jeudi 21 février 2008

Acquittement de Yves Kawa Panga Mangro

RDC | Politique et Citoyen | 21 Février 2008 à 11:33:05

La Monuc se dit inquiète de l’acquittement par la Cour d’appel de Kisangani de l’ancien chef de guerre d’Ituri, Yves Kawa Panga Mangro. Pour la Mission des Nations Unies en RDC, cet acquittement empiète sur la lutte contre l’impunité, étant donné que la loi sur l’amnistie ne couvre ni les crimes de guerre ni les crimes contre l’humanité dont ce dernier était accusé, rapporte radiookapi.net

C’est au cours de la conférence hebdomadaire de la Monuc à Kinshasa que le porte-parole de cette institution a exprimé cette inquiétude. « La Cour d’appel a fondé sa décision au motif que toutes ces infractions sont couvertes par la loi sur l’amnistie comme faits de guerre et infractions politiques. Ce recours sans précédent à la loi d’amnistie par une juridiction congolaise dans le cadre des massacres de la population civile susceptibles d’être qualifiés de crimes contre l’humanité, constitue une évolution inquiétante pour la lutte contre l’impunité en RDC. », a déclaré Kemal Saiki. A la même occasion, le porte-parole de la Monuc a fait mention de violations des engagements de la Conférence de Goma par les parties sigantaires. Notamment le massacre, les 16 et 20 janvier derniers à Kalonge et dans plusieurs villages alentours, par les éléments du CNDP de Laurent Nkunda. Il a précisé que le mouvement de Laurent Nkunda reprochait à ces populations d’avoir trouvé refuge dans une zone contrôlée par les Maï-Maï du Pareco. De même, la Monuc dénonce la tuerie, le 2 janvier dernier, de plusieurs personnes par les éléments de la 2e brigade des FARDC à Musenzero, à 50 kilomètres de Goma. Tous ces faits constituent pour la Monuc, des cas de violations de droits de l’homme commises par les signataires de l’acte d’engagement de Goma.

Verdict du procès des viols massifs de Waka et Lifumba

Dominique Wolombi / MONUC
20 fév. 08 - 17h24

A l’Equateur, le Tribunal Militaire Garnison de Mbandaka a rendu, le 18 février 2008, le verdict du procès des viols massifs des femmes et jeunes filles de Waka et Lifumba. Les 12 policiers poursuivis dans ce dossier ont été condamnés à des peines de 5 à 20 ans de prison et au paiement des dommages et intérêts de 5.000 dollars à chacune de 38 victimes de viol. Coups et blessures, tortures, pillages et viols massifs des femmes et filles mineures sont les chefs d’accusation retenus par le tribunal militaire de garnison de Mbandaka contre ces policiers qui s’étaient livrés à une opération punitive contre la population de Waka et de Lifumba alors qu’ils étaient envoyés en mission de service pour rétablir l’ordre dans ces localités. Le tribunal militaire a prononcé le verdict en foraine à Waka, à plus de 500 kilomètres à l'est de Mbandaka, l’une de cinq localités où les faits s’étaient produits en février 2006. Avant le rendu du verdict, l’auditeur militaire de garnison de Mbandaka, le Capitaine Lingwema Likanza, a demandé à l’assistance, venue nombreuse suivre le dénouement de cette affaire, de briser le mythe de la peur pour dénoncer tout acte similaire commis par des hommes en uniforme. Après avoir rappelé les faits, le Juge Kole Mukengeshayi du tribunal militaire a, par la suite, prononcé son verdict qui a condamné Botuli Itofo, reconnu principal auteur des viols massifs, à 20 ans de prison, la plus forte des peines retenues contre lui pour l’ensemble des chefs d’accusation portés à sa charge. Les onze autres policiers co-auteurs de ces actes, parmi lesquels dix sont en fuite, ont été condamnés chacun à 5 ans de prison. Tous les 12 prévenus devront payer solidairement avec l’Etat congolais civilement responsable des policiers, qui étaient en mission de service, 5.000 dollars à chacune de 38 victimes des viols à titre de dommages et intérêts. Au total, 52 femmes et jeunes filles s’étaient déclarées victimes de viols par ces policiers. Mais faute de preuves, le tribunal militaire a déclaré non fondées les plaintes de 22 des femmes présumées victimes de cet acte. L’Avocat de la partie civile, Maître François Tshiteya, se dit satisfait du jugement rendu. La population de Waka et de Lifumba qui a retenu son souffle Lundi dernier pour suivre le verdict de ce procès s’est dite également satisfaite de ce jugement. Les victimes disent cependant ne pas être assurées de son exécution. Notamment du paiement par le gouvernement congolais de 5.000 dollars des dommages et intérêts à chacune d’entre elles. Le Chef de secteur de Waka, porte-parole des victimes, a transmis cette inquiétude au tribunal aussitôt après le verdict. L’avocat de la partie civile se veut rassurant en promettant que dès l’obtention de la copie du jugement, il va entreprendre la procédure pour obtenir de l’Etat congolais le paiement de la réparation des préjudices commis. Parmi les victimes on compte certaines femmes qui ont été répudiées par leurs maris après les viols et d'autres qui souffrent d’infections sexuellement transmissibles. A noter que le même jour toujours à Waka, un autre verdict a été prononcé par le tribunal militaire en foraine contre 4 policiers poursuivis pour le meurtre d’un démobilisé et le viol de son épouse et de sa mère. Les coupables ont été condamnés à des peines de 6 mois à 5 ans de prison. Ils devront également payer solidairement avec l’Etat congolais civilement responsable 100.000 dollars de dommages et intérêts à la famille du démobilisé décédé et 5.000 dollars, respectivement, à la veuve du démobilisé et à sa mère, en réparation des préjudices relatifs aux viols. Signalons que c’est grâce à la MONUC qui a mobilisé son hélicoptère pour le déplacement du tribunal et à la Commission du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme que ces audiences foraines ont été possibles.

