vendredi 22 août 2008

L’Observatoire de la parité en RDC

La société congolaise est devenue plus consciente de la nécessité d’éliminer les inégalités de genre dans le pays et cela s’est traduit dans l’article 14 de la nouvelle Constitution :

« La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat garantit la mise en oeuvre progressive de la parité homme-femme dans lesdites institutions. »

Il y a cependant une réelle difficulté à évaluer l’ampleur exacte des inégalités hommes/femmes dans la société congolaise, et de s’assurer qu’elles sont effectivement en voie de réduction. Or, il est vital de pouvoir suivre et évaluer l’impact des politiques visant à réduire les disparités entre les hommes et les femmes. L’Observatoire de la parité veut combler cette lacune et a pour mission d’assurer le suivi des progrès de la parité en RDC au niveau du pouvoir social, du pouvoir économique et, dans un premier temps, du pouvoir politique en surveillant et en stimulant la mise en œuvre effective de la parité. L’Observatoire de la parité est un mécanisme de vigilance et de suivi effectif de la parité et de l’égalité entre les sexes et de la promotion de la femme, à travers deux instruments : un Indice de la parité et un Tableau de bord. Ces deux outils serviront de base à des actions de Plaidoyer et de Sensibilisation.

Questions/Réponses sur l’Observatoire de la Parité
http://www.observatoiredelaparite.org/spip.php?page=sommaire

Q : Espérance Mawanzo, vous êtes la Directrice de l’Observatoire de la Parité qui vient d’être créé à l’occasion du 8 mars, Journée Internationale de la Femme. Pourquoi avez-vous mis en place cet Observatoire de la parité en RDC ?

E.M. : La société congolaise est devenue plus consciente de la nécessité d’éliminer les inégalités entre hommes et femmes, les inégalités de genre dans notre pays et cela s’est traduit dans l’article 14 de la nouvelle Constitution : « La femme a droit à une représentation équitable au sein des institutions nationales, provinciales et locales. L’Etat garantit la mise en oeuvre progressive de la parité homme-femme dans lesdites institutions. »

Il y a cependant une réelle difficulté à évaluer l’ampleur exacte des inégalités hommes/femmes dans la société congolaise, et de s’assurer qu’elles sont effectivement en voie de réduction. Or, il est non seulement vital de pouvoir faire l’état des lieux mais aussi de disposer d’un moyen efficace de suivi et d’évaluation de l’impact des politiques visant à réduire les disparités entre les hommes et les femmes en RDC. Ce moyen n’existait pas. L’Observatoire de la parité veut combler cette lacune et a pour mission d’assurer un suivi permanent des progrès de la parité en RDC au niveau du pouvoir social, du pouvoir économique et, dans un premier temps, du pouvoir politique en surveillant et en stimulant la mise en œuvre effective de la parité.

Q : Que va faire concrètement l’Observatoire de la parité ?

E.M. : L’Observatoire de la parité, dont l’instrument principal est le site web www.observatoiredelaparite.org est un mécanisme de vigilance et de suivi effectif de la parité entre les sexes et de la promotion de la femme congolaise à travers deux instruments : un Indice de la parité et un Tableau de bord d’évaluation de l’action de l’Etat dans ce domaine. Ces deux outils serviront eux-mêmes de base à des actions de Plaidoyer et de Sensibilisation.

Q : Pouvez-vous nous expliquer ce qu’est l’ Indice de la parité ?

E.M. : L’indice de la parité va permettre de fournir des données précises, chiffrées et des informations statistiques relatives à l’égalité entre les sexes en RDC. Il mesure, dans différents domaines, l’écart entre la condition des hommes et des femmes en RDC et met à la disposition des décideurs, des spécialistes sur les questions de genre, des ONGs, etc. un instrument de suivi efficace, valable, fiable et facile à utiliser. _Dans un premier temps, dès le démarrage de l’Observatoire, l’indice de la parité se concentre prioritairement sur le « pouvoir politique » et évalue si les femmes ont les mêmes possibilités que les hommes d’occuper des postes de responsabilité dans les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire au niveau national mais aussi au niveau provincial et local. _Dès à présent, on peut trouver sur le site www.observatoiredelaparite.org des statistiques sur la participation des femmes à la vie politique et plus précisément si les femmes ont les mêmes possibilités que les hommes d’occuper des postes de responsabilité.

Le premier indicateur du degré de parité est le nombre de sièges détenus par les femmes et donc la proportion de femmes au parlement national, Assemblée nationale et Sénat. Cet indicateur sera complété prochainement par le nombre de femmes présidentes de commissions et de comités parlementaires.

Le deuxième indicateur est le nombre de ministres y compris vice-ministres qui sont des femmes. Cet indicateur sera complété par un autre qui mesurera le nombre de femmes ministres dans des ministères autres que ceux voués aux questions sociales (santé, éducation, affaires sociales, emploi, etc.) ainsi que le nombre de femmes qui occupent des postesde directrices de cabinet ou de secrétaire générale dans divers ministères. Le nombred’ambassadrices sera inclu dans ce dernier indicateur

Q : L’Observatoire de la parité va-t-il se limiter à fournir des données seulement au niveau central ?

E.M. : Non, pas du tout. La parité, en effet, ne doit pas se construire qu’au sommet mais doit aussi être décentralisée. Un troisième indicateur qui exige davantage de recherche, est également déjà disponible. Il s’agit du nombre de femmes qui siègent dans les assemblées provinciales ainsi que dans les fonctions exécutives provinciales (Gouverneur, Vice-Gouverneur, Ministres provinciaux). Cet indicateur est d’autant plus important que, en RDC, la décentralisation et le développement local sont à l’ordre du jour (Députés provinciaux) .

Le quatrième indicateur, que nous sommes en train de finaliser, est celui de la proportion de femmes actuellement dans l’administration territoriale (Administrateur de territoire et Administrateur de territoire adjoint). Il devra dans quelques mois être complété par un autre indicateur, celui du nombre de femmes qui siègeront dans les assemblées locales après les prochaines élections au scrutin direct organisées à ce niveau, ainsi que dans les fonctions exécutives locales (Maire, Bourgmestre, Chefs de Secteurs et de Chefferies, etc.) après les élections au scrutin indirect. Cet indicateur est d’autant plus important que les élections au niveau des entités locales décentralisées sont aussi à l’ordre du jour en 2008 et que rien ne permet d’être optimiste sur la proportion de femmes qui seront élues dans ces entités locales décentralisées. (Conseillers de Secteur et de Chefferie)

Q : L’Observatoire de la parité ne s’intéressera qu’à la proportion de femmes élues dans les institutions nationales, provinciales et locales ?

E.M. : Non pas du tout. Nous publions déjà d’autres indicateurs comme celui du nombre de femmes dans le pouvoir judiciaire , donc de magistrates dans les cours et tribunaux civils et militaires.

L’Observatoire rendra aussi public le nombre de femmes directrices dans la fonction publique et dans es entreprises publiques.

D’autres indicateurs enfin mesureront le nombre de personnes désagrégé par sexe dans les organes dirigeants des partis politiques ainsi que dans les composantes de la société civile. : les ONG, les associations à base communautaire, les confessions religieuses, les syndicats, les associations d’employeurs, les associations de professions libérales, etc

Q : En quoi consiste le Tableau de bord ?

E.M. : Le Tableau de bord complète l’Indice de la Parité. Ce Tableau permet de faire le suivi des progrès réalisés par le gouvernement et de mesurer l’efficacité des politiques nationales de genre et de mise en œuvre de la parité - prioritairement la mise en oeuvre progressive de la parité homme-femme dans des institutions nationales, provinciales et locales - et leur impact sur la démarginalisation des femmes. _Le Tableau de bord examinera essentiellement les mesures que le gouvernement a prises ou n’a pas prises concernant le pouvoir d’action politique des femmes et leur présence dans les institutions. Il indiquera les domaines dans lesquels le gouvernement aura réalisé des progrès et les domaines de mise en œuvre dans lesquels il existe des lacunes. Il sera le bulletin d’évaluation du respect des engagements pris et attribuera une cote positive ou négative en fonction du respect ou non de tous ces engagements. L’Observatoire de la Parité publiera périodiquement les résultats de cette évaluation et mettra également en évidence les meilleures pratiques.

Q : L’Observatoire de la parité va-t-il se limiter à faire des évaluations et à distribuer des bons et des mauvais points ?

E.M. : L’Observatoire de la parité n’entend pas se limiter à une observation passive et critique mais se veut dynamique et constructif en développant des Actions de plaidoyer qui auront pour objectifs principaux l’insertion dans les lois particulières de dispositions mettant en œuvre la parité. Il fera aussi un plaidoyer actif pour la promotion des nominations de femmes dans les institutions.

