jeudi 25 septembre 2008

Dungu : Peur et tension aprés les attaques des rebelles ougandais

Source: Missionary International Service News Agency (MISNA)

Date: 25 Sep 2008

La tension est grande dans la zone de Dungu (Province Orientale, à l'extrême nord-est de la République démocratique du Congo), où la semaine dernière les rebelles ougandais de l'Armée de résistance du seigneur (Lord's resistance army, Lra) ont perpétré de graves attaques contre quelques villages (Duru, Kiliwa et Nimba). Une dizaine de personnes ont perdu la vie dans ces épisodes et près d'une centaine ont été enlevées. "La peur et la tristesse règnent partout. Les écoles sont toujours fermées et nous procédons au recensement des personnes en fuite par peur de nouvelles attaques", a déclaré à la MISNA une source locale, fournissant à une semaine des violences (survenues dans la nuit du 17 au 18 septembre) un bilan général des actions des hommes de la Lra, cachés depuis plusieurs mois dans le parc de la Garamba, non loin de la frontière avec le Soudan méridional. Malgré le fait que des actions de ce genre se soient répétées ces derniers mois dans la zone au nord de Dungu, en plein coeur du parc de la Garamba, les violences de la semaine dernière à Duru, Kiliwa et Nimba semblent avoir une autre origine. Les sources locales soutiennent de façon concordante qu'il ne s'est pas traité d'une "attaque politique", à savoir d'un ordre donné par les responsables de la Lra engagés depuis deux ans dans une délicate négociation de paix avec les autorités de Kampala, mais plutôt d'une action "d'éléments libres du groupe" ne supportant plus d'être cachés dans la forêt et continuellement à la recherche de biens et d'aliments à piller. Au contraire, d'autres sources considèrent qu'il s'agit d'une stratégie précise des groupes cachés dans les forêts congolaises (soit environ 900 rebelles) pour effrayer la population locale et la dissuader de collaborer avec les autorités en vue de l'opération militaire annoncée par l'armée congolaise contre les bases de la Lra. Selon des témoignages de Dungi parvenus à la MISNA, au moins quatre personnes ont été tuées à Duru, quatre autres à Kiliwa et deux dans les environs, dont des chefs de village. Au contraire à Dungu, une femme hospitalisée est décédée des suites de blessures d'armes blanches infligées durant l'attaque de Kiliwa. De plus, selon certaines informations diffusées, un pasteur protestant aurait été tué aussi. D'autres nouvelles rapportent des attaques mineures perpétrées ces derniers jours dans des centres encore plus isolés dans la forêt congolaise, comme celle de dimanche dernier à Kpayka, ayant fait au moins une victime. Malgré le déploiement de quelques divisions de l'armée congolaise et le soutien logistique et aérien de la Mission de l'Onu au Congo (Monuc), surtout autour des principales localités habitées de la zone, à commencer par Dungu, la "population locale se sent abandonnée", expliquent les sources de la MISNA. La majeure préoccupation concerne le sort de nombreux étudiants, pour la plupart des jeunes de 10 à 15 ans et des enfants en bas âge, enlevés par les rebelles après les attaques, utilisés comme porteurs après les pillages. Ces derniers jours, le Fonds pour l'enfance des Nations Unies (Unicef) a lancé un appel aux rebelles pour libérer des mineurs enlevés. Malgré l'absence de bilans officiels, on estime que près de 900 personnes ont pris la fuite suite aux violences dans la zone de Dungu, dont la plupart se sont réfugiées dans le Soudan méridional limitrophe. Parmi ces dernières figurent aussi trois missionnaires comboniens (deux italiens et un soudanais) présents à Duru au moment de l'attaque. La mission combonienne de Duru, une des plus anciennes dans toute la zone, et d'autres structures religieuses ont subi de graves dégâts dans les incendies causés par les rebelles avant de fuir et de retourner se cacher au maquis.


