jeudi 17 avril 2008

AFEDE asbl a célébré la Journée Internationale de la femme ce 08 mars 2008

CELEBRATION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME
08 MARS 2008 AUX ECURIES DE LA MAISON HAUTE A WATERMAEL-BOITSFORT, BRUXELLES

A l’initiative de l’AFEDE asbl, cette journée a été marquée par l’engagement des artistes comme Johan Baggio qui a dédié pour la circonstance, une superbe toile aux actions menées par cette association pour les survivantes des violences sexuelles en République Démocratique du Congo.




Dévoilée au moment où Jean Bofane – le modérateur de la journée, rappelait que la mobilisation de tous est nécessaire afin de proposer des pistes pour mettre fin au cycle des violences sexuelles en République Démocratique du Congo - RDC. Il a insisté sur la gravité du phénomène ainsi que la douleur engendrée sur les populations locales.

Joëlle Sambi est revenue sur la motivation qui l’a conduite à écrire son livre ‘Le Monde est gueule de chèvre’ ; suivie par Emilie-Flore Faignond dont la lecture du poème ‘Les femmes pleurent’ a rappelé combien il est important que les femmes congolaises d’ici et d’ailleurs, marchent ensemble pour que stoppent les violences sexuelles dont sont victimes leurs sœurs en RDC.

La justesse ainsi que la pertinence de ses propos ont maintenu le public dans un silence empli d’émotion.

Charles Michel - le ministre belge de la coopération au développement, a rappelé que les femmes sont un enjeu important si on veut concrétiser des projets envers les populations : elles sont le ciment des familles et des communautés. La mise à l’évidence de l’égalité entre les hommes et les femmes ainsi que la promotion de l’autonomie de celles-ci imprègnent la politique belge de coopération au développement à telle enseigne qu’il se fait l’avocat du Congo auprès des instances internationales afin de mobiliser plus de moyens pour soutenir les associations, les ONG ainsi que les agences des Nations Unies qui oeuvrent sur le terrain. Il en appelle à plus de concrétisation avec des actes et non une profusion de discours et de déclarations d’intention. S’inscrire dans une logique de paix, de sécurité et de stabilité à travers un dialogue politique parce que la violence engendre l’échec. La mobilisation doit être générale afin ‘que les femmes ne pleurent plus mais qu’elles nous illuminent de leur rire, de leur paix, de leur douceur’, a – t’il conclut.


Eric Remacle – professeur de sciences politiques à l’ULB qui dirige le pôle Bernheim, a mis l’accent sur l’intervention européenne en RDC qu’il qualifie de laboratoire des actions militaires et de police européennes ; notamment en 2003 avec l’opération Artémis à Bunia puis la mission de police Eupol à Kinshasa en 2005 – 2006. Il a tenu à souligner que les universitaires réunis autour du livre ‘l’Afrique des Grands Lacs, des conflits à la paix’ se sont rendus compte qu’il était utile de se mettre en commun pour comprendre les mécanismes de la guerre et de maintien de la paix. Ayant une liberté d’appréciation que les acteurs impliqués dans ces processus ne sauront pas utiliser, il a répondu aux nombreuses questions du public très au fait de la situation qui prévaut sur le sol congolais.

Joseph Mbungu – journaliste et témoin privilégié de l’émergence des premières femmes congolaises sur la scène publique, a rappelé que les femmes rencontraient déjà dans les années 50 des difficultés à participer à la vie de la cité et leur mérite ne leur ouvrait pas non plus les portes de la reconnaissance ! Le regard de la société sur leur condition leur imposait un rôle secondaire : elles dépendaient de leurs maris ; pour celles qui embrassaient une carrière politique, bien souvent celle-ci était tributaire des nominations. Le manque de moyens financiers réduisant leur champ d’action. Par contre, dès qu’elles ont pu participer au processus de décision politique par exemple, elles savaient peser de tout leur poids afin d’empêcher le vote de loi ou d’articles mettant à mal l’égalité des genres.

Yvette Tabu et Isabelle Kidisho – rejointes par Cécile Charot de la cellule stratégique du ministre Charles Michel, ont répondu avec brio aux attentes du public en matière d’implication de la diaspora congolaise dans les programmes d’accompagnement des survivantes de violences sexuelles en RDC.

Dread Litoko a ému l’assemblée avec la lecture du ‘Pistolet bleu’, poignant plongeon dans la réalité quotidienne d’un enfant soldat.

La journée s’est achevée aux alentours de 18 heures sur les airs musicaux de Dju Bébé qui a célébré les victimes congolaises présentes dans la salle ce 08 mars 2008.

Pour AFEDE asbl, l’intervention du ministre de la coopération au développement se situe dans la droite lignée de celle de ces prédécesseurs ayant participé à la célébration de la Journée Internationale de la Femme organisée par l’association.

En effet, déjà en 2006, Monsieur Aldo Ajello, alors Représentant Spécial de l’Union Européenne pour la région des Grands Lacs rappelait que le processus de paix engagé en RDC était le résultat d’une pression internationale. Il soulignait alors que les efforts seraient vains si la RDC ne se dotait pas d’une armée et d’une Police formées et nationales d’une part, et d’autre part si le pays ne réforme pas son appareil judiciaire. Notamment en fustigeant les conséquences de l’insécurité et la présence des forces négatives sur la vie des femmes et des enfants en RDC.
Dans la même lignée, Madame Nathalie Gilson - Députée Bruxelloise, stigmatisait les sévices sexuels utilisés comme une « arme de guerre et de destruction ». Pour cette violence, avait-elle enchaîné, les coupables utilisent trois armes : le fusil, la corruption et le viol ; et plaidait pour la poursuite pénale des violeurs.
En 2007, Madame Angélique Moyabo, députée congolaise au sein du Parlement de la Transition pointait que le viol est la conséquence d’un problème qu’il faut attaquer dans ses racines. Il s’agit d’un « problème éminemment politique » martelait-elle, en plaidant pour l’accompagnement judiciaire des victimes et le rétablissement d’une justice équitable. « La victime doit obtenir réparation et le violeur puni », tranchait-elle.
Madame la Ministre congolaise des droits humains Marie-Madeleine Kalala s’exprima quant à elle sur la nécessité d’une prise en charge tant psychologique que sociale des survivantes des violences sexuelles.
La secrétaire d’Etat Belge à la Famille, Gisèle Mandaila avait elle aussi exhorté les femmes congolaises à rester mobilisées et à mener des actions concrètes au bénéfice de leurs sœurs du Congo.

Pour AFEDE asbl, la participation des politiques aux activités de l’association est un baromètre efficace pour évaluer leur engagement à résoudre et mettre fin à la tragédie que vivent les populations de la République Démocratique du Congo.

La société civile ainsi que la diaspora congolaises et les ONG internationales dénoncent avec véhémence ce drame afin de faire progresser la question des droits humains. En 4 ans, Sylvie Mbombo - EMECOJ, Karin Heisecke - UNFPA, Brice De Le Vingne et Christine Lebrun - MSF, Raf Custers, Christine Deschryver et Pie Tshibanda se sont succédés à la tribune d’AFEDE asbl, chacun avec ses mots a dit combien il était urgent d’investir pour les femmes, les filles et les petites filles de la RDC pour une paix et un développement durables.

Rendez-vous pris en 2009 pour une nouvelle édition de la Journée Internationale de la Femme avec AFEDE asbl. En espérant que nous n’aurons plus à rappeler qu’au Congo, des femmes pleurent … mais qu’elles sont DEBOUT !

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