mercredi 13 juillet 2011

Les viols du Congo pourraient constituer des crimes de guerre

Mis à jour le 06.07.11 à 19h10—Reuters

Les viols de près de 400 personnes l'an dernier dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, a fait savoir l'Onu mercredi.

Au moins 387 hommes, femmes et enfants ont été agressés sexuellement au cours d'attaques lancées par des rebelles rwandais du FDLR et un groupe congolais armé en juillet et aoât 2010 dans la région de Walikale (province du Nord-Kivu).

La violence sexuelle pratiquée comme une arme de guerre est une question grave dans l'est de la RDC, où des groupes armés de plus en plus morcelés disputent à l'armée congolaise et aux casques bleus le contrôle des terres et des ressources minières.

Le mois dernier, l'Onu a rapporté que près de 170 femmes avaient été violées par d'anciens rebelles ayant déserté les rangs de l'armée au Sud-Kivu.

Pas de poursuites judiciaires
Les viols de Walikale ont suscité un tollé dans le monde, mais une seule personne fait l'objet de poursuites en conséquence de cette attaque, perpétrée par quelque 200 hommes armés selon le rapport des Nations unies.

«Du fait que ces attaques ont été planifiées à l'avance et exécutées de façon systématique et ciblée, elles pourraient constituer des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre», indique l'Onu en notant qu'elles semblent avoir été perpétrées pour «punir» des civils soupçonnés d'être favorables au gouvernement.

Dans un communiqué, Navi Pillay, haut commissaire de l'Onu aux droits de l'homme, déplore qu'on ne s'emploie pas plus résolument à traduire en justice les auteurs de ces viols et à mettre fin à une impunité qui encourage d'autres méfaits de cette nature.

«Le gouvernement congolais a pour première responsabilité de protéger sa population. Je suis toutefois dans l'obligation d'appeler la communauté internationale à reconnaître l'insécurité qui persiste dans la région et à mieux équiper la Monusco afin de lui permettre d'accomplir efficacement son mandat de protection», indique-t-elle.

La Monusco, qui compte 17.000 hommes, est la force de maintien de la paix de l'Onu en RDC. Son mandat a été renouvelé la semaine dernière par le Conseil de sécurité.

La persistance de l'insécurité dans l'Est congolais peut compromettre les chances électorales du président Joseph Kabila, qui espère obtenir un nouveau mandat en novembre.

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