dimanche 10 août 2008

Province Orientale : plus de 70 femmes et filles violées en juillet 2007 par des Maï-Maï

C’est le résultat de l’enquête d’une mission conjointe Monuc-FARDC effectuée à Liekelesole, une localité située à 262 kilomètres de Kisangani, chef-lieu de la province Orientale. Les Maï-Maï incriminés sont ceux du commandant « Tongs ».

Quatre jours durant, au cours de cette semaine, les habitants de Liekelesole ont défilé devant la mission conjointe pour apporter leurs témoignages sur les atrocités dont ils avaient été collectivement ou individuellement victimes lors du passage du groupe Maï-Maï du colonel Tongs dans cette localité. Dr Akim Mumeme, membre de la délégation donne le résultat de l’enquête : « J’ai recensé 72 cas de victimes de violences sexuelles, nous avons constaté des avortements, des femmes qui ont fait des fausses couches, 4 femmes ont été violées pendant qu’elles étaient grosses, nous avons encore une dizaine de mineures dont au moins 8 présentent des lésions sévères qu’on doit prendre en charge dans un hôpital de référence. »

Pour sa part, le capitaine Ntow Mutombo, auditeur militaire garnison de Kisangani qui a fait partie de la mission côté FARDC, a indiqué que tout est prêt pour saisir le tribunal militaire. « Quand on viole plus de 20 femmes dans un village, et non seulement ça, on va bastonner la population, la chasser pour qu’elle se retrouve à 5 kilomètres du village, dans la brousse, ce sont des infractions », s’est-il insurgé. « Dès que nous arrivons à Kisangani, nous allons très rapidement fixer le dossier devant le tribunal pour juger les coupables et les condamner », a laissé entendre l’officier FARDC.

Cette mission conjointe a été financée conjointement par le Royaume de Belgique et la coopération canadienne dans le but de rétablir dans leurs droits les victimes de Liekelesole.

Liekelesole(Prov. Orientale), 28/07/2008 (OKAPI/MCN, via mediacongo.net)

Libérons les femmes

Dans les sociétés où les parents, surtout les femmes, ont le temps de s'occuper de leurs enfants, la délinquance juvénile n'est pas aussi inquiétante comme elle semble le devenir dans pratiquement toutes nos grandes villes. L'économie qui ne marche pas comme il se doit, parce qu'elle ne crée pas d'emplois, est une des causes principales de l'ampleur que prend la délinquance, surtout juvénile. Faute d'emplois donc, hommes et femmes, se déversent dans la débrouillardise. Ce qui veut dire, lever tôt et rentrer tard.

Et comme la solidarité du village et des clans ne fonctionnent plus, et en l'absence des crèches, élever les enfants devient de jour au jour pour beaucoup de Congolais, un véritable casse-tête. Et comme les enfants ne sont pas encadrés, c'est la rue qui les prend en charge. Or, dans la rue, toutes les valeurs sont inversées. Au point où, de moins en moins, des parents se reconnaissent dans le discours et le comportement de leurs enfants. La perte de l'autorité sur les enfants achève tout l'édifice.

Pour arrêter le phénomène de la délinquance, ou tout au moins, pour atténuer son ampleur, il y a beaucoup de solutions, mais il y a une seule qui est la meilleure : la stabilité des foyers. Ce qui suppose non pas nécessairement femme au foyer, mais femme très près des enfants. Nous devons donc réfléchir, en faisant une course contre la montre, à la possibilité de décharger les femmes de certaines de leurs occupations dont, généralement, elles ne vivent pas correctement.

Il n'est pas acceptable, en effet, et c'est un exemple parmi tant d'autres, que des mères de familles sortent de leurs maisons à 3 heures du matin pour aller chercher des pains à vendre dans des boulangeries, d'où elles ne sortent généralement qu'entre 6 heures et 9 heures du matin. Et quand elles rentrent à la maison, c'est-à-dire après avoir vendu péniblement leur cargaison de pains, les maris sont déjà partis à la recherche de l'argent. Résultat : les enfants vont à l'école souvent sans une assistance appropriée des parents.

Dans le commerce des pains, comme dans celui des légumes, les mamans se font proprement exploitées. Dans les deux cas, elles ne gagnent pas assez pour ainsi sacrifier l'éducation de leurs enfants. La solution : dans les pains comme dans les légumes, il faut organiser toutes ces mamans en coopérative pour les mettre en position de traiter avec leurs partenaires, les boulangers pour les unes et les acheteurs des légumes, à des prix dérisoires, pour les autres.

Il est bon que l'homme et la femme travaillent. Mais il est bon que cela ne le soit pas au détriment des enfants. Si on ne peut pas s'en occuper comme il faut, il est mieux de s'abstenir d'en faire. Concrètement, qu'est-ce que l'Etat doit faire ? Il doit s'intéresser, en organisant comme il faut, toutes ces activités dans lesquelles les femmes s'engouffrent dans l'espoir, jusqu'ici vain, d'améliorer leur vécu quotidien. Si l'on ne trouve pas de solutions satisfaisantes à la situation des femmes qui travaillent, il nous sera impossible de circonscrire assez rapidement le phénomène de la délinquance juvénile dans nos villes.

Autrement dit, au niveau des communes et des quartiers, l'Etat devra, avec le concours des privés, penser à construire des centres d'encadrement pour des enfants dont les parents, mère et père, travaillent tous les deux. Dans le même ordre d'idées, le système de la bonne à la maison est à revoir de fond en comble. Si on la maintient, il faut qu'on s'assure que les bonnes ont reçu préalablement une petite formation de nature à leur permettre de se substituer aux parents de manière satisfaisante..

Faute de nous engager dans ces pistes, nous ne ferons qu'encourager le phénomène dit " délinquance juvénile ". Première étape donc : Libérons les femmes pour qu'à leur tour elles libèrent leurs enfants de l'emprise des parents de la rue.

Mankenda Voka

Kinshasa, 28/07/2008 (L'Observateur, via mediacongo.net)


Les femmes protestantes du Bas-Congo réfléchissent sur la crise alimentaire


Du 27 au 31 juillet 2008 à Matadi

Les femmes protestantes du Bas-Congo entendent apporter leur contribution à la résolution de la crise alimentaire qui secoue spécialement la République démocratique du Congo. Ainsi le 4ème Congrès provincial de la Fédération des femmes protestantes du Bas-Congo (FFP) se tiendra-t-il à Matadi, chef-lieu du Bas-Congo, du 27 au 31 juillet.

Ce congrès va se tenir sous la direction de Mgr Paul Tekasala Mawa, président provincial de l'Eglise du Christ au Congo (ECC), avec pour thème : " Femme protestante, quelle implication face à la crise mondiale ", rapportent les sources proches de la présidence provinciale de l'ECC du Bas-Congo.

Les assises de Matadi auront pour orateur principal le Rév. Lutonadio de la CBFC/Kinshasa. La problématique de la réduction de la pauvreté, le VIH Sida, la connaissance des droits de la femme et de l'enfant, la gestion de l'environnement et la perspective d'avenir à l'horizon 2015, sont les sous thèmes qui seront également développés par d'autres éminents orateurs pour appuyer le thème principal.

Les participantes sont recrutées parmi les leaders des fédérations locales des femmes protestantes à travers toute la province du Bas-Congo, les représentantes du cercle des théologiennes protestantes ainsi que celles des organismes associés à l'ECC/Bas Congo.

L'objectif poursuivi dans ce 4ème congrès est de conscientiser la femme protestante à s'adapter au mouvement permanent d'évolution du monde.

La séance d'ouverture officielle est intervenue dimanche 27 juillet à 15 heures et les travaux du congrès auront lieu les avant-midi de 9 heures à 13 heures de lundi 28 à jeudi 31 juillet pour les congressistes et le séminaire biblique de 16 heures à 18 heures. Les assises se clôtureront jeudi 31 juillet 2008 à partir de 16 heures.

Voir des femmes congolaises, de surcroît des confessions religieuses, s'impliquer dans la recherche des solutions à la crise alimentaire qui sévit à travers la planète, principalement en République démocratique du Congo, voilà qui montre que cette crise est telle que, y mettre fin, appelle l'effort et le concours de tous, particulièrement des femmes qui connaissent mieux ce qui manque lorsqu'on parle de la crise alimentaire.

Kléber Kungu

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