mardi 19 février 2008

L'exploitation d'enfants-soldats se poursuit dans 13 pays, selon l'ONU

Il y a 6 jours

NATIONS UNIES - La situation des enfants impliqués dans des conflits reste "grave et complètement inacceptable" puisque pas moins de 58 organisations continuent à les recruter et les utiliser dans 13 pays, a dénoncé la secrétaire générale adjointe des Nations unies.
S'exprimant mardi devant le Conseil de sécurité, Radikha Coomaraswamy a affirmé que la création par l'ONU en 2005 d'une agence chargée de surveiller les pays et groupes utilisant des enfants-soldats avait permis d'obtenir des résultats.

Elle a indiqué par exemple qu'une action en justice avait été lancée contre des recruteurs d'enfants en République démocratique du Congo (RDC). Il y a eu également plusieurs condamnations en Sierra-Leone. A l'inverse, la Côte d'Ivoire a été retirée de la liste des Etats en infraction en raison de ses efforts pour éradiquer le problème, notamment la remise à l'UNICEF de 3.000 enfants-soldats.

"Des progrès ont également été faits en matière de plans d'action visant à mettre fin au recrutement d'enfants par des forces et des groupes armés en République centrafricaine, en Birmanie, au Soudan, au Sri Lanka, en Ouganda et au Tchad", et la Colombie s'est déclarée prête à agir dans ce sens, a précisé Radikha Coomaraswamy, représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour les enfants et les conflits armés.

"Malgré des progrès impressionnants, je regrette de dire que la situation des enfants affectés par les conflits, en général, reste grave et tout à fait inacceptable", a-t-elle souligné.
Mme Coomaraswamy a fait référence au récent rapport du groupe de travail du Conseil de sécurité sur les enfants dans les conflits armés, remis au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui désigne 58 organisations dans 13 pays "responsables du recrutement et de l'utilisation des enfants-soldats".

Les 13 pays cités sont l'Afghanistan, le Burundi, la République Centrafricaine, le Congo, la Birmanie, le Népal, la Somalie, le Soudan, le Tchad, la Colombie, les Philippines, le Sri Lanka et l'Ouganda.

Dans bon nombre de ces pays, on signale également des meurtres et des mutilations d'enfants, des attaques d'écoles ou d'hôpitaux, des viols de filles et une interdiction d'accès aux jeunes pour les organisations humanitaires, a encore observé Radikha Coomaraswamy.

De fait, elle a exhorté le Conseil de sécurité à se concentrer sur ces problèmes, qui commencent par des violences sexuelles systématiques, et à prendre des mesures contre 16 recruteurs d'enfants-soldats identifiés.

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a soutenu ses propositions, affirmant que les membres du Conseil de sécurité "ne doivent pas reculer devant l'adoption de mesures fortes et ciblées contre les parties qui ne respectent pas ses recommandations". "Sa crédibilité est en jeu", a-t-il dit. "Il n'y a pas de dissuasion crédible sans sanctions réelles."
Dans un communiqué, le Conseil de sécurité s'est dit prêt à examiner les propositions, mais sans évoquer dans l'immédiat des mesures de rétorsion. Il a exprimé son inquiétude sur "l'utilisation répandue et systématique du viol et d'autres formes de violences sexuelles contre les enfants, en particulier les filles, dans des situations de conflit armé", et a appelé toutes les parties à prendre des mesures particulières pour protéger filles et garçons des violences sexuelles.

