue d'un vote retransmis en direct par la télévision publique.

Ce texte a été adopté par 257 voix (49 contre et 30 abstentions) par les 336 députés présents dans l'hémicycle.

Cette loi "exclut de son champ d'application le crime de génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité", mais "n'empêche pas les réparations et restitutions consécutives aux faits infractionnels amnistiés".

Elle a été votée en l'absence de plusieurs dizaines de députés de l'opposition, dont ceux du Mouvement de libération du Congo (MLC) de l'ancien rebelle et ex-vice-président de RDC, Jean-Pierre Bemba.

Ces derniers ont décidé de boycotter les activités du parlement et de l'assemblée provinciale de Kinshasa pour protester contre l'assassinat d'un de leurs élus provinciaux, Daniel Boteti, abattu le 6 juillet dans la capitale par un groupe d'hommes armés.

"Les fait amnistiés sont ceux commis pendant la période allant du mois de juin 2003 à la date de la promulgation de cette loi", précise le texte.

Après de violents combats entre des groupes armés locaux et l'armée nationale (qui fut sévèrement défaite) au Nord-Kivu fin 2007, le gouvernement congolais a organisé de fin décembre 2007 à fin janvier 2008, à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, une conférence sur la paix, la sécurité et le développement de ces deux provinces des Kivu.

La conférence avait recommandé l'élaboration d'un projet de loi d'amnistie "dans le but de mettre fin à la guerre, à l'insécurité et de sceller la réconciliation des fils et filles de ces deux provinces".

Cette conférence avait par ailleurs abouti à la signature d'un cessez-le feu par tous les groupes armés congolais des Nord et Sud-Kivu, qui s'étaient engagés à retirer progressivement leurs troupes des lignes de front et à les démobiliser.

Ce processus de paix, dit de Goma, peine à se mettre en oeuvre. Le cessez-le-feu est encore violé presque quotidiennement au Nord-Kivu, province qui compte à elle-seule plus de 850.000 déplacés de guerre.

Le vote de la loi d'amnistie était une des conditions posées par le mouvement du chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda, acteur majeur de la crise, pour maintenir sa participation au processus de paix.

Kinshasa, 12/07/2008 (AFP/MCN, via mediacongo.net)

Dossier : loi d’amnistie, réactions de différents groupes armés
Kinshasa | Politique et Citoyen | 13 Juillet 2008 à 16:49:12

Le députés ont voté samedi presque à l’unanimité la loi portant amnistie sur les faits de guerre et insurrectionnels commis dans le Kivu. 24 heures après, les réactions des groupes armés des provinces concernées par la guerre ne se sont pas fait attendre.

Maï Maï Mongol (Nord Kivu) : l’Assemblée nationale est restée dans le strict respect de l’acte d’engagement Selon Félicien Mignada, un responsable de ce mouvement politico-militaire, l’acte l’engagement signé le 29 janvier dernier à Goma avait recommandé au gouvernement de la RDC de présenter au parlement « un projet de loi d’amnistie pour faits de guerre et insurrectionnels couvrant la période de juin 2003 à la date de la promulgation de cette loi, en ce, non compris les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et de génocide ». Pour lui, ce que le parlement a fait est correct parce qu’il rencontre exactement l’une des recommandations de l’acte d’engagement. Maï Maï Rwenzori (Nord Kivu) : la satisfaction Satisfaction également du côté des Mai-mai Rwenzori qui soutiennent totalement l'action des députés nationaux, car cette loi, soutiennent-ils, ne concerne que les groupes armes du Nord et Sud Kivu. Leur chef, le général Kasereka Matabishi parle d’un soutien à cent pour cent de la loi ainsi votée. l’UPC (Ituri) juge le projet de loi sélectif C’est plutôt un autre son de cloche dans le district de l’Ituri. L’Union des patriotes congolais, UPC, parti politique issu de l’ancien groupe armé de Thomas Lubanga, qualifie, par la bouche de son président intérimaire Jhon Tinanzabo, ce projet de loi de sélectif. Ce dernier qui est également député provincial, déplore le fait que le gouvernement ait oublié l’Ituri , malgré les promesses faites aux groupes armés dans les négociations de paix. « Le gouvernement sait très bien qu’il a négocié le processus de paix en Ituri. Toutes les phases de désarmement qui ont commencé avec le processus de Dar es Salam le 16 mai 2003 et qui a déclenché la démobilisation et le désarmement et qui s’est étendu aux autres mouvements résiduels. Si ces derniers sont intégrés et ont signé des accords dans ce sens là, il était que le gouvernement amnistie les responsables de ces groupes armés », déclare-t-il. Jhon Tinanzabo fait remarquer que dans les prisons de Bunia, de Kisangani ou même de Kinshasa, des éléments des groupes armés y croupissent parce qu’ils ont été arrêtés pour ces faits [Ndlr : faits de guerre et infractionnels]. Et de constater qu’une loi est votée pour le Nord et le Sud Kivu, sans tenir compte du sort des responsables des groupes armés de l’Ituri. Pour lui, cette loi serait discriminatoire. Elle devrait incorporer tout le processus tel qu’amorcé par le gouvernement à partir de l’Ituri jusqu’au Kivu et dans le Bas Congo, estime-t-il. « Il y a encore des gens qui sont dans la brousse en Ituri. Dès que ceux-ci pensent que chaque fois on les oublie, ils risquent de continuer à perturber la sécurité par peur d’être récupérés et traînés en prison pour des faits insurrectionnels », conclut M. Tinanzabo. Kisangani : certaines ONG crient à la partialité C’est le cas du Groupe justice et libération qui estime qu’on ne peut pas signer des lois particulières sur l’amnistie tant qu’il y a des groupes de gens qui continuent à prendre des armes à travers le pays contre les institutions issues des élections. Pierre Kibaka, président de cette ONG, pense que cette loi ne pouvait pas concerner uniquement ceux qui ont commis des faits infractionnels dans le Nord et le Sud Kivu, mais aussi l’ensemble du pays. «Il ne faut pas au niveau de l’Assemblée nationale qu’on fasse des lois particulières pour certaines provinces, ce qui risque encore d’entamer la réconciliation nationale dans le pays. C’est la première chose. La deuxième chose c’est que depuis que la constitution du 18 février a été mise en place, il y a des dispositions qui interdisent la formation des milices dans notre pays et même la prise des armes contre le pays au risque d’être passible de haute trahison. Mais nous sommes curieux de constater que les milices se créent et des individus prennent des armes contre le pouvoir issu des élections… » Il faut enfin rappeler que la loi d’amnistie enlève aux faits le caractère infractionnel mais prévoit des réparations pour les dommages causés aux victimes. Cependant, elle exclut le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.

Vote de la loi d’amnistie : réactions de quelques députés
Kinshasa | Politique et Citoyen | 13 Juillet 2008 à 10:48:04

Le projet de loi portant amnistie pour faits de guerre et insurrectionnels commis dans les provinces du Nord et du Sud- Kivu a été voté samedi à l’Assemblée nationale. radiookapi.net livre les réactions de deux députés.

Parmi ceux qui ont voté cette loi, le député Bertrand Ewanga pense que cette amnistie augure la paix et épargne le pays de la guerre : « D’abord, il faut sauver notre pays. Le même cas s’est posé dans d’autres Etats comme l’Afrique du Sud qui a connu des moments noirs avec l’apartheid. Mais les Sud-Africains se sont dit : « cette fois-ci, mettons un terme au désordre, à la guerre. Si nous pouvons regarder devant pour l’avenir de notre pays ». Et je crois que c’est un pont que nous devons monter pour baliser l’avenir. Et c’est un appel que nous lançons aux compatriotes qui continuent jusqu’à ce jour à tuer qu’ils sont Congolais. C’est leur pays. Ils doivent aimer les Congolais parce qu’ils sont Congolais pour que nous essayions de mettre en valeur les richesses que le bon Dieu a voulu nous donner » Pour sa part, le député Jean-Pierre Ngabu, élu de l’Ituri, plaide aussi pour une amnistie en faveur des groupes armés de son district : « Il revient maintenant à ceux en faveur de qui cette loi est votée, de faire preuve de célérité pour que notre pays puisse décoller après des phases de beaucoup de turbulence que je qualifie d’inutiles au stade actuel. Les groupes armés de l’Ituri ayant signé des accords avec le même gouvernement, autant que les groupes armés du Nord et Sud Kivu, tous les accords stipulent que le gouvernement devra déposer des lois d’amnistie en faveur de ces signataires-là, de ces groupes armés. Autant, on doit le faire pour les groupes armés de l’Ituri. Et cela, nous l’avons obtenu à la plénière d’aujourd’hui » L’amnistie votée par les députés enlève aux faits le caractère infractionnel, mais prévoit des réparations pour les dommages causés à l'endroit des victimes. Elle exclut le génocide, les crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Ce lundi 14 juillet, le ministre de la Justice et des Droits humains, Mutombo Bakafwasenda, exposera sur le même projet de loi au Sénat.

