mercredi 13 août 2008

Une centaine de soldats indiens de l'ONU en RDCongo soupçonnés d'abus sexuels

Des soldats indiens ayant fait partie de la mission de maintien de la paix l'ONU en République démocratique du Congo (Monuc) pourraient être impliqués dans des cas d'abus sexuels, ont indiqué mardi les Nations unies.
Dans un communiqué, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon se dit "profondément troublé" par les informations rapportées par des enquêteurs des Nations unies qui ont révélé "un début de preuve" selon laquelle des soldats indiens ayant servi au sein de la Monuc "pourraient être liés à des cas d'exploitation sexuelle et d'abus".

Un responsable de l'ONU proche des enquêteurs a expliqué, sous couvert de l'anonymat, que cette affaire concernait des "abus sur des jeunes filles et dans certains cas sur des jeunes garçons par au moins 100 soldats indiens de la force de paix (de la Monuc) sur une période de plusieurs années". Ces soldats ont depuis regagné l'Inde, selon ce diplomate.

M. Ban "réitère, de la manière la plus ferme possible, qu'une telle attitude, si elle est prouvée, est totalement inacceptable et qu'une action disciplinaire aussi forte que permise par les lois indiennes devrait être entreprise dès que possible contre ceux qui ont été impliqués dans ces mauvais agissements", indique l'ONU.

Le document ajoute que le gouvernement indien a assuré l'ONU que ces "allégations allaient rapidement et minutieusement être examinées et que, si elles s'avéraient justes, une action exemplaire et sévère serait entreprise dans les limites permises par la loi". L'Inde est avec le Pakistan le plus important contributeur aux force de l'ONU de maintient de la paix.

"Les mauvais agissements de quelques-uns ne doivent pas diminuer l'énorme contribution et sacrifice du plus grand nombre des Casques bleus qui servent la cause de la paix", a ajouté M. Ban, qui a fait part de son "respect pour les soldats de maintien de la paix d'Inde et d'autres pays contributeurs, qui servent avec honneur et engagement".

En mai, la Mission de l'ONU en RDCongo avait annoncé avoir ouvert de nouvelles enquêtes sur des allégations d'"exploitation et d'abus sexuels" impliquant des Casques bleus au Nord-Kivu (est).

Ces allégations font l'objet d'enquêtes approfondies par le Bureau des services de contrôle interne de l'ONU (BSCI), avait ajouté la Monuc, sans donner plus de précision.

Selon des informations obtenues par l'AFP de sources onusiennes et locales, ces enquêtes concerneraient notamment un réseau de prostitution enfantine présumé à Masisi, localité située à environ 60 km au nord-ouest de Goma, la capitale du Nord-Kivu.

La Monuc a été éclaboussée par plusieurs scandales impliquant ses personnels, civils et militaires, dans des affaires d'abus sexuels ou de trafics de minerais, depuis son déploiement en RDC en 2001. La Monuc est composée de quelque 16.000 soldats venant de 18 pays.

Kinshasa, 13/08/2008 (AFP/MCN, via mediacongo.net)

Les FARDC s'en vont en guerre contre les viols et les violences perpétrés par leurs éléments
Bernard Kalume / MONUC 12 aoû. 08 - 17h41

Le mardi 12 août 2008, le Général Mayala et le Colonel Kahimbi, respectivement commandant de la 8ème région militaire et commandant chargé des opérations au Nord Kivu, ont invité la MONUC, la presse et les medias pour annoncer la décision de la haute hiérarchie des FARDC (Forces Armés de la RDC) de lutter contre les viols et les violences perpétrés par leurs éléments, ceci à travers des comités de suivi qui seront instaurés au sein de toutes les régions militaires du pays.