Ngungu - choléra dans le camp des déplacés, déjà 07 décès

Nord-Kivu | 25 Septembre 2008 à 09:45:46

Au moins 53 cas de choléra ont été enregistrés au camp de déplacés à Ngungu, une quarantaine de Km au sud-ouest de Goma, en territoire de Masisi. Déjà 07 personnes sont décédées dont 4 enfants, rapportent des sources concordantes sur place à radiookapi.net

Entre 20 mille et 24 mille personnes vivent dans ce camp de déplacés situé à 3 Km du centre de Ngungu, et cela depuis les derniers affrontements dans la zone de Ngungu, Murambi, Umule, Rubaya et Bihambwe, entre FARDC et CNDP. Les sources d'eau à Ngungu n'ont pas un débit suffisant pour tant de monde, pas de médicaments pour les personnes atteintes, et surtout il fait trop froid pour les tout-petits, affirme la même source qui ajoute que les humanitaires sont arrivés à Ngungu il y a une semaine, juste pour évaluer et depuis lors, ils ne sont plus revenus.


RD Congo : La crise humanitaire s'aggrave tandis que le processus de paix chancèle
Human Rights Watch 25 sep. 08 - 16h03


La reprise des combats déplace à nouveau 100 000 civils dans l’est du Congo

Goma, le 25 septembre 2008 – La reprise des combats dans l’est de la République Démocratique du Congo a déclenché une détérioration catastrophique de la situation humanitaire et causé d’énormes souffrances aux civils, a déclaré aujourd’hui la Congo Advocacy Coalition, un groupement de 83 agences humanitaires et associations de défense des droits humains. La coalition a réclamé des mesures urgentes pour améliorer la protection des civils et une augmentation immédiate de l’aide aux populations vulnérables.

Depuis le 28 août 2008, les combats ont repris entre l’armée congolaise et les forces du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) du général rebelle Laurent Nkunda, ainsi que d’autres groupes armés, rompant le fragile cessez-le-feu instauré depuis la signature de l’accord de paix de Goma le 23 janvier. Quelque 100 000 civils, dont un grand nombre avait déjà été déplacé par de précédentes vagues d’affrontements, ont été forcés de fuir pendant les violences les plus récentes. Selon des témoins, des civils bloqués dans les zones de combat ont été tués, blessés, violés ou détenus illégalement par des soldats de l’armée congolaise et des combattants d’autres groupes armés.

« La situation pour les civils est désespérée, et risque de se détériorer davantage si les combats se poursuivent », a déploré Rebecca Feeley du projet ENOUGH. « Toutes les parties qui ont signé l’accord de paix de Goma devraient honorer strictement leurs obligations, y compris la protection des civils et le respect du droit international humanitaire et des principes internationaux régissant les droits humains. »

Les violents combats, les pires depuis la signature du cessez-le-feu, ont commencé dans le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, avant de s’étendre au territoire de Masisi et ensuite au territoire de Kalehe dans le Sud-Kivu. Depuis le 23 janvier, l’ONU a enregistré plus de 250 violations du cessez-le-feu dans le Nord et le Sud-Kivu. Chaque cycle de violences a provoqué de nouveaux déplacements de civils. Le nombre exact est difficile à déterminer car les personnes qui rentrent chez elles sont fréquemment obligées de fuir à nouveau, mais l’ONU estime que plus d’1,2 million de personnes sont aujourd’hui déplacées dans le Nord et le Sud-Kivu.

Lors des récents combats, de nombreux civils pris entre deux feux ont été blessés ou tués, tandis que des rapports attestent que d’autres civils, dont des enfants, ont été enlevés et recrutés par la force pour le service militaire. À Kirotshe, une femme travaillant au centre médical local a été abattue d’une balle dans le ventre le 11 septembre, alors que le CNDP et des soldats de l’armée congolaise s’affrontaient pour le contrôle de la localité. Une autre femme qui s’enfuyait du village de Nyamubingwa a confié qu’elle avait laissé derrière elle trois femmes qui avaient été violées par des combattants armés. Une grande partie de son village avait été pillé.

« Sans arrêt, nous sommes attaqués, nous fuyons, nos maisons sont pillées et puis nous sommes déplacés sans rien », a raconté un homme dont la maison avait été pillée par deux milices différentes après qu’il eut fui Nyamubingwa le 10 septembre.

