samedi 15 août 2009

A Goma, venir en aide aux survivantes de violences sexuelles

14 août 2009 – Roselidah Ondeko travaille depuis bientôt deux ans et demi dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC), dans le cadre d'un projet d'aide aux femmes victimes de violences sexuelles. Et affronter tous les jours les souffrances vécues par ces femmes n'est pas toujours facile.

L'Est de la RDC est ravagé par les affrontements entre les rebelles armés et l'armée congolaise et les civils sont en première ligne, victimes de meurtres, de pillages et de viols.

Roselidah Ondeko est employée par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et coordonne le programme sur la violence sexuelle dans les provinces du Nord Kivu et du Sud Kivu soutenu financièrement par l'Agence canadienne de développement international (ACDI). Elle est basée à Goma, la capitale provinciale du Nord-Kivu.

Avant, elle a été en poste au Darfour (Soudan) et en Ouganda. « Au début, c'était très difficile d'écouter toutes ces histoires et de voir ce que ces femmes ont dû subir. J'ai dû y faire face en parlant avec des collègues exerçant la même profession », explique-t-elle dans un entretien avec le Centre d'actualités de l'ONU à l'occasion de la Journée internationale de l'aide humanitaire qui est célébrée le 19 août.

Elle retient surtout que ces femmes victimes de violences sexuelles et qui sont venues chercher un soutien médical et psychologique ont décidé de ne pas baisser les bras. « Quand vous regardez ce qu'elles ont enduré, vous voyez qu'elles n'ont pas renoncé. Elles ont de l'espoir », dit-elle. D'ailleurs, plutôt que de parler de victimes, elle préfère utiliser le mot « survivantes ».

Elle prend l'exemple de cette femme qui avait été violée puis abandonnée par son mari. Dans le cadre du programme de soutien, elle a reçu une chèvre pour avoir une source de revenu. C'était en 2007. « En 2008, quand je l'ai rencontrée, elle avait déjà six chèvres de plus », raconte Roselidah Ondeko. « Elle disait qu'elle avait le sentiment de devoir continuer car si elle laissait tomber, elle ne savait pas qui prendrait soin de ses enfants ».

Selon les données récoltées par l'UNFPA, le nombre de cas de violences sexuelles enregistrés a augmenté entre janvier et juin au Sud Kivu par rapport à la même période de l'an passé. Cela pourrait s'expliquer, selon elle, par le calme relatif dans certaines zones de la province. « Les survivantes sont en mesure d'avoir accès aux soins médicaux et aux services d'aide psychologique et les travailleurs de santé peuvent atteindre des zones auparavant inaccessibles à cause de l'insécurité », explique-t-elle. Les auteurs de violences sexuelles sont en majorité des hommes en uniforme, que ce soit des soldats de l'armée congolaise ou des combattants des groupes rebelles. « Nous voyons de plus en plus d'enfants touchés » par ces violences sexuelles, ajoute Roselidah Ondeko.

Quand elle compare la situation entre la RDC et le Darfour par exemple, elle constate que les gens en RDC parlent davantage des violences sexuelles commises. « Au Darfour, les femmes ont très peur de parler de violences sexuelles. Et les travailleurs de santé qui fournissent des soins le font dans le plus grand secret » par crainte de représailles, note-t-elle.

mardi 11 août 2009

Les officiers de police femmes recherchées dans les Missions de l'ONU

7 août 2009 – Il faut d'urgence augmenter les effectifs de femmes policiers – en particulier des francophones - dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies, notamment pour mieux lutter contre les abus sexuels, ont déclaré vendredi les conseillers en matière de police de l'ONU.

« La participation à égalité des femmes policiers à tous les niveaux des Nations Unies [...] permet de donner plus de poids aux femmes qui dénoncent des crimes sexuels ou contre les femmes », a déclaré Ann-Marie Orler, Conseil de police adjoint des Nations Unies, lors d'une conférence de presse au siège des Nations Unies à New York.

Elle a indiqué que sept opérations de maintien de la paix – au Timor-Leste, au Libéria, au Kosovo, au Sud-Soudan, en Haïti, au Burundi et en Sierra Leone – avaient déjà contribué à la création d'unités nationales spécialisées dans ces domaines.

« On pourrait faire beaucoup de choses si l'on avait plus de femmes policiers. Mais cela dépend des Etats Membres », a-t-elle expliqué, encourageant les Etats qui envoient des forces de police à parvenir à une parité hommes-femmes au moins proportionnelle à celle des effectifs nationaux.

En République démocratique du Congo (RDC), le besoin s'en fait cruellement sentir alors que l'on estime à 200.000 le nombre de cas de violence sexuelle depuis 1996. « Les auteurs de violations sont souvent des hommes en uniforme. Comment pouvez-vous attendre des femmes victimes des abus de demander de l'aide à d'autres hommes en uniforme », a-t-elle demandé.

De son côté, le Conseiller de police Andrew Hughes a indiqué que le Département des opérations de maintien de la paix de l'ONU (DPKO selon l'acronyme anglais) espérait augmenter le nombre de femmes policiers servant dans ses missions.

A l'heure actuelle elles représentent seulement 8% du total de 11.000 policiers servant dans 17 missions à travers le monde.

