Sud-Kivu | Politique et Citoyen | 16 Juin 2008 à 12:11:01
La section Protection de l’enfant de la Monuc a choisi de célébré la journée de l'Enfant africain à Kaniola, à près de 50 kilomètres au sud-ouest de Bukavu, en territoire de Walungu. Le choix de ce groupement est fait à cause de plusieurs atrocités commises pendant la période de turbulence attribuée aux combattants hutus rwandais. Plusieurs enfants avaient perdu leurs parents suite aux attaques répétées des groupes armés. Au programme, un message des élèves de Kaniola adressé aux autorités de la RDC et la remise aux gagnants du concours artistique sur la paix et les droits de l’enfant, rapporte radiookapi.net
Des manifestations regroupant plus de 1 000 élèves se déroulent à l’école primaire de Kaniola, devant les autorités territoriales. Pour la section Protection de l’enfant de la Monuc, deux raisons justifient la célébration de la journée de l’enfant africain dans cette contrée : Kaniola reste l’une des localités qui ont connu des violations massives et récurrentes des droits des l’enfants, suite aux attaques régulières des forces négatives étrangères toujours présentes dans les collines environnantes. C’est aussi un milieu presque abandonné aujourd’hui. Dans leurs déclarations, les élèves démontrent que malgré l’amélioration de la situation sécuritaire, les conditions demeurent déplorables : manque de matériels didactiques et des frais scolaires, la malnutrition, la pauvreté qui s’est accentuée suite aux déplacements réguliers de leurs familles. Plusieurs dons sont remis par la Monuc aux élèves : des kits scolaires, sportifs ainsi que des matériels didactiques. La Monuc assure également la prise en charge des frais scolaires aux gagnants du concours artistique organisé à cette occasion.
Entretien : A l'est de la RDC, des violences qui durent
Vendredi 13 juin 2008
Alors que les mines du Katanga sont au cœur des convoitises (voir le reportage de Colette Braeckmann), la population de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) est victime d’un conflit qui n’en finit pas. Coralie Lechelle, la responsable des programmes de Médecins sans Frontières dans le pays y est allée en mai dernier. Pour le blog de XXI, elle raconte.
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INTERVIEW
Quelle est la situation aujourd'hui?
Coralie Lechelle : Le processus de paix initié en 2002 a abouti à l'élection d'un président, Joseph Kabila, dans des conditions plutôt bonnes. C'était à la fin 2006. De nombreuses régions du pays ont été pacifiées, notamment l'Equateur (au nord), et le Katanga (au sud est). Mais une grande partie de l'est du pays est toujours le théâtre de nombreuses violences. C'est le cas du Nord Kivu et du Sud Kivu, deux régions très densément peuplées qui sont au coeur du conflit congolais depuis plus de dix ans.
Les populations civiles y sont victimes d'affrontements entre les forces armées congolaises soutenus par les casques bleus des Nations unies (MONUC) et de nombreux groupes armés. La situation est extrêmement complexe et mouvante.
Selon la MONUC, plus de 200 incidents ont été comptabilisés dans l'est de la RDC rien que pendant les deux dernières semaines de mars.
Comment se traduit cette précarité?
Coralie Lechelle : La population civile est la première victime des violences, les groupes armés s’en prenant à leurs ressources et leur nourriture. Elle continue de fuir.
Depuis le début de l'année, plusieurs dizaines de milliers de Congolais ont été déplacés. Beaucoup vivent actuellement dans des camps, non loin des frontières rwandaise et ougandaise. Les mouvements de populations dans la région sont anciens, mais cela ne fait qu'un an et demi que les personnes déplacées se sont regroupées dans des camps. Elles convergent vers les sites où les casques bleus ont monté des bases afin d'y trouver la sécurité. L'accès à l'eau potable est un problème majeur, de même que l'équipement des familles en biens de première nécessité et l'accès à la santé. Depuis quelques semaines, ces déplacés font face à une épidémie de choléra et une épidémie de rougeole. Les cas de viols sont extrêmement nombreux : entre février et avril, nous avons pris en charge 1280 victimes de violences sexuelles, et plus de 550 nouveaux cas en mai.
Comment travailler dans ces conditions?
Coralie Lechelle : Il arrive que les combattants, et parfois également les civils, nous confondent avec les casques bleus et cette confusion entre humanitaires et militaires est dommageable. Mais les incidents, vols, braquages... sont réguliers. Le risque est un élément avec lequel doivent vivre nos employés. Il peut arriver que les humanitaires soient perçus comme de riches colonisateurs ou comme des espions dont la priorité n'est pas la fourniture d'aide. Souvent, ce sont simplement nos ressources qui attirent les groupes armés. C’est pourquoi il est essentiel d’expliquer ce que nous faisons et quel est le sens de notre mission.
Vous vous êtes rendue dans la région en mai dernier. Qu'en retenez-vous?
Coralie Lechelle : J’ai surtout été choquée par les regroupements de populations. C’est un élément nouveau, parce que pendant longtemps, les déplacements se faisaient à proximité des villages et, étaient en général, de courte durée. Ces populations étaient accueillies dans des familles des villages voisins. Aujourd’hui, ces mêmes voisins sont eux aussi déplacés, et ne peuvent plus accueillir des nouvelles familles. Les conditions de vie dans les camps de déplacés sont extrêmement précaires : les habitations font 2 à 3 m² pour une famille de 5 à 6 personnes en moyenne, elles n’ont pas accès à leurs champs, à l’eau potable, il y fait froid la nuit …
Quelle est la situation dans les autres régions de l'est de la RDC?
Coralie Lechelle : Partout, les conditions sanitaires sont très précaires, la guerre ayant mis à mal un système de santé structurellement déficient. Mais au Katanga par exemple, un calme relatif prévaut. Il y a toujours des incidents, notamment liés à la mise en place d'une armée unifiée, par l'intégration des anciens combattants des différentes factions. Mais nos interventions sont surtout liées aux épidémies. Nous venons par exemple de répondre à une épidémie de choléra à Lubumbashi, la capitale, et à Likasi, une ville de 400000 habitants. En Ituri, à la frontière avec l'Ouganda, les opérations de désarmement donnent encore lieu à des affrontements violents. Les différents groupes armés continuent de défendre leurs propres intérêts et leur lutte pour le contrôle d'un territoire s'accompagne souvent d'exactions sur les populations civiles et de pillages.
Propos recueillis par M.N.
RDC : la CPI ordonne la suspension de l'affaire Thomas Lubanga
16 juin 2008 – La Chambre de première instance I de la Cour pénale internationale (CPI) a ordonné, vendredi dernier, la suspension de l'affaire concernant Thomas Lubanga Dyilo, le dirigeant de l'Union des Patriotes Congolais accusé de crimes de guerre.
La tenue d'une audience consacrée à l'éventuelle mise en liberté de l'accusé a été fixée au 24 juin, indique un communiqué publié aujourd'hui par la CPI.
Les juges ont estimé que le Procureur avait omis de transmettre plus de 200 documents qui auraient pu être utiles à la préparation de la défense de Lubanga, entravant ainsi son droit à un procès équitable.
L'Accusation avait obtenu ces documents de sources exigeant qu'ils ne soient pas divulgués.
Thomas Lubanga est accusé d'avoir commis des crimes de guerre en République démocratique du Congo (RDC). Il aurait enrôlé des enfants de moins de 15 ans dans les Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), l'aile militaire de l'Union des patriotes congolais (UPC), et les aurait fait participer à des hostilités en Ituri, entre septembre 2002 et août 2003.
Thomas Lubanga a été arrêté et transféré à la CPI en mars 2006.
Sauf ordonnance contraire de la Chambre, la procédure dans son ensemble restera au point mort.
http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=16715&Cr=CPI&Cr1=Congo
Kinshasa : le greffier de la CPI en RDC
RDC | Politique et Citoyen | 16 Juin 2008 à 09:19:43
Le greffier de la Cour Pénale Internationale, CPI, est arrivé dimanche à Kinshasa. Mme Silvana Arbia est en mission de travail de trois jours en RDC. Son agenda prévoit des rencontres avec les autorités congolaises, notamment le ministre de la justice, le procureur général de la République et les hauts magistrats militaires. C’est sa première visite en RDC depuis sa nomination à ce poste en février dernier, rapporte radiookapi.net
Grands Lacs: Consultation sur l'éradication de la violence sexuelle et l'élimination de l'impunité
Communiqué conjoint 16 juin. 08 - 08h36
13 juin 2008: Sous l’initiative et le financement du Fonds de Développement des Nations Unies pour les Femmes (UNIFEM), du Fonds des Nations Unies pour la Population, du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, de la Mission des Nations Unies en RD Congo, une Consultation Régionale de haut niveau sur «l’éradication de la violence sexuelle et l’élimination de l’impunité dans la Région des Grands Lacs» est organisée par la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), du 16 au 18 Juin 2008 à Goma, en République Démocratique du Congo.
L’objectif principal de cette Consultation Régionale est d’accélérer la mise en œuvre de réponses urgentes au problème de violence sexuelle, mesures exigées pour assurer la prévention, la protection, l’accès aux soins et à la justice pour les femmes et les enfants, dans le but de forger le premier Plan d’Action Régional pour l’Eradication de la Violence Sexuelle et l’élimination de l’Impunité dans la Région des Grands Lacs.