Kinshasa : la Linelit vulgarise l’acte d’engagement de Goma
RDC | Politique et Citoyen | 12 Juillet 2008 à 17:31:46

La Ligue nationale pour les élections libres et transparentes, Linelit, a débuté la campagne de vulgarisation et de plaidoirie de l’acte d’engagement de Goma ce samedi devant la presse à Kinshasa et ce, en synergie avec la société civile du Nord Kivu et sud Kivu. Objectif : aider la population à s’approprier le contenu de l’acte d’engagement signé il y a quelques mois par les groupes armés, rapporte radiookapi.net

Le président de la Linelit, Jérôme Bonso, explique comment va se passer cette campagne : « Nous allons faire une campagne de porte à porte, et nous avons produit un support, une brochure sous format de poche, contenant l’acte d’engagement, avec les signatures de tous les groupes armés. C’est une vulgarisation de proximité et un plaidoyer au niveau des dirigeants, au niveau des autorités militaires et socio-politiques et au niveau de la communauté internationale pour en créer forte opinion et pour que cet acte d’engagement puisse être respectée t que les signataires puissent respecter les engagements pris à Goma » Avec la gué-guerre qui persiste entre les groupes armés à l’Est, cette campagne peut-elle apporter une solution ? Le président de la Linelit répond par l’affirmative : « Tout à fait. C’est pourquoi nous avons lancé un appel pressant et patriotique au Congrès national pour la défense du peuple, CNDP, du Nord Kivu et au Front des républicains fédéralistes du Sud Kivu, FFRR, de s’impliquer dans la matérialisation du processus de paix ». Le plaidoyer Aux groupes armés signataires de l’acte d’engagement dans leur ensemble, la Linelit demande de respecter le cessez-le-feu, le désengagement des troupes ainsi que les principes humanitaires et les droits de l’homme. Elle demande aussi gouvernement d’instaurer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble des provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu pour la consolidation de la paix et de garantir le retour des déplacés de guerre et des réfugiés dans leurs milieux. Enfin, à la communauté internationale, la Linelit demande de continuer à jouer son rôle de facilitateur de l’acte d’engagement et de doter le programme Amani des ressources nécessaires pour la mis en œuvre et la concrétisation du processus de paix, à travers les résolutions et recommandations de la Conférence de Goma et de s’en tenir aux termes de référence de l’acte d’engagement.

Me Willy WENGA ILOMBE : la RDC et le Traité de Rome sur la CPI

Maître Willy WENGA ILOMBE, Avocat au Barreau de Kinshasa Gombe et Secrétaire adjoint du Conseil de l'Ordre des Avocats du même Barreau, exerce régulièrement et sans interruption cette profession qu'il juge noble. C'est en cette qualité qu'il a accepté de répondre à nos questions afin d'éclairer le public sur la question de droit qui préoccupe actuellement l'actualité juridique de la RDC et internationale, à savoir " la procédure devant la Cour Pénale Internationale ".

Maître WENGA pouvez-vous vous présenter et nous retracer brièvement votre parcours professionnel?

Je m'appelle Willy WENGA ILOMBE, Je suis ancien étudiant en droit de l'université de Kinshasa(UNIKIN) où j'ai obtenu ma Licence en Droit en 1996.

Deux ans après un bref passage en qualité des défenseur judiciaire près les tribunaux de Grande Instance de Kalamu et de la Gombe, le 06 octobre 1998, j'ai été admis au Barreau près la Cour d'Appel de Kinshasa Gombe en qualité d'Avocat inscrit sur la liste de Stage.

Le 14 août 2001 j'ai renouvelé mon serment et ai été admis au Tableau de l'Ordre du même Barreau.

En octobre 2007, mes confrères par une élection au suffrage Direct m'ont mandaté au Conseil de l'ordre des Avocats de mon Barreau où je suis chargé d'assister le Secrétaire de l'Ordre comme son adjoint.

Suffit-il d'être porteur d'un diplôme de licence ou de docteur en Droit pour devenir automatiquement Avocat ou du moins, peut-on directement être admis à cette formation ?

Comme l'indique mon parcours ci-dessus, avoir une Licence ou un Doctorat en droit ne donne pas automatiquement accès à la formation. Il y a tout un processus qui commence par le dépôt du dossier, le payement des frais d'inscription et la réussite au Test d'admission. Une fois satisfait, il faudra au candidat de chercher un patron de Stage,à savoir un avocat de plus de cinq ans au tableau, et disposer d'un dossier complet comme l'exige la loi. A l'issue de tout cela le Conseil de l'Ordre, sur proposition de la commission des admissions, examine le dossier, admet le candidat et envoie son dossier devant la Cour d'Appel pour prestation de serment. Ce n'est qu'après ce serment que l'on devient en RDC Avocat. Ce processus diffère d'un pays à l'autre.

Quelles sont les questions de droit qui occupent vos prestations actuelles ?

Comme tout Avocat congolais, je m'intéresse aux dossiers que je reçois en consultation et qui s'éparpillent dans divers domaine de droit, cependant au regard de l'actualité et de l'opportunité qu'offre le Traité de Rome sur la Cour Pénale Internationale, je m'intéresse actuellement et depuis un certain temps à la Procédure devant la Cour Pénale Internationale

S'agissant de la Cour Pénale Internationale, instituée par le Traité de Rome, pouvons-nous savoir depuis quelle année, la RDC notre pays a ratifié ledit Traité ?

La République Démocratique du Congo a ratifié le Traité de Rome du 17 juillet 1998 par Ordonnance Loi n° 0013/2002 du 30 mars 2002 et à l'issue duquel en vertu de l'article 87 du Statut de Rome , une déclaration de Coopération avec la CPI a été signé par le Chef de l'Etat

Quels sont les crimes qui sont de la compétence de la Cour Pénale Internationale ?

Les crimes relevant de la compétence de la CPI sont ceux décrits par les dispositions des articles 5 à 8 du Statut, à savoir : Crime de génocide, crime contre l'humanité, crimes de guerre, crime d'agression (cette dernière nécessite l'adoption d'une disposition particulière de définition)

Qui est justiciable de cette Cour, les Etats, les Organisations Internationale ou les citoyens des Etats parties ?

Ce ne sont ni les Etats ni les organisations Internationales (justiciables déjà de la Cour Internationale de Justice, organe des Nations unies) mais les personnes physiques prévenues, victimes et les témoins nationaux d'un pays ou ressortissant d'un autre pays signataire du Traité. Sont cependant exclus, quelle que soi la gravité des faits commis, les mineurs d'âge et les majeurs auteurs ou victimes des violations d'avant l'entrée en vigueur du traité soit avant 2 juillet 2002

Les personnes soupçonnées d'avoir commis ces crimes peuvent ils bénéficier des privilèges des juridiction ou des immunités fonctionnelles ?

La Cour pénale Internationale ne reconnaît à aucun suspect le doit aux immunités ou le privilège quelconque. L'article 27 pose le principe du défaut de pertinence de la qualité officielle car la fonction étatique,diplomatique ou parlementaire qu'occuperait un suspect ne lui mettra jamais à l'abri des poursuite et ça c'est un signal fort contre les violation des droits de l'homme et des peuples.

Jusqu'à combien d'années les crimes de génocide, les crimes de guerres, les crimes contre l'humanité ou d'agression peuvent être prescrits ?

Un autre signal fort est donné par l'Article 29 du même Statut qui pose le principe d'imprescriptibilité des crimes de la compétence la CPI. Par imprescriptibilité, il faut entendre, la poursuite quelles ques soient les années de leurs commissions, des crimes de la compétence de la CPI. Si aujourd'hui pour telle ou telle difficulté, l'on ne parvient pas à mettre la main sur un suspect, tôt ou tard la CPI s'en occupera.

S'agissant de l'Arrestation d'un suspect poursuivable par la CPI quelle est la procédure prévue par le Traité de Rome et quel est le droit applicable ?

La procédure ici est un peu particulière que dans les lois nationales et la loi applicable à cette procédure est celle de l'Etat de détention ainsi que de la CPI.

L'article 58 du Statut de Rome détermine trace cette procédure en ces termes " A tout moment, après l'ouverture d'une enquête, la chambre préliminaire délivre sur requête du Procureur, un mandat d'arrêt contre une personne lorsque il y a des motifs raisonnables de croire que cette personne a commis un crime relevant de la compétence de la CPI.

L'arrestation devient nécessaire pour garantir que la personne comparaîtra ; qu'elle ne fera pas obstacle à l'enquête ou à la procédure devant la Cour ni n'en compromettra pas le déroulement ou qu'elle ne puisse poursuivre l'exécution du crime.

S'agissant de l'arrestation proprement dite, certainement le suspect doit être soit dans son pays, soit dans un autre Etat qu'on appelle l'Etat de détention, qui doit avoir reçu la demande d'arrestation provisoire ou d'arrestation et de remise. Dès que cette demande est là, l'Etat de détention prend immédiatement des mesures pour faire arrêter la personne conformément à sa législation et au chapitre IX du Statut de Rome.

Une fois arrêté, le suspect doit être acheminé sans délai devant les autorités judiciaires de l'Etat de détention pour vérifier la conformité de l'opération tendant à examiner si la personne est celle visée par le mandat, si la procédure de son arrestation a été régulière et si ses droits ont été respectés.

Qu'en est il de la procédure appliquée lors de l'arrestation du Sénateur J.-P. BEMBA, la procédure était elle légale ou non ?

Sauf spéculation politicienne fanatique ou antipathique ,personne à part les avocats de BEMBA et les juges belges peuvent avoir des précisions à ce sujet. Toutes fois, je viens de vous expliquer la procédure d'arrestation tel que le prévoit le statut de Rome et si on doit appliquer cette disposition au Sénateur Congolais, la Belgique est l'Etat de détention qui a procédé à l'arrestation sur mandat d'arrestation provisoire et de remise, les policiers belges avaient immédiatement déféré le sénateur devant les autorités judiciaires qui ont examiné la conformité de l'arrestation et la demande de mise en liberté provisoire.

Les chances de bénéficier de la liberté provisoire semble être inexistant devant la Cour Pénale Internationale, le Traité de Rome en a -t-elle prévue et à quelle condition ?

Le droit à une liberté provisoire est garanti par le Statut de Rome (article 59 point 3) à la seule condition que l'Etat de détention (ici la Belgique pour BEMBA) eût fourni des garanties de remise du suspect à la Cour c'est à dire le prévenu ne va pas s'échapper du contrôle de l'Etat de détention

En comparaissant devant la Cour Pénale Internationale,l'opinion a tendance à croire que le sort du suspect est déjà scellé, pouvons-nous savoir si les justiciable devant cette Cour bénéficient tous des mêmes droits que devant leurs juridictions nationales ?

Le plus grand droit reconnu à un prévenu tant devant les juridictions nationales qu'internationale c'est le droit à la défense de son choix et surtout le droit à un procès équitable. Ce droit est sauvegardé devant la Cour Pénale Internationale par la présence des Avocats qu'on désigne et qu'on supporte au bénéfice des prévenus. La durée des enquêtes aussi est favorable au prévenu pour lui éviter des condamnations pour des faits non suffisamment vérifiés et contre vérifiés .

