lundi 16 juin 2008

Walungu : une journée avec les enfants de Kaniola en période post conflit

Sud-Kivu | Politique et Citoyen | 16 Juin 2008 à 12:11:01
La section Protection de l’enfant de la Monuc a choisi de célébré la journée de l'Enfant africain à Kaniola, à près de 50 kilomètres au sud-ouest de Bukavu, en territoire de Walungu. Le choix de ce groupement est fait à cause de plusieurs atrocités commises pendant la période de turbulence attribuée aux combattants hutus rwandais. Plusieurs enfants avaient perdu leurs parents suite aux attaques répétées des groupes armés. Au programme, un message des élèves de Kaniola adressé aux autorités de la RDC et la remise aux gagnants du concours artistique sur la paix et les droits de l’enfant, rapporte radiookapi.net
Des manifestations regroupant plus de 1 000 élèves se déroulent à l’école primaire de Kaniola, devant les autorités territoriales. Pour la section Protection de l’enfant de la Monuc, deux raisons justifient la célébration de la journée de l’enfant africain dans cette contrée : Kaniola reste l’une des localités qui ont connu des violations massives et récurrentes des droits des l’enfants, suite aux attaques régulières des forces négatives étrangères toujours présentes dans les collines environnantes. C’est aussi un milieu presque abandonné aujourd’hui. Dans leurs déclarations, les élèves démontrent que malgré l’amélioration de la situation sécuritaire, les conditions demeurent déplorables : manque de matériels didactiques et des frais scolaires, la malnutrition, la pauvreté qui s’est accentuée suite aux déplacements réguliers de leurs familles. Plusieurs dons sont remis par la Monuc aux élèves : des kits scolaires, sportifs ainsi que des matériels didactiques. La Monuc assure également la prise en charge des frais scolaires aux gagnants du concours artistique organisé à cette occasion.

Entretien : A l'est de la RDC, des violences qui durent

Vendredi 13 juin 2008
Alors que les mines du Katanga sont au cœur des convoitises (voir le reportage de Colette Braeckmann), la population de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) est victime d’un conflit qui n’en finit pas. Coralie Lechelle, la responsable des programmes de Médecins sans Frontières dans le pays y est allée en mai dernier. Pour le blog de XXI, elle raconte.

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INTERVIEW

Quelle est la situation aujourd'hui?

Coralie Lechelle : Le processus de paix initié en 2002 a abouti à l'élection d'un président, Joseph Kabila, dans des conditions plutôt bonnes. C'était à la fin 2006. De nombreuses régions du pays ont été pacifiées, notamment l'Equateur (au nord), et le Katanga (au sud est). Mais une grande partie de l'est du pays est toujours le théâtre de nombreuses violences. C'est le cas du Nord Kivu et du Sud Kivu, deux régions très densément peuplées qui sont au coeur du conflit congolais depuis plus de dix ans.

Les populations civiles y sont victimes d'affrontements entre les forces armées congolaises soutenus par les casques bleus des Nations unies (MONUC) et de nombreux groupes armés. La situation est extrêmement complexe et mouvante.

Selon la MONUC, plus de 200 incidents ont été comptabilisés dans l'est de la RDC rien que pendant les deux dernières semaines de mars.

Comment se traduit cette précarité?
Coralie Lechelle : La population civile est la première victime des violences, les groupes armés s’en prenant à leurs ressources et leur nourriture. Elle continue de fuir.

Depuis le début de l'année, plusieurs dizaines de milliers de Congolais ont été déplacés. Beaucoup vivent actuellement dans des camps, non loin des frontières rwandaise et ougandaise. Les mouvements de populations dans la région sont anciens, mais cela ne fait qu'un an et demi que les personnes déplacées se sont regroupées dans des camps. Elles convergent vers les sites où les casques bleus ont monté des bases afin d'y trouver la sécurité. L'accès à l'eau potable est un problème majeur, de même que l'équipement des familles en biens de première nécessité et l'accès à la santé. Depuis quelques semaines, ces déplacés font face à une épidémie de choléra et une épidémie de rougeole. Les cas de viols sont extrêmement nombreux : entre février et avril, nous avons pris en charge 1280 victimes de violences sexuelles, et plus de 550 nouveaux cas en mai.

Comment travailler dans ces conditions?