L’Observatoire entreprendra également des Actions de sensibilisation du grand public, principalement par des campagnes à travers les médias, et qui favoriseront la sensibilisation aux questions liées à l’égalité entre les sexes, et présenteront des alternatives sous forme de bonnes pratiques tant nationales qu’internationales. Elles permettront également aux femmes de s’exprimer sur les questions d’inégalités entre les sexes en matière de participation politique, économique, sociale ainsi que de répartition des rôles masculin et féminin dans l’éducation et dans la vie familiale et sociale.

jeudi 21 août 2008

RDC: près de la moitié des populations de l'est "vit dans la peur"

KINSHASA - Près de la moitié des populations de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) a été menacée de mort, battue ou prise en esclavage par les groupes armés qui sévissent dans la région, indique un rapport du Centre international pour une justice transitionnelle (ITCJ)."Un tiers des 2.620 personnes interrogées a été enlevé plus d'une semaine", souligne l'ONG basée à New-York dans son rapport intitulé "Vivre dans la peur" transmis mercredi à l'AFP à Kinshasa.Cette enquête menée de septembre à décembre 2007 fait également état d'un taux élevé de violences sexuelles commises par les différents groupes armés dans le district de l'Ituri, la Province Orientale et dans les régions du Nord et du Sud-Kivu, en proie à un conflit armé depuis une dizaine d'années.Dans ce rapport, l'ONG américaine met également en cause les soldats gouvernementaux déployés dans l'est et demande que les auteurs de ces actes soient traduits devant la justice nationale et internationale.Selon le document, "23% des personnes interrogées disent avoir été témoin d'un acte de violence sexuelle, et 16% d'entre elles rapportent avoir été victimes de violence sexuelle".Pour mettre fin à ces violences, ITCJ demande au gouvernement congolais d'"appliquer concrètement les conclusions des négociations de paix récentes", qui se sont traduites par l'accord de paix de Goma entre les belligérants.Cette organisation recommande des "réformes efficaces" dans le secteur de la sécurité pour permettre à l'armée et la police d'être "des défenseurs des droits de l'Homme plutôt que des violeurs".Elle invite aussi le gouvernement à engager "des réformes efficaces" dans le secteur judiciaire afin de mettre fin à l'impunité.ITCJ encourage également un "dialogue intercommunautaire" pour résoudre les différends sociaux, faciliter la réintégration d'ex-combattants ainsi que le retour des personnes déplacées et des réfugiés.Aux nombreux groupes armés qui sévissent dans la région, ITCJ recommande le respect des engagements pour faciliter le processus de démobilisation, de désarmement et de réintégration.Malgré l'accord de paix de Goma de janvier 2008, les affrontements se poursuivent entre les milices armées et les Forces armées congolaises (Fardc), provoquant le déplacement des populations civiles.L'organisation demande par ailleurs au gouvernement rwandais de "s'engager dans une collaboration réelle" avec Kinshasa pour résoudre le problème des ex-combattants hutus rwandais réfugiés depuis 14 ans dans l'est de la RDC, après le génocide rwandais.(©AFP / 20 août 2008 19h19)

RDC : L';ONU FORME LA POLICE À PROTÉGER LES VICTIMES DE VIOLENCES SEXUELLES

New York, Aug 21 2008 2:00PM

Des agents de la police nationale du Nord Kivu, en République démocratique du Congo (RDC), ont suivi une formation sur la lutte contre les violences sexuelles dans le pays, annonce jeudi la <" http://www.monuc.org/home.aspx?lang=fr">MONUC.
« 37 inspecteurs et officiers de police judiciaire des territoires de Béni, Butembo et Lubero, dans la province de Nord Kivu ont suivi une formation, sur la protection des victimes des violences sexuelles, indique un communiqué.

Les participants ont été informé des nouvelles lois réprimant les violences sexuelles en RDC, de l';état des lois existantes et du droit international en la matière, des différentes formes de violences sexuelles, des attributions de la police, et de la prise en charge des victimes de violences sexuelles et des témoins de ces violences.

A l';issue de travaux, les policiers se sont engagés à ne pas recourir aux amendes transactionnelles en matière de violences sexuelles sur le plan pénal.

2008-08-21 00:00:00.000
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Veuillez consulter le site du Centre de nouvelles ONU pour plus d'information http://www.un.org/french/newscentre/

20.08.08 Refec pour la réhabilitation de la femme (L’Av)

Le Réseau des Femmes des Entreprises du Congo Refec, en sigle, s’est réuni à la 11ème session de formation autour du thème " les politiques et stratégies pour une contribution efficiente de la femme à la croissance, au développement et la pérennité de l’entreprise " ; la salle de conférence de la Paroisse Notre Dame de Fatima a servi de cadre à cette réunion du lundi 18 à aujourd’hui 20 août.

La cérémonie d’ouverture a eu lieu en présence des Ministres du gouvernement central, des honorables député, des chefs de Missions diplomatiques, des Représentants des organismes nationaux et internationaux, des ADG, ainsi que des membres du comité de Gestion.

