mercredi 16 avril 2008

ALERTE !!!!!!

Correspondante : Coalition pour les droits des femmes en situation de conflit
Publié le : 14/04/2008 à 15h19
Catégorie : Actualités

ALERTE : UNE MILITANTE DES DROITS DES FEMMES ET DE LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES SEXUELLES MENACÉE ET INTIMIDÉE À BENI

La Coalition pour les droits des femmes en situation de conflit, Droits et Démocratie, Femmes autochtones du Québec, la Fédération des femmes du Québec, le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS), la Table de concertation sur la Région des Grands Lacs, Amnistie internationale Canada francophone, le Regroupement provincial des maisons d'hébergement et de transition pour femmes victimes de violence conjugale et l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI),

Font appel au gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC), les autorités locales compétentes et la MONUC à assurer la protection de Julienne Lusenge, militante des droits des femmes et de la lutte contre les violences sexuelles, et à poursuivre les auteurs des menaces proférées à son encontre.

Alors qu’elle se trouvait en Europe afin de participer à une mission de plaidoyer organisée par la FIDH sur la lutte contre l’impunité et les violences sexuelles en RDC, Mme Julienne Lusenge, coordinatrice de l’association Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (SOFEPADI) a été informée des menaces proférées à son encontre le 31 mars 2008.

Deux individus non identifiés se sont présentés au domicile de l’une de ses collaboratrices et ont exigé d’obtenir l’adresse de son domicile. Devant le refus de la collaboratrice de divulguer les informations demandées, les menaces suivantes ont été proférées : « Tu refuses de nous ouvrir la porte, sache que la manière que vous aviez quitté Bunia, c’est de cette même manière que vous quitterez Beni. En plus c’est avec tes propres mains que tu nous ouvriras la porte de Julienne ». Ces menaces font allusion au fait que Mme Lusenge, qui habitait à Bunia, a dû fuir en octobre 2002 en raison des actes de harcèlement commis à son encontre par les milices, dont elle dénonçait les agissements, et en particulier les violences faites aux femmes.

Les menaces proférées à l’encontre des militants des droits humains, et plus particulièrement des militantes des droits des femmes, sont particulièrement sérieuses et révélatrices de la situation d’impunité et de violence qui règne à l’Est de la RDC. Par ailleurs, à cette situation d’insécurité créée par la prolifération des groupes armés qui échappent au contrôle de l’État et de la MONUC, s’ajoutent les pressions plus ou moins directes exercées par les représentants du pouvoir ou les hauts-fonctionnaires qui n’hésitent pas à intervenir pour faire cesser toutes critiques émises par les militant(e)s.

Ces situations doivent être fermement dénoncées et condamnées. Elles sont contraires aux prescriptions du droit international et aux engagements internationaux et régionaux souscrits par le gouvernement de la RDC. Elles sont contraires au respect de la dignité des femmes. Elles mettent en péril l’espoir et la capacité de la société congolaise de mettre fin aux violences sexuelles.

La liberté d’expression, la liberté de réunion et d’association ainsi que le droit au respect de l’intégrité physique que doivent mettre en œuvre les autorités gouvernementales sont des éléments essentiels au maintien et au fonctionnement d’une société civile forte et active capable de prendre part à la reconstruction de la paix et de la démocratie.

Par conséquent, c’est d’une seule voix que les organismes de défense des droits humains signataires de cette présente :

DÉNONCENT la situation d’insécurité qui pèse sur les militants et les militantes des droits humains en RDC surtout celles qui luttent contre les violences sexuelles faites aux femmes;

FONT APPEL DE MANIÈRE URGENTE au gouvernement de la RDC et aux autorités compétentes à prendre toutes les mesures nécessaires afin de protéger les militant(e)s des droits humains et leur famille contre tout acte ou toute tentative de représailles, d’atteintes à l’intégrité physique, d’intimidation et de menaces;

DEMANDENT aux forces de police et à la magistrature d’enquêter et de réprimer les auteurs des menaces à l’encontre de Mme Julienne Lusenge et d’assurer la protection de sa famille et de ses collègues de travail de l’association SOFEPADI à Beni et à Bunia;

REQUIÈRENT des représentants de l’ONU, de la MONUC et des organisations régionales concernés par ces violations de prendre les mesures nécessaires à la protection des militant(e)s des droits humains et de travailler avec les autorités nationales et la société civile au renforcement de l’État de droit.

Les organismes signataires,
Montréal, mercredi 9 avril 2008.

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Source : Coalition pour les droits des femmes en situation de conflit - http://www.rdcviolencesexuelle.org/site/fr

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