Pour s’attaquer au problème, différentes initiatives ont été mises en place par les Nations Unies et les partenaires internationaux dans de nombreux pays de la région. Les défis rencontrés ont tourné autour d’une approche coordonnée pour s’assurer que les efforts fournis sur le terrain produisent des résultats et pour qu’une réduction substantielle, voire l’éradication du crime de violence sexuelle, soit constatée dans tous les pays.
C’est ainsi que pendant ces trois jours, un nombre ciblé de décideurs de haut niveau en provenance des gouvernements de la région et de la communauté internationale, de l’armée, de la justice, des représentants clés des communautés, des défenseurs des droits des femmes, des Nations Unies et de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs aborderont différents sujets, notamment celui de l’identification du cadre conceptuel pour s’attaquer à la violence sexuelle et les causes structurelles sous-jacentes ou profondes, y compris les aspects sociaux, culturels, économiques et politiques; celui de la sensibilisation et de la mobilisation basée sur la communauté en faveur de la prévention et de la réintégration des femmes et des filles ayant survécu au viol, y compris les approches de changement d’attitudes et de comportements et une sensibilisation dirigée vers les jeunes et les hommes.
Il sera aussi question des initiatives politiques communautaires; de l’accès aux soins médicaux et psycho-sociaux et à la réhabilitation des survivants de la violence sexuelle basée sur le genre, y compris la santé sexuelle et reproductive et les soins relatifs au VIH-SIDA; des moyens d’existence et la sécurité économique, y compris les alternatives d’autonomisation de la femme et la prévention d’une nouvelle victimisation et la vulnérabilité socio-économique; de la violence sexuelle et de l’exploitation sexuelle; de la révision de l’efficacité des mesures destinées à faciliter la réhabilitation des victimes/survivants dans leur communauté; de l’accès à la Justice et au cadre législatif pour le traitement de la violence sexuelle, précisément l’accès à la justice pour la victime/survivante ou son absence et les causes, aux cadres législatifs aux niveaux national, régional et continental pour mettre fin à l’impunité des crimes de violence sexuelle et l’accès sécurisé à la justice pour les femmes (utilisation des lois actuelles, la loi traditionnelle, les mécanismes de justice de transition, le système judiciaire et le rôle du secteur de la sécurité); et il sera question des besoins spécifiques et des droits des “épouses déplacées” et des enfants nés en captivité et leur statut.
Rappelons que le Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs signé à Nairobi le 15 Décembre 2006 par les Chefs d’Etat et de Gouvernement des 11 pays membres de la CIRGL inclut parmi ses Protocoles celui sur la suppression et l’élimination de la violence sexuelle contre les femmes et les enfants dans la Région des Grands Lacs. Aujourd’hui, le Secrétariat de la Conférence dispose des instruments légaux de ratification du dit Pacte de huit pays membres; ce chiffre huit ainsi atteint est primordial car il a sanctionné l’entré en vigueur du Pacte et de par la même la mise en œuvre des différents protocoles dont celui sur la suppression et l’élimination de la violence sexuelle contre les femmes et les enfants dans la Région des Grands Lacs.
Cette Consultation Régionale de Haut Niveau sur «l’éradication de la violence sexuelle et l’élimination de l’impunité dans la Région des Grands Lacs», est une étape stratégique cruciale en préparation du prochain Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, visant à appuyer leurs efforts de transformer la Région des Grands Lacs en une zone sécurisée pour ses peuples, et en particulier pour les femmes et les enfants, exprimé ainsi dans la Déclaration de Dar-Es-Salam.
Journée de l’enfant africain : « zéro enfants associés aux forces et groupes armés »RDC | Politique et Citoyen | 16 Juin 2008 à 10:38:08
L'unité d'exécution du programme national DDR lance une campagne nationale intitulée « zéro enfants associés aux forces et groupes armés ». Organisée avec l'appui d’ONG internationales, dont l'Unicef, cette campagne vise à amener les chefs des groupes armés qui comptent encore des enfants dans leurs rangs à les relâcher, rapporte radiookapi.net
Cette campagne est organisée en marge de la journée de l’enfant africain. Le coordonnateur de l'Unité d'Exécution du Programme National DDR, ex-Conader, rappelle à cette occasion qu’il faudrait combattre aussi l’existence même de ces groupes armés. Pour professeur Ntumba Luaba, tant qu’il y aura des groupes armés, il y aura risque d’y trouver des enfants : « Cette pratique est interdite par la constitution, qui la considère comme un crime de haute trahison, par la charte africaine des droits de l’enfant, par les Nations Unies, à travers le protocole de la convention du droit de l’enfant, et même par le code pénal militaire et le Statut de Rome. Tous ceux qui continuent encore à recruter des enfants savent à quoi s’en tenir. C’est un crime imprescriptible. Et si nous organisons cette campagne, c’est pour leur donner une chance en leur disant : lavez-vous les mains, si vous avez encore des enfants dans vos rangs, laissez les rentrer dans une vie normale. Mais il faut dire que « zéro enfant soldat » ne va pas sans « zéro groupes armés ». Aussi longtemps qu’il y aura des groupes armés dans notre pays, il y aura toujours des enfants soldats. Il faut que l’autorité de l’Etat monte en puissance pour mettre fin à ce phénomène de groupe armé. » Le professeur Ntumba Luaba était l'invité de Radio Okapi à 7h30 et 8h30. Kananga : le BICE a difficile à réinsérer les enfants en rupture de liens familiaux Au Kasaï Occidental, le Bureau International Catholique de l’Enfant (BICE), éprouve de difficultés dans la réinsertion des enfants en ruptures des liens familiaux. Le coordonnateur provincial l’a déclaré à la presse la veille de la célébration de la Journée de l’Enfant Africain. Pierre Tshilengi reconnaît que la réinsertion d’un enfant recueilli par le BICE, dans son milieu et dans sa famille d’origine, nécessite beaucoup de moyens financiers : « Nous pouvons d’abord cerner la difficulté à réaliser une réinsertion durable, et celle de retourner les enfants non originaires de la ville de Kananga à l’intérieur de la province. Et avant cela, il faut retrouver les traces des familles de chaque enfant. Ça suppose un coût élevé. Après le « tracing », il faut rester pour faire la médiation familiale jusqu’à ce qu’elle réussisse. Ça nous fait autant de jours pour celui qui va en mission. Quand par exemple on résiste au retour de l’enfant en famille, surtout que maintenant il y a les plus jeunes, on voit mal comment on doit les orienter. On doit par exemple leur chercher une famille d’accueil ou, à défaut, installer l’enfant dans un milieu autonome de vie. Mais il faut que l’enfant ait une certaine maturité pour pouvoir s’autogérer. » Mbuji Mayi : 11.000 enfants travaillent dans les mines de diamant Au Kasaï Oriental, c’est prés de 11.000 enfants qui se livrent au travail des mines de diamant autour de Mbuji Mayi. C’est ce qui ressort d’un rapport publié dernièrement par l’Unicef. D’autres, par contre, vivent dans les rues et marchés de la ville. Tous ces enfants vivent dans des conditions très difficiles. Dans les mines de Matempu, à Bakwa Tsimuna, à 15 kilomètres au Sud-Ouest de Mbuji Mayi, il y a plusieurs enfants de moins de 18 ans. Les garçons se livrent aux durs travaux dans les profondes galeries de diamant. Quant aux filles, elles vivent dans des huttes, se livrant à la prostitution. Un garçon témoigne : « Je suis arrivé ici à cause de la souffrance à la maison. Il n’y a pas à manger. C’est pourquoi je viens travailler ici pour faire vivre la famille. J’ai déjà 2 ans dans les mines. Nous travaillons dur, mais les preneurs achètent mal. Ils peuvent vous supporter avec un peu d’argent, mais quand il y a un diamant, ils l’achètent à moins cher. » Une fille de 14 ans parle de sa situation dans les mines : « Je vis aux chambres où je me prostitue. Je suis arrivée ici après le décès de ma mère. Mon père ne s’occupait plus de moi. C’est ce qui m’a poussé à venir ici. » Selon les estimations de la division provinciale du genre, famille et enfants, plus de 5.000 enfants en rupture familiale vivent à Mbuji Mayi. Le ministre provincial des Affaires sociales a même été interpellé par l’Assemblée provinciale à ce sujet. L’ONG Save the Children a mis sur pied un programme de 3 ans visant à orienter ces enfants vers la formation. Pour rappel, la journée de l’enfant africain est commémoration depuis le 16 juin 1991, en souvenir du massacre, par le pouvoir de l’apartheid, de dizaines d’écoliers sud-africains à Soweto en 1976. C'était lors d’une marche pour leurs droits à l’éducation dans de bonnes conditions et dans leur langue maternelle. Cette journée est donc devenue une occasion de revoir les conditions des enfants en Afrique.
RDC: lancement d'une campagne nationale "zéro enfants-soldats"
16.06.08 | 15h13
Le Programme national de désarmement, démobilisation et réinsertion (PNDDR) de République démocratique du Congo (RDC) a lancé lundi une campagne de sensibilisation destinée à sortir tous les enfants des groupes armés dans le pays, a constaté une journaliste de l'AFP.