Quelle est la nomenclature des peines prévues par le Traité de Rome, une fois le prévenu condamné ?

Le Statut de Rome a le mérite d'être abolitionniste en ce que la CPI ne condamne pas à mort. Cependant en cas de condamnation, le minimum de servitude pénal à temps est 30 ans et le maximum la perpétuité, outre les peines subsidiaires d'amende et de confiscation de richesse ayant relation directe ou indirecte avec le crime poursuivi et pour lequel on a été condamné

A voir le nombre de nos concitoyens poursuivis, n' y a-t-il pas à croire que cette Cour est le Tribunal Pénale Internationale pour la RDC autrement nommée. Quel bénéfice la RDC tire -t-elle de la ratification du Traité de Rome ?

La CPI a été institué contre les violations massives droit de l'homme dans le monde et au regard de la date d'entrée en vigueur des statuts de Rome, la RDC est parmi les Etats signataires dont le territoire a connu des affres contre la vie humaine et des communautés d'où les regards de la CPI tournés vers Kinshasa. Si les mêmes atrocités se produisent ailleurs certainement la CPI enquêtera.

D'aucuns pensent que la CPI est une autre forme de colonisation des pays tiers-mondistes signataires par les pays occidentaux, êtes vous de cet avis ?

Absolument non, car , pour tout observateur objectif, la CPI reste et demeure aujourd'hui un instrument international de répression et des dissuasions des crimes contre l'humanité,des génocides, de guerre et d'agression.

Par ses principes exceptionnels de la non pertinence de la qualité officielle et l'imprescriptibilité des crimes, tout dirigeant national civil ou militaire, chef rebelle ou seigneur d'une portion des terres à travers le monde qui " s'amuserait " à poser un des crimes de la compétence de la cour, sait que, l'acte répréhensible qu'il pose aujourd'hui, sera jugé tôt ou tard.

Et cette peur d'être jugé demain qui restaurera le respect de la dignité humaine, la tolérance de l'autre et la protection de ses biens. C'est là que la présence de la CPI joue un grand rôle qui nécessite une coopération encore accentuée de la part de l'Etat congolais pour mettre hors d'état de nuire ceux qui créent encore des éxactions et la désolation en ITURI et au Nord et Sud-Kivu.

Situation critique des Congolais chassés d'Angola

01/07/2008
Les équipes de MSF ont observé des violences physiques et des actes dégradants à l'encontre des Congolais refoulés d'Angola.

Depuis le 26 mai, plus de 30.000 Congolais refoulés d'Angola ont passé la frontière à Kahungula, dans la province du Bandundu, au sud-ouest de la République Démocratique du Congo.

En réponse à une alerte donnée par les autorités congolaises, une équipe de MSF s'est immédiatement rendue sur place pour apporter des soins médicaux et évaluer la situation des personnes refoulées.

Cette équipe du Pool d’Urgence Congo (PUC) de MSF – composée d’un coordinateur, d’un médecin et d’une infirmière – a apporté une première assistance médicale auprès des 600 à 700 refoulés quotidiens et a recueilli leurs témoignages. "Le refoulement présentait les caractéristiques d'une action d'envergure menée à partir de l’Angola", explique Bertrand Perrochet, coordinateur de l’équipe. "Les refoulements ont eu lieu à partir des provinces de Malanje et de Lunda Norte, majoritairement par la force, à partir des campements installés sur les sites diamantifères ou volontairement, à partir de certaines zones urbaines."

Selon les témoignages recueillis par MSF, l'armée angolaise entoure les carrières de diamants dans lesquelles de nombreux Congolais clandestins creusent, et leur ordonne de partir. Les hommes sont alors directement emmenés à pied ou par camion dans des campements fermés et de là, sont emmenés par groupes de quelques centaines jusqu'à la frontière congolaise.

La population refoulée que MSF a assistée dans cette zone, composée à 80% d'hommes, n'a pas été victime de violence sexuelle systématique, comme cela avait été le cas en 2007. Cependant, des cas de violences physiques ont été rapportés, ainsi que des cas de fouilles vaginales et anales dégradantes pratiquées par les militaires angolais lors du processus de refoulement. "Le but de ces fouilles est de déposséder la population congolaise des biens de valeurs – argent ou diamants – avant qu'ils ne quittent le territoire angolais", explique Bertrand Perrochet. "Certains patients rapportent également d'autres types de violences physiques – tabassage, blessure à l'arme blanche ou par machette – perpétrées par les forces armées angolaises ou parfois par la population angolaise, toujours pour des motifs de vol et de dépossession de biens. Ainsi, un homme que nous avons rencontré a été battu par des civils angolais car il refusait de leur donner sa ceinture. Il est décédé à Kahungula des suites de ses blessures."

MSF continue de suivre de près la situation des personnes refoulées. Les équipes du PUC, à Kinshasa et à Lubumbashi, appellent chaque jour différents contacts dans les provinces du Bandundu – à Tembo et Kahungula – mais aussi du Kasaï occidental – à Kamonya et Kamako. En effet, plus de 6.200 Congolais refoulés ont également été expulsés de l’Angola via Kamako.

En décembre 2007, MSF avait dénoncé le recours systématique aux viols et violences à l'encontre des Congolais venus travailler dans les carrières de diamants situées dans la province de Lunda Norte, en Angola. L’armée angolaise s’était rendue coupable de viols et violences sur les Congolais durant leur refoulement vers la République démocratique du Congo. MSF s’est engagée à suivre de près les éventuels refoulements depuis l’Angola pour, d’une part, y surveiller l’état de santé des populations sur la frontière et, d’autre part, dénoncer les éventuelles exactions.

L'UNHCR aide les victimes de la guerre au Sud-Kivu

UVIRA, République démocratique du Congo, 17 juilllet (UNHCR) – Issue d'une culture qui marginalise les victimes de viol, Generose se sentait socialement, économiquement et psychologiquement isolée au sein d'une société qui ne lui avait offert aucune aide correspondant à son besoin.

Depuis qu'elle a rencontré des personnes qui s'occupent d'elle et qui lui permettent à nouveau de se sentir en sécurité, à la fois physiquement et émotionnellement, cette Congolaise âgée de 32 ans a pu recommencer à imaginer une nouvelle vie dans la province du Sud-Kivu, après des mois de déplacement interne dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Generose, qui a été violée dans des conditions brutales il y a deux ans et qui était présente lors du meurtre de son frère, fait partie des quelque 2 400 femmes victimes du conflit, dont beaucoup d'entre elles ont subi des abus sexuels – qui ont bénéficié au Sud-Kivu d'un programme de l'agence des Nations Unies pour les réfugiés visant à les rendre autonomes.

Dans le cadre du programme géré par l'organisation « Women for Women International (WWI) », qui est un partenaire d'implémentation de l'UNHCR, des formations sont assurées pour aider des femmes rapatriées – qu'elles soient réfugiées ou déplacées internes – à gagner leur vie et à s'intégrer dans la société. L'objectif est aussi de mieux sensibiliser les communautés locales sur l'impact des violences sexuelles et sexistes commises contre les femmes déracinées.

« Ces projets aident des rapatriées et d'autres femmes vulnérables à améliorer leur bien-être, que ce soit du point de vue socio-économique ou mental », a expliqué Jules Barhalegehwa Basimine, qui supervise les opérations WWI dans les villes d'Uvira et de Baraka.

WWI gère ce programme dans 13 centres de formation créés au cours des deux dernières années dans les principales zones de retour au Sud-Kivu pour les réfugiés rentrés de Tanzanie et du Burundi, incluant les régions d'Uvira et de Baraka.

Les femmes apprennent les bases du commerce et du marketing qui leur seront bénéfiques à la fois pour elles-mêmes ainsi que pour leur communauté, alors que celles qui en ont besoin suivent des cours d'alphabétisation. « Une fois qu'une femme apprend à lire et à écrire dans le cadre de notre programme, elle peut monter sa propre affaire et elle pourra aussi alphabétiser ses enfants », a noté Nasir Fernandes, chef du bureau de l'UNHCR à Uvira.

Les femmes discutent également de questions sensibles telles que les violences sexuelles et sexistes alors qu'on leur enseigne leurs droits. « Les femmes participent activement aux séances de formation », dit Sharon Gschaider-Kassahun, expert sur la question des violences sexuelles et sexistes pour l'UNHCR dans l'est de la RDC. « Les formations sur le rôle des femmes et l'importance de devenir une citoyenne active sont toujours animées », a-t-elle ajouté.

Annie a fui la Tanzanie après avoir subi un viol collectif en 2002, au plus fort de la guerre civile qui a duré de 1998 à 2003. Elle apprend l'agriculture au centre de formation de WWI à Uvira. « La vie est toujours difficile, mais j'essaie de gagner ma vie et de subvenir aux besoins élémentaires de ma famille », dit cette femme de 40 ans.

Elle a fait écho aux pensées des autres participantes de ce programme, qui aide aussi d'anciens réfugiés à utiliser les compétences acquises dans les camps à l'étranger mais qu'ils n'avaient jamais pu utiliser. Generose explique que participer au programme l'avait fait « oser espérer avoir une maison, vivre en paix et retrouver sa dignité. »

Le programme WWI mis en oeuvre est particulièrement important car plus de 70 pour cent des personnes rapatriées dans la province relativement stable du Sud-Kivu sont des femmes et des enfants. Des projets qui enseignent un métier aux femmes et accélèrent leur alphabétisation devraient aider à relancer l'économie dans une région qui manque de services de base et d'infrastructures après des années de guerre.

« Les projets d'activités génératrices de revenus devraient recevoir plus d'investissement, en considérant que nous sommes dans une phase de transition depuis une situation d'urgence vers le développement », dit Eusebe Hounsokou, le délégué régional de l'UNHCR à Kinshasa.

« Nous n'aidons pas seulement les femmes à vivre mais aussi à gagner un salaire pour elles et leurs familles, ainsi la réintégration est plus durable en donnant de l'autonomie aux femmes qui sont chefs de famille », a ajouté son collègue, Fernandes.