L’objectif recherché durant cette nouvelle session de formation qui s’est ouvert à ce jour, a déclaré la coordonnatrice dans son adresse, sera de stimuler la femme à prendre une part active à la marche de l’entreprise.

Il s’agira entre autres de lui offrir l’opportunité de s’approprier les textes légaux et réglementaires qui régissent l’entreprise, renforcer ses capacités dans les domaines d’activité des entreprises, identifier les obstacles qui empêchent la femme de contribuer de manière plus efficace à la vie et au progrès de l’entreprise. Aujourd’hui, plus que jamais, a-t-elle poursuivit, il importe que les capacités de la femme au sein de l’entreprise soient renforcées de manière à ce que la parité ne soit plus une faveur réclamée à corps et à cri par les femmes, mais plutôt une réalité qui tienne compte des compétences égales entre les deux sexes.

C’est pour cette raison que le Refec s’emploi à rendre la femme plus active dans les entreprises afin de la rendre l’égal de l’homme dans la gestion de la chose publique. Cette 11ème session de formation est un signal fort de la détermination du Refec d’exploiter les énergies potentielles pour réussir cette campagne de réhabilitation de la femme.

Le Refec s’emploiera à plaider pour la cause du Gender et à exhorter les autorités à respecter les engagements souscrits par l’Etat à ce sujet. Les points focaux essaimés dans les entreprises se chargeront d’assurer la solidarité entre les femmes qui y oeuvrent de manière à faire triompher l’idéal de l’épanouissement de la femme.

Mme Agnès Mwadi, coordonnatrice du Refec a appelé les participants à mesurer le privilège qui est le leur en participant à cette session de formation. La mission qui attend les participantes est une mission exaltante, mais leur tâche est très difficile. Mais avec la détermination et le sens du don de soi, les femmes arriveront à atteindre leur finalité. Vous être donc appelés à être les portes flambeau d’une cause juste et noble, celle de la renaissance de la femme congolaise longtemps brimée, qui a pour objectif le rétablissement d’une justice nécessaire à la société, a conclu l’oratrice à l’intention des participants.

Rébecca Muzama L'ACCC pour exalter les valeurs intrinsèques de la femme

" La femme miroir de la société " est le thème choisi par M. Georges Nzuzi, président de l'Association congolaise des critiques cinématographiques (ACCC) pour exalter les valeurs intrinsèques de cette catégorie.
Se confiant à l'Agence Congolaise de Presse (ACP), M. Nzuzi a indiqué que son association a initié une action qui met en exergue les valeurs intrinsèques, culturelles et l'identité de la femme dans son environnement, tout en soulignant que la femme est la vraie image tant recherchée dans le monde actuel.
M. Nzuzi a annoncé dans ce contexte, le projet d'organisation d'un forum axé sur le thème " Femme, cinéma, paix et développement ", qui pourrait avoir lieu dans les tout prochains jours à Kinshasa pour permettre à la femme de retrouver un espace d'expression où elle pourra manifester ses ambitions.
" Honorer la femme à travers ses droits et sa place dans la communauté ", a dit M. Georges, " constitue la mission première de la communauté auprès de cette dernière ", avant d'indiquer les objectifs de ce forum qui est notamment de promouvoir et défendre la femme à travers le cinéma et les communications ainsi que leurs œuvres, de diffuser les œuvres cinématographiques de la femme, de couronner et reconnaître le travail réalisé par la femme en tant que partenaire privilégié de l'homme.

Kinshasa, 20/08/2008 (ACP, via mediacongo.net)

Thécla Bernadette Mulelebwe : « Nous voulons rendre l’espoir aux PVV en les aidant à supporter leur état »

Par Raymonde Senga Kosi

Directrice nationale de l’Asbl « Femme Plus », Mme Thécla Bernadette Mulelebwe mène une action salutaire en faveur des personnes vivant avec le VIH/Sida en République démocratique du Congo. Elle s’attelle à rendre dignité et espoir aux personnes et familles affectées ainsi qu’aux PVV, qui sont l’objet de discrimination et de stigmatisation dans la société.
Pour avoir participé à la conférence sur le VIH/Sida tenue récemment à Mexico, Bernadette Mulelebwe exhorte le gouvernement à capitaliser les acquis de cette conférence dans sa lutte contre le Sida. Il s’agit surtout de tout mettre en œuvre pour accélérer l’accès aux ARV afin, que les PVV puisent participer à la reconstruction du pays.
« Aider les PVV, particulièrement les femmes, à s’assumer et à assumer leur séropositivité avec dignité et courage, tel est le but poursuivi par notre Asbl. Mais, le principal objectif consiste à rendre l’espoir aux PVV en les aidant à supporter leur état », explique Bernadette Mulelebwe. Pour ce faire, « Femme Plus » entend améliorer les conditions de vie des PVV, les aider à être acceptées dans la société et à devenir autonomes. Dans le cadre de la lutte contre le VIH/Sida, Bernadette Mulelebwe préfère parler de l’accompagnement des PVV plutôt que de la prise en charge. Elle pense que le mot qui convient est « accompagnement », parce qu’à tous les niveaux d’interventions, précise-t-elle, « nous travaillons avec la personne concernée elle-même ».