"Depuis 2001, (...) près de 30.000 enfants ont été sortis des groupes armés en RDC", pays ravagé par deux guerres successives (1996-97 et 1998-2003) et dont les régions de l'est sont encore le théâtre d'affrontements réguliers entre l'armée nationale et des milices locales et étrangères, a rappelé Alphonse Tumba Luaba, directeur du PNDDR, lors de la cérémonie de lancement de la campagne à Kinshasa.
"Selon les estimations actuelles, il y aurait encore entre 3.000 et 6.000 enfants au sein des différents groupes armés. Nous disons stop aux saccageurs, aux voleurs d'enfance", a-t-il ajouté, rappelant que la conscription d'enfants de moins de 15 ans et leur utilisation dans des conflits constituaient "un crime de guerre et un crime contre l'Humanité".
La campagne nationale intitulée "Zéro enfants associés aux groupes armés", lancée à l'occasion de la Journée de l'enfant africain, vise à "ce qu'il n'y ait plus aucun enfant-soldat à la fin 2008", a affirmé M. Tumba Luaba.
"Mais, soyons lucides. (Cet objectif) ne sera pas atteint tant qu'il y aura des groupes armés. C'est pourquoi, nous allons travailler avec le programme Amani (processus de paix en cours dans l'est) pour inciter tous les groupes armés congolais à libérer immédiatement les enfants de leurs rangs et cesser tout recrutement", a-t-il poursuivi.
En janvier 2008, tous les groupes armés congolais des provinces des Nord et Sud-Kivu (est) ont signé un "acte d'engagement" en faveur de la paix et un cessez-le-feu immédiat à l'issue d'une conférence de paix tenue à Goma, capitale du Nord-Kivu.
Ces accords de Goma - qui peinent à être mis en oeuvre dans le cadre du programme Amani ("paix", en swahili) - prévoyaient notamment le retrait progressif de tous les belligérants des lignes de front, la démobilisation de leurs troupes et l'arrêt de tout recrutement et la libération immédiate des enfants se trouvant dans leurs rangs.
Au cours de la cérémonie, le chef de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), Alan Doss, a appelé une nouvelle fois "tous les signataires de ces processus de paix à respecter leurs engagements".
"Arrêtez maintenant le recrutement des enfants!", a-t-il lancé, déplorant que malgré "une réduction sensible des violences", les enfants "continuent à servir de porteur, de cuisinier, de garde ou d'esclave sexuel" au sein des groupes armés.
La campagne, d'une durée indéterminée, prévoit une sensibilisation accrue des officiers au sein de l'armée régulière comme des groupes armés, à la fois sur le terrain et à travers les médias locaux.
La Banque mondiale, qui a soutenu le travail de démobilisation et réinsertion des anciens combattants en RDC, a annoncé une contribution de 50 millions de dollars en 2008, dont 5 millions seront spécifiquement destinés à la démobilisation des enfants.
lundi 16 juin 2008
dimanche 15 juin 2008
Les Femmes Congolaises Implorent le Conseil de Sécurité de l’ONU d’Aider à Mettre Fin à la Violence Sexuelle
Le 12 juin, 2008
Excellences,
Au nom des femmes congolaises, nous sommes heureuses de l’attention que vous portez à la crise causée par le fléau de violence sexuelle dans les situations en conflit et post-conflit. Nous croyons que le Conseil de Sécurité ait un rôle essentiel à jouer pour mettre fin aux abus dont nous, et nos sœurs ailleurs dans le monde, continuons à être victimes. En effet, des milliers des filles et femmes dans les zones de conflit à travers le monde sont victimes de viol et de violence sexuelle commis par les membres des groupes armés. Nous sommes très heureuses que le Conseil ait planifié la discussion sur ce problème le 19 juin, et nous exhortons les membres du Conseil à remplir leurs obligations comme gardiens de paix et de la sécurité internationales.
Nous, les 71 organisations locales qui représentons les femmes de la RDC, voudrions saisir cette opportunité pour vous exprimer nos graves préoccupations liées au drame de violences sexuelles qui sont perpétrées sur les femmes et les petites filles de la RDC, particulièrement à l’est du pays.
Nous avons souffert beaucoup pendants les années de guerres. Malgré les efforts fournis au niveau international, régional, national et local pour ramener la paix en RDC, la guerre contre les femmes ne cesse de s’amplifier de plus en plus.
Nous craignons l’extermination de notre société à cause de la violence sexuelle qui une fois faite sur une femme peut affecter ses enfants et toute la communauté.
Tous les belligérants et même notre propre armée congolaise sont à la base de la violence sexuelle, et maintenant, après plusieurs années de destruction, cette menace est devenue malheureusement une partie de notre culture.
Il est difficile d’imaginer le nombre de personnes, hommes et femmes confondus, décédés de fait de la violence sexuelle. Pendant le seul mois d’avril 2008 dans la province du Nord-Kivu, plus de 880 cas de viol étaient documentés par les ONGs et les agences des Nations Unies. Mais cela ne représente qu’un dixième des cas qui restent inconnus de fait de la peur, la honte, la stigmatisation, l’enclavement et l’impunité généralisée.
Nous sommes vulnérables dans nos champs, dans les rues, et même dans nos propres maisons. Même nos filles âgées d’au moins 3 ans sont vulnérables quand elles jouent avec leurs amis ou sont sur le chemin de l’école.
La famille nucléaire, base de notre société, n’existe plus. Aujourd’hui au Congo, la femme est devenue un objet. Nous ne sommes pas protégées. Nous n’avons pas la justice. Il y a une crise d’autorité et une culture de l’impunité.
Nous constituons plus de 52% de la population congolaise, mais nous occupons moins de 10% des sièges en violation de notre propre constitution pendant que la guerre contre nous continue.
Convaincues que la violence sexuelle constitue un crime de guerre et un crime contre l’humanité, ce fléau doit être clairement perçu comme une menace contre la paix et la sécurité en Afrique et dans le monde entier.
Nous saluons l’intention du Conseil de Sécurité à mettre sur pied une résolution spéciale par rapport à la violence sexuelle. Nous souhaitons que cette résolution, qui sera d’une importance capitale pour nous et pour les femmes du monde entier, au minimum tienne compte de nos préoccupations pressantes et les recommandations suivantes :
• Premièrement, nous vous exhortons à inclure le renforcement des systèmes judiciaires nationaux comme un élément intégral du mandat des missions de l’ONU dans les zones de conflit. Les mandats doivent aussi inclure un appel pour garantir la justice internationale là où la justice nationale n’est pas opérationnelle. Ce sera aussi important que vous insistiez sur le fait que les auteurs de violence sexuelle ne soient amnistiés après les conflits, et que les pays concernés soient exhortés à fournir une protection adéquate aux victimes et aux témoins. La violence sexuelle n’est pas prise au sérieux par le système judiciaire ici au Congo, qui n’a ni la volonté ni les ressources pour réagir. Nous espérons que vous pouvez nous aider à assurer que tous les auteurs présumés de la violence sexuelle sont transférés à la justice et jugés – et pas récompensés avec les promotions politiques et militaires.
• Deuxièmement, nous vous encourageons à privilégier la prise en charge des victimes et à intégrer cet aspect comme élément intégral de votre réponse aux conflits. Les femmes et les filles qui ont été victimes de violence sexuelle ont besoin des soins médicaux urgents pour soigner leurs blessures physiques et mentales. Notre société ne peut pas guérir tant que les blessures de nos femmes et nos filles ne sont guéries. Nous croyons que la provision des soins médicaux aux victimes de la violence sexuelle est nécessaire pas seulement pour leur paix individuelle, mais pour notre société à fin de rétablir la paix entièrement.
• Troisièmement, alors que nous applaudissions votre condamnation récente de la violence sexuelle dont nous souffrons, et vos actions dans ce sens, nous vous rappelons que nous avons souffert pendant des décennies sans aucune action notable de votre part. Il faut nous rassurer que cette situation ne sera plus jamais répétée au Congo ou ailleurs. Le Conseil de Sécurité ne devrait pas se taire pendant que des milliers des femmes souffrent du fait d’une violence sexuelle inexprimable. Nous prions le Secrétaire Général de vous donner l’information sur les degrés et les modes de la violence sexuelle dans toutes les situations avant le Conseil, pour permettre votre analyse et action au moment opportun.
• Finalement, nous souhaitons que vous mettiez en place un mécanisme chargé de suivre le processus d’adhésion des états aux résolutions pertinentes et antérieures concernant les femmes, notamment la Résolution 1325 qui demande explicitement des actions sur l’impact de guerre aux femmes, et les contributions des femmes à la résolution des conflits et la paix durables.
Étant donné l’ampleur de la catastrophe de la guerre sur les femmes dans notre pays, nous souhaitons que le Conseil Sécurité puisse accorder à ces recommandations toute la priorité qu’elles nécessitent.
Veuillez agréer, Excellences, nos salutations distinguées.