Coralie Lechelle : Il arrive que les combattants, et parfois également les civils, nous confondent avec les casques bleus et cette confusion entre humanitaires et militaires est dommageable. Mais les incidents, vols, braquages... sont réguliers. Le risque est un élément avec lequel doivent vivre nos employés. Il peut arriver que les humanitaires soient perçus comme de riches colonisateurs ou comme des espions dont la priorité n'est pas la fourniture d'aide. Souvent, ce sont simplement nos ressources qui attirent les groupes armés. C’est pourquoi il est essentiel d’expliquer ce que nous faisons et quel est le sens de notre mission.

Vous vous êtes rendue dans la région en mai dernier. Qu'en retenez-vous?

Coralie Lechelle : J’ai surtout été choquée par les regroupements de populations. C’est un élément nouveau, parce que pendant longtemps, les déplacements se faisaient à proximité des villages et, étaient en général, de courte durée. Ces populations étaient accueillies dans des familles des villages voisins. Aujourd’hui, ces mêmes voisins sont eux aussi déplacés, et ne peuvent plus accueillir des nouvelles familles. Les conditions de vie dans les camps de déplacés sont extrêmement précaires : les habitations font 2 à 3 m² pour une famille de 5 à 6 personnes en moyenne, elles n’ont pas accès à leurs champs, à l’eau potable, il y fait froid la nuit …

Quelle est la situation dans les autres régions de l'est de la RDC?


Coralie Lechelle : Partout, les conditions sanitaires sont très précaires, la guerre ayant mis à mal un système de santé structurellement déficient. Mais au Katanga par exemple, un calme relatif prévaut. Il y a toujours des incidents, notamment liés à la mise en place d'une armée unifiée, par l'intégration des anciens combattants des différentes factions. Mais nos interventions sont surtout liées aux épidémies. Nous venons par exemple de répondre à une épidémie de choléra à Lubumbashi, la capitale, et à Likasi, une ville de 400000 habitants. En Ituri, à la frontière avec l'Ouganda, les opérations de désarmement donnent encore lieu à des affrontements violents. Les différents groupes armés continuent de défendre leurs propres intérêts et leur lutte pour le contrôle d'un territoire s'accompagne souvent d'exactions sur les populations civiles et de pillages.

Propos recueillis par M.N.

RDC : la CPI ordonne la suspension de l'affaire Thomas Lubanga

16 juin 2008 – La Chambre de première instance I de la Cour pénale internationale (CPI) a ordonné, vendredi dernier, la suspension de l'affaire concernant Thomas Lubanga Dyilo, le dirigeant de l'Union des Patriotes Congolais accusé de crimes de guerre.
La tenue d'une audience consacrée à l'éventuelle mise en liberté de l'accusé a été fixée au 24 juin, indique un communiqué publié aujourd'hui par la CPI.
Les juges ont estimé que le Procureur avait omis de transmettre plus de 200 documents qui auraient pu être utiles à la préparation de la défense de Lubanga, entravant ainsi son droit à un procès équitable.
L'Accusation avait obtenu ces documents de sources exigeant qu'ils ne soient pas divulgués.
Thomas Lubanga est accusé d'avoir commis des crimes de guerre en République démocratique du Congo (RDC). Il aurait enrôlé des enfants de moins de 15 ans dans les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), l'aile militaire de l'Union des patriotes congolais (UPC), et les aurait fait participer à des hostilités en Ituri, entre septembre 2002 et août 2003.
Thomas Lubanga a été arrêté et transféré à la CPI en mars 2006.
Sauf ordonnance contraire de la Chambre, la procédure dans son ensemble restera au point mort.
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=16715&Cr=CPI&Cr1=Congo

Kinshasa : le greffier de la CPI en RDC

RDC | Politique et Citoyen | 16 Juin 2008 à 09:19:43

Le greffier de la Cour Pénale Internationale, CPI, est arrivé dimanche à Kinshasa. Mme Silvana Arbia est en mission de travail de trois jours en RDC. Son agenda prévoit des rencontres avec les autorités congolaises, notamment le ministre de la justice, le procureur général de la République et les hauts magistrats militaires. C’est sa première visite en RDC depuis sa nomination à ce poste en février dernier, rapporte radiookapi.net

Grands Lacs: Consultation sur l'éradication de la violence sexuelle et l'élimination de l'impunité

Communiqué conjoint 16 juin. 08 - 08h36
13 juin 2008: Sous l’initiative et le financement du Fonds de Développement des Nations Unies pour les Femmes (UNIFEM), du Fonds des Nations Unies pour la Population, du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, de la Mission des Nations Unies en RD Congo, une Consultation Régionale de haut niveau sur «l’éradication de la violence sexuelle et l’élimination de l’impunité dans la Région des Grands Lacs» est organisée par la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), du 16 au 18 Juin 2008 à Goma, en République Démocratique du Congo.

