mercredi 9 janvier 2008

Intervention d'Emile Noel à l'atelier de lutte contre les violences sexuelles au CNCD

Bonjour Je me présente : Emile Noël de la société GIPSA une sprl dont les abréviations signifient Groupe Interculturel de Promotion de la Santé et des Arts.

Je voudrais en tout premier remercier les associations organisatrices qui m’ont offert l’opportunité de participer aux premières pistes de réflexion sur les pratiques solidaires en Belgique. Ces réflexions dans le cadre de la lutte contre les violences sexuelles de guerre faites aux femmes en RDC sont très actuelles et judicieuses. Le constat fait par ces association est interpelant il faut l’avouer:
« Malgré les appuis déjà nombreux et la multiplication des efforts des associations locales, malgré les dénonciations régulières, les violences sexuelles sont encore commises. Aucune réparation n’est accordée aux victimes ».

Je ressens à travers ses interpellations tantôt un certain plafonnement dans les capacités de faire bouger les choses, tantôt une impatience animée par le désir légitime de changement. Le fait que sur le terrain les appuis obtenus ne se traduisent pas en changements significatifs ne peut-être en effet qu’interpellant.

Dans notre désir d'être acteur du changement, ne faudrait-il pas que nous nous posions la question de la façon suivante : Pourquoi l’approche préconisée et les actions prises ne parviennent-elles pas à être mobilisatrices ? En quoi ne sommes-nous pas convaincants ? Les appuis potentiels existent certes mais sommes nous capables de les mobiliser et traduire leurs actions en réalisations sur le terrain.

A mon humble avis, il faudrait éviter que les pratiques professionnelles auprès des personnes violentées prennent une forme charitable donnant aux actions et aux gestes des allures « de main tendue ». Je crains fort que ce concept de la solidarité trouve de moins en moins preneur auprès des professionnels des communautés concernées. Une conception de la solidarité se développe habituellement autour de la notion d’équité, de partage, de respect.

Quel est le concept de solidarité des gens auxquels nous voulons apporter notre appui ? Les appuis que nous leur apportons, respectent-ils réellement leurs traditions dans la façon de gérer l’adversité ?

Il ne s’agit pas ici de faire la promotion des approches exclusives. Il ne s’agit pas de refuser les expertises développées au cours des années. Il s’agit plutôt de réfléchir sur la nécessaire adaptation que doivent revêtir l’organisation et l’expression des appuis pour répondre aux besoins sur le terrain.

En oubliant d’intégrer le concerné dans le processus de résolution de son problème on inocule le poison avec le remède, puisqu’on exclue du centre de l’action les premiers entéressés.
Combien de sociétés de marketing d'origine africaine ont participé à la conception, la réalisation de publicités destinées aux différentes luttes qui ont concerné les africains. Bien sur, il y a eu quelques participations qui sont de l’ordre des bonnes actions. Combien d'artistes africains ont fait partie du casting d'embauche dans la production de ces publicités. Bref quelles ont été en pourcentage les retombées économiques réelles pour la diaspora africaine dans les différentes luttes concernant ses communautés. En quoi les campagnes qui ont duré des années et au cours desquelles il s'est dépensé des milliards d'euros, ont-t-elles contribué à la vélocité de la monnaie dans la communauté migrante des afro-descendants. Tous les appuis existent en Belgique.

Cependant leur implication et leur solidarité, leur savoir être et leur savoir faire est souvent à l'écart du bouillonnement économique généré par les différentes campagnes de lutte contre les souffrances humaines qui concerne au premier chef les africains. Tout ceci parce que ses appuis ne se sont pas organisés entre partenaires d’affaires qui désirent entreprendre ensemble et avec l’appui des autres une action concertée pour résoudre un problème de leur communauté.
Faisons le constat que ces pratiques de solidarité développent sous une intention noble, une sous culture de dépendance dont les effets pervers à long terme contribuent à nous maintenir éternellement en situation déficitaire. De concernés, nous sommes devenus solidaires.

Les violences sexuelles de guerre nous interpellent à plusieurs niveaux : Tout d'abord en tant que personne. A ce titre notre réaction est commune à beaucoup d’humains. Il y a ceux qui ont le désir de contribuer à une aide et qui passeront à l’acte et d’autres qui remettront toujours à plus tard leur implication

Mais ces violences interpellent certains parmi nous de façon viscérale, puisque bon nombre de ces femmes violentées sont celles du village d'à côté, ce sont des voisines, ce sont des nièces, des cousines, des mères. A ce titre, ce que nous pouvons ressentir comme élan de solidarité et la façon dont nous le ressentons se répercute chez nous à un niveau de désir d’investissement de soi pour gérer et résoudre une difficulté d’ordre socio économique qui nous concerne.

Cependant, au fur et à mesure de son évolution cet élan d’investissement s’appauvrit et devient essentiellement dans la pratique de tous les jours une course aux subsides par compassion à une misère humaine. Ce changement d’état d’esprit fera toute la différence dans l’évolution de la courbe des appuis et la forme que prendront les résultats sur le terrain.

La résolution sur le terrain des violences sexuelles de guerre faites aux femmes en RDC, requiert des interventions spécialisées de plusieurs disciplines professionnelles de façon simultanée. La bonne coordination sur le terrain sur les plans financiers, économiques, juridiques, criminologiques et politiques ainsi que la diffusion adaptée de l’information assurera le changement de mentalité recherché à travers les pratiques de vie courante.

En ce sens, la résolution de ce problème n’est pas différente d’un autre du même type qui sévirait n’importe où sur la planète. Sa résolution passerait par une action coordonnée et simultanée de plusieurs disciplines issues autant des milieux concernés que des milieux aidant. Ces actions concertées favoriseraient une intégration efficace sur le terrain des différentes expertises susceptibles d’avoir un impact sur les mentalités à changer.

Nous, en tant que groupes de psychologues, de médecins, de juristes, avons des intérêts avoués à gérer de façon efficace et rentable les inconforts des populations à travers nos pratiques professionnelles respectives.

GIPSA offre aux professionnels qui veulent actuellement s’associer à une action solidaire et organisée, un système de partenariat. Il s’agit d’un cabinet virtuel, élargi aux différentes spécialités, médicale, sociale et juridique.

Nous offrons à nos partenaires une visibilité sur notre site où ils peuvent afficher leurs coordonnées, leur mission ou leurs spécialités, leurs caractéristiques particulières, ou un lien avec leur site. Un service de relations publiques pour la promotion des différents services offerts par les partenaires ainsi que leurs particularités

Un code d’éthique qui encourage les partenaires de GIPSA à avoir une conduite professionnelle favorisant un traitement global du patient.

Un service de réception des demandes de client et de répartition vers les services compétents

Un service de secrétariat :
o pour planifier et répartir les rendez-vous du client chez les différents partenaires susceptibles de répondre à ses besoins
o Pour administrer les dossiers des clients

Nous recevons la demande de la personne,
Nous évaluons les besoins
Nous proposons à nos clients des choix parmi nos partenaires pour solutionner les difficultés rencontrées.

Notre mission
Mettre à la disposition des personnes des ressources professionnelles pour qu’elles puissent résoudre de façon efficace les problèmes de santé, les difficultés administratives, familiales, professionnelles qui peuvent survenir.

Les appuis potentiels sont là. Une bonne coordination devrait déboucher sur des actions et informations concertées sur le terrain

Merci
E . Noël

http://gipsa.synchrone.be/

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