Une Coalition de 71 ONGs Congolaises qui représentent les femmes de la RDC :
1. ACAEFAD (Action Chrétienne d’Aide aux Enfants et Femmes Abandonnés et pour le Développement)
2. ADIJ (Action pour le Développement Intégral de la Jeunesse)
3. AES/Sud-Kivu
4. AFECOD (Association des femmes Pour la Conservation de la Nature et le Développement Durable)/CRAF/Sud-Kivu
5. AFEJUCO/Sud-Kivu
6. AMALDEFEA
7. APANIVIP (Actions de Promotion et Assistance pour l’Amélioration du Niveau de Vie des Populations)
8. APDEV /Sud-Kivu
9. APPEF (Actions Pour la Promotion et la Protection de l’Enfant et de la Femme)/ Nord-Kivu
10. APREDECI (Action Paysanne pour la Reconstruction et le Développement Communautaire)
11. APROFEDD (Association pour la Promotion de la Femme et de l’Enfant pour le Développement Durable)/Sud-Kivu
12. ASADHO (Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme)/Sud-Kivu
13. ASPD (Action Sociale pour la Paix et le Développement)
14. ASSODIP (Association pour le Développement des Initiatives Paysannes)/Section des Droits Humains
15. ASVOCO (Association des Volontaires du Congo)
16. AVIFED/CRAF
17. Blessed Aid
18. CADERCO (Centre d’Appui pour le Développement Rural Communautaire)
19. CADRE (Comité d’Appui au Développement Rural Endogène)
20. CAFED (Collectif des Associations des Femmes Pour le Développement)/Nord-Kivu
21. CAPP (Change Agents Peace Program)
22. Caucus des Femmes/Sud-Kivu
23. CEMADEV-Femme
24. Centre Olame/Sud-Kivu
25. CEREBA Goma
26. Children’s Voice
27. CISF/Sud-Kivu
28. CODHO (Comité des Observateurs des Droits de l’Homme)/ Nord-Kivu
29. COJESKI (Collectif des Organisations des Jeunes Solidaires du Congo)/Nord-Kivu
30. COPADI (Construisons la Paix et le Développement)
31. CREDDHO (Centre de Recherche sur l’Environnement, la Démocratie et les Droits de l’Homme)
32. CRONGD (Conseil Régional des Organisations Non Gouvernementales de Développement)/ Nord-Kivu
33. DJAD
34. EFIM (Encadrement des Femmes Indigènes et des Ménages Vulnérables)/EAC
35. EFPS/CRAF/SUD-KIVU
36. ETN
37. FESOP
38. FUDEI (Femmes Unies pour le Développement Endogène et Intégral)
39. GADHOP/Nord-Kivu
40. GALE
41. GEAD (Group d'Etudes et d'Actions Pour un Développement Bien Défini)/Nord-Kivu
42. Groupement Féminin Sud-Kivu
43. GTDP (Genre et Tradition pour le Développement et la Paix)
44. Héritiers de la Justice
45. IFEDI (Initiative des Femmes pour le Développement Intégré)
46. LIPD (Lutte et Intégration des Paysannes au Développement)
47. LOFEPACO (Ligue des Organisations des Femmes Paysannes du Congo)
48. NYAMULISA/CRAF
49. OPIFET (Œuvre pour la Promotion des Initiatives des Femmes Transporteuses)/Sud-Kivu
50. PAFEVIC (Programme d’Appui aux Femmes Victimes des Conflits)
51. PAIF (Promotion et Appui aux Initiatives Féminines)/Nord-Kivu
52. PDH (Promotion de la Démocratie et Protection des Droits Humains)
53. PENDE/Nord-Kivu
54. PPSSP/Nord-Kivu
55. R2SF (Regard Rural Sans Frontière) /SUD-KIVU
56. REFED (Réseau Femme et Développement)/NORD-KIVU
57. REID (Réseau d’Initiatives Locales pour le Développement Durable)
58. REPRODHOC (Réseau Provincial des ONGs de Droits de l'Homme)/Nord-Kivu
59. SAFDF/Nord-Kivu
60. SAFEDI (Syndicat des Associations Féminines pour un Développement Intégral)
61. SAJ (Synergie pour l’Assistance Judiciaire aux Victimes de Violations des Droits Humains au Nord-Kivu)
62. SARCAF
63. SFPJ
64. SFVS (Synergie des Femmes contre la Violence Sexuelle)/Nord-Kivu
65. SOFEPADI (Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral)/Nord-Kivu
66. SOPADI (Solidarité et Paix pour le Développement Intégré)/Uvira/Sud-Kivu
67. SOPROP (Solidarité pour la Promotion Sociale et la Paix)
68. TGD
69. UWAKI/Sud-Kivu
70. VICO (Village des Cobayes)/Sud-Kivu
71. YWCA/CAFCO/Sud-Kivu
Excellences,
Au nom des femmes congolaises, nous sommes heureuses de l’attention que vous portez à la crise causée par le fléau de violence sexuelle dans les situations en conflit et post-conflit. Nous croyons que le Conseil de Sécurité ait un rôle essentiel à jouer pour mettre fin aux abus dont nous, et nos sœurs ailleurs dans le monde, continuons à être victimes. En effet, des milliers des filles et femmes dans les zones de conflit à travers le monde sont victimes de viol et de violence sexuelle commis par les membres des groupes armés. Nous sommes très heureuses que le Conseil ait planifié la discussion sur ce problème le 19 juin, et nous exhortons les membres du Conseil à remplir leurs obligations comme gardiens de paix et de la sécurité internationales.
Nous, les 71 organisations locales qui représentons les femmes de la RDC, voudrions saisir cette opportunité pour vous exprimer nos graves préoccupations liées au drame de violences sexuelles qui sont perpétrées sur les femmes et les petites filles de la RDC, particulièrement à l’est du pays.
Nous avons souffert beaucoup pendants les années de guerres. Malgré les efforts fournis au niveau international, régional, national et local pour ramener la paix en RDC, la guerre contre les femmes ne cesse de s’amplifier de plus en plus.
Nous craignons l’extermination de notre société à cause de la violence sexuelle qui une fois faite sur une femme peut affecter ses enfants et toute la communauté.
Tous les belligérants et même notre propre armée congolaise sont à la base de la violence sexuelle, et maintenant, après plusieurs années de destruction, cette menace est devenue malheureusement une partie de notre culture.
Il est difficile d’imaginer le nombre de personnes, hommes et femmes confondus, décédés de fait de la violence sexuelle. Pendant le seul mois d’avril 2008 dans la province du Nord-Kivu, plus de 880 cas de viol étaient documentés par les ONGs et les agences des Nations Unies. Mais cela ne représente qu’un dixième des cas qui restent inconnus de fait de la peur, la honte, la stigmatisation, l’enclavement et l’impunité généralisée.
Nous sommes vulnérables dans nos champs, dans les rues, et même dans nos propres maisons. Même nos filles âgées d’au moins 3 ans sont vulnérables quand elles jouent avec leurs amis ou sont sur le chemin de l’école.
La famille nucléaire, base de notre société, n’existe plus. Aujourd’hui au Congo, la femme est devenue un objet. Nous ne sommes pas protégées. Nous n’avons pas la justice. Il y a une crise d’autorité et une culture de l’impunité.
Nous constituons plus de 52% de la population congolaise, mais nous occupons moins de 10% des sièges en violation de notre propre constitution pendant que la guerre contre nous continue.
Convaincues que la violence sexuelle constitue un crime de guerre et un crime contre l’humanité, ce fléau doit être clairement perçu comme une menace contre la paix et la sécurité en Afrique et dans le monde entier.
Nous saluons l’intention du Conseil de Sécurité à mettre sur pied une résolution spéciale par rapport à la violence sexuelle. Nous souhaitons que cette résolution, qui sera d’une importance capitale pour nous et pour les femmes du monde entier, au minimum tienne compte de nos préoccupations pressantes et les recommandations suivantes :
• Premièrement, nous vous exhortons à inclure le renforcement des systèmes judiciaires nationaux comme un élément intégral du mandat des missions de l’ONU dans les zones de conflit. Les mandats doivent aussi inclure un appel pour garantir la justice internationale là où la justice nationale n’est pas opérationnelle. Ce sera aussi important que vous insistiez sur le fait que les auteurs de violence sexuelle ne soient amnistiés après les conflits, et que les pays concernés soient exhortés à fournir une protection adéquate aux victimes et aux témoins. La violence sexuelle n’est pas prise au sérieux par le système judiciaire ici au Congo, qui n’a ni la volonté ni les ressources pour réagir. Nous espérons que vous pouvez nous aider à assurer que tous les auteurs présumés de la violence sexuelle sont transférés à la justice et jugés – et pas récompensés avec les promotions politiques et militaires.
• Deuxièmement, nous vous encourageons à privilégier la prise en charge des victimes et à intégrer cet aspect comme élément intégral de votre réponse aux conflits. Les femmes et les filles qui ont été victimes de violence sexuelle ont besoin des soins médicaux urgents pour soigner leurs blessures physiques et mentales. Notre société ne peut pas guérir tant que les blessures de nos femmes et nos filles ne sont guéries. Nous croyons que la provision des soins médicaux aux victimes de la violence sexuelle est nécessaire pas seulement pour leur paix individuelle, mais pour notre société à fin de rétablir la paix entièrement.