UN TRAVAIL DE GRANDE ENVERGURE

Au niveau de l’accompagnement psycho-social des PVV, PA et familles, les activités menées visent à améliorer leurs conditions de vie. Ces activités ont également trait à un réarmement psychologique à travers un conseling, de visites à domicile pour palper du doigt leurs réalités de vie. « Lorsqu’une personne est malade, nous administrons les soins à domicile ou nous les transférons dans les hôpitaux. Quand la personne est délogée, si possible, nous l’aidons avec un fond pour qu’il trouve un autre endroit pour se loger. En cas d’hospitalisation, nous l’aidons à faire face au coût », signale Bernadette Mulelebwe. « Au même moment, nous sensibilisons les membres de sa famille à assumer leurs responsabilités, parce que la tendance a souvent été de rejeter la personne malade, en laissant entendre qu’elle nous appartient. C’est contre cette fuite de responsabilité que nous luttons », explique-t-elle.
A propos de l’alimentation « Femme Plus » distribue des vivres aux personnes les plus démunies. « Le PAM nous était d’un grand secours. Mais, son absence actuelle dans l’Ouest du pays est un grand handicap parce que les fonds ne suffisent pas », déplore Mulelebwe. Toutefois, l’accompagnement des PVV ne s’arrête pas à ce niveau. Il y a aussi, chez « Femme Plus », l’accompagnement matériel et juridique ainsi que des activités liées à la prévention du VIH/Sida. L’Asbl crée ainsi des conditions propices grâce auxquelles les PVV peuvent, seules, vivre positivement et correctement.
Au plan national, « Femme Plus » encadre 12.680 PVV, 7.229 orphelins et enfants vulnérables, 780 personnes affectées et 5.193 familles. « Cependant, la prise en charge est capitale pour la survie de milliers de personnes qui ont survécu seulement parce qu’il y a eu d’autres qui se sont intéressées à elles », explique encore Mme Mulelebwe.

LA RDC TOUJOURS A LA TRAINE

Mme Bernadette Mulelebwe, qui a participé à la conférence de Mexico sur le VIH/Sida, regrette que les délégués de la RDC s’y soient rendus en ordre dispersé. « On ne l’a pas sentie comme pays. Chaque Congolais y a pris part à la suite de l’invitation d’un partenaire. Rien n’a été organisé au niveau national. Pourtant, cela aurait été l’occasion pour nous de monter un stand destiné à présenter les efforts qui se déploient en RDC dans le cadre de la lutte. Qu’à cela ne tienne, mon vœu est que dans les années à venir, notre pays se rattrape », souhaite-t-elle. Elle rappelle que les travaux de Mexico, ayant porté sur l’« Action universelle maintenant », ont été d’un grand intérêt pour l’avenir de la lutte contre le VIH/Sida. Il y a été constaté que beaucoup de choses sont et en train d’être faites. « Mais, il reste encore beaucoup à faire. Cela demande que tout le monde s’implique maintenant et main dans la main dans cette lutte. On doit mettre un terme aux concurrences inutiles dans la recherche des solutions pour vaincre ce fléau », souligne Bernadette Mulelebwe.
En outre, la conférence de Mexico a fait remarquer que les enfants demeurent les grands oubliés dans l’accès aux ARV - alors qu’ils constituent l’avenir du monde -, le vaccin reste encore un défi pour les années à venir et que les femmes constituent un groupe important dans la lutte. Ceci, compte tenu de leur vulnérabilité et de leur faible capacité économique qui les exposent à la maladie.
Les efforts engagés dans la lutte contre la stigmatisation des PVV ont été salués. « Dans ce cadre, il s’est tenu une conférence oecuménique au cours de laquelle les chrétiens ont insisté sur la nécessité de briser le silence autour de la maladie. Ils ont insisté sur des stratégies auxquelles il faudra penser pour aider les jeunes à éviter le VIH en ayant un regard sur la part de la famille dans tout cela. J’en ai été très émue », avoue-t-elle. Lors des travaux, la parole a été donnée à deux groupes spécifiques de personnes : les homosexuels (hommes) et les travailleuses de sexe qui ont voulu qu’on reconnaisse leur travail comme tout autre métier. Mais, cela a suscité des débats houleux. Selon Mme Mulelebwe, « l’accès aux ARV et le dépistage n’ont pas été oubliés. La conférence a permis de voir que, même si l’on observe des avancées à travers le monde, il y a des personnes qui n’y ont pas encore accès. Des efforts doivent davantage être déployés ».
En RDC, l’accès aux ARV est de plus en plus limité, à cause de la mauvaise gestion du circuit d’approvisionnement et de distribution des ARV. « Pour améliorer la situation, on doit augmenter les points de prescription et améliorer tous ces circuits », propose-t-elle, appelant à éviter la rupture des stocks et à les rendre disponibles par rapport aux besoins en présence ai si qu’à ouvrir des laboratoires d’examen accessibles à tous, surtout en milieu rural. « Jusque là, seulement 2.000 PVV ont accès aux ARV dans notre Asbl sur plus de 12.000. Ce qui est insuffisant. En plus, il n’existe que trois laboratoires d’analyse des CD4 en RDC et ça ne permet pas de couvrir tous les besoins », déplore-t-elle. « S’il n’y prend garde, le gouvernement risque d’être accusé de non assistance aux personnes en danger. Et leur mort constituerait aussi une grande perte pour l’Etat qui a besoin tant de ces citoyens que de tous les autres Congolais pour sa reconstruction », avertit Mme Bernadette Mulelebwe. Droits de reproduction et de diffusion réservés © Le Potentiel