Des barrages routiers érigés par l’armée congolaise et les milices ont empêché beaucoup de civils de rejoindre les zones sûres. Dans certains cas, les civils fuyant les combats n’ont été autorisés à franchir les barrages que s’ils payaient une amende ou remettaient leur carte électorale (laquelle, au Congo, sert de carte d’identité) et d’autres biens qu’ils avaient réussi à emporter de chez eux.

Même en dehors des zones de combat, les soldats de l’armée congolaise, envoyés en nombre croissant dans cette région, ont tué et blessé des civils, souvent en pillant leur propriété. À Minova et dans les villages avoisinants du Sud-Kivu, par exemple, quatre civils ont été tués par les tirs hasardeux des militaires qui pillaient la localité. Dans certaines zones, les soldats de l’armée congolaise, ainsi que les membres des groupes armés, sont par ailleurs impliqués dans les activités minières illicites dans les mines riches en or ou en étain dans les provinces du Kivu et rançonnent systématiquement des civils, en particulier par l’imposition des « taxes » illégales.

« Les officiers de l’armée congolaise et les dirigeants des groupes armés doivent de toute urgence prendre des mesures pour contrôler et discipliner leurs troupes », a déclaré Anneke Van Woudenberg, chercheuse principale sur la République Démocratique du Congo à Human Rights Watch. « Ils portent la responsabilité d’empêcher leurs soldats et combattants de tuer, de harceler et de maltraiter la population. »

Des travailleurs humanitaires ont subi des attaques qui les ont obligés de suspendre leurs activités au Nord-Kivu et dans certaines parties du Sud-Kivu, laissant bon nombre de déplacés sans soutien. Des centres médicaux ont été pillés et des camions acheminant l’aide humanitaire ont été détournés à des fins militaires par les soldats et les combattants des groupes armés. Des travailleurs humanitaires ont également fait l’objet de jets de pierres et ont été arrêtés à des barrages routiers par des foules qui confondaient leur rôle avec celui de la force de maintien de paix de l’ONU, la MONUC. Ces foules ont dit être en colère face à ce qu’ils considéraient être l’incapacité de la MONUC à mettre fin à la guerre et à protéger les populations.

« Les signataires de l’accord de paix de Goma ont accepté de protéger les civils, de démanteler les barrières routières et de permettre aux travailleurs humanitaires d’avoir accès aux populations dans le besoin. Pourtant, des communautés les ont vus faire précisément le contraire », a dénoncé Juliette Prodhan, Directrice de Pays d’Oxfam GB en RDC. « Il faut que toutes les parties respectent leurs engagements et mettent immédiatement fin à ces attaques. »

Il y a dix ans ce mois-ci, les Principes directeurs de l’ONU relatifs au déplacement des personnes à l’intérieur de leur propre pays ont été présentés pour la première fois à la Commission des droits de l’homme, reconnaissant officiellement les droits élémentaires de toutes les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, notamment la protection contre tout déplacement arbitraire, la protection et l’assistance au cours de leur déplacement, ainsi que les garanties de sécurité pendant leur retour.

« Dans l’est du Congo, bon nombre de ces droits élémentaires ont été violés de façon flagrante », a dit Ulrika Blom Mondlane du Norwegian Refugee Council. « Les Principes directeurs de l’ONU devraient être plus que de nobles aspirations. Les habitants de l’est du Congo souhaitent que la protection et les normes élémentaires d’assistance décrites dans ce document révolutionnaire deviennent réalité. »

La Congo Advocacy Coalition appelle les signataires de l’accord de paix de Goma, les bailleurs de fonds internationaux, ainsi que les facilitateurs internationaux des États-Unis, de l’Union européenne, de l’Union Africaine et des Nations unies qui ont contribué à la conclusion de l’accord, à redoubler d’efforts afin de mettre en place l’accord de Goma et d’assurer que les Principes directeurs de l’ONU relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays soient respectés dans l’une des situations d’urgence humanitaire les plus graves du monde.

