mardi 25 mars 2008

Elections: Beaucoup de défis à relever par les femmes congolaises

Adele Lukoki / MONUC 25 mar. 08 - 17h54
Des femmes représentant des partis politiques, des Organisations non gouvernementales et autres structures de promotion des droits des femmes se sont retrouvées le 24 mars 2008, au siège administratif de la MONUC, pour une journée de réflexion sur leur participation aux élections. Initiée par la Division électorale et la Section Genre de la MONUC, cette journée d’échanges et d’informations avait justement pour but d’encourager les femmes à mieux préparer leur participation aux prochaines élections locales, en particulier, et d’une manière générale à toutes les échéances futures.

La Division Electorale de la MONUC, représentée à cette occasion par Dominique Adjahouinou, s’est dite heureuse de contribuer à la nouvelle éclosion de conscience et de volonté, permettant à la femme congolaise de retrouver sa place à côté de l’homme dans un pays de justice et de paix.

M. Adjahouinou a surtout exhorté les femmes à continuer à se battre pour faire renverser la tendance lors de ces élections locales. Ainsi, il a appelé les Congolaises à se réveiller et à se mettre au travail, et surtout à mieux se préparer politiquement pour faire face au combat politique et réussir le pari électoral, en mieux se positionnant sur les listes des candidatures. La MONUC est là, a-t-il assuré, pour accompagner tous les efforts des femmes déterminées à émerger dans la sphère politique.

Cet appel a été réitéré à cette occasion par l’abbé Apollinaire Malu Malu, président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), lequel est revenu sur les élections précédentes au cours desquelles, les femmes ont été confrontées à de nombreuses difficultés liées à leurs candidatures; ce qui ne leur a pas permis de gagner significativement les élections, tel que le démontrent les statistiques.

Ainsi, lors du premier tour des élections présidentielles en 2006, la participation de la femme était de 12,1% soit 4 femmes sur les 33 candidats. Au second tour, aucune femme n’a été présente. Aux élections législatives nationales, 1.320 femmes faisaient partie des 9.509 candidats; soit 13,6%. Résultat, a déploré le président de la CEI, seulement 42 femmes soit 8,4% ont été élues comme députés sur les 500 représentants du peuple.

Lors des élections provinciales, si 1.531 femmes se sont présentées sur les 13.474 candidats, soit 11,4% de femmes, seules 43 sur les 632 députés provinciaux, ont eu raison de ce scrutin.

Les élections sénatoriales, à leur tour, n’ont pas souri aux femmes. Dans la mesure où sur les 11.127 candidats, il y a eu 104 femmes, soit 9,2% ; et seulement, 5 d’entre elles siégent effectivement au niveau de cette chambre haute du parlement sur les 108 sénateurs élus. Aux élections des gouverneurs, aucune candidate n’a remporté la course. Pourtant, 13 femmes avaient quand même postulé: 2 au poste de gouverneur et 11 en qualité de vice gouverneur.

Multiplier les efforts

Ce tableau sombre montre à quel point les femmes, d’une part, et le gouvernement et le parlement d’autre part ont encore beaucoup de défis à relever pour que la notion de parité soit garantie dans un Congo de demain réellement démocratique. Pour cela, les responsabilités incombent à tous, aux décideurs politiques mais aussi à l’ensemble des citoyens congolais.

Le système électoral doit ainsi être favorable à la participation de la femme. Ce qui par exemple au niveau du parlement, exigera la révision générale du fichier électoral ainsi que l’amendement de la loi électorale en vue d’inclure la notion du genre. Les partis politiques quant à eux, sont appelés à reconnaître la représentation de la femme au sein de leurs structures.

Au nombre des difficultés rencontrées par les femmes, figurent aussi en bonne place, l’absence des moyens financiers pour les campagnes, l’analphabétisme de l’électorat congolais, surtout féminin, et la faible mobilisation des femmes sur les questions électorales. De même, une éducation permanente s’impose pour changer les mentalités en faveur du leadership féminin.

Au regard de tout cela, l’Abbé Malu Malu a rappelé aux femmes de se soutenir entre elles pour mieux mener le combat et surtout de ne pas oublier que «les élections se préparent pendant longtemps et ne se tiennent qu’en quelques heures»!

Le Grand Témoin - L'émission du 21 Mars 2008
Alangi Ebe Jeanne : la femme congolaise doit se battre pour faire valoir ses compétence


Alangi Ebe Jeanne est substitut du procureur général du parquet général de la Gombe à Kinshasa.

Dans son entretien avec Kelly Nkute, Alangi Jeanne qui est aussi membre du conseil d’administration du service central Education à la vie, parle de la justice congolaise et dénonce les maux qui rongent la jeunesse congolaise en ce qui concerne son éducation.

Ecouter (Durée: 30 min.)

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