Par Francesca Fontanini à Uvira, République démocratique du Congo

La Guerre qui ne dit pas son nom… (Guy De Boeck)

22-07-2008

Les informations que nous recevons, pour ainsi dire quotidiennement, de l'Est du Congo illustrent de manière remarquable que l'une des manières de pratiquer la désinformation, est de noyer les gens sous une abondance apparente de nouvelles. Celles qui occupent le devant de la scène sont contradictoires, et celles qui devraient retenir l'attention par leur importance sont noyées dans la masse. C'est l'histoire de « La Lettre Volée » d'E.A. Poe : où cacher mieux un document que dans amas de documents de rebut ?

La guerre des uns et la guerre des autres

Human Rights Watch vient de publier un rapport. Et, franchement, on se demande quel numéro donner à un rapport sur les atrocités commises dans l'Est du Congo, tant il y en a déjà eu, de toutes provenances : organisations internationales, organisations non-gouvernementales humanitaires, société civile congolaise, autorités provinciales, locales, municipales et jusqu'aux chefs coutumiers…

Tous ces rapports disent la même chose : les meurtres, les pillages et les viols continuent, et ils n'ont jamais cessé, ni jamais diminué d'intensité.

D'autre part, différentes instances, un peu partout dans le monde, et en particulier, très récemment, la Chambre belge des Représentants, ont voté des motions condamnant ces faits et appelant à y mettre un terme de toute urgence.

Le vote des parlementaires belges revêt même un intérêt particulier, non seulement parce que le texte, proposé par le député MR Daniel Ducarme, a été voté à l'unanimité, mais aussi parce qu'il souligne que, dans le contexte qui est depuis une quinzaine d'années celui du Congo oriental, il faut considérer ce que l'on appelle très pudiquement des « viols » ou des « violences sexuelles » et qu'il serait plus approprié de nommer des tortures stérilisantes, sont elles-mêmes des actes de guerre et font donc partie intégrante des opérations militaires.
Nous croyons même qu'il faut aller plus loin et les considérer comme l'acte de guerre par excellence dans cette guerre-là !

Or, l'on continue imperturbablement à considérer ces actes de la même manière qu'on l'aurait fait pour des actes commis, disons, en Europe en 1940/45. Alors, il était logique de considérer que « la guerre » désignait les échanges de tirs et bombardements divers entre les militaires, et que les pillages et les viols, comme toute autre violence exercée contre les civils[1], étaient le plus souvent des actes individuels commis en marge de la guerre proprement dite.

Autrement dit, dans ce contexte-là, l'intensité de la guerre se mesurait à l'intensité de la canonnade, et les exactions étaient un épiphénomène. En outre, les viols étaient des viols au sens classique du mot : des rapports sexuels obtenus sous la contrainte. Ils visaient donc à l'utilisation de la femme comme partenaire sexuelle, non à sa stérilisation, a sa destruction physique, morale ou sociale[2].

Dans le contexte de la guerre congolaise, au contraire, il s'agit moins de jouir de la femme sans lui demander son avis, que de la détruire par des actes qui, d'ailleurs, n'ont plus qu'un lointain rapport avec la sexualité. Forcer un pénis dans un vagin non-consentant peut encore passer pour de la sexualité.

Quand on se met à y planter des piquets, des baïonnettes, des grenades et Dieu seul sait quoi encore, on est dans la torture pure et simple et si un mot vient spontanément à l'esprit, c'est celui de sadisme, et non de sexualité. Et, pour peu que l'on considère la guerre de l'Est du Congo comme ce qu'elle est et ce qu'elle a toujours été dès l'origine : non pas une « guerre civile congolaise[3] » mais une guerre d'agression visant à conquérir de l'espace vital au détriment du Congo (et dans une partie riche du Congo, ce qui ne gâte rien), il est logique qu'il en soit ainsi puisqu'il s'agit de faire de la place en se débarrassant des populations qui encombrent les territoires convoités. La torture stérilisante est donc une sorte de « génocide à retardement ». On se débarrasse des encombrants moins par le massacre direct qu'en compromettant définitivement leurs chances de se reproduire. Il faut donc apprécier la guerre à l'Est du Congo avec des critères et, si l'on veut, une échelle de mesure à l'inverse de celle qui était relevante pour les guerres du passé : l'intensité d'une guerre, désormais, se mesure à l'intensité des tortures stérilisante (et accessoirement à celle des meurtres, pillages et exactions au détriment des populations civiles) et ce sont les coups de canon et autres composantes classiques des affrontements entre soldats qui ne sont qu'une écume secondaire…


Signature


Quelques faits, à propos de ces tortures stérilisantes, devraient être de nature à orienter les réflexions.
1) Des tortures ayant pour but non de profiter sexuellement des femmes ou de corser le sexe par le sadisme, mais de les rendre définitivement incapables d'enfanter ont fait leur apparition historique durant le génocide de 1994 au Rwanda. 2) Les témoignages font également état d'autres méthodes de torture et de meurtre, comme le « shampooing à la rwandaise » qui elles ont agrémenté les luttes ethniques au Rwanda depuis 1959.
3) Un certain nombre de viols (cette fois au sens sexuel du terme) ont concerné des hommes. Il est évident que cela renvoie à des sociétés où l'homosexualité est chose courante.

Or, elle est rarissime au Congo. Elle est par contre bien tolérée, dés avant la colonisation, dans les civilisations des Grands Lacs, notamment au Rwanda et encore plus en Ouganda [4]. Dans ces sociétés, elle était surtout l'attribut des classes dominantes, c'est-à-dire, pour le Rwanda, avant tout des Tutsi. Sans vouloir tirer de ces indices plus qu'ils ne contiennent, n'est-ce pas un peu beaucoup d'éléments « interlacustres » pour une « guerre civile congolaise » ?

La Monuc sur une autre planète

Pendant ce temps, la MONUC, l'ONU et même, parfois, le gouvernement de Kinshasa
[5] continuent à parler de « la situation qui s'améliore » et de « poches résiduaires d'insécurité à l'Est ».

L'ONU a été mise en place pour éviter, si possible, la guerre et, de toute façon, on serait mal venu de reprocher à qui que ce soit d'essayer toutes les solutions, même apparemment absurdes, pour l'éviter ou pour y mettre fin. Certes, les caffouillazibules mal ficelés que l'on a imposés au Congo, depuis la transition et le dinosaure à tête multiples dénommé « 1+4 », jusqu'aux accords de Goma et au « processus Amani » ont toute apparence d'avoir été inventés, au cours d'un cauchemar, par une assemblée de diplomates ivres, mais on aurait tort de reprocher à la MONUC de s'y être embarquée, puisqu'il s'agissait d'éviter la guerre.

On aurait tort de lui reprocher de s'y être embarquée, c'est vrai, mais par contre on ne peut en dire autant de l'optimisme béat avec lequel la MONUC assiste à la poursuite de la guerre (la vraie, celle des tortures stérilisantes) en ne faisant jamais état, tout au plus, que de « retards » dans l'application de ces divers processus alors que même la fausse guerre (celle des combats entre militaires) n'a jamais cessé.

Que l'ONU se sente une obligation de réussir dans ses missions est tout à son honneur. A condition de ne pas proclamer qu'elle a réussi quand elle échoue lamentablement !

Or, c'est ce qu'elle est en train de faire ! Et, bien sûr, des affaires comme celle du colonel Chand Saroha, qui a récemment éclaté, où il s'avère que c'est un admirateur de Nkunda qui a eu la responsabilité de surveiller le point stratégique de Sake, comme diverses affaires de trafic d'armes et de matières précieuses, font que l'on n'est, finalement, pas trop étonné que le rôle de la MONUC soit , finalement, moins celui d'une barrière que d'une passoire.

La question qui se pose est surtout celle-ci : qu'est-ce qui déterminera l'attitude future de la « communauté internationale » et de l'ONU : la situation réelle, la guerre qui continue et Goma /Amani = piège à cons, qui est universellement connue tant les rapports s'accumulent ? Ou la situation rêvée par la MONUC ? Il y aurait urgence à le savoir !

Menaces

Les déclarations de Chand Saroha (ce colonel onusien qui aimait tant Nkunda), surtout si on les met en rapport avec différentes dénonciations, protestations et manifestations de la population locale du Kivu, ne peuvent avoir qu'un seul sens : la MONUC, à plusieurs reprises, a eu un comportement qui n'était pas neutre, mais pro-Nkunda. Ce qui revient à dire pro-rwandais.

Par une de ces coïncidences qu'on a vraiment du mal à attribuer au hasard, le jour-même où le communiqué de la MONUC désavouant Saroha était publié, et faisait donc apparaître ce « nkundisme » de la MONUC au grand jour, un journal anglophone de Kigali (The New Times) publiait un article faisant état des révélations de rapatriés ex-FDLR accusant la MONUC et les FARDC d'un comportement tout à fait opposé. A peu de choses prés, la MONUC et l'armée congolaise sont une sorte de supermarché où les FDLR font leurs petites courses d'armes et de munitions… (Voir à ce sujet, sur CongoForum anglais, l'article http://www.congoforum.be/en/nieuwsdetail.asp?subitem=1&newsid=145838&Actualiteit=selected) On est bien sûr en droit de se poser des questions sur la concordance parfaite, dans le temps, de ces « révélations » avec celles de la MONUC. Incriminer le hasard est malaisé, compte tenu de ce que la presse rwandaise est « aux ordres » ; Quant aux « témoignages » des ex-FDLR rapatriés, qui ont beaucoup à se faire pardonner et maintes raisons de se faire bien voir à leur retour en des lieux où le sort des « génocidaires » est suspendu au-dessus de leurs têtes, on ne peut que les trouver, à tous le moins, fortement sujet à caution !