Enfin, M. Hughes a souligné le besoin de francophones, notamment en Haïti, en RDC, au Tchad et en Côte d'Ivoire.

Gemena : violences sexuelles, une ONG dénonce l’imposition des amendes transactionnelles

Une circulaire dont l'origine n'est pas indiquée demanderait à la police antiviolence sexuelle de Gemena, au Sud-Ubangi, de procéder à des amendes transactionnelles sur les cas des violences sexuelles. Cette circulaire fixe même la hauteur des recettes annuelles à réaliser dans cette rubrique pour le compte du trésor public : au minimum 2 millions 500 mille francs congolais. Une ONG locale dénonce cette politique et exige le retrait de cette circulaire, rapporte radiookapi.net

Cette ONG, Equipe de soutien au développement intégral humanitaire et de la biodiversité, accuse la police de l’Equateur de violer la loi en matière de violences sexuelles. Elle estime qu’une telle pratique ne peut permettre de lutter efficacement contre ce mal. Me Lambert Lisika membre de l’organisation s’explique : « Cette circulaire est contraire à l’esprit de la loi du 20 juillet 2006. C’est pourquoi nous demandons à ce que cela ne puisse pas être opposé à la police antiviolences sexuelles, parce qu’elle ne peut pas transiger en matière de violence sexuelles. Cela, non seulement qu’on viole la loi du 20 juillet 2006 qui réprime les violences sexuelles, mais aussi l’article 15 de la Constitution qui voudrait que le pouvoir public puisse veiller à l’élimination des violences sexuelles. » Et de poursuivre : « Voilà pourquoi nous recommandons à ce qu’on puisse retirer cette circulaire qui est imposée à la police antiviolences sexuelles de Gemena. Cette circulaire ne permet pas de lutter efficacement contre les violences sexuelles. Les amendes transactionnelles sont prévues pour des infractions bénignes. Or, les viols, les infractions de violences sexuelles sont des crimes graves. Ils ne peuvent pas se résoudre par des amendes transactionnelles. » Du coté de l'inspection provinciale de la police, l'on dit ignorer l’existence de cette circulaire. Selon Ekofo Cyrille, chargé de la communication à l’inspection provinciale de la police/Equateur, il s’agit d’une fausse information, probablement destinée à jeter le discrédit sur la Police. Toujours d'après la même source, une telle circulaire n'aurait aucune raison d'être, la Police étant activement impliquée dans la lutte contre les violences sexuelles.

Par Editeur Web

dimanche 9 août 2009

Ban veut créer un poste pour lutter contre les violences sexuelles

(AFP) – Il y a 2 jours

NEW YORK — Le secrétaire général de l'ONU a dit vendredi réfléchir à la création d'un poste de haut responsable chargé de lutter contre les violences sexuelles, et a pressé l'Assemblée générale de mettre en place une institution consacrée aux droits de la femme.

"Malgré les progrès effectués ces vingt dernières années, les agressions sexuelles visant délibérément des civils continuent à grande échelle et de façon systématique", a dit Ban Ki-moon au Conseil de sécurité des Nations unies lors d'un débat intitulé "Les femmes, la paix et la sécurité".

M. Ban a illustré ses propos en mentionnant les cas des conflits qui font actuellement rage au Tchad, en République démocratique du Congo (RDC) et au Soudan, où le viol est communément utilisé par les combattants.

Il a exhorté le Conseil de sécurité à autoriser la mise sur pied immédiate d'une commission indépendante chargée de se pencher sur les violations des droits de l'homme, mettant l'accent en particulier sur ces pays.

Selon un rapport établi par les Nations unies, 3.500 femmes auraient été violées depuis le début de l'année dans l'est et le nord-est de la RDC, théâtre d'affrontements fréquents entre groupes armés et de violences récurrentes contre les civils.

M. Ban a dit être en discussions avec les "partenaires des Nations unies pour nommer un haut responsable chargé de lutter contre les violences sexuelles".

"J'ai parlé avec des victimes de violences sexuelles. Leurs témoignages me hantent", a-t-il dit.

En sus, il a pressé l'Assemblée générale de créer "une institution chargée de promouvoir l'égalité entre les sexes et les droits de la femme".

De son côté, l'ambassadrice américaine aux Nations unies Susan Rice a estimé que "l'ONU, ses pays-membres et les médiateurs devraient inclure la lutte contre les violences sexuelles dans tous les processus de paix actuels et dans les négociations de paix à venir".

M. Ban et Mme Rice s'exprimaient lors d'un débat du Conseil de sécurité sur les modalités d'application d'une résolution adoptée l'an dernier qui élève le viol et la violence sexuelle au rang de crimes de guerre lorsqu'ils sont perpétrés durant une offensive

La France, par la voix de son ambassadeur adjoint à l'ONU Jean-Pierre Lacroix, a dit "soutenir le principe d'une commission d'enquêtes qui proposerait des mécanismes plus efficaces pour poursuivre les responsables de violences sexuelles".

M. Lacroix a indiqué que Paris était également en faveur de la nomination d'un haut responsable au sein de l'ONU "pour mener la lutte contre la violence sexuelle".

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