La coalition appelle plus précisément ces acteurs à :

• Faire appliquer les engagements relatifs à la protection des civils et au respect des droits humains énoncés dans l’accord de paix de Goma et le communiqué de Nairobi. Nommer un conseiller spécial sur les droits humains pour l’est du Congo afin de contribuer à faire en sorte que les préoccupations en matière de droits humains soient au cœur des discussions de la paix.
• Accroître et améliorer de toute urgence et de manière significative l’assistance destinée aux personnes déplacées ainsi qu’aux familles et communautés qui les accueillent.
• Punir ceux qui incitent à la violence contre les travailleurs humanitaires et le personnel de l’ONU. Informer la population au sujet des rôles et des mandats différents de la MONUC et des agences humanitaires.
• Veiller à ce que le mandat de protection de la MONUC soit considéré comme une priorité pendant l’allocation des ressources et la gestion des opérations.
• Veiller à ce que les sujets de l’exploitation illégale des ressources naturelles et des intérêts économiques des parties au conflit soient abordés explicitement dans les dialogues bilatéraux et internationaux.

Contexte

Le 23 janvier 2008, le gouvernement congolais et 22 groupes armés ont signé l’accord de paix de Goma, s’engageant à un cessez-le-feu immédiat et au respect des principes internationaux régissant les droits humains. L’Accord de Goma faisait suite à l’accord de novembre 2007 entre les gouvernements congolais et rwandais, connu sous le nom de Communiqué de Nairobi, qui cherchait à résoudre le problème de la présence des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé rwandais, dans l’est du Congo. En avril 2008, le gouvernement congolais a mis en place le Programme Amani, visant à coordonner les efforts de paix dans l’est du Congo.

Les Principes directeurs de l’ONU relatifs au déplacement de personnes à l’intérieur de leur propre pays énoncent les droits élémentaires de toutes personnes déplacées, mais la mise en place de ces principes reste faible dans l’est du Congo. Au Nord et au Sud-Kivu, une majorité de personnes déplacées n’a pas accès à des soins de santé, à une alimentation, ou à une éducation suffisants. Dans certaines zones, le taux de malnutrition a atteint des niveaux alarmants et plusieurs maladies sont endémiques. Depuis début septembre, une multiplication inquiétante des cas de choléra, par exemple, a été enregistrée dans six zones de santé du Nord-Kivu.

Le prix des produits alimentaires dans le pays a haussé, exacerbant davantage la pauvreté et la malnutrition. Cependant, le Programme alimentaire mondial a été obligé de réduire les rations alimentaires des déplacés dans l’est du Congo en raison de pénuries alimentaires. Les personnes déplacées et d’autres groupes vulnérables recourent à des stratégies à haut risque pour nourrir leurs familles. Suite aux risques d’abus par des militaires ou des combattants des groupes armés, certains se trouvent obligés de retourner chez eux pour cultiver leurs champs. Les femmes et les filles sont les plus touchées : beaucoup ont été violées alors qu’elles tentaient de retourner chez elles ou d’aller chercher du bois de chauffe ou de l’eau. D’autres personnes ont été arrêtées arbitrairement ou forcées de payer des taxes illégales. Ceux qui parviennent à retourner chez eux trouvent souvent leurs maisons pillées, occupées par des groupes armés ou des bandits.

Les enfants des familles déplacés ont souvent peu d’accès à l’éducation ou en sont totalement privés, soit parce que leurs familles n’ont pas d’argent pour payer les frais scolaires ou à cause du manque d’écoles dans les environs des camps de déplacés. Dans la lutte pour survivre, les enfants sont obligés de travailler. Comme un jeune garçon l’a expliqué à un travailleur humanitaire : « Si tu ne travailles pas, tu ne manges pas ». De même que les femmes, les enfants sont vulnérables, et sont des victimes faciles des attaques des combattants. Dans les zones autour de Masisi centre, par exemple, les enfants sortent pour chercher du bois de chauffe à 3 heures du matin pour éviter de subir les exactions des milices, d’être capturés en vue d’un recrutement ou d’être violés.