Le but de cette publication peut bien sûr être, d'abord, à usage interne : faire savoir aux Rwandais qu'il y a au-delà de la frontière Ouest une véritable menace sous les traits de FDLR armés jusqu'aux dents. Il peut aussi tendre à embarrasser la MONUC et à éviter que trop de pression ne soit mise sur Nkunda. Cependant, ces considérations ne sont certainement que secondaires, et le véritable but de ces « révélations sur mesure » apparaît clairement à plusieurs reprises dans l'article : il s'agit de remettre en question les accords de Nairobi, les seuls qui lient le Rwanda et ont été conclus, circonstance aggravante, en présence de Condolezza Rice. Les accords de Goma et le « processus Amani » qui ne mérite vraiment pas son nom ont été des clowneries à l'usage interne des Congolais et Nkunda a montré quotidiennement qu'il se fout de ce chiffon de papier comme de sa première chemise. Nairobi, c'est plus sérieux et il est nécessaire de disposer de « révélations » pour les mettre au panier. Mais il est évident que tout cela ne peut signifier qu'une chose : le Rwanda entend reprendre lui-même la guerre dans l'Est du Congo. Il ya deux jours, la presse ougandaise (aussi peu libre que sa consœur rwandaise) s'est elle aussi mise à faire état des menaces que feraient peser sur sa sécurité les rebelles de l'Armée démocratique de résistance, réfugiés eux aussi dans un « sanctuaire » en RDC.

Faudra-t-il que les agresseurs reprennent la guerre « chaude » sous le nez de la MONUC pour la réveiller ? Et sera-ce suffisant ?

© Guy De Boeck, Dialogue des Peuples, le 21 juillet 2008
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[1] Il y a bien sûr les massacres, comme celui d'Oradour sur Glanes. Il faut toutefois remarquer qu'ils ont souvent été l'œuvre d'unités SS, c'est-à-dire d'unités qui étaient des milices politiques du parti nazi, et que d'autre part ils avaient en général un caractère de représailles, ce qui les liait d'une certaine façon, aux opérations militaires proprement dites.
[2] Les organisations de femmes congolaises ont publié suffisamment de faits, d'explications et de documents à ce sujet pour qu'une description détaillée soit superflue ici.
[3] La « guerre civile congolaise », supposée opposer des camps présentés comme « de valeur (ou non-valeur) égale » a servi à justifier l'attitude d'équidistance adoptée par la communauté internationale en général et la Belgique en particulier. Et, dans le cas de la Belgique, cela eut lieu malgré la prise de position, en 2003, des ONG qui d'ailleurs, par la suite, ne furent pas conséquentes avec ce qu'elles avaient adopté. Les meilleurs historiens sont d'avis que le régime de Léopold II a coûté au Congo entre 4 et 8 millions de vies. Comme il y a déjà eu au bas mot 5 millions de morts dans l'Est du Congo, notre performance actuelle se situe donc dans la même « fourchette » ; Léopold II peut être fier de ses héritiers. Pouvons-nous être fiers de nous-mêmes ? C'est une autre question !
[4] Il n'y a pas de quoi crier à l'homophobie ou au racisme. Le fait de dire qu'il peut y avoir des détraqués sadiques parmi les homosexuels n'affirme rien sur ce groupe dans son ensemble. Et dire que l'homosexualité était pratiquée dans le Rwanda et le Buganda traditionnels signifie simplement que leur attitude ressemblait à celle, par exemple, de la Grèce classique. Etre comparé à Platon et Aristote n'est pas, à notre connaissance, une insulte !
[5] Celui-ci est profondément divisé sur la question. Certains ministres seraient d'avis d'avoir un langage beaucoup plus franc, d'avouer, par exemple, qu'il n'y a pas eu de « défaite » à Masheka, mais bien un ordre de retraite pour ne pas se heurter ouvertement à l'armée rwandaise, ou de faire état des éléments qui prouvent l'implication quotidienne et permanente du Rwanda dans les hostilités. Il semble bien que cette tendance ait eu le dessous. L'un de ses représentants est Lambert Mende, qui l'on vient de découvrir des poux dans la chevelure à propos de sa politique aux Hydrocarbures. Coincidence?

Province Orientale : plus de 70 femmes et filles violées en juillet 2007 par des Maï-Maï

C’est le résultat de l’enquête d’une mission conjointe Monuc-FARDC effectuée à Liekelesole, une localité située à 262 kilomètres de Kisangani, chef-lieu de la province Orientale. Les Maï-Maï incriminés sont ceux du commandant « Tongs ».

Quatre jours durant, au cours de cette semaine, les habitants de Liekelesole ont défilé devant la mission conjointe pour apporter leurs témoignages sur les atrocités dont ils avaient été collectivement ou individuellement victimes lors du passage du groupe Maï-Maï du colonel Tongs dans cette localité. Dr Akim Mumeme, membre de la délégation donne le résultat de l’enquête : « J’ai recensé 72 cas de victimes de violences sexuelles, nous avons constaté des avortements, des femmes qui ont fait des fausses couches, 4 femmes ont été violées pendant qu’elles étaient grosses, nous avons encore une dizaine de mineures dont au moins 8 présentent des lésions sévères qu’on doit prendre en charge dans un hôpital de référence. »

Pour sa part, le capitaine Ntow Mutombo, auditeur militaire garnison de Kisangani qui a fait partie de la mission côté FARDC, a indiqué que tout est prêt pour saisir le tribunal militaire. « Quand on viole plus de 20 femmes dans un village, et non seulement ça, on va bastonner la population, la chasser pour qu’elle se retrouve à 5 kilomètres du village, dans la brousse, ce sont des infractions », s’est-il insurgé. « Dès que nous arrivons à Kisangani, nous allons très rapidement fixer le dossier devant le tribunal pour juger les coupables et les condamner », a laissé entendre l’officier FARDC.

Cette mission conjointe a été financée conjointement par le Royaume de Belgique et la coopération canadienne dans le but de rétablir dans leurs droits les victimes de Liekelesole.

Liekelesole(Prov. Orientale), 28/07/2008 (OKAPI/MCN, via mediacongo.net)

Libérons les femmes

Dans les sociétés où les parents, surtout les femmes, ont le temps de s'occuper de leurs enfants, la délinquance juvénile n'est pas aussi inquiétante comme elle semble le devenir dans pratiquement toutes nos grandes villes. L'économie qui ne marche pas comme il se doit, parce qu'elle ne crée pas d'emplois, est une des causes principales de l'ampleur que prend la délinquance, surtout juvénile. Faute d'emplois donc, hommes et femmes, se déversent dans la débrouillardise. Ce qui veut dire, lever tôt et rentrer tard.

Et comme la solidarité du village et des clans ne fonctionnent plus, et en l'absence des crèches, élever les enfants devient de jour au jour pour beaucoup de Congolais, un véritable casse-tête. Et comme les enfants ne sont pas encadrés, c'est la rue qui les prend en charge. Or, dans la rue, toutes les valeurs sont inversées. Au point où, de moins en moins, des parents se reconnaissent dans le discours et le comportement de leurs enfants. La perte de l'autorité sur les enfants achève tout l'édifice.

Pour arrêter le phénomène de la délinquance, ou tout au moins, pour atténuer son ampleur, il y a beaucoup de solutions, mais il y a une seule qui est la meilleure : la stabilité des foyers. Ce qui suppose non pas nécessairement femme au foyer, mais femme très près des enfants. Nous devons donc réfléchir, en faisant une course contre la montre, à la possibilité de décharger les femmes de certaines de leurs occupations dont, généralement, elles ne vivent pas correctement.

Il n'est pas acceptable, en effet, et c'est un exemple parmi tant d'autres, que des mères de familles sortent de leurs maisons à 3 heures du matin pour aller chercher des pains à vendre dans des boulangeries, d'où elles ne sortent généralement qu'entre 6 heures et 9 heures du matin. Et quand elles rentrent à la maison, c'est-à-dire après avoir vendu péniblement leur cargaison de pains, les maris sont déjà partis à la recherche de l'argent. Résultat : les enfants vont à l'école souvent sans une assistance appropriée des parents.

Dans le commerce des pains, comme dans celui des légumes, les mamans se font proprement exploitées. Dans les deux cas, elles ne gagnent pas assez pour ainsi sacrifier l'éducation de leurs enfants. La solution : dans les pains comme dans les légumes, il faut organiser toutes ces mamans en coopérative pour les mettre en position de traiter avec leurs partenaires, les boulangers pour les unes et les acheteurs des légumes, à des prix dérisoires, pour les autres.

Il est bon que l'homme et la femme travaillent. Mais il est bon que cela ne le soit pas au détriment des enfants. Si on ne peut pas s'en occuper comme il faut, il est mieux de s'abstenir d'en faire. Concrètement, qu'est-ce que l'Etat doit faire ? Il doit s'intéresser, en organisant comme il faut, toutes ces activités dans lesquelles les femmes s'engouffrent dans l'espoir, jusqu'ici vain, d'améliorer leur vécu quotidien. Si l'on ne trouve pas de solutions satisfaisantes à la situation des femmes qui travaillent, il nous sera impossible de circonscrire assez rapidement le phénomène de la délinquance juvénile dans nos villes.

Autrement dit, au niveau des communes et des quartiers, l'Etat devra, avec le concours des privés, penser à construire des centres d'encadrement pour des enfants dont les parents, mère et père, travaillent tous les deux. Dans le même ordre d'idées, le système de la bonne à la maison est à revoir de fond en comble. Si on la maintient, il faut qu'on s'assure que les bonnes ont reçu préalablement une petite formation de nature à leur permettre de se substituer aux parents de manière satisfaisante..

Faute de nous engager dans ces pistes, nous ne ferons qu'encourager le phénomène dit " délinquance juvénile ". Première étape donc : Libérons les femmes pour qu'à leur tour elles libèrent leurs enfants de l'emprise des parents de la rue.

Mankenda Voka

Kinshasa, 28/07/2008 (L'Observateur, via mediacongo.net)


Les femmes protestantes du Bas-Congo réfléchissent sur la crise alimentaire


Du 27 au 31 juillet 2008 à Matadi

Les femmes protestantes du Bas-Congo entendent apporter leur contribution à la résolution de la crise alimentaire qui secoue spécialement la République démocratique du Congo. Ainsi le 4ème Congrès provincial de la Fédération des femmes protestantes du Bas-Congo (FFP) se tiendra-t-il à Matadi, chef-lieu du Bas-Congo, du 27 au 31 juillet.