Nord-Kivu - Formation des officiers des FARDC pour réduire les exactions sur les déplacés à Lubero
Par Louis-Paul Eyenga Sana

Des soldats de la 15ième brigade des Forces armées de la RDC (FARDC) basés à Kanyabayonga, Kayina et Luofu, ont suivi une formation pour réduire la menace d’exactions commises sur les personnes déplacées et les incidents récurrents dans leurs sites du Sud-Lubero (Nord-Kivu).

Des soldats de la 15ème brigade des FARDC de Kanyabayonga, Kayina et Luofu ont reçu une formation en vue de réduire les exactions sur les déplacés. Ce cycle de formation qui a pris fin le samedi 16 août 2008 était animé par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), en collaboration avec Ocha, la Division des droits de l’homme de la Monuc ainsi que les ONG Norvegian Refugee Council et Save the Children.

Au cours de cette session de mise à niveau, 228 officiers et sous-officiers des FARDC ont renforcé leurs capacités dans la compréhension et l’exercice de leurs fonctions. Ils étaient sensibilisés, notamment, sur le mandat et les limites des agences humanitaires opérationnelles dans la région.

Le HCR ainsi que les autres membres du « cluster Protection » ont constaté, après des missions d’évaluation dans le Sud de Lubero, de mauvais traitements sur la population civile, les menaces et intimidations à l’égard des parents des ex-enfants associés aux groupes et forces armées réunifiés et vivant dans la communauté, l’érection de barrières illégales, l’extorsions de biens, les pillages du paquet de non vivres suite aux distributions dans les sites de déplacés, les violences sexuelles et le non respect du caractère civil des sites.

OBJECTIFS DE LA FORMATION

Le HCR a relevé aussi la cohabitation difficile des FARDC avec les groupes armés en cantonnement dans la zone.

A noter que cette formation avait pour objectif de renforcer les capacités des éléments de la 15ième Brigade des FARDC, réduire les exactions commises par les militaires à l’endroit des populations civiles, renforcer la notion d’Etat de droit chez les institutions militaires (FARDC) et civiles (autorités locales) et enfin rappeler aux sous-officiers, officiers et officiers supérieurs, les dispositions légales réglementant leurs comportements et responsabilités dans l’actuel Code pénal militaire.

Selon le Senior Protection Officer du bureau du HCR de Goma, « la formation apportée aux FARDC permettra de créer le lien avec les officiers en charge des zones à forte concentration de personnes déplacées, ainsi qu’avec les militaires ».

La formation a touché différents thèmes comme : droits de l’homme, droit international humanitaire, protection des personnes civiles, responsabilité individuelle et du commandant dans le cadre de la justice militaire, la situation spécifique des personnes déplacées et leurs droits la loi sur les violences sexuelles, la protection de l’enfance.

dimanche 17 août 2008

72.000 Congolais expulsés d'Angola en deux mois

Kinshasa, RD Congo – Un total de 72.000 Congolais ont été expulsés d'Angola en deux mois en raison de la tenue des élections législatives da ns ce pays en septembre prochain, rapporte le quotidien kinois L'Avenir, proche du pouvoir, dans son édition de samedi.