L’objectif principal de cette Consultation Régionale est d’accélérer la mise en œuvre de réponses urgentes au problème de violence sexuelle, mesures exigées pour assurer la prévention, la protection, l’accès aux soins et à la justice pour les femmes et les enfants, dans le but de forger le premier Plan d’Action Régional pour l’Eradication de la Violence Sexuelle et l’élimination de l’Impunité dans la Région des Grands Lacs.

Pour s’attaquer au problème, différentes initiatives ont été mises en place par les Nations Unies et les partenaires internationaux dans de nombreux pays de la région. Les défis rencontrés ont tourné autour d’une approche coordonnée pour s’assurer que les efforts fournis sur le terrain produisent des résultats et pour qu’une réduction substantielle, voire l’éradication du crime de violence sexuelle, soit constatée dans tous les pays.

C’est ainsi que pendant ces trois jours, un nombre ciblé de décideurs de haut niveau en provenance des gouvernements de la région et de la communauté internationale, de l’armée, de la justice, des représentants clés des communautés, des défenseurs des droits des femmes, des Nations Unies et de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs aborderont différents sujets, notamment celui de l’identification du cadre conceptuel pour s’attaquer à la violence sexuelle et les causes structurelles sous-jacentes ou profondes, y compris les aspects sociaux, culturels, économiques et politiques; celui de la sensibilisation et de la mobilisation basée sur la communauté en faveur de la prévention et de la réintégration des femmes et des filles ayant survécu au viol, y compris les approches de changement d’attitudes et de comportements et une sensibilisation dirigée vers les jeunes et les hommes.

Il sera aussi question des initiatives politiques communautaires; de l’accès aux soins médicaux et psycho-sociaux et à la réhabilitation des survivants de la violence sexuelle basée sur le genre, y compris la santé sexuelle et reproductive et les soins relatifs au VIH-SIDA; des moyens d’existence et la sécurité économique, y compris les alternatives d’autonomisation de la femme et la prévention d’une nouvelle victimisation et la vulnérabilité socio-économique; de la violence sexuelle et de l’exploitation sexuelle; de la révision de l’efficacité des mesures destinées à faciliter la réhabilitation des victimes/survivants dans leur communauté; de l’accès à la Justice et au cadre législatif pour le traitement de la violence sexuelle, précisément l’accès à la justice pour la victime/survivante ou son absence et les causes, aux cadres législatifs aux niveaux national, régional et continental pour mettre fin à l’impunité des crimes de violence sexuelle et l’accès sécurisé à la justice pour les femmes (utilisation des lois actuelles, la loi traditionnelle, les mécanismes de justice de transition, le système judiciaire et le rôle du secteur de la sécurité); et il sera question des besoins spécifiques et des droits des “épouses déplacées” et des enfants nés en captivité et leur statut.

Rappelons que le Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs signé à Nairobi le 15 Décembre 2006 par les Chefs d’Etat et de Gouvernement des 11 pays membres de la CIRGL inclut parmi ses Protocoles celui sur la suppression et l’élimination de la violence sexuelle contre les femmes et les enfants dans la Région des Grands Lacs. Aujourd’hui, le Secrétariat de la Conférence dispose des instruments légaux de ratification du dit Pacte de huit pays membres; ce chiffre huit ainsi atteint est primordial car il a sanctionné l’entré en vigueur du Pacte et de par la même la mise en œuvre des différents protocoles dont celui sur la suppression et l’élimination de la violence sexuelle contre les femmes et les enfants dans la Région des Grands Lacs.

Cette Consultation Régionale de Haut Niveau sur «l’éradication de la violence sexuelle et l’élimination de l’impunité dans la Région des Grands Lacs», est une étape stratégique cruciale en préparation du prochain Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, visant à appuyer leurs efforts de transformer la Région des Grands Lacs en une zone sécurisée pour ses peuples, et en particulier pour les femmes et les enfants, exprimé ainsi dans la Déclaration de Dar-Es-Salam.

