lundi 25 février 2008

Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l’ONU, lance la Campagne pour l’élimination de la violence contre les femmes

New York, le 25 février – Ban Ki-moon, le Secrétaire général de l’ONU, lance aujourd’hui une campagne d’intensification de l’action pour l’élimination de la violence contre les femmes et les filles. La campagne durera plusieurs années.
Parmi les femmes du monde, la probabilité est qu’une sur trois au moins sera battue, forcée d’avoir des relations sexuelles ou victime d’autres abus durant sa vie, selon les chiffres de l’ONU, et qu’une sur cinq sera victime d’un viol ou d’une tentative de viol. Le trafic, le harcèlement sexuel, les mutilations génitales féminines, les assassinats liés à la dot, les crimes d’honneur et l’infanticide des filles sont d’autres aspects très répandus du problème.
« La violence contre les femmes et les filles laisse sa marque hideuse dans tous les continents, dans tous les pays, dans toutes les cultures », a dit le Secrétaire général. « Il est temps de nous préoccuper des actions concrètes que nous pouvons et devons tous accomplir pour prévenir et éliminer ce fléau – les États Membres, la famille des Nations Unies, la société civile et les particuliers, hommes et femmes. Il est temps d’abattre le mur du silence, et de faire passer les normes légales dans la vie des femmes. »
La campagne aura pour but de mobiliser l’opinion publique pour que les décideurs, au plus haut niveau, s’emploient véritablement à prévenir et éradiquer la violence contre les femmes. Une cible importante sera de s’assurer de la volonté politique et des ressources accrues des gouvernements, des institutions internationales, des entités des Nations Unies, du secteur privé et d’autres donateurs, pour des politiques et des programmes permettant de s’attaquer au problème. Le Secrétaire général demande aux dirigeants mondiaux, hommes et femmes, de prendre la tête des campagnes nationales pour l’élimination de la violence contre les femmes. On tirera le plus grand parti de la détermination croissante des hommes à prévenir et combattre la violence contre les femmes, la campagne devant accueillir et encourager avec chaleur la participation active des hommes et des garçons, car ils sont appelés à jouer un rôle critique.
Allant de 2008 à 2015 – pour coïncider avec la date ciblée pour les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) – la campagne sera axée sur trois aspects cruciaux : le plaidoyer à l’échelle mondiale, l’Organisation des Nations Unies menant la campagne par l’exemple, et le renforcement de l’action et des partenariats aux niveaux national, régional et international. Le lien avec les OMD traduit le fait que la violence contre les femmes restreint leur possibilité de participer activement au développement, et qu’elle est vue comme un obstacle de taille à la réalisation de tous les objectifs convenus au plan international, y compris les OMD.

Mettre à profit une dynamique

La campagne mettra à profit une dynamique déjà bien évidente à l’Assemblée générale et au Conseil de sécurité en faveur de l’action contre toutes les formes de violence contre les femmes, y compris le viol dans les situations de conflit et après un conflit. Les gouvernements ont obtenu de grands progrès ces dernières années aux niveaux international, régional et national, mettant en place un cadre de textes législatifs et de politiques entre un grand nombre de formes différentes de violence, et visant à mettre fin à l’impunité. Au Sommet mondial de 2005, les dirigeants mondiaux se sont engagés à redoubler d’efforts pour éliminer toutes les formes de violence contre les femmes, et, après la publication par le Secrétaire général d’une étude approfondie, la dynamique a été renforcée par deux résolutions de l’Assemblée générale (61/143 et 62/133) portant sur l’intensification de l’action menée pour éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes, adoptées respectivement en décembre 2006 et décembre 2007, et par une résolution sur le viol et la violence sexuelle (62/134) adoptée en décembre 2007. Mais il faut faire plus, beaucoup plus.
La campagne prendra la suite de dizaines d’années de militantisme de femmes, d’associations féminines et d’autres organisations de la société civile qui, poussant au changement, restent à la pointe du combat pour mettre la violence au grand jour et y faire obstacle. Ce sont leur détermination, leur travail acharné, qui ont mis ce problème à l’ordre du jour mondial, et fait mieux comprendre la nature et l’ampleur de la violence contre les femmes et les filles, et les effets qu’elle a sur celles qui y survivent, sur leur famille, leur communauté et leur pays.
Renforcer le rôle joué par l’ONU pour mettre fin à la violence et créer dans le système des Nations Unies une culture d’entreprise qui récuse la violence contre les femmes et les filles et pousse à agir pour la prévenir et la faire cesser sont deux autres grands buts de la campagne. La réforme en cours à l’ONU, qui vise à rendre le système plus cohérent, lui donne la possibilité de mieux conjuguer l’action sur ce problème. La Campagne des Nations Unies contre la violence sexuelle en temps de conflit, initiative lancée en collaboration par 12 entités des Nations Unies – et d’autres initiatives analogues, comme la pétition en ligne d’UNIFEM « Non à la violence contre les femmes », sont des exemples de cette nouvelle manière de procéder.

Manifestations de lancement de la campagne

Le lancement de la campagne du Secrétaire général aura lieu lors de la séance d’ouverture de la Commission de la condition de la femme, devant un auditoire de haut niveau, ministres et ambassadeurs, ainsi que nombre d’organisations non gouvernementales et de représentants du système des Nations Unies. Outre le Secrétaire général, prendront la parole : l’Ambassadeur Léo Mérorès (Haïti), Président du Conseil économique et social; Thoraya Obaid, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population; et Taina Bien Aimé, représentant Égalité maintenant, une organisation non gouvernementale féminine.
Une conférence de presse avec Rachel Mayanja, Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la parité des sexes et la promotion de la femme, est prévue à midi, et un débat interactif sur le rôle et les responsabilités des hommes pour la prévention de la violence contre les femmes doit avoir lieu à 13 h 15. Prendront la parole : Todd Minerson, Directeur exécutif de la Campagne du ruban blanc, qui est une organisation travaillant avec des hommes pour éliminer la violence contre les femmes; le capitaine Aimable Mushabe, officier rwandais qui applique des mesures pour protéger les femmes de la violence; Prateek Suman Awasthi, jeune qui milite en Inde auprès de jeunes et de femmes sur cette question; et Kevin Powell, auteur de sept livres, dont The Confessions of a Recovering Misogynist [Confessions d’un misogyne repenti]. Le débat sera animé par Michealene Risley, défenseur de la cause féminine, écrivain et réalisatrice de documentaires primés.
Pour toute information complémentaire, ou pour une interview, veuillez entrer en rapport avec :
Département de l’information de l’ONU
Oisika Chakrabarti : tél. : 1 917 367 9498; Martina Donlon : tél. : 1 212 963 6816
Adresse électronique : mediainfo@un.org
Pour les personnes à contacter dans le système des Nations Unies et d’autres informations : http://endviolence.un.org
Les manifestations de lancement seront retransmises sur le Web, à l’adresse www.un.org/webcast

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