La vaste majorité des personnes forcées de fuir leurs maisons vivent dans des familles d’accueil qui, pour beaucoup, sont aussi pauvres que les personnes qu’elles accueillent. A ce jour, ces familles d’accueil, dont beaucoup accueillent des nombres importants de personnes déplacées depuis des mois, voire des années, ont bénéficié de peu d’attention et d’assistance. La population des villages se trouve parfois multipliée par deux, ce qui grève les maigres ressources locales et forcent souvent les personnes déplacées à se remettre en route vers d’autres lieux.

Tenue à Bukavu d'une journée axée sur " les femmes brisent le silence au Sud-Kivu "

L'UNICEF et l'ONGi V-day, en partenariat avec le ministère du Genre, famille et enfant, l'UNFPA et autres acteurs dans la lutte contre les violences sexuelles en RDC viennent d'organiser, à Bukavu dans la salle Concordia de l'archevêché de cette ville, une journée axée sur le thème " les femmes brisent le silence aux Sud-Kivu, dans le cadre, de la campagne globale " stop au viol de notre ressource la plus précieuse : valeur aux femmes et filles de la RDC.
Cette campagne rapporte-t-on, est une initiative de portée internationale qui est conduite par le mouvement V-Day et l'UNICEF sous les auspices, de l'action des Nations Unies contre les violences sexuelles dans les pays en situation des conflits.
Des invités ont pu écouter des témoignages des cinq survivantes de violences sexuelles ponctués des pièces de théâtres, de chansons ainsi que de l'écoute de trois réflexions émanant respectivement de Mme Eve Ensler fondatrice de V-Day, du chef de bureau de la MONUC Sud-Kivu, et du gouverneur du Sud-Kivu, Maître Louis Léonce Muderhwa Cirimwami.
Dans une déclaration élaborée, à l'occasion de cet événement, les femmes survivantes de viols ont déclaré ce qui suit : " nous craignons, l'extermination de la population féminine par des actes de violence sexuelle, ce qui sera, la fin de la société congolaise. Nous lançons donc un appel pour une intervention immédiate afin de mettre un terme à la guerre contre les femmes et les filles. Nous les femmes, savons que sans nous, il n'y a pas de culture, plus de société, plus de futur.
Nous avons souffert pendant plus de 10 ans et nous ne pouvons plus attendre ". Pour rappel, cet événement, fait suite à celui de l'année passée auquel s'étaient jointes plusieurs personnalités pour célébrer le lancement officiel de cette campagne au Sud- Kivu.

Bukavu, 25/09/2008 (ACP, via mediacongo.net)

Un prix norvégien des droits de l'Homme à un pasteur congolais
AFP 25 sep. 08 - 12h12


OSLO, 25 sept 2008 - Le prix Rafto des droits de l'Homme a été attribué jeudi à Oslo au pasteur Josué Bulambo Lembelembe de la République démocratique du Congo (RDC) pour ses efforts en faveur de la population en proie à une guerre meurtrière entre l'armée et des rebelles.

Dans l'est du pays, où les combats ont repris malgré un accord de paix signé en janvier 2008, le pasteur Bulambo Lembelembe vient en aide aux femmes victimes de viols collectifs, qui se chiffrent par centaines de milliers au cours de la dernière décennie, et aux enfants-soldats, explique la fondation.

"Dans ce paysage anarchique, Josué Bulambo Lembelembe apparaît comme une personnalité ecclésiastique visionnaire et d'une grande intégrité", souligne Rafto dans un communiqué.

Prêchant les idéaux démocratiques et la réconciliation entre ethnies en tant que vice-président de l'Eglise du Christ au Congo (ECC) dans la région du Kivu, le pasteur est le cofondateur et vice-président d'Héritiers de la Justice, une organisation fondée en 1991, du temps du dictateur Mobutu Sese Seko.

Au sein de la Communauté des Eglises Libres de Pentecôte en Afrique (CELPA) qu'il a présidée entre 1995 et 2005, il a aussi contribué à la réhabilitation des femmes violées et des enfants-soldats, qui dans 40% des cas sont des filles souvent exposées à des violences sexuelles, selon la fondation Rafto.

Créé en 1986, le prix Rafto, du nom du professeur norvégien Thorolf Rafto qui a consacré une grande partie de son existence à la défense des droits de l'Homme, est souvent attribué à des personnes peu connues du grand public pour encourager leur action.

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