Ces expulsions se font brutalement, y compris des violences sexuelles sur des Congolaises qui sont fouillées par des hommes, révèle le journal, qui affirme que plus de 500 femmes expulsées via la province du Kasaï Oriental ont porté plainte pour violences sexuelles.

Selon les prévisions de OCHA, plus de 150.000 Congolais de la RDC pourraient faire les frais de ces expulsions avant septembre 2008, date des élections législatives angolaises, ce qui signifie que Luanda pourrait expulser près de 70.000 autres Congolais en moins d'un mois.

Le journal note que la communauté internationale, qui demande à Kinshasa de mettre du bémol dans sa politique d'expulsion des étrangers, dont les Mbororo et les Rwandais, est moins critique face aux agissements des forces angolaises.

La Mission de l'ONU au Congo (MONUC), très regardante lorsqu'il s'agit des actes des Forces congolaises, s'est contentée, de regrets lorsque son patron, Alan Doss, a jugé opportun de donner son avis à ce sujet, s'inquiétant des violences sexuelles dans le lot de toutes les violences subies par les Congolaises expulsées d'Angola.

Kinshasa - 16/08/2008 Pana

Les expulsions de Congolais s'accélèrent avant les élections angolaises
Il y a 2 jours

KINSHASA (AFP) — La vague d'expulsions brutales de Congolais en situation irrégulière en Angola s'accélère, avec plus de 70.000 refoulés en deux mois, à l'approche des élections législatives angolaises du 5 septembre.

"Près de 72.000 Congolais expulsés ont été enregistrés en juin et juillet", a déclaré jeudi à l'AFP le porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC), Christophe Illemassene.

Dès 2003, les autorités angolaises avaient annoncé qu'elles expulseraient les étrangers en situation irrégulière dans la perspective de l'organisation des élections, afin d'éviter que de non-Angolais participent aux scrutins. Il s'agira des premières législatives en Angola depuis la fin d'une guerre civile de 27 ans.

"De décembre 2003 à juillet 2007 environ 140.000 Congolais ont été expulsés par vagues successives", indique le dernier rapport de OCHA publié fin juillet.

"Environ 150.000 personnes de plus pourraient être concernées", prévient OCHA dans son rapport. Le Bureau de l'ONU dit craindre une "accélération des expulsions au fur et à mesure que les élections approchent" en Angola.

Les expulsés entrent en RDC par différents points dans toutes les provinces frontalières: Bandundu (sud-ouest), Bas-congo (ouest), Kasaï-occidental et Kasaï-oriental (centre), Katanga (sud-est).

Ils sont dépouillés de leurs biens et dans un état d'extrême vulnérabilité, selon les organisations non gouvernementales (ONG) sur place.

Le chef de la mission de l'ONU en RDC (Monuc), Alan Doss, s'était déjà dit, fin juin, "préoccupé face à de nombreux rapports sur des violences, notamment sexuelles", infligées à ces expulsés par les forces de sécurité angolaises.

Au Kasaï occidental, plus de 500 femmes (sur un total de 6.263 expulsés du 31 mai au 16 juin) ont déposé plainte pour des violences sexuelles.

Dans la province voisine du Bandundu, le docteur Philémon Sikulisimwa, coordonnateur d'une mission inter-agences, avait affirmé à l'AFP qu'outre les cas de viols, "plus de 2.500 personnes" s'étaient plaintes de "sévices corporels " au cours de fouilles par les policiers angolais jusque dans leurs partie génitales. Ces fouilles visent la recherche d'éventuels diamants que les refoulés peuvent cacher.

La plupart des Congolais pénètrent en Angola dans l'espoir de s'enrichir dans l'exploitation artisanale du diamant.

Les autorités congolaises sont souvent accusées de mollesse et d'indifférence face à ce problème. Il n'existe aucune structure d'accueil du côté congolais.

"Les émigrés congolais sont traqués comme des lapins en Angola alors que curieusement l'inverse est rare", s'exclame ainsi un quotidien congolais pourtant pro-gouvernemental, "L'Avenir".

Le directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur s'est défendu en expliquant à l'AFP qu'il était "difficile de les regrouper car la plupart d'entre eux sont hébergés dans des familles d'accueils".

"Nous tenons actuellement des réunions avec des organismes internationaux afin de prendre des dispositions face à l'aflux des expulsés", a ajouté Smith Kabengele selon qui ces "retournés" reviennent vite en Angola.