Journée de l’enfant africain : « zéro enfants associés aux forces et groupes armés »RDC | Politique et Citoyen | 16 Juin 2008 à 10:38:08

L'unité d'exécution du programme national DDR lance une campagne nationale intitulée « zéro enfants associés aux forces et groupes armés ». Organisée avec l'appui d’ONG internationales, dont l'Unicef, cette campagne vise à amener les chefs des groupes armés qui comptent encore des enfants dans leurs rangs à les relâcher, rapporte radiookapi.net
Cette campagne est organisée en marge de la journée de l’enfant africain. Le coordonnateur de l'Unité d'Exécution du Programme National DDR, ex-Conader, rappelle à cette occasion qu’il faudrait combattre aussi l’existence même de ces groupes armés. Pour professeur Ntumba Luaba, tant qu’il y aura des groupes armés, il y aura risque d’y trouver des enfants : « Cette pratique est interdite par la constitution, qui la considère comme un crime de haute trahison, par la charte africaine des droits de l’enfant, par les Nations Unies, à travers le protocole de la convention du droit de l’enfant, et même par le code pénal militaire et le Statut de Rome. Tous ceux qui continuent encore à recruter des enfants savent à quoi s’en tenir. C’est un crime imprescriptible. Et si nous organisons cette campagne, c’est pour leur donner une chance en leur disant : lavez-vous les mains, si vous avez encore des enfants dans vos rangs, laissez les rentrer dans une vie normale. Mais il faut dire que « zéro enfant soldat » ne va pas sans « zéro groupes armés ». Aussi longtemps qu’il y aura des groupes armés dans notre pays, il y aura toujours des enfants soldats. Il faut que l’autorité de l’Etat monte en puissance pour mettre fin à ce phénomène de groupe armé. » Le professeur Ntumba Luaba était l'invité de Radio Okapi à 7h30 et 8h30. Kananga : le BICE a difficile à réinsérer les enfants en rupture de liens familiaux Au Kasaï Occidental, le Bureau International Catholique de l’Enfant (BICE), éprouve de difficultés dans la réinsertion des enfants en ruptures des liens familiaux. Le coordonnateur provincial l’a déclaré à la presse la veille de la célébration de la Journée de l’Enfant Africain. Pierre Tshilengi reconnaît que la réinsertion d’un enfant recueilli par le BICE, dans son milieu et dans sa famille d’origine, nécessite beaucoup de moyens financiers : « Nous pouvons d’abord cerner la difficulté à réaliser une réinsertion durable, et celle de retourner les enfants non originaires de la ville de Kananga à l’intérieur de la province. Et avant cela, il faut retrouver les traces des familles de chaque enfant. Ça suppose un coût élevé. Après le « tracing », il faut rester pour faire la médiation familiale jusqu’à ce qu’elle réussisse. Ça nous fait autant de jours pour celui qui va en mission. Quand par exemple on résiste au retour de l’enfant en famille, surtout que maintenant il y a les plus jeunes, on voit mal comment on doit les orienter. On doit par exemple leur chercher une famille d’accueil ou, à défaut, installer l’enfant dans un milieu autonome de vie. Mais il faut que l’enfant ait une certaine maturité pour pouvoir s’autogérer. » Mbuji Mayi : 11.000 enfants travaillent dans les mines de diamant Au Kasaï Oriental, c’est prés de 11.000 enfants qui se livrent au travail des mines de diamant autour de Mbuji Mayi. C’est ce qui ressort d’un rapport publié dernièrement par l’Unicef. D’autres, par contre, vivent dans les rues et marchés de la ville. Tous ces enfants vivent dans des conditions très difficiles. Dans les mines de Matempu, à Bakwa Tsimuna, à 15 kilomètres au Sud-Ouest de Mbuji Mayi, il y a plusieurs enfants de moins de 18 ans. Les garçons se livrent aux durs travaux dans les profondes galeries de diamant. Quant aux filles, elles vivent dans des huttes, se livrant à la prostitution. Un garçon témoigne : « Je suis arrivé ici à cause de la souffrance à la maison. Il n’y a pas à manger. C’est pourquoi je viens travailler ici pour faire vivre la famille. J’ai déjà 2 ans dans les mines. Nous travaillons dur, mais les preneurs achètent mal. Ils peuvent vous supporter avec un peu d’argent, mais quand il y a un diamant, ils l’achètent à moins cher. » Une fille de 14 ans parle de sa situation dans les mines : « Je vis aux chambres où je me prostitue. Je suis arrivée ici après le décès de ma mère. Mon père ne s’occupait plus de moi. C’est ce qui m’a poussé à venir ici. » Selon les estimations de la division provinciale du genre, famille et enfants, plus de 5.000 enfants en rupture familiale vivent à Mbuji Mayi. Le ministre provincial des Affaires sociales a même été interpellé par l’Assemblée provinciale à ce sujet. L’ONG Save the Children a mis sur pied un programme de 3 ans visant à orienter ces enfants vers la formation. Pour rappel, la journée de l’enfant africain est commémoration depuis le 16 juin 1991, en souvenir du massacre, par le pouvoir de l’apartheid, de dizaines d’écoliers sud-africains à Soweto en 1976. C'était lors d’une marche pour leurs droits à l’éducation dans de bonnes conditions et dans leur langue maternelle. Cette journée est donc devenue une occasion de revoir les conditions des enfants en Afrique.

