samedi 8 décembre 2007

Une journée de plaidoyer en faveur de la parité homme-femme

Nina Yacoubian / MONUC 07 déc. 07 - 18h13

Une journée spéciale de plaidoyer, initiée par le Cadre permanant de Concertation de la Femme Congolaise (CAFCO), pour une représentation paritaire homme-femme au sein de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a été tenu le 7 décembre 2007 au Palais du Peuple à Kinshasa. Ce plaidoyer vise à ce que les parlementaires respectent la parité homme-femme dans le projet de loi sur la CENI. A cette occasion, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC, William Swing a encouragé le CAFCO pour son plaidoyer qui «est justifié et tout à fait légitime» auquel dépend sa représentation dans les futures élections locales L’Ambassadeur Swing a, en outre, rappelé la volonté des Nations Unies pour faire participer les femmes dans les instances de prise de décisions. «Permettez-moi de profiter de cette opportunité pour rappeler à l’assistance que le Système des Nations Unies en Général et particulièrement le Conseil de Sécurité des Nations Unies font de la représentation paritaire homme/ femme une de leurs priorités. En témoigne le contenu de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité sur «Les Femmes, la Paix et la Sécurité», a-t-il dit. Évoquant les engagements de la RDC sur la Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de discriminations à l’Egard de la Femme (CEDEF) pour respecter la parité homme-femme, le Chef de la MONUC a félicité le pays pour avoir consacré l’article 14 de la Constitution à la parité. Cependant, l’Ambassadeur Swing a déploré l’application de cette parité qui «n’a pas été effective à travers la loi électorale», à cause de l’article 13 qui stipule que «la non réalisation de la parité homme /femme au cours des prochaines échéances électorales n’est pas un motif d’irrecevabilité d’une liste». Pour rappel, à l’Assemblée nationale, il y a 42 femmes sur 500 soit 8, 40%; à l’Assemblée provinciale: 43 femmes sur 632 soit 6,80%, tandis que dans l’ancien gouvernement, il y a 9 femmes sur 60 soit 15% de femmes. Après le remaniement ministériel du 26 novembre 2007, les femmes ne représentent désormais que 11,1% dans le gouvernement. Le CAFCO est une plateforme qui réunit en son sein toutes les associations des femmes, toute tendance confondue, et de tout milieu à travers toute la République Démocratique du Congo.

lundi 3 décembre 2007



Merci de tout coeur pour le soutien que vous avez apporté à nos mères, soeurs, grands-mères victimes de ces viols et violences sexuelles à répétition depuis 1994 en étant présents à la marche silencieuse du 26 novembre dernier.


Nous étions près de 150 personnes dans les rues de Bruxelles pour elles; grand est le signal que nous lançons à la communauté internationale et aux décideurs belges pour les inciter à prendre au sérieux la douleur des toutes ces femmes, ces hommes, ces populations meutries.


Notre attente ? que l'on ne ferme pas les yeux sur ce qui se passe au Congo!!! Panser les plaies par des opérations d'urgence sanitaire, alimentaire et sociale c'est bien; mais on peut aller plus loin! Il faut une réelle volonté politique internationale de mettre hors d'état de nuire les criminels de guerre et les bandes armées qui sévissent en RDC. La question est : le veut-on vraiment ?


Continuons à multiplier les tribunes d'expression au sujet des viols en RDC pour sensibiliser sur cette question. Au congo POUR LES VIOLS, TOLERANCE ZERO!!!!


Soyons scandaleusement solidaires afin que nos filles et nos mères se réapproprient leur intégrité et leur dignité!!!


Pour AFEDE asbl

Yvette Tabu

Nicky Tiembe

Marceline Lokengo

Maddy Tiembe


Avec le soutien de :


De tout nos sympathisants et amis qui ont fait suivre notre appel à leurs contacts, envoyer des sms, passer des coups de fil, sensibiliser leurs collègues, amis et connaissances


ASBL : Amuka, Associturi, Oser La Vie, SiSi Kwa Sisi, Maisha Yetu, ReBeCo, Sofade, Collectif des Femmes congolaises, Yambi


Amnesty Vlanderen, Les Femmes en Noir, CNCD, Eurac, Gemeente Koksijde dIS - dienst Internationale Samenwerking


Les églises : La Nouvelle Jérusalem, Les Messagers, Source du Salut


La presse : MO* Mondial News, Congoforum, Congokulture Canada, Le Fouineur de la RDC, C-Retro Actuel, Télé Matonge, Jorge Alves, Cheik Fita,