Ce congrès va se tenir sous la direction de Mgr Paul Tekasala Mawa, président provincial de l'Eglise du Christ au Congo (ECC), avec pour thème : " Femme protestante, quelle implication face à la crise mondiale ", rapportent les sources proches de la présidence provinciale de l'ECC du Bas-Congo.

Les assises de Matadi auront pour orateur principal le Rév. Lutonadio de la CBFC/Kinshasa. La problématique de la réduction de la pauvreté, le VIH Sida, la connaissance des droits de la femme et de l'enfant, la gestion de l'environnement et la perspective d'avenir à l'horizon 2015, sont les sous thèmes qui seront également développés par d'autres éminents orateurs pour appuyer le thème principal.

Les participantes sont recrutées parmi les leaders des fédérations locales des femmes protestantes à travers toute la province du Bas-Congo, les représentantes du cercle des théologiennes protestantes ainsi que celles des organismes associés à l'ECC/Bas Congo.

L'objectif poursuivi dans ce 4ème congrès est de conscientiser la femme protestante à s'adapter au mouvement permanent d'évolution du monde.

La séance d'ouverture officielle est intervenue dimanche 27 juillet à 15 heures et les travaux du congrès auront lieu les avant-midi de 9 heures à 13 heures de lundi 28 à jeudi 31 juillet pour les congressistes et le séminaire biblique de 16 heures à 18 heures. Les assises se clôtureront jeudi 31 juillet 2008 à partir de 16 heures.

Voir des femmes congolaises, de surcroît des confessions religieuses, s'impliquer dans la recherche des solutions à la crise alimentaire qui sévit à travers la planète, principalement en République démocratique du Congo, voilà qui montre que cette crise est telle que, y mettre fin, appelle l'effort et le concours de tous, particulièrement des femmes qui connaissent mieux ce qui manque lorsqu'on parle de la crise alimentaire.

Kléber Kungu

Une coalition de 64 ONG dénonce les exactions dans l'est de la RDC

29.07.08 | 17h05

Une coalition de 64 organisations de défense des droits de l'Homme appelle mardi la communauté internationale à accroître les pressions sur les groupes armés qui, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), poursuivent leurs exactions contre les civils.

"Les femmes et les jeunes filles ont été particulièrement touchées par cette violence. Plus de 2.200 cas de viols ont été enregistrés au mois de juin 2008 dans la seule province du Nord-Kivu, ce qui ne reflète qu'une petite partie du nombre total d'agressions", affirme dans un communiqué reçu à Kinshasa la Coalition pour un plaidoyer pour le Congo (Congo Advocacy Coalition, CAC).

Créée en juillet 2008 pour suivre le processus de paix, cette coalition d'associations internationales et congolaises reprend des accusations déjà formulées par d'autres organisations comme la Mission de l'ONU en RDC (Monuc) et Human Rights Watch (HRW) contre les milices armées qui ne respectent pas l'accord de paix signé en janvier 2008 à Goma (capitale du Nord-Kivu).

Confrontés aux violences dues aux violations du cessez-le-feu, "beaucoup de déplacés trouvent refuge dans des familles d'accueil (...) pendant que d'autres cherchent la sécurité dans des camps pour les personnes déplacées. Le taux de malnutrition aiguë atteint le chiffre alarmant de 17% dans certaines zones, ce qui est bien au delà du seuil d'alerte."

Les attaques se succèdent contre les convois des humanitaires qui veulent aider les déplacés, au nombre de plus d'un million.

"Des organisations humanitaires ont essayé d'étendre leurs programmes depuis l'avènement du processus de paix, mais elles ont subi un nombre croissant d'attaques de divers groupes armés et de bandits. Au moins 36 attaques ont été enregistrées depuis janvier 2008 et prennent pour la majorité la forme d'embuscades armées sur les routes au moment où le personnel humanitaire tente d'atteindre les populations vulnérables", poursuit le texte.

La coalition demande notamment à la communauté internationale de "pousser publiquement tous les groupes armés à respecter les obligations de l'Accord de Goma" et "d'indiquer clairement que les abus contre les civils ne seront pas tolérés et seront passibles de sanctions".

Le programme Amani (paix en kiswahili) a été lancé après l'accord de Goma. Il porte sur un "acte d'engagement" prévoyant un cessez-le-feu immédiat puis un désengagement progressif des troupes sur le terrain avant leur démobilisation.

Mais, selon le coordinateur du programme Amani, l'abbé congolais Apollinaire Malu Malu, ce désengagement n'a pas été accepté par tous les groupes, notamment le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) du chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda, acteur majeur de la crise dans le Nord-Kivu, et les Forces révolutionnaires fédéralistes (FRF, regroupement de banyamulenges).

Congo Advocacy Coalition
Point sur la Protection des Civils dans le Processus de Paix à l’Est du Congo
Le 23 janvier 2008, le gouvernement congolais a signé l’accord de cessez-le-feu avec 22 groupes armés à Goma dans la province du Nord-Kivu, avec l’aide de l’Union européenne, des Etats-Unis, de l’Union Africaine et des Nations Unies (voir ci-dessous). Cet Accord faisait suite au communiqué de Nairobi de novembre 2007 entre le gouvernement congolais et le gouvernement du Rwanda. Il avait pour objet d’aborder le problème des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé rwandais dont les combattants avaient aussi attaqué des civils congolais.

Ces deux accords s’ajoutent aux recommandations de la Conférence sur la Paix, la Sécurité et le Développement au Nord et au Sud Kivu qui avait été organisée par le gouvernement au début de l’année 2008. Tous deux forment les bases du programme de paix du gouvernement congolais pour l’Est du pays, mieux connu sous le nom de Programme Amani, et dirigé par le coordinateur national, l’Abbé Apollinaire Malu Malu. Ces accords ont apporté un important fondement pour la paix. Les signataires se sont engagés au cessez-le-feu et ont accepté de protéger les civils, de respecter les droits de l’Homme ainsi que le droit international humanitaire.

En juillet 2008, une coalition d’ONG locales et internationales a constitué le Congo Advocacy Coalition afin de contrôler l’avancement de ces engagements particulièrement dans les zones les plus en difficulté. Cette coalition a décidé de porter spécifiquement son attention sur six engagements clés liés à la protection des civils qui ont été formés par les différentes parties. Ceux-ci incluent :

• Mettre fin aux attaques contre les civils et leurs biens
• Mettre fin à tout nouveau déplacement des populations et aider au retour des déplacés et des réfugiés
• Le désarmement, la fin de l’enrôlement et la démobilisation des enfants soldats
• Le retrait des barrages routiers et la liberté de circulation
• Faciliter l’accès du personnel humanitaire
• La responsabilité des accusés des violations graves des droits de l’Homme


1. Mettre fin aux attaques contre les civils et leurs biens
Les attaques ciblées contre les civils et leurs biens se sont multipliées à une vitesse alarmante durant les six mois qui ont suivi la signature des différents accords de paix. Les estimations des différentes organisations alors établies à l’Est du Congo indiquaient que la population civile subissait encore des attaques ciblées, des violences sexuelles, des pillages et des travaux forcés.

Plus de 200 civils ont été tués lors de tirs indiscriminés par des groupes armés ou lors d’exécutions sommaires dans le Nord-Kivu, et plus particulièrement à Masisi et à l’Ouest du territoire de Rutshuru.

Les violences sexuelles sur les femmes et les filles restent une préoccupation majeure et aucune amélioration de la situation n’a été notée depuis la signature de l’accord de paix. Femmes et filles ont été violées autant par des combattants de groupes armés que par l’armée congolaise, ou même des civils. Plus de 2.200 cas ont été enregistrés en juin 2008 dans la province du Nord-Kivu. Une communauté située à Rutshuru a rapporté plus de 150 cas de viol pour le seul mois d’avril.

2. Mettre fin à tout nouveau déplacement des populations et aider au retour des déplacés et des réfugiés
Les combats et les attaques ciblées contre les civils on conduit au déplacement de près de 100.000 civils pour le Nord-Kivu depuis le mois de janvier 2008 ainsi que de 50.000 autres pour le Sud-Kivu. L’ONU estime à 1,1 million le nombre de personnes actuellement déplacées pour les deux provinces réunies, incluant ceux qui ont fui les conflits précédents. Au Nord-Kivu, près de la moitié des personnes déplacées récemment ont fui le Bukombo groupement dans le territoire de Rutshuru. De nouveaux déplacements ont été enregistrés à Masisi et au Sud du territoire de Lubero, c’est à dire toutes les zones dans lesquelles ont éclaté des combats.

Beaucoup de déplacés ont exprimé leur désir de retourner dans leurs villages à condition d’y être en sécurité, mais très peu ont pu le faire. Ceux qui sont rentrés ont souvent passé la nuit dans les forêts proches de leurs villages en guise de protection. Certains d’entre eux ne sont rentrés que temporairement, fuyant à nouveau quelques jours ou semaines plus tard.

On a constaté peu de retour des réfugiés du Rwanda, de l’Ouganda ou du Burundi au Nord et au Sud-Kivu. Le gouvernement congolais et le bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) n’ont pas encore signé d’accord tripartite avec le Rwanda, l’Ouganda ou le Burundi pour faciliter le retour des congolais réfugiés de ces pays. En juillet dernier, un groupe de travail a été constitué pour mettre en place cet accord tripartite avec le Rwanda et planifier ces retours dès que la situation le permettra.

3. Le désarmement, la fin de l’enrôlement et la démobilisation des enfants soldats
Le recrutement de combattants dans les rangs des groupes armés au Nord et au Sud Kivu, qu’ils soient volontaires ou non, n’ont pas cessé malgré le cessez-le-feu et se sont même intensifiés durant ces trois derniers mois. Certains de ces groupes étaient inactifs avant les pourparlers de paix. D’anciens soldats et combattants démobilisés ont été à nouveau enrôlés, remettant ainsi en question l’efficacité et la durabilité des précédents programmes de démobilisation.