Ann Veneman, directrice générale de l'UNICEF, a expliqué au Conseil que "la mauvaise utilisation, l'occupation ou les attaques contre les écoles sont certaines des pires violations commises à l'encontre des enfants dans les conflits armés" parce que les établissements scolaires peuvent fournir "un lieu de sécurité et un sens de la normalité" en période de crise.

Elle a aussi fait valoir que la réintégration des enfants-soldats dans la société "est un processus difficile, qui requiert de la patience et des engagements sur le long terme".

lundi 18 février 2008

Augmentation des cas, l’impunité bat son plein à coté des croyances fétichistes

RDC Politique et Citoyen 18 Février 2008 à 08:39:29 http://www.radiookapi.net

Des Violences sexuelles sont devenues monnaies courantes dans l’arrière pays de la RDC. Si à Opala, en Province Orientale le centre d’assistance médico-psycho-social, CAMPS, souligne 59 cas pour janvier 2008. Au Kasaï Oriental, le rapport annuel du fond des nations unies pour la population, publié le week-end dernier fait état de 858 cas de Violences sexuelles faites aux femmes et jeunes filles au cours de l’année 2007, rapporte radiookapi.net

Dans le territoire d’Opala, ces cas de viols sont commis par des Maï-Maï, des policiers et certains civils, les victimes habitant la cité de Opala sont pris en charge par l’Hôpital général de référence et sont également suivis par l’ONG CAMPS. Cependant, le volet judiciaire est quasiment inexistant car le territoire ne dispose pas des institutions judiciaires. Voilà pourquoi, les violeurs arrêtés par la police sont relâchés après le paiement des amendes souvent fixées en nature. Pour Alexis Onango, chef d’antenne CAMPS territoire d’Opala, cette pratique favorise l’impunité et fait que les auteurs des viols après leurs libérations reposent souvent le même crime. Alexis Onango : ‘‘je vous précise qu’à la police quand on arrête le violeur, on lui demande soit un 100 dollar, soit une chèvre et il est relâché ’’. La police locale reconnaît, pour sa part, qu’elle n’est pas habilitée à juger un dossier de viol et dit être confronté à des difficultés logistiques. Ce qui ne lui permettent pas de respecter la procédure normale. Balola Nsiambu, commandant de la police au commissariat du territoire d’Opala indique ce qui suit : ‘‘ nous avons un problème d’évacuation des détenus, Opala est très éloigné de Kisangani et les policiers sont contraints de parcourir cette distance à pied avec les détenus. Ils profitent souvent de cette fatigue de ces policiers pour s’évader en cours de route ’’. Comme moyen de lutte contre ce phénomène, l’ONG CAMPS plaide pour l’organisation des chambres foraines par le parquet de Kisangani. Elle ajoute par ailleurs que la population ainsi que la police doivent être sensibilisées sur certaines notions liées aux violences sexuelles. Si à Opala, l’impunité est l’une des raisons qui justifie la propension du phénomène des violences sexuelles. Au Kasaï Oriental, des raisons fétichistes en sont l’une des causes à coté du règne de l’impunité. C’est ce qu’a indiqué le docteur Joseph Kayembe, chef d’antenne de cette agence des nations unies au Kasaï Oriental à l’issue d’un atelier de formation des membres de la synergie de lutte contre les Violences sexuelles. Pour lui, ‘‘ le nombre des cas a plus que doublé par rapport à l’année 2006. D’après un rapport publié à l’issue d’un atelier de formation des membres de la synergie de lutte contre les violences sexuelles, le plus grand nombre des cas ont été enregistrés dans la ville de Mbuji Mayi avec à peu près 58 % des cas suivi du district de SankuruSankuru avec 35 % des cas. Par rapport à l’année 2006, il y a doublement du nombre des cas. Il y a certainement un plus grand nombre des cas qui ne sont pas notifiés parce que ce sont des problèmes qui touchent à la vie intime des personnes Dans beaucoup des cas où il y a des petites filles qui sont violées, à la base il y a des problèmes des fétichisme, des gens à qui on fait croire que s’ils ont des rapports sexuels avec des très jeunes filles vierges, ils auront de la chance de devenir très riche, il y a l’impunité qui règne ’’.