mercredi 6 février 2008

PÉTITION DE LA CAMPAGNE DES FEMMES CONGOLAISES CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES EN RDC DESTINÉE AUX MEMBRES DE LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE

Face aux violences sexuelles commises pendant le conflit, les femmes, les associations locales de femmes, la société civile ont lancé un cri d’alarme (‘’SOS Femmes en Danger’’) vers la communauté internationale pour dénoncer ces crimes à leur juste mesure. Ce sont des crimes innommables qui détruisent les vies et paralysent les communautés locales sur le long terme.

Non à l’impunité! Oui à une réparation efficace ont été les mots d’ordre des activistes au cœur des campagnes contre les violences sexuelles.

Mais pendant que l’on dansait dans les villes le jour du lancement de la Campagne nationale contre les violences sexuelles, dans nos villages on continuait à nous violer en toute impunité. Il faut plus que des textes législatifs pour en finir avec la banalisation de ces crimes : il faut aussi une volonté politique pour que la loi réprimant les violences sexuelles soit efficacement appliquée et que cesse l’inertie des instances judiciaires. Il faut aussi mobiliser la société par une campagne de sensibilisation et mettre sur pied un programme intégral d’accompagnement des victimes et de leur famille.

Les victimes sont des citoyennes à part entière de la société congolaise, elles sont essentielles à la transformation de notre société. C’est leur voix qu’il faut nous faut entendre, leurs besoins qu’il faut satisfaire, leur dignité qu’il faut restaurer. Ne faisons pas d’elles des instruments pour obtenir des fonds, ou des données permettant d’illustrer leur malheur au profit d’organismes internationaux, pourtant bien loin de leur réalité quotidienne.

Ce décalage d’avec la réalité nous le vivons, nous ONGs de femmes locales. Nous étions sur le terrain avant, pendant et après le conflit. Nous sommes là pour rester, nous ne sommes pas de passage. Aujourd’hui, nous sommes extrêmement préoccupées quant à la durabilité de nos activités car maintenues dans une relation de dépendance : nous ne sommes pas informées sur les initiatives internationales, nous sommes écartées des discussions avec les bailleurs de fonds. Nous nous sentons déconnectées, insultées, méprisées. Que se passera-t-il quand les ONGs internationales et les agences onusiennes s’en iront ? Nous sommes bien plus que de simples bénéficiaires, nous sommes des interlocutrices incontournables, des parties prenantes à la reconstruction de l’avenir de notre pays ainsi que l’a reconnue la résolution 1325 du Conseil de Sécurité.

Notre message s’adresse aux ONGs internationales, aux bailleurs de fonds, aux agences onusiennes : travaillons ensemble ! Mais travaillons efficacement ensemble !

Reconnaissez notre expertise !

Reconnaissez notre expérience !

Respectez notre travail !

Impliquez-nous dans toutes les étapes de vos interventions auprès des victimes que ce soit dans la recherche de fonds, la mise sur pied de campagne, les actions sur le terrain !

A quoi sert-il de dupliquer les initiatives ? A quoi sert-il d’intervenir auprès des victimes en leur donnant ce qu’elles n’ont pas demandé ? Comment pouvez-vous prétendre changer la réalité des victimes alors que vous ne parlez pas leur langue et méconnaissez leurs capacités et leurs aspirations.

Nous travaillons tous les jours avec les victimes et leurs proches , nous sommes leur sœur, leur mère, leur tante, leur grand-mère, leur voisine. Nous savons les écouter, nous savons leur donner une voix, nous savons mobiliser la communauté, nous savons l’importance d’établir une collaboration avec les pouvoirs coutumiers et publics : donnez-nous les moyens durables de continuer à renforcer la capacité des victimes de se réaliser en tant que citoyennes, agentes de changement de leur propre vie, de leur famille, de leur communauté, de leur société. Renforcer l’autonomie des ONGs locales c’est renforcer celle des victimes.

Sans votre appui, notre action ne serait pas aussi forte, sans notre partenariat votre action n’aura que peu d’impact. Aidez nous à changer le visage de la lutte contre les violences sexuelles en RDC.

La pétition a été signée par les organisations suivantes:

Arche d'Alliance (ARAL) (Sud-Kivu)

Association des Femmes pour les Droits et la Démocratie (AFD) (Sud-Kivu)

Association des Femmes pour le Progrès Social et Culturel (AFPSC) (Est de la RDC)

Association des Mamans Chrétiennes pour l'Assistance aux Vulnérables (AMCAV) (Sud-Kivu)

Association pour la Défense des Droits des Femmes (Nord-Kivu)

Collectif des Associations Féminines de Beni (CAF/Beni) (Nord-Kivu)

ESSAIM (Cadre de concertation et d'action pour la défense des droits des femmes) (Est de la RDC)

Forum des Mamans de l'Ituri (FOMI) (Ituri)

Initiative des Femmes pour le Développement et l'Autopromotion (IFDA) (Sud-Kivu)

Réseau Femmes Développement / Ituri (Province Orientale)

Solidarité des Femmes Activistes des Droits Humains (SOFAD) (Sud-Kivu)

Solidarité des Femmes en Difficultés (SOFED) ( Sud-Kivu)

Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral (SOFEPADI) (Nord-Kivu, Ituri)

Solidarité et Paix pour le Développement Intégré (SOPADI) (Sud-Kivu)

Syndicat des Femmes Défavorisées (SYFED) (Sud-Kivu)

Synergie des Femmes contre les Violences Sexuelles (SFVS) (Nord-Kivu)

Avec l'appui de:

Coalition pour les Droits des Femmes en Situation de Conflits (Canada)

Droits et Démocratie (Canada)

Ajoutez votre signature par Internet: http://www.rdcviolencesexuelle.org/site/fr/node/11

Sans votre appui, notre action ne serait pas aussi forte,
sans notre partenariat votre action n’aura que peu d’impact.
Aidez nous à changer le visage de la lutte contre les violences sexuelles en RDC.

Aucun commentaire: