mercredi 10 septembre 2008

"Là-bas l'homme blanc a ce qu'il veut"

Un Français, ancien de l'ONU, jugé à Paris pour viols sur mineures en Afrique

RD CONGO - 9 septembre 2008 - AFP
"Là-bas l'homme blanc a ce qu'il veut", aurait-il dit aux enquêteurs : un ancien fonctionnaire français de l'Onu est jugé depuis mardi à Paris pour le viol d'une vingtaine d'adolescentes lorsqu'il était en poste dans des pays africains entre 1998 et 2004.

Didier Bourguet, 44 ans, originaire de Saône-et-Loire, doit répondre pendant trois jours devant la cour d'assises de la capitale de viols sur mineures de 15 ans, des accusations qu'il a niées à l'ouverture des débats, assurant n'avoir jamais dû recourir à la contrainte.

Les faits auraient eu lieu en République centrafricaine entre 1998 et 2000, puis de 2000 à 2004 en République démocratique du Congo (RDC), où ce titulaire d'un CAP de mécanicien automobile entretenait les véhicules de la mission de maintien de la paix des Nations Unies (Monuc).

Didier Bourguet est également accusé d'avoir détenu dans un disque dur 250 images pornographiques, certaines provenant de son propre appareil numérique qu'il aurait utilisé pour immortaliser ses ébats.

Il encourt vingt ans de réclusion criminelle.

Arrêté à Goma, en RDC, fin octobre 2004, il avait été rapidement remis aux autorités françaises, en vertu de son "immunité" onusienne, avant d'être placé en détention provisoire en décembre 2004.

A une policière de la brigade de protection des mineurs de Paris chargée de l'interroger dès son interpellation à l'aéroport, il confiera des actes sexuels avec "environ 24" adolescentes de 12 à 18 ans, payées chaque fois "10 à 20 dollars", a témoigné à la barre cette enquêtrice, Nathalie Freund.

Pour les fellations et pénétrations pratiquées avec ces mineures, jamais vierges selon lui, il n'exprime pas de remords, s'étonne la policière, à qui il livre moult détails sur les rencontres - via des intermédiaires eux aussi rémunérés -, les tarifs ou même les prénoms.

"Pourquoi des relations avec des mineures et pas avec des prostituées?", interroge le président, Jean-Pierre Getti.

"Il disait que les prostituées savaient simuler alors que les mineures vivaient l'acte pleinement", répond Mme Freund, aujourd'hui en poste au SRPJ de Toulouse.

Le violeur présumé lui aurait aussi confié sa satisfaction d'être enfin interpellé, car il voulait se soigner, s'inquiétait d'être attiré par des Africaines de plus en plus jeunes. "Là-bas l'esprit colonial persiste, l'homme blanc à ce qu'il veut", aurait-il justifié.

Dans l'après-midi, l'accusé, veste ample sur un corps fluet, crâne chauve, a affirmé qu'il demandait systématiquement aux mineures leur consentement préalable avant les rapports. Aucune n'aurait dit "non".

"Ce que j'ai réalisé après c'est qu'elles avaient pu subir des pressions pour un intérêt financier (...) j'avais perdu la notion des réalités", admet-il quand le président relève le "décalage" entre sa situation d'expatrié aux 2.600 dollars mensuels et celle de ces jeunes filles pauvres.

Une victime présumée, celle qui a permis son arrestation à Goma, a ensuite raconté comment elle aurait été abusée après s'être vu administrer "une tasse de thé" lui ayant provoqué "comme un vertige".

Accusé d'avoir exigé une fellation de cette jeune Congolaise - aujourd'hui âgée de 16 ans et réfugiée au Canada -, l'accusé a nié vigoureusement.

Au cours de l'instruction, il avait plaidé la thèse du "traquenard" tendu par les proches de l'adolescente, qui l'auraient incitée à coucher avec lui avant de tenter de monnayer chèrement leur silence.

Le gouvernement réaffirme sa détermination à réussir le programme Amani dans l'est du pays

RD CONGO - 7 septembre 2008 - XINHUA
Le ministre d'Etat à l'Intérieur, Dénis Kalume a réaffirmé dimanche à Goma, dans le Nord-Kivu (est) la détermination du gouvernement de la République démocraique du Congo (RDC) à réussir le programme Amani dans la partie est du pays.

Le ministre d'Etat, en compagnie du ministre de la Défense Chikez Diemu et du gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku a visité dimanche la localité de Nyanzala, à 70 km au nord de Goma pour se rendre compte de la situation sur place et à propos des violations présumées des engagements de cessation des hostilités par le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda.

« Le gouvernement a l'obligation d'imposer la paix », a lancé le ministre Kalume, estimant qu'il faut donner la dernière chance au CNDP qui handicape le lancement du programme Amani.

La délégation gouvernementale a observé des incompréhensions de la population de cette localité vis-à-vis de la MONUC (Mission de l'ONU en RDC) qui soupçonne les Casques bleus d'être complices des élements du CNDP, selon des observateurs locaux.


Nord-Kivu : 800.000 déplacés internes vivent une crise humanitaire comparable à celle du Darfour


Par Le Potentiel

Le Nord-Kivu, province de l’Est de la République démocratique du Congo, est plongé dans une «très grave crise humanitaire », « comparable à celle du Darfour», s’est alarmé récemment le représentant spécial de l’Union européenne (UE) pour la région des Grands Lacs africains. Théâtre depuis la fin août d’affrontements entre l’armée régulière et des soldats insurgés ralliés à l’ex-général Laurent Nkunda, il compte près de 800.000 déplacés internes, soit 70% du nombre total de déplacés de guerre en RDC. « La crise humanitaire au Nord-Kivu a atteint un niveau comparable à celle du Darfour », région de l’Ouest du Soudan en proie à la guerre depuis février 2003, a déclaré Roeland Van de Geer lors d’un entretien avec l’AFP à Kinshasa, au terme d’une visite de 13 jours en RDC.

« Nous avons été frappés par la gravité de la crise humanitaire au Nord-Kivu. Il y a urgence à régler cette crise et à s’attaquer à ses causes profondes », liées à la persistance des violences dans cette région, où 350.000 personnes ont fui leurs foyers depuis le début de l’année, soit une population nettement plus nombreuse que celle du Darfour, pour laquelle l’humanité entière s’émeut.

Selon l’ONU, quelque 236.000 réfugiés du Darfour se trouvent au Tchad, tandis que 173.000 Tchadiens ont été déplacés par les violences dans l’Est de leur pays.

En RDC, les déplacés totalisent le double du nombre de ceux du Darfour et du Tchad réunis. Mais, comme la vie des Congolais ne semble avoir aucune valeur pour la communauté internationale, on s’en émeut à peine et on encourage presque Nkundabatware à poursuivre sa sale besogne.

LES FARDC EGALEMENT MISES EN CAUSE

« Dans trois (des six) camps de déplacés de Mungunga (à 15 km de Goma), les responsables des camps se sont plaints des viols des femmes, dans les camps ou à l’extérieur, lorsqu’elles vont chercher de l’eau ou du bois », a déclaré M. Van de Geer. « Les déplacés mettent en cause les FARDC (Forces armées de la RDC), qui sont autour des camps et y pénètrent parfois de nuit », a-t-il poursuivi.

Selon les agences humanitaires opérant au Nord-Kivu, la zone de Mugunga compte, à elle seule, plus de 60.000 déplacés, hébergés dans des camps ou des familles d’accueil, dans une promiscuité terrible, favorisant le développement de maladies comme le choléra, et alimentant les tensions entre déplacés. Au moins 38 cas de viols ont été recensés dans les différents camps de cette zone.

De nombreux autres déplacés ne sont pas accessibles aux humanitaires dans les territoires de Masisi et de Rutshuru, deux territoires où le bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) estime qu’un habitant sur trois est actuellement déplacé.

« Nous devons rester engagés aux côtés du gouvernement congolais pour régler cette crise humanitaire, mais aussi pour résoudre la crise sécuritaire et aider le pays à se développer, en associant les pays de la région des Grands Lacs», a plaidé M. Van de Geer. Il a appelé à régler de «façon conjointe le cas des (rebelles hutu rwandais des) FDLR et le cas de Nkunda ».

« L’urgence et la priorité, c’est la crise humanitaire, mais il faut absolument en même temps, si on veut trouver une solution durable à cette crise, s’attaquer à la réforme du secteur de la sécurité en RDC », a souligné le représentant spécial de l’Union européenne.

AFP/LP

A Goma, 80 enfants décédés à Mweso des suites de la rougeole

Quatre-vingts enfants sont décédés de la rougeole, conséquences des affrontements entre les FARDC et les insurgés fidèles à Laurent Nkunda sur les populations dans les zones de santé de Mwesso et Birambizo en territoire de Masisi.

Selon le bureau de coordination des affaires humanitaire, Ocha, au Nord-Kivu, cette situation est la conséquence de l’inaccessibilité dans cette zone à cause de l’insécurité. « On a beaucoup de difficultés pour pouvoir commencer les campagnes de vaccination. Au niveau de l’hôpital de Pinga, dans la zone de santé de Mwesso sur les deux derniers mois, il y a eu plus de 80 enfants qui sont morts de la rougeole », a-t-il signalé.

Le médecin inspecteur provincial intérimaire du Nord-Kivu a confirmé cette épidémie de rougeole dans les zones de santé de Pinga, Mwesso et Birambizo, mais il s’est réservé sur les chiffres donnés par OCHA. Selon le Dr Ghy Mutombo, un lot de médicaments a été acheminé à Mwesso lundi pour la prise en charge de tous les cas déjà enregistrés.

RADIOOKAPI.NET via © Le Potentiel

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