Alors qu’il n’existe aucun signalement d’enrôlement massif d’enfants depuis la signature de l’Accord de Goma, certains groupes ont néanmoins continué de recruter de façon sporadique. On n’observe de minces progrès en termes de désarmement pour les quelques 2.500-3.000 enfants qui restaient dans les rangs des groupes armés et de certaines unités de l’armée Congolaise. Les organisations de protection de l’enfant ont commencé un travail de recherche d’enfants soldats parmi les troupes à la mi-avril, mais leurs activités ont été bloquées à cause des problèmes de coordination entre les agences onusiennes, et ces activités n’ont repris que début juillet. Après deux missions conjointes, 47 enfants ont été séparés des groupes armés. Au delà de ces missions, au moins 507 enfants ont été démobilisés depuis janvier. En juin, le gouvernement a lancé un programme national de « tolérance zéro » pour le recrutement et l’utilisation des enfants par les groupes armés et s’est engagé à agir davantage en faveur de la démobilisation des enfants soldats.

Bien que le recrutement continue, 1.200 combattants au Nord Kivu ont répondu à l’appel pour déposer les armes. Selon les officiels à Goma, du mois de janvier au mois de mai 2008, 282 combattants du CNDP, 800 Maï Maï et PARECO combattants, ainsi que 156 combattants du FDLR se sont rendus. Certains ont été envoyés dans les centres de réintégration de l’armée (connu comme le « brassage »), mais d’autres, tels que 334 combattants Maï Maï Mongols de la ville de Bambu, ont été laissés sans aucune assistance pendant des mois. Les programmes d’aide aux combattants démobilisés ne sont pas entièrement opérationnels, conduisant ainsi à de sérieux retards dans la démobilisation des combattants. Certains de ceux qui s’étaient rendus ont été envoyés dans la prison militaire de renseignements de Goma, au lieu d’être dirigés vers les programmes de démobilisation. Beaucoup on été détenus pendants des mois sans chef d’accusation et ont subi des traitements cruels et dégradants ; certains ont été torturés.

Des efforts ont continué à encourager les 6.000 combattants FDLR de l’Est du Congo à abandonner les armes et à retourner au Rwanda. Depuis le mois de janvier, 301 combattants FDLR ont été démobilisés. Après des négociations avec le gouvernement congolais à Kisangani à la fin du mois de juin, un groupe dissident des FDLR, Ralliement pour l'unité et la démocratie (RUD), a accepté de démobiliser 400 hommes et de les rapatrier au Rwanda, avec l’option de les installer temporairement au Congo.

4. Le retrait des barrages routiers et la liberté de circulation
Les civils ne sont pas autorisés à circuler librement et rencontrent souvent sur leur route des barrages improvisés par les groupes armés ou l’armée congolaise et se font alors voler leur argent. Les civils sont forcés de donner de l’argent ou bien un pourcentage de leurs produits au barrage, lorsqu’ils vont au marché ou qu’ils retournent à leurs champs, en guise de « taxe ». Les soldats de l’armée et les groupes armés leur extorquent également de l’argent en leur confisquant les cartes électorales (qui font aussi office de pièce d’identité au Congo) qu’ils ne peuvent récupérer qu’en payant une somme d’argent.

5. Faciliter l’accès du personnel humanitaire
Au moins de 36 attaques sur le personnel humanitaire ont été enregistrées dans la Province du Nord-Kivu depuis la signature des accords de Goma. La plupart prenaient la forme d’embuscades armées sur les routes principales et secondaires. Quinze humanitaires au total ont été blessés dans ces attaques et deux d’entre eux ont été blessés dans des échanges de balles lors de l’attaque d’un groupe armé sur le camp de déplacés de Kinyandoni dans le territoire de Rutshuru. L’activité humanitaire est temporairement suspendue dans certaines zones suite à ces attaques.

Malgré la persistance de ces affrontements, certaines zones précédemment bloquées ont désormais accès à l’aide d’urgence. Malgré tout, d’autres zones restent inaccessibles particulièrement sur les fronts et dans les zones tampons. Le paysage n’est pas statique et le degré d’accessibilité change généralement selon le niveau d’activité militaire ou criminelle qui éclate sur les axes clés.

Depuis mi-juin, l’accès à Masisi depuis Goma est sérieusement entravé suite à plusieurs attaques à main armée contre des humanitaires sur la route principale. On estime que 186.000 personnes vivant au long de cet axe ne reçoivent aucune assistance. Parmi eux il y a 33.000 personnes déplacées qui habitent dans des camps, et des milliers d’autres qui se sont refugié dans des familles d’accueil.

Dans le territoire de Rutshuru, plusieurs milieux enclavés à l’intérieur de la zone de Bwito, à l’Ouest de Nyanzale, sont des accès particulièrement dangereux et problématiques. La population civile de ces zones est souvent trop effrayée et au lieu de passer la nuit dans les villages, elles préfèrent se cacher dans les forêts avoisinantes pour la nuit.

6. La responsabilité des accusés des violations graves des droits de l’Homme
L’impunité face aux violations des droits de l’Homme est très répandue à l’Est du Congo. Depuis le mois de janvier, seul un petit nombre des auteurs de crimes ont été arrêtés pour violences sexuelles et très peu de soldats et policiers congolais ont été jugés et poursuivis pour leurs crimes. Beaucoup de femmes ne demandent pas justice pour les crimes dont elles ont été victimes car elles ont peur que leurs bourreaux ne les visent à nouveau s’ils s’évadent de prison. Celles qui vivent dans des zones reculées n’ont souvent pas accès aux structures judiciaires.

Aucun officiel haut gradé n’a été poursuivi pour les crimes graves que lui-même ou les troupes sous ses ordres auraient commis.

Recommandations
Le Congo Advocacy Coalition formule les recommandations suivantes aux signataires des Accords de paix, aux facilitateurs internationaux, aux coordinateurs du processus de paix et aux bailleurs de fonds internationaux :

1. Les facilitateurs internationaux doivent pousser, tant publiquement qu’en privé, les parties aux différents Accords de paix à respecter scrupuleusement leurs obligations de protection des civils et à respecter le droit international humanitaire ainsi que les droits de l’Homme. Déclarer publiquement que les coupables de violations des droits humains seront passibles de sanctions.

2. Les facilitateurs internationaux, en accord avec le coordinateur du programme Amani, l’Abbé Appolinaire Malu Malu, doivent nommer un conseiller spécial indépendant de haut niveau sur les droits humains pour l’Est du Congo pour que le sujet ne soit pas oublié et s’assurer que des mesures sont prises pour garantir la protection des civils, en particulier les femmes et filles menacées de violences sexuelles. Les bailleurs de fonds internationaux doivent soutenir cette initiative politiquement et financièrement.

3. Les bailleurs de fonds internationaux doivent appuyer les efforts de méditation en finançant les programmes visant à construire une paix durable, à travers le désarmement, la démobilisation et les programmes de réintégration permettant aux combattants de trouver afin des alternatives durables à la violence.

4. S’assurer de la participation des femmes et des déplacés au Programme Amani afin qu’ils contribuent et influencent les décisions qui les concernent.

5. Le gouvernement congolais et les bailleurs de fonds internationaux doivent fournir une assistance technique et financière à l’Observatoire de la bonne Gouvernance et à l’Observatoire National de Réconciliation, établis par le Programme Amani, pour les aider à s’attaquer aux causes du conflit à travers les initiatives de paix, la réconciliation et la résolution des conflits fonciers.

6. Les coordinateurs du programme Amani doivent mieux communiquer sur le processus de paix et le programme Amani pour toucher les communautés, et s’assurer que cette communication est transparente et objective.

7. La communauté internationale doit encourager la MONUC à déployer ses troupes sur les zones à haut risque pour les civils et de fournir un environnement sécurisé permettant l’apport d’aide humanitaire.

8. La MONUC et l’armée congolaise doivent considérer la protection des civils comme la priorité et faire en sorte que les déplacements de population soient limités lors d’éventuelles opérations militaires à venir.

Les signataires de l’Accord de Goma sont: Le gouvernement congolaise, CNDP, PARECO/FAP, Mai Mai Kasindien, Mai Mai Kifuafua, Mai Mai Vurundu, Mai Mai Mongol, UJPS, Mai Mai Rwenzori, Simba, FRF, Group Yakutumba, Groupe Zabuloni, Mai Mai Kirikicho, PARECO/SK, Raia Mutomboki, Mai Mai Ny’kiriba, Mai Mai Kapopo, Mai Mai Mahoro, Mai Mai Shikito, Mudundu 40, Simba Mai Mai, et Mai Mai Shabunda.

CONGO ADVOCACY COALITION
Update on Protection of Civilians in Eastern Congo's Peace Process


The Congo Advocacy Coalition, made up of local and international nongovernmental organizations, was established to focus attention on the protection of civilians and respect for human rights in eastern Congo’s peace process. The coalition advocates that the parties to the Goma Agreement, the Nairobi Communiqué and the Congolese government’s national Amani Program live up to their commitments to respect international human rights law and ensure protection of civilians. The coalition will regularly publish updates with respect to these commitments. The following organizations are members of the coalition’s steering committee: ActionAid, ENOUGH, Human Rights Watch, International Rescue Committee (IRC), Mercy Corps, Norwegian Refugee Council (NRC), Oxfam, Conseil Régional des Organisations Non Gouvernementales de Développement (CRONGD) - North Kivu, Promotion et Appui aux Initiatives Féminines (PAIF) – North Kivu, Initiative Congolaise pour la Justice et la Paix (ICJP) – South Kivu, and Association des Femmes Juristes du Congo (AFEJUCO) – South Kivu.