Les radios : Air Libre, Tshiondo, Likembe, RFI, Okapi, Campus

dimanche 2 décembre 2007

Kisangani : les victimes des guerres crient très fort pour être entendues

Démunies, handicapées, malades, sans abris, les victimes de la guerre de 2001 à Kisangani, chef-lieu de la Province Orientale, attendent toujours qu’on leur rende justice et qu’on les dédommage. Des ONG essaient de les organiser pour faire entendre leurs voix.
J’ai perdu trois membres de ma famille et ma jambe. Mon mari m’a chassée à cause de cet état physique que je n’ai pas cherché. Mes neuf enfants errent dans les rues. Je ne sais trop comment me prendre en charge…», s’exprime devant la presse, larmes aux yeux, une veuve dont le mari a été tué pendant la guerre.La scène se déroule lors d’une rencontre des victimes des guerres organisée en septembre dernier à Kisangani. «Ma blessure intérieure est incurable», déclare, tout aussi amer, Jean Kasongo, un garçon qui a perdu sa mère lors de la guerre dite de six jours (elle opposa en 2001 en plein Kisangani les troupes rwandaises à l’armée ougandaise, NDLR).
Impacts de la guerre visiblesDans la Province Orientale, les veuves et veufs, les orphelins, les blessés des guerres, les handicapés, les filles-mères et les femmes violées se comptent par milliers. En sillonnant les rues et quartiers de Kisangani, les vestiges, les destructions et impacts des balles et les obus sont toujours visibles et témoignent encore de l’ampleur des dégâts causés par les affrontements armés. «Les affres de la guerre sont encore là, les victimes aussi. Mais leurs besoins sont urgents», fait remarquer Firmin Yangambi, membre d’une ONG de défense des droits des victimes des guerres.L’espoir qu’avait suscité la condamnation, en 2006, de l’Ouganda par la Cour Internationale de Justice (CIJ) à la réparation des préjudices causés par la guerre en RDC, a vite tourné au désespoir. Si l’Ouganda s’est engagé à dédommager les victimes, celles-ci continuent toujours d’attendre. «Les autorités congolaises ne se pressent pas pour amener leurs homologues ougandais à honorer leur engagement», déplorent aujourd’hui, dans leur ensemble, les personnes qui ont subi les affres de la guerre.
Un fonds pour indemniserFace à ce qu’ils considèrent comme l’inaction du pouvoir public vis-à-vis des victimes des guerres de Kisangani, Yangambi, leur avocat, souhaite éviter qu’elles demandent réparation individuellement. «Nous essayons d’organiser nos frères pour solliciter la solidarité nationale et internationale afin de soulager leur misère», dit-il. Fin septembre, elles ont signé la déclaration de constitution d’un «fonds de solidarité aux victimes des guerres de Kisangani» destiné à accueillir différents dons des philanthropes et organismes de bonne volonté, attentifs à leur souffrance. «Les maladies vénériennes, la délinquance juvénile, le viol, les filles-mères, les orphelins, les enfants non scolarisés… sont autant des conséquences de ces guerres», fait remarquer Pétronelle Ifa, coordonnatrice des Femmes Victimes des Conflits Armés (FEVCA), une ONG qui assiste les femmes et orphelins de guerre. Pour cette religieuse, «ces gens ont besoin d’une prise en charge effective: médicale, juridique, psychosociale et une réinsertion sociale dans la communauté».
Lutter contre l’oubliDepuis 2003, le Centre International pour la Justice Transitionnelle (CIJT), une ONG des droits de l’homme, apporte, elle aussi, une assistance technique à ces personnes pour les aider à lutter contre l’oubli. «La justice transitionnelle met en place un ensemble de mécanismes pour prendre en charge les graves violations des droits humains du passé», explique Alpha Fall, représentant du centre à Kinshasa. Ces mécanismes aident les pays qui sortent des conflits à aller vers la pacification et la réconciliation. «La réparation sous-entend la justice, la reconstitution de ce qui s’est passé, l’indemnisation des personnes, la reconnaissance par les auteurs de leurs crimes, la garantie de non-répétition, la prise en charge médicale pour ceux qui ont subi les violences sexuelles», souligne le CIJT.
Manque de volonté politique«Il faut éviter l’oubli et cultiver la mémoire», insiste, pour sa part, Roberto Garreton, consultant du centre. Ce dernier encourage la population à rompre avec le scepticisme et à faire pression sur les autorités politiques, judiciaires et législatives.Selon les associations qui aident les victimes, il appartient à ces dernières de s’organiser et de mettre en œuvre un programme de réparation qui puisse leur procurer soulagement et reconnaissance. D’après le constat des ONG, les dirigeants politiques ne semblent pas très favorables à l’idée de réparation par le truchement de la justice. Mais elles estiment qu’il ne peut y avoir de paix, de réconciliation sans dénonciation des crimes et leur réparation. «Tout cela prendra du temps et la population doit prendre patience tout en militant», conclut Roberto Garreton.