RDC: lancement d'une campagne nationale "zéro enfants-soldats"

16.06.08 | 15h13
Le Programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion (PNDDR) de République démocratique du Congo (RDC) a lancé lundi une campagne de sensibilisation destinée à sortir tous les enfants des groupes armés dans le pays, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Depuis 2001, (...) près de 30.000 enfants ont été sortis des groupes armés en RDC", pays ravagé par deux guerres successives (1996-97 et 1998-2003) et dont les régions de l'est sont encore le théâtre d'affrontements réguliers entre l'armée nationale et des milices locales et étrangères, a rappelé Alphonse Tumba Luaba, directeur du PNDDR, lors de la cérémonie de lancement de la campagne à Kinshasa.
"Selon les estimations actuelles, il y aurait encore entre 3.000 et 6.000 enfants au sein des différents groupes armés. Nous disons stop aux saccageurs, aux voleurs d'enfance", a-t-il ajouté, rappelant que la conscription d'enfants de moins de 15 ans et leur utilisation dans des conflits constituaient "un crime de guerre et un crime contre l'Humanité".
La campagne nationale intitulée "Zéro enfants associés aux groupes armés", lancée à l'occasion de la Journée de l'enfant africain, vise à "ce qu'il n'y ait plus aucun enfant-soldat à la fin 2008", a affirmé M. Tumba Luaba.
"Mais, soyons lucides. (Cet objectif) ne sera pas atteint tant qu'il y aura des groupes armés. C'est pourquoi, nous allons travailler avec le programme Amani (processus de paix en cours dans l'est) pour inciter tous les groupes armés congolais à libérer immédiatement les enfants de leurs rangs et cesser tout recrutement", a-t-il poursuivi.
En janvier 2008, tous les groupes armés congolais des provinces des Nord et Sud-Kivu (est) ont signé un "acte d'engagement" en faveur de la paix et un cessez-le-feu immédiat à l'issue d'une conférence de paix tenue à Goma, capitale du Nord-Kivu.
Ces accords de Goma - qui peinent à être mis en oeuvre dans le cadre du programme Amani ("paix", en swahili) - prévoyaient notamment le retrait progressif de tous les belligérants des lignes de front, la démobilisation de leurs troupes et l'arrêt de tout recrutement et la libération immédiate des enfants se trouvant dans leurs rangs.
Au cours de la cérémonie, le chef de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), Alan Doss, a appelé une nouvelle fois "tous les signataires de ces processus de paix à respecter leurs engagements".
"Arrêtez maintenant le recrutement des enfants!", a-t-il lancé, déplorant que malgré "une réduction sensible des violences", les enfants "continuent à servir de porteur, de cuisinier, de garde ou d'esclave sexuel" au sein des groupes armés.
La campagne, d'une durée indéterminée, prévoit une sensibilisation accrue des officiers au sein de l'armée régulière comme des groupes armés, à la fois sur le terrain et à travers les médias locaux.
La Banque mondiale, qui a soutenu le travail de démobilisation et réinsertion des anciens combattants en RDC, a annoncé une contribution de 50 millions de dollars en 2008, dont 5 millions seront spécifiquement destinés à la démobilisation des enfants.

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