• Troisièmement, alors que nous applaudissions votre condamnation récente de la violence sexuelle dont nous souffrons, et vos actions dans ce sens, nous vous rappelons que nous avons souffert pendant des décennies sans aucune action notable de votre part. Il faut nous rassurer que cette situation ne sera plus jamais répétée au Congo ou ailleurs. Le Conseil de Sécurité ne devrait pas se taire pendant que des milliers des femmes souffrent du fait d’une violence sexuelle inexprimable. Nous prions le Secrétaire Général de vous donner l’information sur les degrés et les modes de la violence sexuelle dans toutes les situations avant le Conseil, pour permettre votre analyse et action au moment opportun.
• Finalement, nous souhaitons que vous mettiez en place un mécanisme chargé de suivre le processus d’adhésion des états aux résolutions pertinentes et antérieures concernant les femmes, notamment la Résolution 1325 qui demande explicitement des actions sur l’impact de guerre aux femmes, et les contributions des femmes à la résolution des conflits et la paix durables.
Étant donné l’ampleur de la catastrophe de la guerre sur les femmes dans notre pays, nous souhaitons que le Conseil Sécurité puisse accorder à ces recommandations toute la priorité qu’elles nécessitent.
Veuillez agréer, Excellences, nos salutations distinguées.
Une Coalition de 71 ONGs Congolaises qui représentent les femmes de la RDC :
1. ACAEFAD (Action Chrétienne d’Aide aux Enfants et Femmes Abandonnés et pour le Développement)
2. ADIJ (Action pour le Développement Intégral de la Jeunesse)
3. AES/Sud-Kivu
4. AFECOD (Association des femmes Pour la Conservation de la Nature et le Développement Durable)/CRAF/Sud-Kivu
5. AFEJUCO/Sud-Kivu
6. AMALDEFEA
7. APANIVIP (Actions de Promotion et Assistance pour l’Amélioration du Niveau de Vie des Populations)
8. APDEV /Sud-Kivu
9. APPEF (Actions Pour la Promotion et la Protection de l’Enfant et de la Femme)/ Nord-Kivu
10. APREDECI (Action Paysanne pour la Reconstruction et le Développement Communautaire)
11. APROFEDD (Association pour la Promotion de la Femme et de l’Enfant pour le Développement Durable)/Sud-Kivu
12. ASADHO (Association Africaine de Défense des Droits de l'Homme)/Sud-Kivu
13. ASPD (Action Sociale pour la Paix et le Développement)
14. ASSODIP (Association pour le Développement des Initiatives Paysannes)/Section des Droits Humains
15. ASVOCO (Association des Volontaires du Congo)
16. AVIFED/CRAF
17. Blessed Aid
18. CADERCO (Centre d’Appui pour le Développement Rural Communautaire)
19. CADRE (Comité d’Appui au Développement Rural Endogène)
20. CAFED (Collectif des Associations des Femmes Pour le Développement)/Nord-Kivu
21. CAPP (Change Agents Peace Program)
22. Caucus des Femmes/Sud-Kivu
23. CEMADEV-Femme
24. Centre Olame/Sud-Kivu
25. CEREBA Goma
26. Children’s Voice
27. CISF/Sud-Kivu
28. CODHO (Comité des Observateurs des Droits de l’Homme)/ Nord-Kivu
29. COJESKI (Collectif des Organisations des Jeunes Solidaires du Congo)/Nord-Kivu
30. COPADI (Construisons la Paix et le Développement)
31. CREDDHO (Centre de Recherche sur l’Environnement, la Démocratie et les Droits de l’Homme)
32. CRONGD (Conseil Régional des Organisations Non Gouvernementales de Développement)/ Nord-Kivu
33. DJAD
34. EFIM (Encadrement des Femmes Indigènes et des Ménages Vulnérables)/EAC
35. EFPS/CRAF/SUD-KIVU
36. ETN
37. FESOP
38. FUDEI (Femmes Unies pour le Développement Endogène et Intégral)
39. GADHOP/Nord-Kivu
40. GALE
41. GEAD (Group d'Etudes et d'Actions Pour un Développement Bien Défini)/Nord-Kivu
42. Groupement Féminin Sud-Kivu
43. GTDP (Genre et Tradition pour le Développement et la Paix)
44. Héritiers de la Justice
45. IFEDI (Initiative des Femmes pour le Développement Intégré)
46. LIPD (Lutte et Intégration des Paysannes au Développement)
47. LOFEPACO (Ligue des Organisations des Femmes Paysannes du Congo)
48. NYAMULISA/CRAF
49. OPIFET (Œuvre pour la Promotion des Initiatives des Femmes Transporteuses)/Sud-Kivu
50. PAFEVIC (Programme d’Appui aux Femmes Victimes des Conflits)
51. PAIF (Promotion et Appui aux Initiatives Féminines)/Nord-Kivu
52. PDH (Promotion de la Démocratie et Protection des Droits Humains)
53. PENDE/Nord-Kivu
54. PPSSP/Nord-Kivu
55. R2SF (Regard Rural Sans Frontière) /SUD-KIVU
56. REFED (Réseau Femme et Développement)/NORD-KIVU
57. REID (Réseau d’Initiatives Locales pour le Développement Durable)
58. REPRODHOC (Réseau Provincial des ONGs de Droits de l'Homme)/Nord-Kivu
59. SAFDF/Nord-Kivu
60. SAFEDI (Syndicat des Associations Féminines pour un Développement Intégral)
61. SAJ (Synergie pour l’Assistance Judiciaire aux Victimes de Violations des Droits Humains au Nord-Kivu)
62. SARCAF
63. SFPJ
64. SFVS (Synergie des Femmes contre la Violence Sexuelle)/Nord-Kivu
65. SOFEPADI (Solidarité Féminine pour la Paix et le Développement Intégral)/Nord-Kivu
66. SOPADI (Solidarité et Paix pour le Développement Intégré)/Uvira/Sud-Kivu
67. SOPROP (Solidarité pour la Promotion Sociale et la Paix)
68. TGD
69. UWAKI/Sud-Kivu
70. VICO (Village des Cobayes)/Sud-Kivu
71. YWCA/CAFCO/Sud-Kivu
jeudi 12 juin 2008
De nombreuses Congolaises expulsées d’Angola victimes de viols
KINSHASA, 12 juin 2008 (IRIN) - Parmi les femmes qui arrivent aujourd’hui dans les différentes régions de la province du Kasaï Occidental, en République démocratique du Congo (RDC), au sein d’une nouvelle vague de quelque 27 000 personnes expulsées d’Angola, beaucoup ont subi des violences sexuelles, selon un représentant des autorités sanitaires locales.
« Il y a beaucoup de blessés […] et 80 pour cent des femmes qui arrivent [au centre de santé] ont été violées », a déclaré Pierre Didi Mpata, médecin et coordinateur d’une organisation non-gouvernementale (ONG) qui s’occupe un centre de santé provisoire installé à Kamako, un village situé le long de la frontière entre la RDC et l’Angola.
Selon Kemal Saiki, porte-parole de la mission des Nations Unies en RDC (MONUC), quelque 22 230 citoyens congolais expulsés d’Angola entre la fin du mois de mai et le 9 juin se trouvent actuellement entre Kahungua et Tembo, à quelque 95 kilomètres de la frontière angolaise.
« Ils sont de plus en plus nombreux », a indiqué M. Saiki, ajoutant que les personnes expulsées manquaient de vivres et de couvertures. « Ils n’ont rien et sont épuisés après leur long périple à pied ».
Quelque 5 000 autres se trouvent aujourd’hui à Kamako, également dans la province du Kasaï Occidental, a-t-il dit.
Caroline Lomelo (un nom d’emprunt), mère de deux enfants, fait partie des victimes de sévices sexuels. S’exprimant avec difficulté, Mme Lomelo, actuellement soignée au centre de santé, a expliqué qu’elle avait été « violemment tabassée et violée par cinq policiers angolais au moment où ils nous expulsés par force ».
Mme Lomelo, enceinte de six mois, a quitté l’Angola pour retourner en RDC il y a cinq jours. Selon le docteur Mpata, Mme Lomelo, qui a contracté une infection sexuellement transmissible, peut à peine se tenir debout.
« Elle [risque l’avortement] comme elle a attrapé des infections sexuellement transmissibles, [notamment] la blennorragie », a observé le docteur Mpata.
Mme Lomelo, infirmière de formation, a raconté avoir quitté Lodja, sa ville d’origine, dans la province centrale du Kasaï Oriental, pour partir à la recherche de son frère, donné pour mort par des compatriotes qui rentraient d’Angola.
D’autres patients attendent d’être opérés au centre de santé après avoir subi des lésions internes provoquées par les violences sexuelles qui leur ont été infligées, a indiqué le docteur Mpata. « C’est comme par miracle qu’ils ont survécu », a-t-il dit.
De retour au pays, les personnes expulsées vivent dans des églises et des écoles, où l’approvisionnement en produits essentiels n’est pas suffisant, a constaté le docteur Mpata. Elles ont parcouru plus de 100 kilomètres à pied pour rentrer en RDC.
Le 5 décembre 2007, l’organisation Médecins sans frontières (MSF) a dénoncé ce qu’elle a qualifié d’emploi « général et systématique du viol et des violences par l’armée angolaise contre les migrants congolais qui travaillent dans les mines de diamants de la province angolaise de Lunda Norte au cours de leur expulsion ».
De précédentes expulsions massives avaient été interrompues dans la région à la suite d’un accord conclu entre les deux pays.