"Ils sont expulsés et après quelques mois, ils retournent en Angola", explique-t-il.

Beaucoup d'expulsés ont affirmé à Catholic relief services (CRS), une ONG catholique d'aide au développement, qu'ils retournent parce qu'ils peuvent s'enrichir rapidement. "Là-bas, on peut se réveiller pauvre et finir la journée très riche", ont-ils déclaré.

D'autres traversent la frontière car ils ont été chassés de chez eux. Ainsi, les habitants de Kahemba, dans le Bandundu, se sont retrouvés sans terre après un conflit frontalier en juillet 2007 entre les deux pays.

Plus d'un million de Congolais séjournent en Angola, selon le ministère congolais de l'Intérieur.


Les femmes victimes de violences sexuelles de Kabare formées en broderie et tricotage, et assistées en matériels aratoires

Pooled Fund

Depuis 2001, le territoire de Kabare dans le Sud-Kivu accueille de nombreux refugiés qui fuient les viols et les violences perpétrés pendant la guerre. Cette situation perdure jusqu'à ce jour avec l'insécurité qui règne encore dans la zone à la suite de la présence de nombreux « démobilisés » dont certains possèdent encore leurs armes et s'en servent pour commettre des viols. Débout pour faire face aux nombreux cas de viols et de violences contre les femmes, plusieurs organisations communautaires de base (OCB), petits groupes d'associations féminines dans le territoire de Kabare se sont mobilisé pour œuvrer en faveur des victimes de violences sexuelles.

Fort heureusement pour ces associations féminines, l'Ong International Rescue Committee (IRC) est venu s'impliquer et les assister dans leur travail en mettant en route, grâce à un financement du Pooled Fund, son projet d'appui aux victimes et lutte contre les violences sexo-spécifiques. Nous avons simplement renforcé leur capacité en organisant des formations et des activités. Leur leadership est exemplaire », confie Sarah Mosely, Coordinatrice du Project GBV de l'IRC. Pour renforcer leur capacité, IRC a organisé des formations simples et pratiques basées sur cinq thèmes à savoir : la gestion de projets basiques et identification des besoins sur une base participative ; les violences contre les femmes et les filles et conséquences des violences sexuelles, besoins spécifiques des victimes (y compris les questions de confidentialité), renforcement du soutien psychosocial (« counselling ») et du référencement des victimes ; l'approche holistique de prise en charge psychosociale à travers des activités de groupe ; le leadership féminin et rôle des femmes dans le pouvoir de décision et la reconstruction des communautés ; et enfin le plaidoyer. Après avoir bénéficié de ces formations, les femmes invitent ensuite les leaders locaux à discuter des thèmes abordés, afin de les sensibiliser et s'impliquer davantage dans le pouvoir de décision des communautés. Grâce à ces activités, les leaders locaux ont réalisé que ces associations de femmes avaient un pouvoir de décision et un impact direct sur leurs communautés, déclare Sarah Mosely. Parmi les activités, l'on compte la broderie, le tricotage, le travail dans les champs communautaires. Les femmes vendent leurs broderies ou rachètent même leurs propres broderies afin de se procurer du matériel pour continuer leurs activités. L'IRC a également acheté des champs communautaires où les membres des OCB peuvent cultiver et partager les gains des récoltes vendues au marché. Sur le long terme, la stratégie de l'IRC est de passer de questions de violences sexuelles aux questions d'équilibre de genres dans les communautés. Le financement du Pooled Fund a permis de soutenir les activités d'environ 70 à 80% des membres de ces associations, parmi lesquelles des victimes de violences sexuelles.

De manière générale, les femmes sont très enthousiastes par rapport aux travaux menés par les OCB. Grâce aux actions de sensibilisation sur les violences faites aux femmes et leurs conséquences, la non-stigmatisation des victimes et l'acceptation par les familles et les communautés, les victimes se sentent bien intégrées dans leurs communautés. Les activités de groupe leur permettent de parler, de se soutenir et d'apprendre un métier afin de se débrouiller. Francine, membre de l'OCB Majirani et victime de viol, a exprimé sa joie par rapport à l'assistance en outils aratoires et se déclare simplement heureuse d'avoir été acceptée au sein d'une association, elle qui avait d'abord été rejetée par sa famille.

Malgré ces résultats, la grande préoccupation demeure l'insécurité qui augmente les risques de viols (la nuit dans les maisons, dans la forêt quand les femmes cherchent du bois de chauffe, etc.) et tant qu'elle ne sera pas réglée, les OCB continueront d'accueillir des victimes de violences sexuelles tous les mois.