Pépé MIKWAInterCongo media/Syfia http://www.jdconline.net

Viols massifs en République Démocratique du Congo : Une honte pour l’humanité

25/11/2007 Violences sexuelles en RDC http://www.fidh.org/



A l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la FIDH appelle à une mobilisation internationale contre les violences sexuelles en RDC
Violées, torturées, soumises à l’esclavage sexuel, atteintes du VIH, leurs corps détruits – voici le sort réservé à des centaines de milliers de victimes des conflits qui ravagent la République démocratique du Congo depuis une dizaine d’années. Avec la « transition démocratique », on aurait pu espérer une diminution du nombre de tels crimes, mais ils continuent d’être perpétrés avec la même ampleur. Des bébés de six mois, des femmes de 70 ans, n’échappent pas à la terreur.
Dans l’est du Congo, avec la résurgence du conflit au Nord-Kivu, les violences sexuelles se multiplient. Là, ainsi qu’au Sud-Kivu, en Ituri et au Katanga, femmes, hommes et enfants sont les cibles de viols, utilisés comme arme de destruction des populations. Ces crimes se distinguent non seulement par leur ampleur mais aussi par leur cruauté. Leurs auteurs, miliciens, insurgés, rebelles, mais également des membres de l’armée congolaise, jouissent d’une impunité quasi-absolue.
Du fait de cette culture d’impunité, les violences sexuelles se sont banalisées et se développent dans le reste du pays, y compris dans la capitale, Kinshasa. Parmi les nombreuses victimes qui osent dénoncer ces crimes, seule une proportion infime parvient à obtenir la condamnation des responsables.
Lors d’une mission d’information qui s’est rendue au mois de novembre 2007 à Kinshasa, la FIDH a recueilli le témoignage d’une fillette de 10 ans, accostée sur son chemin vers l’école, violée à plusieurs reprises puis séquestrée pendant des jours. Une plainte a été déposée auprès de la police à Kinshasa, mais le suspect, arrêté brièvement, a été libéré aussitôt, pendant que la petite fille restait détenue par les autorités. Une seconde plainte devant le parquet a connu un sort identique : selon plusieurs sources, la liberté du criminel aurait été achetée. La victime doit, au-delà des souffrances physiques et psychologiques perpétrées à son encontre, affronter le rejet de sa propre famille. Elle est hébergée depuis un an dans un centre de soins.
Le gouvernement congolais avait fait un pas en adoptant, il y a plus d’un an, deux lois sur la répression des violences sexuelles, mais elles restent à ce jour inappliquées. Certes, 6 militaires ont été condamnés pour viol, dans le cadre du procès de Songo Mboyo [
1] sous la qualification de crimes contre l’humanité, mais ils sont parvenus à s’évader de leur prison. " Que représentent une poignée de condamnés libérés au regard des milliers de criminels encore en liberté et qui tous jouissent de l’impunité ? " s’interroge Souhayr Belhassen, Présidente de la FIDH. "Nous exigeons que soient mis en place des moyens de répression systématique et exemplaire des criminels auteurs de violences sexuelles. Nous exigeons que cette répression vise tous les criminels, quels qu’ils soient, quelle que soit leur fonction, et où qu’ils se trouvent" a-t-elle ajouté.
La FIDH appelle une fois de plus le gouvernement congolais à faire preuve de sérieux dans la lutte contre les violences sexuelles, en adoptant la loi sur la coopération de la RDC avec la Cour pénale internationale, ainsi que le Protocole additionnel à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des femmes en Afrique.
A l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, la FIDH et ses organisations membres en RDC, l’ASADHO, la Ligue des Électeurs et le Groupe Lotus, lancent un appel à tous les acteurs de la communauté internationale pour qu’ils prennent enfin conscience de l’extrême gravité du drame qui est en train de se dérouler en RDC et que toutes leurs ressources soient mobilisées pour protéger la population et prévenir ces crimes.




Vidéo de la journée de solidarité avec les victimes de crimes sexuels en RDC

http://www.fidh.org/spip.php?article4929