Other signatories:

International NGOs: Agency for Technical Cooperation and Development (ACTED), Amnesty International, Beati I Costruttori di Pace (Blessed are the Peacemakers), Global Witness, International Alert, La Benevolencija, Premier Urgence, Refugees International, Save the Children – UK, Scottish Catholic International Aid Fund (SCIAF), Trocaire, War Child Holland, World Vision

Congolese NGOs: Action de Promotion et d'Assistance pour l'Amélioration du Niveau des Vies des Populations (APANIVIP), Action Paysanne pour la Reconstruction et le Développement Communautaire (APREDECI), Action pour la Promotion et la Protection de l'Enfant et de la Femme (APPEF)/Nord Kivu, Action pour les Personnes Déshérites et victimes des exactions (APDEV), Action Sociale et Conseil pour le Développement et la Paix (ASCODEPA), Action Sociale pour la Paix et le Développement (ASPD), Alfa Ujuvi, Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme (ASADHO)/Sud-Kivu, Association des Jeunes pour la Défense des Droits de l'Enfant et la Lutte contre la Racisme et la Haine (AJERH), Association des Volontaires du Congo (ASVOCO), Association pour le Développement des Initiatives Paysannes (ASSODIP), Blessed Aid, Campagne Pour la Paix (CPP)/RDCongo, Centre d’Appui pour le Développement Rural Communautaire (CADERCO), Centre de Recherche sur l'Environnement, la Démocratie et les Droits de l'Homme (CREDDHO), Centre d'Etudes et de Recherche en Education de Base pour le Développement Intégré (CEREBA), Centre pour la Paix et les Droits de l'Homme - Peace and Human Rights Center (CPDH-PHRC), Change Agents Peace Program (CAPP), Children's Voice, Coalition to Stop the Use of Child Soldiers (Coalition Pour Mettre Fin a L’utilisation d’Enfants Soldats)/RDC, Collectif des Associations des Femmes Pour le Développement (CAFED)/Nord-Kivu, Comité d’Appui au Développement Rural Endogène (CADRE), Construisons la Paix et le Développement (COPADI), Dynamique des Femmes Juristes, Encadrement des Femmes Indigènes et des Ménages Vulnérables (EFIM), Groupement Féminin Nyamulisa, Groupes des voix de sans voix (GSV)/ Uvira, Heritiers de la Justice, Ministère de l'Eglise du Christ au Congo pour le Réfugies et les Urgences (ECC MERU)/ Sud Kivu, Promotion de la Démocratie et Protection des Droits Humains (PDH), Reseau des Associations Intègres dans les Droits Humains (Reseau AI/DH), Reseau d'Initiatives Locales pour le Développement Durable (REID), Réseau Femme et Développement (REFED)/Nord-Kivu, Réseau Provincial des ONGs de Droits de l'Homme (REPRODHOC)/Nord-Kivu, Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral (SOFEPADI)/Nord-Kivu, Solidarité pour la Promotion sociale et la Paix (SOPROP), SOS Grands Lacs, Synergie des Femmes pour les Victimes des Violences Sexuelles, Union des Eglises Indépendantes du Congo au Sud-Kivu (UEIC), Villages Cobaye (VICO)

La MONUC appuie la justice congolaise dans l'enquête sur les atrocités commises à Lieke Lesole
Codjo Houegniglo / MONUC 29 juil. 08 - 16h01

Du 21 au 26 juillet 2008, le bureau de la MONUC Kisangani a conduit une mission conjointe à Lieke Lesole, dans le district de la Tshopo en Province Orientale. Le but était d’aider la justice congolaise dans son enquête sur les viols massifs, pillages et sévices corporels perpétrés dans cette localité en juillet 2007 par un groupe de miliciens Maï-Maï.

C’est une mission en appui aux investigations en cours à Lieke Lesole, composée de la Monuc qui intervient dans le cadre de son mandat d’accompagnement des autorités congolaises dans la lutte contre l’impunité ; d’une équipe médicale dont le rôle est d’examiner sur place les victimes afin d’aider la justice dans la consolidation des éléments de preuve ; de magistrats de l’auditorat militaire de garnison de Kisangani afin de consigner toutes les plaintes et procurations pouvant permettre l’ouverture de dossiers de justice dans la poursuite des présumés auteurs, et de deux avocats qui avaient pour mission de conseiller et assister les victimes dans la défense de leurs droits.

C’est ce que l’on appelle aujourd’hui l’affaire Lieke Lesole, un dossier que la justice congolaise veut fixer devant le tribunal pour juger et condamner les coupables.

Dans la nuit du 21 juillet 2007, un groupe de miliciens Maï-Maï, avec à sa tête un certain Colonel Thoms, a assiégé le village de Lieke Lesole, situé à 363 km au nord-est de Kisangani dans le secteur de Yawende Loolo, lesquels Maï-Maï se sont livrés à des pillages, à des tortures et à des viols massifs de femmes et de jeunes filles sous le sceau de l’opération « Etakata » (nettoyage ou ville propre) inventée par ces derniers pour des motifs jusqu’ici inavoués.

«Notre village a été humilié. Aucune maison n’a été épargnée,» raconte Marcel Lokua Lesole, chef du secteur de Yawende Loolo, les yeux larmoyants.

«C’est une situation tellement grave que la justice doit faire son travail,» précise de son côté le capitaine Thom Mutombo, auditeur militaire de garnison de Kisangani et du district de la Tshopo.

Ainsi, quatre jours durant, tous les habitants de Lieke Lesole et ses environs ont été fortement mobilisés pour témoigner des atrocités dont ils ont été victimes lors du passage de ces miliciens Maï-Maï. Chacun a raconté son cas à la MONUC, à l’équipe de synergie de la lutte contre les violences sexuelles et aux auditeurs militaires.

«72 cas de violences sexuelles dont quatre femmes enceintes violées, ce qui a provoqué chez elles des fausses couches, tortures et blessures graves sur des hommes. Voilà le résultat de nos examens. Et pour quelle raison ces actes ont-ils été commis ?» s’interroge le docteur Akim Mumeme, responsable de l’unité médicale de cette mission et point focal du volet médico-sanitaire de la synergie provinciale de lutte contre les violences sexuelles.

«Au vu de ces examens, témoignages et plaintes recueillis, tout est prêt désormais pour saisir le tribunal militaire pour que justice soit rendue,» a indiqué le capitaine Mutombo Thom qui informe par ailleurs que les miliciens Maï-Maï déjà arrêtés par l’armée congolaise dans le cadre cette affaire seront soumis à des tests VIH.

Ceci pour permettre à la justice de connaître leur état sérologique, avant l’ouverture des audiences foraines à Lieke Lesole qui permettront de situer clairement les responsabilités.

Tous les villageois, hommes et femmes, ont exprimé leur reconnaissance à la MONUC dont l’appui devrait aider à faire passer rapidemant en jugement les auteurs de ces actes innommables.

Les femmes leaders en formation sur la négociation et la communication politique

Le Potentiel (Kinshasa) Publié sur le web le 29 Juillet 2008

St. Augustin Kinienzi Kinshasa

Il s'est ouvert, hier lundi 28 juillet 2008 au centre Béthanie de la paroisse Sacré Coeur de la Gombe, les travaux de l'atelier de formation des femmes leaders sur le leadership, la négociation et la communication politique.

Organisées avec l'appui financier du Fonds des Nations unies pour la femme (UNIFEM), ces assises se clôturent le jeudi 31 juillet 2008. Elles visent à contribuer au renforcement des capacités des femmes politiques et de la Société civile sur le leadership et les techniques de communication; renforcer le savoir, le savoir-faire et le savoir-être des femmes leaders sociales et politiques, pour un rôle porteur de changement; amener les femmes à construire des passerelles solides, pour devenir des forces incitatrices du changement social.

Dans son allocution, M. Jean-Claude Mwenda, représentant de l'UNIFEM en RDC, s'est félicité d'avoir financé la tenue de ces assises qui se justifie, selon lui, du constat selon lequel les élections organisées en République démocratique du Congo en 2006 n'ont pas tenu leurs promesses en matière de promotion de la femme congolaise. « Les attentes n'ont pas été réalisées, les femmes n'ont pas suffisamment été portées à des postes de responsabilité; peut-être parce qu'elles attendent le dernier moment pour se décider », a regretté le représentant de l'UNIFEM/RDC.

Pour contourner cette difficulté, le bureau sous-régional de l'UNIFEM basé à Kigali a approuvé et financé un projet présenté par Cause Commune, lequel vise le renforcement des capacités des femmes politiques et celles de la Société civile.

Pour sa part, la coordonnatrice de Cause Commune, Mme Marie-Madeline Kalala, a indiqué que depuis plus d'une décennie, les femmes congolaises se sont engagées à marquer de leur présence l'espace public en RDC.

Cependant, les impératifs relatifs au contexte socio-politique actuel poussent les femmes à s'interroger et à explorer de nouvelles pistes susceptibles de renforcer le leadership de la femme. Aussi s'imposent-elles une réflexion profonde tant au niveau individuel que collectif pour consolider leur action dans les sphères publiques et politiques. Car, a argumente Mme Kalala, «le Congo a besoin de se relever avec des femmes et des hommes capables d'exercer un nouveau type de leadership empreint d'éthique». Raison même de la tenue de ces assises qui, espère-t-elle, permettront aux femmes de dynamiser leur participation à tous les niveaux de la vie socio-politique et de devenir des forces d'impulsion du changement attendu par tous.

Enfin, elle a rappelé aux participantes que la portée de cet exercice de réflexion leur impose assiduité et interaction. Et ce, avant de prononcer la traditionnelle formule d'ouverture des travaux de l'atelier.

Une Equipe de Foot des Femmes Violées à Oïcha (Beni)
26-07-2008

Dear friends and colleagues,S'il vous plait, prenez quelques minutes pour lire ce court message :

Une équipe féminine de football appelée « BIJOU SPORT » et composée entièrement de filles mères et de survivantes de crimes de violences sexuelles est entrain de remporter toutes lesjoutes depuis le début de la compétition et gagnera certainement la coupe du tournoi. L’auteur du message renchéri en disant que BIJOU SPORT remportera bientôt la coupe de la Ligue congolaise!Bravo pour les Bijoux Sport de Oïcha, Territoire de Beni, Province du Nord Kivu »Transmis par Pascal Kambale, Beni-Lubero Online