Ces comités de suivi, constitués d’un officier de l’auditorat militaire, d’un officier de commandement de région et de la MONUC seront chargés spécialement d’assurer la surveillance des violations des droits de l’Homme par les FARDC, la prise en charge des victimes pour les premiers soins et surtout d’assurer le suivi des procès, des sentences prononcées et l’exécution de ces dernières.

En plus de cela, ils devront établir des rapports destinés aux hautes hiérarchies des FARDC et de la MONUC pour d’éventuelles prises de décisions complémentaires, nécessaires pour aider à éradiquer définitivement ces fléaux des esprits des troupes gouvernementales.

Pour cela, une sensibilisation profonde et continue s’impose pendant que les comités de suivi seront à pied d’oeuvre.

Les statistiques sur les viols perpétrés par les FADRC sont effrayantes, comme l’a reconnu le Colonel Kahimbi.

Les FARDC de la région de Haut Congo sont responsables de plus de 30% des cas de viols perpétrés dans cette région tandis que leurs confrères du Nord Kivu sont coupables de plus de 26% de cas de viols enregistrés dans la région où ils sont déployés.

Pour le Nord Kivu , le comité de suivi est composé de personnalités suivantes : le Général Mayala, le Colonel Kahimbi ,le magistrat de l’auditorat militaire Kyanga Mbilika, l’officier de renseignements Hamuli, et trois officiers de la MONUC (Celui des droits de l’homme,de la protection de l’Enfant et du contingent).

Les rencontres sont prévues deux fois par mois au sein de la 8eme région militaire mais le comité peut se réunir à tout moment, selon l’urgence.

« Nous sommes tous soulagés et encouragés par cette décision noble et salutaire du ministre de la Défense et du chef des états majors des FARDC pour le respect des droits de l’Homme par les militaires. La MONUC a pour mission ici de soutenir tout effort visant la protection de la population, surtout de la femme et de l’enfant. Notre soutien à ces comités est inconditionnel», a dit Alpha Sow, le Coordinateur de la MONUC pour la Région Est, qui était présent à cette cérémonie.

Bukavu : l’Eglise catholique relance le barza communautaire
Sud Kivu | Développement | 13 Août 2008 à 17:16:01

La commission justice et paix de l'Eglise catholique initie un atelier de 2 jours au centre Olame de Bukavu. Objectif : réfléchir sur la manière de promouvoir la paix et la réconciliation à la base. Cet atelier regroupe une quarantaine de participants venus de tous les territoires du Sud-Kivu dont les administrateurs de territoire, les chefs coutumiers et les différents acteurs dans la paix et la réconciliation, rapporte radiookapi.net

Pour la première journée de ce mercredi, les participants ont été repartis en travaux de carrefour au cours desquels chacun a été invité à inventorier les différents obstacles à la paix, à la réconciliation et au développement de chaque territoire du Sud-Kivu. Plusieurs facteurs ont été cités, notamment les conflits fonciers et communautaires, la persistance des groupes armés, les barrières, l'impunité et autres. L'exemple de la partie sud de la province où règnent les conflits ethniques, tribaux et l'abus de pouvoir. Pour Idelphonse Masumbuko Songolo de l'organisation Arche d'Alliance d’Uvira, il faut aider les communautés a reprendre le dialogue dans les structures traditionnelles qu'il faut renforcer : « Il y a des structures qu’on appelle des Lubunga, ce sont des structures où toutes les communautés pouvaient se rencontrer et se parler mais actuellement ces Lubunga n’existent plus, je pense qu’il faut les recréer afin que les communautés puissent se parler; ce sont des structures qui existaient depuis très longtemps, depuis les époques anciennes » La commission justice et paix entend ainsi renforcer les structures à la base, après avoir mené cette réflexion profonde sur les causes de la guerre et des conflits qui ont émaillé l'Est du pays. Après les deux jours de réflexion sur les obstacles et les stratégies d'une paix durable dans les communautés de base, il sera procédé au lancement de ce programme de réconciliation et de reconstruction communautaire, partant des réalités de la base.

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