Les autorités angolaises ont commencé à expulser les immigrés clandestins du pays en décembre 2003, ciblant les travailleurs clandestins des mines de diamants situées près de la frontière congolaise.
Elaboration de la politique nationale du Genre et de la promotion de la femme ainsi que de la famille et de l’enfant
Kinshasa, 11/06/2008 / Politique
Lancement d’une série d’ateliers appuyés par le PNUD et consacrés à l’élaboration, sous la conduite du ministère du Genre, de la Famille et Enfant, de la politique nationale sur le Genre et la promotion aussi bien de la Femme que de la Famille et de l’Enfant en RDC. Le ministre du Genre, de la Famille et de l’enfant Philomène Omatuku, a procédé le week-end à l’Hôtel Memling, à Kinshasa, en collaboration avec le PNUD, au lancement officiel des activités d’une série des ateliers d’élaboration des documents de la politique nationale du Genre et de la promotion de la femme, de la famille et de l’enfant.
Mme Omatuku a relevé, dans son allocution, de nombreux événements qui ont été marqués durant les treize années qui ont suivi l’adoption du Programme d’action de Beijing, notamment l’adoption des déclarations et des mécanismes régionaux sur le Genre et le développement durable faisant suite aux grandes rencontres mondiales sur les femmes, dont celle de Mexico en 1975 initiée par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Elle a fait remarquer que, malgré les efforts entrepris par le gouvernement et les partenaires nationaux et internationaux pour assurer la promotion de la femme congolaise, le statut juridique et la situation socio-culturelle et économique de celle-ci n’ont pas beaucoup évolué de manière significative à cause des violences sexuelles et la persistance des pratiques coutumières néfastes qui entravent l’épanouissement de la femme.
Concernant la famille, elle a souligné que la famille est et doit rester le milieu naturel d’épanouissement de tout individu car, a-t-elle poursuivi, elle est le lieu par excellence de l’exercice de toutes les solidarités existantes dans la société ainsi que celle de la vie humaine. La ministre du Genre, de la famille et de l’enfant, parlant de la situation de l’enfant en République Démocratique du Congo, a indiqué que le gouvernement s’est engagé à assurer un avenir meilleur à tous les enfants à travers l’adoption par le Parlement, de la loi portant Code de protection de l’enfant et la promulgation imminente de celle-ci par le Président de la République.
Elle a enfin souligné que son ministère s’est engagé résolument avec l’appui des partenaires, à élaborer une politique nationale qui définit clairement la vision du gouvernement sur les questions du Genre, de la promotion des droits de la femme et de l’enfant ainsi que de la stabilité de la famille. Mme Marie-Claire Yandgu, conseillère au ministère du Genre, de la famille et de l’enfant, a donné pour sa part, les objectifs fixés par ce ministère afin de faciliter les interventions gouvernementales vers la prise en charge effective du Genre pour un développement durable.
Il s’agit notamment de faciliter l’intégration du Genre et la promotion de la femme dans la politique et le programme de développement du pays, la protection de la famille et de l’enfant, de faire l’état des lieux de la situation de la femme, des familles et des enfants en RDC, ainsi de proposer un plan directeur pour la mise en œuvre de la politique par le gouvernement central, les gouvernements provinciaux et tous les intervenants en matière de développement basé sur le Genre. Mme Yandgu a, par ailleurs, annoncé qu’une consultation à la base sera faite au niveau des provinces et qu’un atelier pour l’élaboration du document de politique sera organisé à Kinshasa avec la participation des ministres et des chefs de division provinciaux du ministère du Genre, de la famille et de l’enfant.
Mme Yandgu a dit qu’elle attend de l’actuel atelier que les documents de politique nationale de l’équité du Genre et de la promotion de la femme, de la famille et de l’enfant et d’un plan directeur du ministère du Genre, de la famille et de l’enfant soient élaborés et que les domaines de collaboration avec les différents ministères soient définis.
Elle a enfin invité tous les partenaires à participer à l’élaboration de ces documents qui seront désormais le guide des interventions en RDC pour la promotion de l’équité du Genre et la protection de la famille et de l’enfant.
(Ern.) Acp Last edited: 11/06/2008 15:38:10
Sud-Kivu
Mercredi, 11/06/2008
Des réfugiés confrontés aux problèmes de terres
La stabilité relative qui règne actuellement dans la province du Sud-Kivu pousse certains réfugiés congolais à retourner au pays après plusieurs années d'exil.
Mais de retour au pays, ces réfugiés font face à d'énormes problèmes d'intégration. Les problèmes de terres sont un véritable écueil à l'intégration communautaire de ces retournés qui sont dans la plupart de cas rejetés par ceux qui étaient restés au pays.
" Les questions foncières sont au cœur de nombreux conflits et confrontations entre les personnes qui reviennent et celles qui n'ont jamais fui,ainsi qu'entre les retournés eux-mêmes, qu'ils soient réfugiés ou personnes déplacées internes ", indique un communique du Hcr.
Toutefois, le Hcr tient à instaurer un climat de paix et d'entente entre ces réfugiés et les autochtones. Le chef de bureau du Hcr dans la ville d'Uvira au Sud-kivu, Nasir Fernandes, reconnaît que le Hcr a mis en place une tentative pour faciliter le processus de réintégration de ces réfugiés, en vue d'éviter des conflits qui brisent l'unité communautaire.
Pour ce faire, le Hcr avec ses partenaires œuvre pour la promotion du dialogue et de la médiation dans les zones de retour. Selon Nasir Fernandes, il existe maintenant " une réelle fenêtre d'opportunité " pour aider les Congolais déracinés à revenir et refaire leur vie.
Parmi les stratégies mises en œuvre pour faire régner la paix dans la communauté, le Hcr a procédé tout récemment à une revue exhaustive de la problématique des conflits fonciers dans les principales zones de retour et axées sur ses activités dans la région, essentiellement sur le renouvellement de relations entre les retournés et ceux qui sont restés, à travers un amalgame d'activités de communication, collaboration et réintégration.
Pour résoudre ces conflits, le Hcr apporte son appui à l'ONG Search for Common Ground (SFCG) spécialisée dans la résolution pacifique de conflits. Et cette ONG recourt au drame interactif.
SFCG, dans sa politique de sensibilisation, implique aussi la population. C'est dans ce cadre qu'elle a formé au moins 75 acteurs en matière d'analyse de conflits. Ces acteurs ont pour tâche d'écouter les préoccupations et conflits communautaires.
Ils créent aussi des scenarii et des caractères reflétant la réalité. A leur tour, les acteurs invitent les membres du public à les remplacer pour jouer de scénario, en traitant les problèmes de conflits de manière constructive. Grâce à cette stratégie, plus de 400 000 personnes ont été sensibilisées.
Cette technique participative a donné de bons résultats dans la communauté. Les populations recourent aux moyens de résolution pacifique, en cas de conflits. " Les techniques du théâtre participatif permettent aux acteurs d'absorber les dynamiques conflictuelles du village, pour les rejouer ensuite dans cette même communauté et avec la participation de membres du public.
Blandine Lusimana T.
Museka : 8 femmes victimes de mutilation sexuelle
Katanga | Développement | 07 Juin 2008 à 12:39:52
D’après l’administrateur du territoire assistant, ces femmes sont accusées de sorcellerie. Le féticheur auteur de cette mutilation déclare qu’il l’a fait sur ordre du chef de chefferie afin de les délivrer de la sorcellerie. Le féticheur et son acolyte sont présentement détenus au cachot de la police, en attendant leur transfert au parquet de Kamina, indique radiookapi.net
« Il y a beaucoup de blessés […] et 80 pour cent des femmes qui arrivent [au centre de santé] ont été violées », a déclaré Pierre Didi Mpata, médecin et coordinateur d’une organisation non-gouvernementale (ONG) qui s’occupe un centre de santé provisoire installé à Kamako, un village situé le long de la frontière entre la RDC et l’Angola.
Selon Kemal Saiki, porte-parole de la mission des Nations Unies en RDC (MONUC), quelque 22 230 citoyens congolais expulsés d’Angola entre la fin du mois de mai et le 9 juin se trouvent actuellement entre Kahungua et Tembo, à quelque 95 kilomètres de la frontière angolaise.
« Ils sont de plus en plus nombreux », a indiqué M. Saiki, ajoutant que les personnes expulsées manquaient de vivres et de couvertures. « Ils n’ont rien et sont épuisés après leur long périple à pied ».
Quelque 5 000 autres se trouvent aujourd’hui à Kamako, également dans la province du Kasaï Occidental, a-t-il dit.
Caroline Lomelo (un nom d’emprunt), mère de deux enfants, fait partie des victimes de sévices sexuels. S’exprimant avec difficulté, Mme Lomelo, actuellement soignée au centre de santé, a expliqué qu’elle avait été « violemment tabassée et violée par cinq policiers angolais au moment où ils nous expulsés par force ».
Mme Lomelo, enceinte de six mois, a quitté l’Angola pour retourner en RDC il y a cinq jours. Selon le docteur Mpata, Mme Lomelo, qui a contracté une infection sexuellement transmissible, peut à peine se tenir debout.
« Elle [risque l’avortement] comme elle a attrapé des infections sexuellement transmissibles, [notamment] la blennorragie », a observé le docteur Mpata.
Mme Lomelo, infirmière de formation, a raconté avoir quitté Lodja, sa ville d’origine, dans la province centrale du Kasaï Oriental, pour partir à la recherche de son frère, donné pour mort par des compatriotes qui rentraient d’Angola.
D’autres patients attendent d’être opérés au centre de santé après avoir subi des lésions internes provoquées par les violences sexuelles qui leur ont été infligées, a indiqué le docteur Mpata. « C’est comme par miracle qu’ils ont survécu », a-t-il dit.
De retour au pays, les personnes expulsées vivent dans des églises et des écoles, où l’approvisionnement en produits essentiels n’est pas suffisant, a constaté le docteur Mpata. Elles ont parcouru plus de 100 kilomètres à pied pour rentrer en RDC.
Le 5 décembre 2007, l’organisation Médecins sans frontières (MSF) a dénoncé ce qu’elle a qualifié d’emploi « général et systématique du viol et des violences par l’armée angolaise contre les migrants congolais qui travaillent dans les mines de diamants de la province angolaise de Lunda Norte au cours de leur expulsion ».
De précédentes expulsions massives avaient été interrompues dans la région à la suite d’un accord conclu entre les deux pays.
Les autorités angolaises ont commencé à expulser les immigrés clandestins du pays en décembre 2003, ciblant les travailleurs clandestins des mines de diamants situées près de la frontière congolaise.
Elaboration de la politique nationale du Genre et de la promotion de la femme ainsi que de la famille et de l’enfant
Kinshasa, 11/06/2008 / Politique
Lancement d’une série d’ateliers appuyés par le PNUD et consacrés à l’élaboration, sous la conduite du ministère du Genre, de la Famille et Enfant, de la politique nationale sur le Genre et la promotion aussi bien de la Femme que de la Famille et de l’Enfant en RDC. Le ministre du Genre, de la Famille et de l’enfant Philomène Omatuku, a procédé le week-end à l’Hôtel Memling, à Kinshasa, en collaboration avec le PNUD, au lancement officiel des activités d’une série des ateliers d’élaboration des documents de la politique nationale du Genre et de la promotion de la femme, de la famille et de l’enfant.
Mme Omatuku a relevé, dans son allocution, de nombreux événements qui ont été marqués durant les treize années qui ont suivi l’adoption du Programme d’action de Beijing, notamment l’adoption des déclarations et des mécanismes régionaux sur le Genre et le développement durable faisant suite aux grandes rencontres mondiales sur les femmes, dont celle de Mexico en 1975 initiée par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Elle a fait remarquer que, malgré les efforts entrepris par le gouvernement et les partenaires nationaux et internationaux pour assurer la promotion de la femme congolaise, le statut juridique et la situation socio-culturelle et économique de celle-ci n’ont pas beaucoup évolué de manière significative à cause des violences sexuelles et la persistance des pratiques coutumières néfastes qui entravent l’épanouissement de la femme.
Concernant la famille, elle a souligné que la famille est et doit rester le milieu naturel d’épanouissement de tout individu car, a-t-elle poursuivi, elle est le lieu par excellence de l’exercice de toutes les solidarités existantes dans la société ainsi que celle de la vie humaine. La ministre du Genre, de la famille et de l’enfant, parlant de la situation de l’enfant en République Démocratique du Congo, a indiqué que le gouvernement s’est engagé à assurer un avenir meilleur à tous les enfants à travers l’adoption par le Parlement, de la loi portant Code de protection de l’enfant et la promulgation imminente de celle-ci par le Président de la République.
Elle a enfin souligné que son ministère s’est engagé résolument avec l’appui des partenaires, à élaborer une politique nationale qui définit clairement la vision du gouvernement sur les questions du Genre, de la promotion des droits de la femme et de l’enfant ainsi que de la stabilité de la famille. Mme Marie-Claire Yandgu, conseillère au ministère du Genre, de la famille et de l’enfant, a donné pour sa part, les objectifs fixés par ce ministère afin de faciliter les interventions gouvernementales vers la prise en charge effective du Genre pour un développement durable.
Il s’agit notamment de faciliter l’intégration du Genre et la promotion de la femme dans la politique et le programme de développement du pays, la protection de la famille et de l’enfant, de faire l’état des lieux de la situation de la femme, des familles et des enfants en RDC, ainsi de proposer un plan directeur pour la mise en œuvre de la politique par le gouvernement central, les gouvernements provinciaux et tous les intervenants en matière de développement basé sur le Genre. Mme Yandgu a, par ailleurs, annoncé qu’une consultation à la base sera faite au niveau des provinces et qu’un atelier pour l’élaboration du document de politique sera organisé à Kinshasa avec la participation des ministres et des chefs de division provinciaux du ministère du Genre, de la famille et de l’enfant.
Mme Yandgu a dit qu’elle attend de l’actuel atelier que les documents de politique nationale de l’équité du Genre et de la promotion de la femme, de la famille et de l’enfant et d’un plan directeur du ministère du Genre, de la famille et de l’enfant soient élaborés et que les domaines de collaboration avec les différents ministères soient définis.
Elle a enfin invité tous les partenaires à participer à l’élaboration de ces documents qui seront désormais le guide des interventions en RDC pour la promotion de l’équité du Genre et la protection de la famille et de l’enfant.
(Ern.) Acp Last edited: 11/06/2008 15:38:10
Sud-Kivu
Mercredi, 11/06/2008
Des réfugiés confrontés aux problèmes de terres
La stabilité relative qui règne actuellement dans la province du Sud-Kivu pousse certains réfugiés congolais à retourner au pays après plusieurs années d'exil.
Mais de retour au pays, ces réfugiés font face à d'énormes problèmes d'intégration. Les problèmes de terres sont un véritable écueil à l'intégration communautaire de ces retournés qui sont dans la plupart de cas rejetés par ceux qui étaient restés au pays.
" Les questions foncières sont au cœur de nombreux conflits et confrontations entre les personnes qui reviennent et celles qui n'ont jamais fui,ainsi qu'entre les retournés eux-mêmes, qu'ils soient réfugiés ou personnes déplacées internes ", indique un communique du Hcr.
Toutefois, le Hcr tient à instaurer un climat de paix et d'entente entre ces réfugiés et les autochtones. Le chef de bureau du Hcr dans la ville d'Uvira au Sud-kivu, Nasir Fernandes, reconnaît que le Hcr a mis en place une tentative pour faciliter le processus de réintégration de ces réfugiés, en vue d'éviter des conflits qui brisent l'unité communautaire.
Pour ce faire, le Hcr avec ses partenaires œuvre pour la promotion du dialogue et de la médiation dans les zones de retour. Selon Nasir Fernandes, il existe maintenant " une réelle fenêtre d'opportunité " pour aider les Congolais déracinés à revenir et refaire leur vie.
Parmi les stratégies mises en œuvre pour faire régner la paix dans la communauté, le Hcr a procédé tout récemment à une revue exhaustive de la problématique des conflits fonciers dans les principales zones de retour et axées sur ses activités dans la région, essentiellement sur le renouvellement de relations entre les retournés et ceux qui sont restés, à travers un amalgame d'activités de communication, collaboration et réintégration.
Pour résoudre ces conflits, le Hcr apporte son appui à l'ONG Search for Common Ground (SFCG) spécialisée dans la résolution pacifique de conflits. Et cette ONG recourt au drame interactif.
SFCG, dans sa politique de sensibilisation, implique aussi la population. C'est dans ce cadre qu'elle a formé au moins 75 acteurs en matière d'analyse de conflits. Ces acteurs ont pour tâche d'écouter les préoccupations et conflits communautaires.
Ils créent aussi des scenarii et des caractères reflétant la réalité. A leur tour, les acteurs invitent les membres du public à les remplacer pour jouer de scénario, en traitant les problèmes de conflits de manière constructive. Grâce à cette stratégie, plus de 400 000 personnes ont été sensibilisées.
Cette technique participative a donné de bons résultats dans la communauté. Les populations recourent aux moyens de résolution pacifique, en cas de conflits. " Les techniques du théâtre participatif permettent aux acteurs d'absorber les dynamiques conflictuelles du village, pour les rejouer ensuite dans cette même communauté et avec la participation de membres du public.
Blandine Lusimana T.
Museka : 8 femmes victimes de mutilation sexuelle
Katanga | Développement | 07 Juin 2008 à 12:39:52
D’après l’administrateur du territoire assistant, ces femmes sont accusées de sorcellerie. Le féticheur auteur de cette mutilation déclare qu’il l’a fait sur ordre du chef de chefferie afin de les délivrer de la sorcellerie. Le féticheur et son acolyte sont présentement détenus au cachot de la police, en attendant leur transfert au parquet de Kamina, indique radiookapi.net
mardi 10 juin 2008
La Justice demande plus de moyens pour mieux lutter contre les violences sexuelles
Jean-Tobie Okala / MONUC 10 juin. 08 - 17h32
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la RDC l’a dit à Mbandaka le 8 mai dernier: le temps de la guerre armée est derrière nous, place maintenant à la guerre pour le développement du Congo. Mais à l’Equateur, cette lutte pour développer l’une des trois provinces les plus pauvres du Congo est minée par un fléau des temps modernes dont on ne parle pas assez: les violences sexuelles. Il ne se passe pas un jour sans qu’une femme de 60 ans, une fillette de 9 ans ou plus ne soit violée.
La guerre est pourtant terminée; mais cette barbarie perdure, et les auteurs de ces «crimes» sont rarement inquiétés. Pas toujours à cause de l’impunité que tout le monde dénonce, mais en raison de la complexité même de la problématique. Tous les professionnels de la Justice ne sont pas outillés pour y faire face, en plus du poids des coutumes et de la tradition, ou encore de la «loi de l’omerta» qui fait peser une véritable chape de plomb sur ce type d’affaires. C’est pour (tenter de) briser ce cercle infernal qu’il s’est tenu à Mbandaka du 5 au 9 juin 2008 un séminaire sur les enquêtes des infractions à caractère sexuel.
Ce séminaire s’adressait aux acteurs judiciaires venus des quatre coins de la Province de l’Equateur (Mbandaka, Boende, Gemena, Gbadolite et Lisala), notamment des magistrats et inspecteurs de la police judiciaire militaire; quelques membres de la Police civile de la MONUC s’étaient également joints à eux. Organisé par l’Institut des Etudes juridiques internationales de la Défense de l’armée américaine (DILS) par le biais du Département d’Etat américain, le séminaire a aussi bénéficié de l’appui du Ministère congolais de la Défense nationale et de la MONUC.
Pendant cinq jours, la trentaine de participants a planché sur la définition même du terme «violence sexuelle», ses conséquences sur la santé physique, mentale, sexuelle et sur la reproduction de la victime, les méthodes d’enquête... Plus globalement, il s’agissait pour les organisateurs de vulgariser les lois sur les violences sexuelles, d’initier les inspecteurs de la police judiciaire militaire aux méthodes efficaces d’enquête et enfin de fournir une documentation appropriée aux groupes cibles.
A l’aide de supports visuels, certains formateurs n’ont pas hésité à illustrer leurs propos par des diapositifs d’appareils génitaux féminins, par exemple celui d’une femme criblée de balles après un viol, ou encore des images de fistules vaginales consécutives au viol d’une femme de 72 ans!
Naturellement, la lutte contre l’impunité a aussi été au cœur de ce séminaire: souvent les victimes des violences sexuelles accusent la justice d’impunité, du fait que leurs auteurs sont rarement punis conformément à la loi. Une fois arrêtés, ils se retrouvent le lendemain dans la rue. Quand bien même ils sont arrêtés, les autorités militaires sont accusées de favoriser leurs évasions.
Mais selon le colonel Toussaint Muntazini, Avocat Général près la Haute Cour militaire et formateur, la réalité est parfois plus compliquée qu’il n’y parait: l’impunité est parfois due au fait que les acteurs judiciaires ne disposent pas toujours des moyens de leurs politiques. Ils manquent des moyens de déplacement pour accéder au lieu des infractions. Ils n’ont pas de moyens techniques pour investiguer, notamment pour des tests ADN par exemple. Ils doivent bénéficier de l’expertise médicale, pourtant il y a des endroits où il n'y a pas de structures médicales. Mais il reconnaît toutefois qu’il y a effectivement d’autres facteurs liés à la structure même de l’armée qui favorisent l’impunité. Certains commandants des unités protègent souvent leurs hommes auteurs de ces actes.
Satisfaits de ce «plus» dans leur expérience, les participants ont cependant formulé quelques recommandations à l’issue de la formation. Tous ont été unanimes à reconnaître qu’il n’y aura pas de vraie riposte judiciaire contre les violences sexuelles en RDC sans la mise à disposition des magistrats de moyens matériels et financiers conséquents; ils demandent aussi que ce type de formation se répète, mais en impliquant chaque fois et davantage les commandants des unités de l’armée en leur qualité d’auxiliaire de la justice. Enfin, les participants préconisent également de sensibiliser les troupes aux lois sur les violences sexuelles en langues locales, et d’impliquer les médecins et psychologues dans la prise en charge des victimes.
Pour sa part, l’Avocat général près la Haute Cour militaire a remercié la MONUC pour son appui et sa mobilisation: car a-t-il dit, «ce que j’ai vu ici à Mbandaka ne s’est jamais vu ailleurs: preuve de l’intérêt que la MONUC attache à la justice». Il ne reste plus qu’à espérer, comme le Chef de Bureau de la MONUC l’a souhaité, que la lutte contre les violences sexuelles soit dorénavant plus efficace et mieux menée à l’Equateur que jusque-là. A voir.
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la RDC l’a dit à Mbandaka le 8 mai dernier: le temps de la guerre armée est derrière nous, place maintenant à la guerre pour le développement du Congo. Mais à l’Equateur, cette lutte pour développer l’une des trois provinces les plus pauvres du Congo est minée par un fléau des temps modernes dont on ne parle pas assez: les violences sexuelles. Il ne se passe pas un jour sans qu’une femme de 60 ans, une fillette de 9 ans ou plus ne soit violée.
La guerre est pourtant terminée; mais cette barbarie perdure, et les auteurs de ces «crimes» sont rarement inquiétés. Pas toujours à cause de l’impunité que tout le monde dénonce, mais en raison de la complexité même de la problématique. Tous les professionnels de la Justice ne sont pas outillés pour y faire face, en plus du poids des coutumes et de la tradition, ou encore de la «loi de l’omerta» qui fait peser une véritable chape de plomb sur ce type d’affaires. C’est pour (tenter de) briser ce cercle infernal qu’il s’est tenu à Mbandaka du 5 au 9 juin 2008 un séminaire sur les enquêtes des infractions à caractère sexuel.
Ce séminaire s’adressait aux acteurs judiciaires venus des quatre coins de la Province de l’Equateur (Mbandaka, Boende, Gemena, Gbadolite et Lisala), notamment des magistrats et inspecteurs de la police judiciaire militaire; quelques membres de la Police civile de la MONUC s’étaient également joints à eux. Organisé par l’Institut des Etudes juridiques internationales de la Défense de l’armée américaine (DILS) par le biais du Département d’Etat américain, le séminaire a aussi bénéficié de l’appui du Ministère congolais de la Défense nationale et de la MONUC.
Pendant cinq jours, la trentaine de participants a planché sur la définition même du terme «violence sexuelle», ses conséquences sur la santé physique, mentale, sexuelle et sur la reproduction de la victime, les méthodes d’enquête... Plus globalement, il s’agissait pour les organisateurs de vulgariser les lois sur les violences sexuelles, d’initier les inspecteurs de la police judiciaire militaire aux méthodes efficaces d’enquête et enfin de fournir une documentation appropriée aux groupes cibles.
A l’aide de supports visuels, certains formateurs n’ont pas hésité à illustrer leurs propos par des diapositifs d’appareils génitaux féminins, par exemple celui d’une femme criblée de balles après un viol, ou encore des images de fistules vaginales consécutives au viol d’une femme de 72 ans!
Naturellement, la lutte contre l’impunité a aussi été au cœur de ce séminaire: souvent les victimes des violences sexuelles accusent la justice d’impunité, du fait que leurs auteurs sont rarement punis conformément à la loi. Une fois arrêtés, ils se retrouvent le lendemain dans la rue. Quand bien même ils sont arrêtés, les autorités militaires sont accusées de favoriser leurs évasions.
Mais selon le colonel Toussaint Muntazini, Avocat Général près la Haute Cour militaire et formateur, la réalité est parfois plus compliquée qu’il n’y parait: l’impunité est parfois due au fait que les acteurs judiciaires ne disposent pas toujours des moyens de leurs politiques. Ils manquent des moyens de déplacement pour accéder au lieu des infractions. Ils n’ont pas de moyens techniques pour investiguer, notamment pour des tests ADN par exemple. Ils doivent bénéficier de l’expertise médicale, pourtant il y a des endroits où il n'y a pas de structures médicales. Mais il reconnaît toutefois qu’il y a effectivement d’autres facteurs liés à la structure même de l’armée qui favorisent l’impunité. Certains commandants des unités protègent souvent leurs hommes auteurs de ces actes.
Satisfaits de ce «plus» dans leur expérience, les participants ont cependant formulé quelques recommandations à l’issue de la formation. Tous ont été unanimes à reconnaître qu’il n’y aura pas de vraie riposte judiciaire contre les violences sexuelles en RDC sans la mise à disposition des magistrats de moyens matériels et financiers conséquents; ils demandent aussi que ce type de formation se répète, mais en impliquant chaque fois et davantage les commandants des unités de l’armée en leur qualité d’auxiliaire de la justice. Enfin, les participants préconisent également de sensibiliser les troupes aux lois sur les violences sexuelles en langues locales, et d’impliquer les médecins et psychologues dans la prise en charge des victimes.
Pour sa part, l’Avocat général près la Haute Cour militaire a remercié la MONUC pour son appui et sa mobilisation: car a-t-il dit, «ce que j’ai vu ici à Mbandaka ne s’est jamais vu ailleurs: preuve de l’intérêt que la MONUC attache à la justice». Il ne reste plus qu’à espérer, comme le Chef de Bureau de la MONUC l’a souhaité, que la lutte contre les violences sexuelles soit dorénavant plus efficace et mieux menée à l’Equateur que jusque-là. A voir.
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